Réunion avec Bercy hier où j'ai pu faire état de mes inquiétudes pour la filière batterie française, en poussant mes idées sur la structuration du transfert de compétences des asiatiques vers les usines françaises. J'ai été assez cash à dessein et à ma grande surprise...
...en réponse j'ai eu une confirmation de mon constat et un aveu d'impuissance. C'est à dire que même au travers des multiples comités de pilotage de trucs machins, l'Etat a finalement peu d'échanges avec les récipiendaires de financement publics.
Je n'en veux pas seulement à l'Etat, c'est tout le microcosme qui dysfonctionne. Un équipementier chinois me disait "on a l'impression de revivre Northvolt"... Je commence à me dire qu'il était d'une franchise et transparence extrême.
Les gigafactories ont considéré que la formation quasiment complètement financée par l'Etat était suffisante. Ce sont des formations, certes nécessaires mais qui relèvent du retour à l'emploi et qui vous amènent aux portes de l'usine.
Le moment où vous avez besoin des meilleurs opérateurs de production, c'est dans les phases de démarrage quand rien n'est stabilisé. Rien n'est stationnaire,quand il faut réagir à tous les transitoires. Quand vous créez une industrie c'est un défi majeur...
... Car il n'y a pas d'opérateur expérimenté disponible sur le marché. La seule solution c'est d'aller chercher de savoir-faire là où il est de le mettre sous une forme pédagogique pour le transférer de la manière la plus efficace à vos opérateurs. C'est ce que je tente de faire.
Le problème c'est que personne n'a prévu de budget pour cela car personne n'a eu l'humilité de se dire qu'il ne pourrait pas faire ça tout seul. Ça aurait été aussi acter que nous sommes dépendant des chinois et coréens sur ses points. Même si c'est la réalité, ça gêne certains.
Je l'avais dit lors d'une interview au journal La Tribune, je le répète ici, la notion de formation a été négligée, et si la filière va dans le mur, on peut évidemment penser que ce point en soit responsable au moins en partie.
Vous pouvez me dire que je tente de vendre ma sauce, et c'est le cas, mais c'est pas sur X que je vais obtenir un truc, c'est aussi la rage d'être spectateur d'un échec industriel en cours qui m'anime.
Hier j'ai dit à Bercy, qu'en tant que contribuable j'étais passablement énervé et on m'a répondu : "nous aussi"
Je sais qu'il y a 2 ou 3 acteurs politiques, ministres... qui me lisent parfois par ici, j'espère qu'ils liront ces lignes, toute aussi importantes pour moi que l'obtention de l'IGP de la cancoillotte, ça vous fixe un peu le niveau.
Et en guise de générique de fin de ce coup de gueule:
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