Je documentais la chasse des oiseaux d’eau en baie de Somme.
Nous étions 3 à pied au milieu de la baie, dans un secteur ouvert au public où plusieurs dizaines de chasseurs tiraient sur des oiseaux.
La baie de Somme est une très vaste étendue à marée basse, nous étions postés au milieu, à 20 minutes de marche de la côte.
Trois représentants de l’association des chasseurs de la baie de Somme, avertis de notre présence, sont arrivés.
Ils nous ont suivis, nous ont harcelés longuement, ont tenté d’asperger notre matériel et nous ont sommé de quitter la baie.
La veille, nous avions subi une tentative d’intimidation similaire par 3 chasseurs cagoulés, totalement grotesques et ridicules mais menaçants.
Hier matin, après une heure de harcèlement par les 3 chasseurs, nous sommes finalement partis en direction du parking.
Pendant ce temps-là, les chasseurs qui nous suivaient ont appelé la gendarmerie en prétendant que nous entravions la chasse.
Arrivé au parking, j’ai été arrêté par les gendarmes, placé immédiatement en garde à vue et conduit à la gendarmerie, tandis que nos agresseurs partaient libres.
Mon téléphone et ma caméra ont été saisis, leur contenu a été examiné.
On me reproche de filmer les actions de chasse et d’entraver la chasse (l’entrave à la chasse est une infraction).
Après 3 heures de garde à vue, j’ai été libéré sur décision du procureur sans aucune charge retenue contre moi, et mon matériel m’a été restitué.
Les gendarmes et le procureur ont pu constater en examinant mes images que rien de ce que je faisais n’était répréhensible.
Nos agresseurs du jour et de la veille n’ont en revanche pas été inquiétés.
Hier soir après la garde à vue, je suis retourné sur le terrain.
Nous avons à nouveau été harcelés par 6 chasseurs cette fois, qui nous ont suivis de près pendant 40 minutes après nous avoir repérés alors qu’on marchait à 2 sur un sentier de randonnée le long de la baie.
Nous avons dû rejoindre la route et partir en voiture pour échapper à leur harcèlement.
Nous reviendrons dès aujourd'hui, de façon toujours pacifique, sans parler aux chasseurs, en restant à distance. Nous avons le droit d’être là. La mafia ne gagnera pas.
Nous allons continuer de documenter ce que subissent les oiseaux en baie de Somme.
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La Coordination Rurale lâche des animaux sauvages dans un cinéma (= maltraitance) francebleu.fr/infos/societe/…, l’occasion de rappeler quelques exactions de ce syndicat ultra réac (ils ne veulent pas être qualifiés d’extrême-droite) habitués aux méthodes de voyous 🧵1/7
En 2006, le président de la CR des Hautes-Alpes affirmait publiquement avoir capturé illégalement 4 loups et les avoir relâchés près de 2 villes.
En 2021, cet homme a été condamné suite à une pollution des eaux issue de son bâtiment d’élevage.
En 2015, des éleveurs CR ont saccagé les locaux d’une association de protection de la nature en Lozère.
En 2015, la CR a soutenu les éleveurs qui avaient séquestré toute une nuit les dirigeants du Parc National de la Vanoise pour réclamer le tir des loups, ce qu’ils ont obtenu
1/7 Lâcher des sangliers là où il n’y en a pas assez selon ces chasseurs, on croit rêver mais c’est visiblement une opération officielle (qui nécessite autorisation du préfet) alors que des millions d’euros de dégâts agricoles sont imputés aux sangliers. ledauphine.com/societe/2022/0…
2/7 Les lâchers de sangliers, désormais interdits en liberté (sauf autorisation comme supposément ici ?), ont légalement été pratiqués par les chasseurs à la fin du 20ème siècle pour disposer d’un gibier abondant, ce qui n’était peut-être pas une très bonne idée après coup.
3/7 Quitte à capturer des sangliers là où ils sont jugés trop nombreux, le choix pourrait être fait de les stériliser comme l’étudie par exemple l’université de Barcelone, mais c’est moins amusant que de pouvoir chasser ensuite une descendance populeuse. uab.cat/web/sala-de-pr…
Le candidat Macron vient d’exposer son projet pour la chasse dans un courrier au chef des chasseurs :
> Instaurer un « délit d’entrave rural qui concerne les chasseurs et les agriculteurs » (mesure ciblée contre les militants écologistes)
> Étendre les missions des agents des fédérations de chasse à une police de proximité pour lutter contre les incivilités environnementales (donc les employés du milieu de la chasse oeuvrant à l’intérêt des chasseurs pourront verbaliser des citoyens dans l’espace public ?)
> Faire participer l’État aux indemnisation des dégâts de sangliers aux cultures (actuellement payés par les chasseurs en contrepartie historique d’avoir eu la gestion par le fusil avec la réussite qu’on sait : augmentation constate des effectifs et des dégâts agricoles)