Thread by @DocteurGonzo4

#Thread La firme #ExxonMobil 🇺🇸 accélère l’exploitation de son plus grand puits de pétrole au monde, au large du #Guyana 🇬🇾

Les experts alertent sur un risque élevé de catastrophe majeure amp.theguardian.com/environment/20…

ExxonMobil est une multinationale texane, fruit de l’union, en 1999, de la 1ère et de la 3ème majors américaines – issues toutes deux du démantèlement de la Standard Oil de John D. Rockefeller en 1911.

La firme pompe 4 millions d’équivalents barils par jour (y compris gaz) de l’Alaska au Brésil en passant par la Papouasie Nouvelle Guinée et l’Angola, 60% de plus que Total.

ExxonMobil exploite 45 raffineries (dont 2 en France), 35 sites pétrochimiques (numéro 2 mondial des polymères, la base des plastiques) et plus de 40.000 stations Esso (300 sous licence dans l’hexagone). google.fr/amp/s/www.roll…

Sa valeur en Bourse, côtoie les 400 milliards $ certaines années, et fut un temps l’égale du PIB de Taiwan ou de la Pologne. C’est une sorte d’entreprise-Etat qui investit dans des pays sans réelles relations diplomatiques avec les États-Unis (Tchad, Guinée Équatoriale).

Comme d’autres multinationales, Exxon protège ses installations en finançant des milices qui répriment par le sang les mouvements indépendantistes (Delta du Niger, presqu’île d’Aceh en Indonésie).

En 2008, Exxon affichait des profits phénoménaux de 42 milliards $. Plusieurs mauvais calculs l’ont mis en difficulté : un investissement de 40 milliards $, en 2009, dans XTO, leader américain du gaz de schiste, qui n’a jamais pu être récupéré.

Une joint-venture avec le russe Rosneft, qui devait exploiter de colossaux gisements offshore dans l’Arctique, abandonnée suite à l’annexion de la Crimée par Poutine. Les sables bitumineux canadiens : 8 milliards $ d’investissement dans un projet à l’arrêt, trop cher à exploiter

Son CA et ses profits ont été divisés par 2 entre  2014 et  2019. Le dernier exercice s'est conclu par les premières pertes de son histoire (au moins 2 milliards $) et la mise à pied de 11.000 salariés, soit 15% des effectifs.

En 2015 ExxonMobil est la 1ère entreprise à découvrir un important gisement de pétrole au large du Guyana (7 milliards de barils de réserves). Une découverte exceptionnelle. D’autres compagnies, dont la canadienne CGX, Shell et Total, explorent des zones adjacentes.

Le champ offshore en question, Liza, est situé à 200km des côtes, en eaux profondes. ExxonMobil & ses partenaires l’américaine HESS et la chinoise CNOOC prévoient de produire 1 million de barils/jour d'ici à 2025 à partir de 5 plates-formes flottantes (l’équivalent de la Norvège)

Ce pétrole ne transitera pas par les côtes. L’exploitation et l’exportation resteront en mer. Un pétrolier transformé, le Liza Destiny, va pomper et stocker le pétrole et d’autres pétroliers viendront faire le plein pour l’exporter directement.

Exxon a rapidement signé un contrat avec le Guyana (800.000 habs). Le PIB du pays a bondit de 86%. L’@IEA prévoit une production de 1 million de barils par jour pour le Guyana à l'horizon de 2040. 40% de l'économie nationale en 2025. 1% de l'offre mondiale de pétrole.

Le revenu pétrolier par tête pourrait devenir l'un des plus élevés du monde, à parité avec les monarchies du Golfe. Le président du Guyana a déclaré le 20 décembre (2019, date à laquelle le brut a commencé à sortir des fonds marins) « Journée nationale du pétrole ».

ExxonMobil’s a profité de la faiblesse de cet État pour négocier les normes de sécurité les plus basses possibles, une irresponsabilité en cas de catastrophe via un système de filiales, et les marges les plus grosses possible : Exxon reçoit plus de 85% des profits.

Les coûts par baril de pétrole produit au Guyana sont de 5 à 10 $ moins chers que la moyenne mondiale, ce qui en fait une « vache à lait » pour Exxon qui a commencé à produire du pétrole 2 x plus vite que la moyenne du secteur pour des projets de cette taille.

Récemment, les réserves ont été réévaluées à 9 milliards de barils au large des côtes du Guyana. Le prospect Liza 1 est le premier à commencer à pomper, Exxon opère en eaux profondes, trois fois plus loin du rivage que la plate-forme Deepwater Horizon de BP.

Les experts sont catégoriques : vu le type de gisement et les faibles mesures de sécurité prises par Exxon, la perte de contrôle d’un puits ou une éruption provoquera une catastrophe similaire à celle de DeepWater google.fr/amp/s/www.fran…

Pire encore, les experts relèvent qu’Exxon prévoit comme seules mesures en cas d’accident d'utiliser le « Corexit 9500 », un dispersant chimique ultra-toxique interdit, accusé de graves dommages humains et environnementaux lorsqu'il est utilisé dans les marées noires.

Exxon a également prévu de brûler le pétrole à la surface de l'océan même s'il fore dans la zone d'influence amazonienne du fleuve Orénoque, une zone riche en biodiversité marine, avec des espèces rares et menacées dont dépendent les pêcheurs autochtones.

L’exploitation du gisement par Exxon - du forage du pétrole à sa combustion dans des voitures - va libérer plus de 125 millions de tonnes de CO2 par an de 2025 à 2040. L'équivalent de 15 grandes centrales électriques au charbon. Sans compter les pesticides et les plastiques.

Exxon brûle par ailleurs les excès de gaz. Au cours des 15 premiers mois de production, ce torchage a libéré plus de 770.000 tonnes métriques de CO2, l'équivalent de ce que rejettent 167.000 voitures utilisées quotidiennement pendant un an.

ExxonMobil est la 4ème entreprise mondiale la plus émettrice de gaz à effet de serre depuis 1965 (41,90 milliards de tonnes de CO2). C’est aussi l'entreprise qui produit le plus de déchets plastique à usage unique chaque année (5,9 millions de tonnes). reporterre.net/20-entreprises…

Rubrique « affaire » fr.m.wikipedia.org/wiki/ExxonMobil on constate qu’en interne les cadres & les actionnaires sont au courant depuis au moins les années 80 des liens entre énergies fossiles et réchauffement climatique tout en finançant les lobbys climato-sceptiques les-crises.fr/changement-cli…

Total n’est pas en reste et explore plusieurs zones en mer au large du Guyana, avec peu de succès jusqu'à présent. Le pétrolier français mise aussi sur le même bassin au Suriname voisin.