Thread by @russeurope

1 Quelques réflexions sur la Guerre en #Ukraine pour comprendre ce qui se passe et ne pas s’emballer dans un sens ou un autre #Fil #Thread
@DariusRochebin @BFTV @LCIPolitique

2 L’Armée russe ne cherche pas à « occuper des territoires » mais à détruire l’ennemi. Ce point est fondamental. Elle adapte donc son art opératif et ses tactiques à cet effet. La stratégie, elle, est déterminée par le pouvoir politique

3 Pour détruire l’ennemi, depuis le retrait de la rive droite du Dnepr elle a recourt à une tactique d’attrition à base d’artillerie, de bombes guidées et de drone. Il s’agit de détruire et tuer plus que ce que l’ennemi peut vous infliger.

4 Pour réussir cette tactique, des opérations offensives sont montées (Bakhmut) qui exploitent la tendance systématique de FAU à contre-attaquer. Bakhmut a provoqué des pertes importantes dans l’infanterie des FAU à la veille de la contre-offensive des FAU

5 La défense russe lors de la contre-offensive des FAU en 2023 est aussi un exemple. On attire l’ennemi dans des « sacs à feu » en se repliant localement, puis on réoccupe les positions initiales. Cette contre-offensive montre que les FAU n’ont pas compris la logique d’attrition

6 Désormais, depuis 2024 la Russie ARTICULE offensives limitées et attrition. Elle attaque là où les FAU manquent d’hommes, infiltre des unités de reconnaissance, occupe du terrain et attend la contre-attaque des FAU pour reprendre l’attrition. Puis elle recommence ailleurs…

7 Les pertes subies par les FAU se traduisent par des morts, du matériel détruit (les Abrams et les Léopard…) et des désertions nombreuses (+500/jour). Aujourd’hui, la question critique n’est plus le matériel mais la pénurie d’hommes.

8 Cette situation permet aux FAR de pratiquer l’équivalent des « offensives à tiroir » de Foch en 1918 : attaquer, forcer les FAU à dégarnir d’autres points du front pour bloquer l’attaque, et réattaquer sur un endroit désormais dégarni… Ce que l’on voit actuellement

9 Privée de réserves, sans forces de manœuvre, avec des unités en sous-effectifs, l’Ukraine est désormais condamnée à subir les effets de cette tactique, ce qui qui provoque une crise du moral dans certaines des unités engagées sur le front.

10 L’armée ukrainienne ne s’est pas effondrée, mais elle s’effrite de plus en plus. A peine l’offensive au nord de Pokrovsk contenue (avec peine) que les FAR lancent une autre offensive.

11 La combinaison du couple offensive/attrition ET de la pratique des « offensives en tiroir » laisse présager pour les prochains mois (octobre/novembre/décembre) un tronçonnage du dispositif ukrainien, pouvant conduire, lui, à un effondrement au début de 2026.

12 Inversement, l’armée russe de 2025 n’est plus celle de 2022 : elle est montée en techniques et en tactique, a achevé sa « dronisation », a développé ses capacités de guerre électroniques et de ciblage, a modifié son organisation

13 Ces progrès s’appuient sur une profonde réforme du « complexe militaro-industriel », commencé dès 2023, mais accélérée et coordonnée par le Ministre de la Défense M. Belousov qui est un des artisans de l’armée russe de 2025.

14 Il a rompu avec la méthode « soviétique » de création d’un secteur industriel séparé, et pousse à la synergie des secteurs civils et militaires via des contrats bien plus ouvert. L’industrie des drones et l’électroniques sont 2 exemples de ces pratiques.

15 Désormais, la logique serait de chercher une paix rapidement pour l’Ukraine, même au prix de l’acceptation des conditions russes, car la situation ne peut que se dégrader rapidement à l’échelle des 6-9 prochains mois.

16 Mais, pour des raisons idéologiques et de survie politique cette logique ne peut être acceptée par certains pays de l’OTAN (France, Allemagne, GB). Pour eux c’est comme la Du Barry sur l’échafaud : « encore 5 minutes Monsieur le bourreau… »