Richard Monvoisin Profile picture
Univ. Grenoble-Alpes pensée critique, zététique, service public 🐘 @RichardMonvoisin@mastodon.social Ni Dieu ni maître ni chakra

Jun 11, 2021, 13 tweets

Pourquoi je suis content de Judas and the black messiah, monvoisin.xyz/pourquoi-je-su…
2ème thread
1/ (...) à François Tombalbaye, de Thomas Sankara à Muammar Khadafi.
J’avais découvert l’existence de ces cellules dans Noir Chirac, (2002, @les_arenes) du regretté François-Xavier

2/13 Verschave, dénonciateur inarrêtable de la Françafrique. Pour en savoir plus, j’ai lu l’an dernier le livre CIA, une histoire politique, 1947 – 2007, de Franck Daninos (2007, aux éditions Taillandier).

Enfin, last but not least, sachant que les arguments sur la violence des

3/13 BPP reviennent fréquemment, une bonne façon d’introduire la discussion est de se mater collectivement ce bijou méconnu qu’est Ragtime, film de 1981 de Miloš Forman. je crois que je l’ai regardé trois fois.
***
Addendum
Sur un tel sujet, je pense qu’il est souhaitable que je

4/13 “situe” un peu mon propos. Vous n’êtes pas obligé·e de lire cette partie, bien entendu, mais je la mets pour qui voudrait situer un peu plus mon article.

Je suis blanc. J’ai 2 demi-oncles et une (regrettée) demi-tante moitié kabyles. Ma seule immersion "éthnique" concrète

5/13 fut deux ans passés à Kindia, en Guinée-Conakry entre 2000 et 2002, avec très très peu de Blanc·es alentour.

Si la question noire est devenue mon premier émoi politique, quand j’avais 13 ou 14 ans, c’est pour cinq éléments conscients, dont je me rappelle : les Playmobil,

6/13 puis Ouvéa, puis André Brink, puis Cry Freedom et enfin les meurtres de la Freedom Summer.

- Les Playmobil car sur la boite de mon bateau pirate, c’était le Playmobil noir qui se pelait le cul en haut à la vigie. Exactement comme le numide (appelé Baba) dans les albums

7/13 d’Astérix (on relèvera d’ailleurs les marqueurs racialistes : grosses lèvres, et accent “africain” avec retrait des “r” dans les phrases – je crois que ce retrait des r a été modifié ces dernières années).
- Ouvéa, parce que mon père était gendarme mobile, et venait de

8/13 passer plusieurs mois en Nouvelle-Calédonie. Le téléphone filaire permettait des liaisons très rares, et moi gamin j’avais peur pour lui. Qq semaines après son retour, il y eu la prise d’otages d’Ouvéa, terrible histoire dont j’ai déjà parlé ailleurs. L’incompréhension

9/13 entre la cause kanak qui ne m’apparaissait pas déconnante, et la présence de mon père là-bas comme force de maintien de l’ordre a agrandi une brèche qui avait déjà été créée par mon super grand-père paternel, gendarme mobile lui aussi, qui avait été mâter des révoltes

10/13 malgaches pourtant bien légitimes dans les années 47-53. Oui, à croire que mâter les révoltes est une tradition familiale
- André Brink, car c’est lui qui en 1979 a écrit Une saison blanche et sèche (A Dry White Season) qu’Euzhan Palcy adaptera ensuite au cinoche en 1989.

11/13 Et j’ai vu ce film au cinéma, et ça a été comme un autobus dans ma figure. André Brink est mort en 2015 et ça m’a saoulé.
- Cry Freedom, de R. Attenborough, car j’y ai découvert Steve Biko, cette fois sur une cassette vidéo avec un magnétoscope qui faisait crouiiicrouiiii

12/13 en rembobinant. Ce que j’ai vu de l’Apartheid a fini de me fendre.
- Enfin, les meurtres de la campagne Freedom Summer en 1964, idem : c’est Alan Parker qui me les a mis en pleine tête vers la même année ou l’année suivante, dans le film Mississippi burning. J’avais 13 ou

13/13 14 ans, et ces 3 films, je ne m’en suis jamais remis. Voilà pourquoi.
J'en discutais tantôt avec André Sommermeyer, documentariste et ami. Comment se fait-il que les fictions nous touchent parfois plus que la vraie vie ?
Je proposerai cette question au bac de philo.

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