😶 Ce qui me gène un peu dans cette opposition
« C'est la faute du Système agricole ! »
« C'est la faute de l'Agribashing ! »
C'est la création de l'idée d'une mono-cause. Sous prétexte d'en préférer une, on écarte l'autre alors que toutes deux pointent des réalités. 1/n
Je crois personnellement que le sentiment d'#Agribashing est loin d'être une fable.
Je n'apprécie pas DU TOUT par exemple la communication des coquelicots sur les agriculteurs, les qualifiants en toute décontraction « d'empoisonneurs » en partageant des photos de potagers. 2/n
Il y a également toute une facette de l'#Agribashing plus diffuse : Se faire leur ventriloque comme des mannequins désarticulés, adopter une attitude paternaliste « Oh ces pauvres agriculteurs » tout en proposant des réformes sans jamais s'interroger sur leurs avis. Etc. 3/n
Ce qui me semblait de prime abord une riposte de communication cache effectivement une réalité qui est un véritable mal être d'agriculteurs... et l'expression qui est beaucoup revenu en discutant avec pas mal d'entre-eux : « clairement ce truc c'est la goutte d'eau ». 4/n
Et j'aimerais revenir sur ce coté "goutte d'eau".
Cette expression souligne une réalité : les agriculteurs allaient déjà mal, avant l'organisation des discours "Agribashing".
Le modèle agricole français est peut-être puissant, mais ça ne fait pas tout pour ses participants. 5/n
La problématique du Suicide dans la profession agricole revient souvent et est même carrément ancienne (ça a été mis en avant dans les toutes premières stats de l'INSEE il y a de cela 70 ans). Mais ça reste un problème complexe qui est loin de se résumer à la situation éco. 6/n
Déjà parce que la France à un taux de suicide globalement plus élevé que ses voisins, mais aussi parce que ce qui peut pousser aux suicides un exploitant est lui même multi causal (voir cet article) : franceculture.fr/societe/suicid… 7/n
La fluctuation des réglementations : Quota / Pas quota / Intrants / Moins d'Intrant. La part colossale de l'endettement professionnel, les rapports compliqués avec la grande distribution, les nouveaux enjeux environnementaux, la↘️ du renouvellement de la profession, etc. 8/n
Sans parler des difficultés à se dégager un revenu décent, qui la vient questionner notre modèle social (que le COVID a déjà fait) : Comment une activité aussi essentielle et vitale peut aussi mal rémunérer ses acteurs.
Bref, la profession est à un croisement de défis. 9/n
Des défis qu'elle ne peut pas relever seule : elle ne peut pas toute seule calculer ses externalités négatives, ni changer ses modèles économiques, ni même impulser d'elles mêmes des comportements de consommations.
Mais une chose est sur : on ne peut rien faire sans elle. 10/n
L'agronomie dans la transition écologique c'est un point majeur et incontournable. C'est ce qui nous nourri, c'est vital et c'est aujourd'hui confronté à une pluralité d'enjeux. 📈🌱
La situation dans laquelle elle se trouve est la résultante d'un tas de problème divers. 11/n
On cherche à sauver un monde complexe. Pas le monde imaginaire des discours. Ce monde il ne se satisfera jamais de solutions simplistes. 🌍
Cela ne veut pas du tout dire qu'on doit tous être des "modérés", au contraire. On doit être radicaux conscients de cette complexité. 12/12
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