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Cabinet de curiosité végétal animé par @EleaHeberle. Que les plantes soient avec vous ! Membre du @cafe_sciences. #Botany #Plants @plantoscope.bsky.social

Nov 25, 2021, 153 tweets

Aujourd'hui et demain, retrouvez ici le #LT du colloque #NosSoeursLesPlantes organisé par le @LIED_UP7 @UmrLadyss @CentrePolTerre.
Les participants arrivent petit à petit, début des discussions à 9h30 dans l'amphithéâtre Buffon de l'@UnivParisSaclay ! 🔽🔽🔽

Le programme du colloque s'annonce passionnant ! #NosSoeursLesPlantes
Dans le hall vous pouvez également profiter d'une exposition photographique : les contributions sont magnifiques ! 🤩

Pour celles et ceux qui ne peuvent pas être présents, sachez que toutes les conférences sont rediffusées ! #NosSoeursLesPlantes

Ouverture par une introduction de #francoisBouteau, #ThomasLamarche(@UmrLadyss) et #mathieuarnoux (@LIED_UP7) -L'idée d'une parentèle avec #NosSoeursLesPlantes fait écho aux liens entre les disciplines lorsque l'on aborde une thématique avec plusieurs approches, porte un dialogue

Démarrage de la Session 1: de la proximité biologique à l'agentivité des plantes.
Introduction par #FrancoisBouteau, @p_laurenti, #EtienneGresillon, #DenisChartier pour comprendre l'origine du colloque et la démarche de réflexion sur les capacités des plantes.

#FrancoisBouteau : cette vidéo de propagation de signal chimique en réponse à un neurotransmetteur, vue en fluorescence dans une plante, nous rappelle que des homologies profondes existent entre animaux et végétaux.

Rappels de @p_laurenti : les plantes, les animaux, les champignons, les archées, les bactéries partagent tous des ancêtres communs, qui ont divergé au cours du temps.

Attention à ne pas tomber dans l'écueil de penser que certains organismes sont plus "évolués" que d'autres ! La hiérarchisation du vivant instaurée dès Aristote nous a induit en erreur pendant très longtemps !
#NosSoeursLesPlantes

#EtienneGresillon - jusque dans la religion, on trouve ce schéma de hiérarchisation des plantes comme des organismes inférieurs. La nature est cependant un reflet du divin dans les textes et on y constate la perception d'une relation filiale avec notre sœur la terre.

#DenisChartier : il est intéressant se mette en dialogue entre disciplines, cultures et perceptions, pour se laisser troubler et modifier notre rapport à l'étude des plantes. Ce colloque est l'amorce d'une compréhension mutuelle.

Au tour de #MarcAndréSélosse de prendre la parole : ce tableau du douanier Rousseau intitulé "deux lions" illustre bien notre aveuglement aux plantes. Il nous éclaire sur le concept de "plantalité". Que sont les plantes ?

La plante nous est cachée, parce qu'on a trop l'habitude de la voir, parce qu'une partie de sa structure nous est cachée (les racines souterraines), parce que son échelle est trop petite pour nous intéresser. On parle des arbres, mais qui nous parle de la pâquerette ?

La plante est par essence immobile, et par conséquent compense en développant un arsenal chimique et métabolique fantastique ! La diversification biochimique nous sert au quotidien comme boite à outils : médicaments, parfums, etc...

La plante n'a pas de neurones, mais en a-t-elle besoin ? Dans leur structure, chaque cellule végétale est en continuité avec sa voisine, permettant de transférer des signaux dans tout l'organisme. L'information se diffuse en réseau !

La première chose que font des champignons ou des virus lorsqu'ils infectent une plante est d'ailleurs de boucher les pores qui assurent la continuité entre les cellules, pour en neutraliser la communication.

La nutrition des plantes fait appel à de nombreux autres organismes, bactéries, champignons, qui en assurent également la protection. Elles porte un écosystème en interaction permanente.
1g de feuille porte 100 millions de bactéries à sa surface !

Il est nécessaire de sortir des métaphores, et de revisiter les liens que nous pouvons avoir avec les animaux et les plantes qui nous entourent, pour reconquérir une altérité et une identité. #NosSoeursLesPlantes

Ajout de @p_laurenti : une particularité des plantes qui nous empêche de les comprendre pour ce qu'elles sont est aussi leur temporalité. C'est le moment de l'échange avec le public ! #NosSoeursLesPlantes

Remarque du public : même lorsqu'on parle de plantes on en oublie toute une partie non visible, comme les plantes aquatiques, les algues...
#NosSoeursLesPlantes

C'est au tour de #LaurentBray, directeur des espaces verts de @VilleLimoges87 de prendre la parole. Quelle place accorder aux plantes en ville ? La #floreurbaine est-elle le futur ? Quelles difficultés rencontre la flore dans ce milieu ?

Le milliard d'espèces vivant sur terre ne représente que 1% de celles ayant jamais existé. Sans parler de sororité ou de fraternité, toutes ont des liens.

L'homme a fortement modifié son milieu et chassé du monde urbain une grande partie des espèces, à grand renfort de bétonisation, de pesticides, etc...
Certains parlent d'#anthropocene, et il est possible que nous soyons entrain de vivre une extinction de masse.

En 2050 selon des projections, 68% des humains vivront en milieu urbain. Il est capital de revegetaliser pour limiter les îlots de chaleur, limiter l'imperméabilisation des sols, etc...

Problème, le développement durable a tout de même un coût conséquent pour les collectivités.
Les ressources en eau se réduisant d'années en années, et la végétalisation étant coûteuse en eau, l'entreprise doit être savamment prévue et planifiée.

La @VilleLimoges87 fournit un énorme effort de végétalisation et fait ce retour d'expérience : il faut amener une réflexion holistique et pluridisciplinaire des espaces verts. #urbanisme #urbanismevert #santepublique #biodiversite #social

Une présentation qui donne envie de faire du tourisme à @VilleLimoges87 !
Petite lueur d'espoir : on ressent une évolution dans les positions et les décisions des élus sur la question de la #biodiversite et de la #vegetalisationurbaine

Au tour de @SylviePouteau, chargée de recherche @INRAE_France @AgroParisTech pour parler de l'éthique des nourritures végétales.

"L'obstacle à la reconnaissance des plantes et à leur dignification est la science elle même et ses aspects nominalistes."

"L'alimentation végétale dans le marketing est réduite à des choses qui sortent du sol et qui ne sont pas des animaux. Il n'y a plus que des liens logiques et numériques - on reste dans le transformé."

On passe à @MarineYzqrdo, avocate et membre de @NotreAffaire à Tous pour une intervention sur les droits de la nature.

Le droit de l'environnement est régression en ce moment - fractionné, éparpillé dans plusieurs codes. On manque de moyens humains et financiers pour suivre les infractions et régler les contentieux.

De nombreuses dérogations existent sur les mesures en vigueur, et on se rend compte que même dans des aires protégées, la législation est souvent assez permissive sur la chasse, la pêche, l'usage de pesticides...

En 2012 on a reconnu le préjudice écologique suite au désastre du bateau Erika, puis ce préjudice a été consacré au code civil. On assiste à la naissance d'une forme d'"animisme juridique" : nouveaux modes de relations entre humain et non humain.

On distingue 3 types d'animisme juridique
a base Indigeniste : comme en nouvelle Zélande
A base religieuse ou mystique : comme en Inde
A base scientifique : en fonction des recommandations des chercheurs

Des associations comme @NotreAffaire proposent de militer pour la reconnaissance des droits de la nature, pour replacer l'humain au coeur d'une communauté biotique.
Si on peut reconnaître des entreprises comme entités juridiques, pourquoi pas des zones naturelles ou des espèces?

Q public : Après l'échec des consultations citoyennes sur le climat, comment s'impliquer en tant que citoyen ? Réponse : Participer aux débats, relayer et soutenir les associations, remplir les pétitions pour infléchir l'opinion des décideurs.

Après la pause repas, on reprend le colloque avec Pierre et Françoise Grenand, anthropologues, qui nous parleront de la singularité de la connaissance. #NosSoeursLesPlantes

Un petit voyage en Amazonie avec deux personnes qui partagent leur vie depuis 50 ans avec l'un des peuples de cette forêt ! #NosSoeursLesPlantes

En immersion, les Amérindiens les imprègnent de leur mode de vie et de leur façon de regarder la nature. Plante après plante, ils collectent et notent les savoirs.

Pierre Grenand focalisé sur la botanique, Françoise Grenand sur la langue et la culture : un binôme d'étude cohérent pour décrypter les liens de ces personnes à la forêt qui les abrite.

Pierre Grenand : "le besoin de nommer et de créer des familles est un besoin universel mais nous le faisons de manière différente"

Aucun des mots des ethnologues ne permettent de rendre le sens profond des termes Amérindiens. Le monde végétal dans la conception wayampi est protecteur, régénérateur de force vitale.

Dans la conception amérindienne -
L'homme est un animal, considéré comme un hôte de la forêt. #NosSoeursLesPlantes

On passe à une intervention de #AnneSourdril - ethnologue, avec un retour en France pour parler des #mauvaisesherbes et comment elles nous renseignent sur la perception des végétaux. Un cas d'étude dans une zone rurale du sud ouest de la France.

Les mauvaises herbes sont un bel objet d'étude pour parler des changement sociaux et environnementaux. Quest ce qu'une mauvaise herbe pour les gens sur le terrain ? Des espèces communes, qui poussent vite, au mauvais endroit et dont on ne débarrasse pas facilement.

Beaucoup de plantes sauvages aujourd'hui considérées comme des mauvaises herbes étaient considérées comme utiles il y a encore 50 ans. Exemple, l'ortie !

On constate la prolifération des mauvaises herbes en raison de l'interdiction des pesticides, l'abandon des terrains, la baisse d'effectifs d'employés communaux, la surabondance de pluie, ce qui génère parfois des tensions ...

Si la prolifération des mauvaises herbes pose unanimement problème, personne n'est d'accord sur la façon de les gérer.

Des nouveaux habitants de la zone ont recours à du désherbage manuel et utilisent certaines de ces plantes, tandis que les natifs ont plus souvent recours a des herbicides, et sont en perte de savoirs autour de la botanique...

Ce conflit s'est résolu par la création d'une commission pour des prises de décisions concertées sur la gestion des espaces délaissés par l'entretien communal, et l'organisation de journées de mobilisation collectives pour l'embellissement du village.

Les mauvaises herbes ont donc permis dans ce cas de créer des boucles de dynamiques sociales positives, qui découleront peut être a long terme sur un impact perçu positif sur le changement climatique.

Le monde sauvage deviendra-t-il un symbole et un levier d'innovation et d'amélioration sociale ? #NosSoeursLesPlantes

A quel point le végétal participe-t-il à notre construction de l'urbanisme ? Intervention de #nathalieblanc du @CentrePolTerre @UmrLadyss qui nous parle de l'angoisse du végétal en ville.

Les transformations du XIXe siècle du point de vue de l' hygiénisme place les plantes comme des vecteurs potentiels de maladie. Elles doivent être neutralisées, maîtrisées, et reléguées dans des zones contrôlées comme les cités jardins, pensées pour la santé et l'agrément.

Au XXe, on passe dans un urbanisme de la modernité. Les principes esthétiques relèvent de la mise à distance du végétal - on contemple la scène végétale de loin, depuis son habitation. On abstrait encore de la notion de vivant pour réduire les espaces végétaux a un carré vert.

A partir des années 1970 et du XXIe siècle, l'eau, le soleil, le végétal sont au centre de l'urbanisme avec des jardins privés et des arbres dans l'espace public. Cf les travaux de Lucien Kroll.

On conçoit désormais les plantes dans l'écologie urbaine pour les services écosystémiques qu'ils peuvent nous rendre. Réduire les îlots de chaleur, etc...

On observe donc une mise au travail constante du végétal dans l'urbanisme depuis le XIXe. Les artistes contribuent à nous faire changer de regard sur les plantes en ville. Cf : travaux de #AlanSonfist
artwiki.fr/?AlanSonfist
#NosSoeursLesPlantes

On passe à l'intervention de Florence Bursois-Pasina, ethnologue @CNRS qui nous propose de nous interroger : "un lien de parenté est-il nécessaire pour reconnaître l'Autre végétal ?" #NosSoeursLesPlantes

On ne cesse de prendre une perspective anthropocentrique pour intégrer les plantes dans notre univers. Elles se situent dans un vide ontologique dont il faut les sortir. #NosSoeursLesPlantes

Pour cela, un petit détour en immersion en Papouasie Nouvelle-Guinée dans le territoire des Kasua ! On s'y croirait ! (mettez le son) #NosSoeursLesPlantes

Là bas, on ne fait pas de distinction ontologique entre les plantes, les humains, les animaux... Mais en revanche la nature est lue selon des mythes ontologiques fondateurs qui expliquent les caractéristiques des êtres vivants.

La supériorité de l'homme est annihilée par la présence d'esprits, pouvant habiter les arbres. L'homme est une proie comme une autre de la chaîne organisée par le "créateur".

La pharmacopée Kasua est très limitée mais exclusivement basée sur l'écorce, car elle est considérée comme la "peau" - zone d'échange symbolique entre l'intérieur et l'extérieur. Le peuple considère que les arbres s'expriment.

On pourrait très facilement tomber dans un anthropomorphisme, mais cependant ce peuple parvient à conserver l'altérité de l'arbre et sa supériorité par rapport à l'homme animal. #NosSoeursLesPlantes

On continue avec une table ronde animée par @p_laurenti, avec #QuentinHiernaux, #NathalieBlanc, @SylviePouteau, @CecileRenouard.
Une discussion sur l'agentivité, la réification et la chosification des plantes. #NosSoeursLesPlantes

Quentin Hivernaux démarre avec une explication du terme de Réification : le fait de figer quelque chose de dynamique, de considérer une personne comme une chose alors qu'elle ne l'est pas. C'est un comportement très occidental que de réifier les plantes. #NosSoeursLesPlantes

Aristote et Platon sont les premiers à figer la limite vivant/non vivant. Pour Aristote, les plantes ne souffrent pas, n'ont pas de désirs, sont immobiles et passives. L'animal est le point de référence, mais en revanche il n'y a pas de gradation des organismes.

La vraie réification des plantes survient au Moyen âge lorsqu'on se réapproprie les théories aristotéliciennnes. Le prisme de la religion définit ainsi les plantes comme inférieures, les animaux comme supérieurs, l'homme le plus proche du divin. #NosSoeursLesPlantes

Depuis le 16e siècle, on sait que certaines plantes bougent et réagissent. Mais cette conception est en contradiction avec la règle selon laquelle les plantes sont fondamentalement immobiles. #NosSoeursLesPlantes

Pour ne pas contredire le paradigme du moment, on explique ces mouvements comme une conséquence mécanique et passive - et pas à un vrai comportement. #NosSoeursLesPlantes

Jusqu'au 19eme siècle, les scientifiques sont réticents à parler d'une "physiologie" végétale. Aujourd'hui on reconnaît que les plantes sont douées de perception, mais la communauté reste fermée à la notion de "comportement". Peuvent elles se souvenir, apprendre ?

Nous restons influencés par les conceptions morales ancrées dans nos sociétés au cours de l'histoire. Ces conceptions impactent notre capacité à les reconnaître comme des composants a part entière des écosystèmes. #NosSoeursLesPlantes

#NathalieBlanc rebondit en ajoutant que depuis toujours dans l'urbanisme et notre réflexion autour du paysage, on prête à la couleur verte un caractère décoratif.

Elle parle de Michel Pastoureau, historien de couleurs, qui explique qu'avant le XVIIIe, la couleur verte n'est pas associée au végétal. Le fait qu'elle soit un mélange de jaune et de bleu faisait de cette couleur quelque chose de diabolique, les couleurs devant rester pures.

Selon elle, c'est la tradition et le vocabulaire arabe qui lie le vert et la nature pour la première fois, et il faut attendre le XIX siècle pour qu'on associe le vert à la campagne, par opposition au gris des villes. #NosSoeursLesPlantes

Pour @SylviePouteau, l'histoire de la chosification des plantes est fortement liée à l'agriculture et à l'éthique alimentaire. Peut-on réfléchir à une valeur inhérente des cultures et penser à leur "bien être" ? #NosSoeursLesPlantes

Le génie génétique et la robotisation des cultures contribuent-t-ils à la chosification des plantes ? Le terme "fonction", très réductionniste pour les plantes peut-il être remplacé ? Comment penser l'agentivité des plantes ? #NosSoeursLesPlantes

Et @CecileRenouard termine le tour de table en ajoutant des recommandations pour penser la Transition Écologique. Peut on continuer à produire en ayant un impact social et écologique positif ? #NosSoeursLesPlantes

Sa réflexion propose 6 piliers sur lesquels se baser :
Oikos, Nomos, Logos, Ethos, Traxis, dynamis - pour sortir du modèle de réflexion proie-predateur actuel en économie. Les entreprises peinent à se sortir d'un discours utilitaire et instrumentaliste. #NosSoeursLesPlantes

Les acteurs économiques, même ceux qui prétendent avoir une raison d'être liée à l'écologie ne parlent jamais de la question de la biodiversité. Pour progresser, il faut urgemment poser des limites et des pénalités pour imposer des responsabilités aux entreprises.

Ces pratiques ne changeront pas sans une évolution dans nos façons de penser le vivant. Une réflexion sur la responsabilité systémique des entreprises et un suivi des engagements à prendre est cruciale, à court terme ! #NosSoeursLesPlantes

Intervention de Françoise Grenand : les peuples Amérindiens n'ont pas de mot pour la couleur verte car ils en sont imbibés constamment. Idem pour la Nouvelle-Guinée, précise Florence Brunois-Pasina.

Quentin Hiernaux rappelle que végétaliser en ville est ultra-reglementé et que même lorsqu'on réintroduit de la végétation, on le fait rarement en respectant des contraintes biologiques, en respectant la biodiversité (clones, culture monospecifique...)

#NathalieBlanc : Tout suggère que malgré les prises de conscience, on reste dans une " esthétique du propre" et une volonté de contrôle absolu de la frontière entre le naturel et la ville humaine.

Constat de @CecileRenouard : aborder la question des enjeux éthiques et de nos relations aux plantes sous l'angle de la parenté est un narratif puissant pour prendre conscience de leur importance dans la société. #NosSoeursLesPlantes

Peut être qu'il est important de se focaliser sur la notion de "végétalité" et l'identité des plantes, socle incontournable des écosystèmes et des sociétés, pour aborder la question de la "nature" sous un angle assez concret pour qu'il touche le public. Quentin Hiernaux.

C'est la fin du colloque pour aujourd'hui, après avoir discuté des façons de repenser les plantes dans le vivant, demain les intervenants proposeront des solutions pour transformer les discours et les pratiques ! #NosSoeursLesPlantes

Et c'est reparti pour le 2ème jour du colloque organisé par le @LIED_UP7 @UmrLadyss @CentrePolTerre ! Aujourd'hui on s'interroge sur nos façons de transformer nos discours et nos pratiques. #stefanomancuso n'a pas pu faire le déplacement, c'est #francoisbouteau qui démarre !

La session est animée par #CléliaBilodeau qui introduit la matinée.
#NosSoeursLesPlantes

#FrancoisBouteau présente des vidéos d'expériences curieuses ! La première : la cuscute, une plante parasite, s'oriente grace aux composés volatils émis par la tomate pour la parasiter ! #NosSoeursLesPlantes

Les sons déclenchent un certain nombre d'événements cellulaires dans les plantes, ce qui provoque l'orientation des racines vers une source sonore. Elles perçoivent ses signaux environnementaux que l'on ne supposait pas auparavant.

Dans ces mouvements en timelapse de haricots, on voit que la plante semble s'orienter vers un poteau, pas du tout au hasard. On ne comprend pas encore comment ! #NosSoeursLesPlantes

Plus fou encore, si deux pieds de haricots sont en compétition pour le même poteau, la première qui s'accroche semble "décourager" l'autre de s'accrocher. De quoi interroger toute la communauté scientifique qui pensaient les plantes incapables telles choses #NosSoeursLesPlantes

Marine Fauché, doctorante en philosophie de l'environnement enchaîne en présentant quelques textes et concepts philosophiques pour nous éclairer sur les parentèles des plantes. #NosSoeursLesPlantes

Pourquoi designe-t-on les plantes ai féminin ? Pourquoi ne pas parler d'adelphité, le fait de venir du même utérus, indépendamment du sexe ? Comment s'affranchir de la notion de parenté strictement biologique ?

Les parentés dépareillées de Harraway proposent de créer des parentés sur la base des relations écologiques plutôt que phylogénétiques. #nossoeurslesplantes

Une autre façon de les penser sont comme des alliées. Elle mentionne l'exemple de l'amarante, résistante au roundup et utilisée en bombe de graines par les militants pour ruiner les rendements de soja transgenique en Amérique du Sud. #nossoeurslesplantes

Mais si on peut concevoir les plantes comme des alliées, ne risque-t-on pas de les "enrôler" et de reproduire un schéma utilitariste ? Elle donne l'exemple de l'iroko, un champion du stockage de carbone instrumentalisé pour la conservation climatique. #nosoeurslesplantes

Pour sortir du lien de parenté, de la beauté, de l'utilité, on peut aussi considérer les plantes comme des "personnalités" - on peut plaider pour en faire des colocataires avec des besoins précis. #NosSoeursLesPlantes

Ce qui fait changer notre regard sur les plantes, c'est aussi le discours de ceux qui parlent d'elles. Pourrait-on parler de leur faillibilité plutôt que leurs prouesses ? Rappeler leur fragilité dans un contexte où elles sont menacées. #nossoeurslesplantes

Peut être qu'à l'image de ce corail, colonie d'organismes qui "ressemble à un arbre" sans l'être, nous pourrions nous considérer comme un rameau parmi les rameaux - plutôt que les plantes comme nos soeurs. #nossoeurslesplantes

Je vous passe le #LT de mon intervention puisque @pierrekerner était sur le coup !

On passe à @BeyaGilleGacha, artiste plasticienne qui propose une réflexion sur l'usage du végétal dans ses créations artistiques. #artetscience #artcontemporain

Pour le #PrixCoal2021, elle développe des oeuvres à base de biomatériaux, teste de nouvelles résines, des pigments naturels... Pour évoquer les morceaux d'ambre, qui symboliquement sont considérées comme les "larmes des dieux"

Ce qui donne lieu à des créations originales avec une forte portée symbolique. Des œuvres mouvantes qui bougent au gré du vent. #nossoeurslesplantes

La présentation de Eulalia de Valdenebro propose de nous interroger sur notre tendance et nos approches colonialistes dans la pratique de la botanique.
#nossoeurslesplantes

Elle travaille sur une plante, le frailejon qui est très caractéristique du milieu du paramo : une zone montagneuse humide, baignée de brouillard.
Tantôt gardien de l'eau, tantôt "frère" pour les locaux, elle cherche a le représenter et a interroger ses relations avec l'homme.

Elle parvient à des cartes de relations tactiles, exposant les dimensions de la plante et les dimensions des membres humains, et reinterrogeant nos relations a cette plante, a l'endroit... #nossoeurslesplantes

On admire le détail des illustrations botaniques ! De quoi inspirer les étudiants en géographie de l'assemblée et alimenter les réflexions sur la cartographie sensible. #nossoeurslesplantes

L'après midi continue avec tout un programme animé par Joanne Clavel. On accueille @RobinBosdeveix de l'@AcCreteil pour parler d'une étude didactique sur la façon de penser les végétaux par les étudiants.

Dans une étude préliminaire on distingue 5 grandes conceptions des plantes : une par opposition à l'animal, regroupant tout ce qui ne l'est pas. On inclue là les champignons.

Selon des relations fonctionnelles (écologiques) on distingue les plantes autotrophes des organismes hétérotrophes

Selon des relations de parenté, grace à des liens phylogénétiques. Cette conception n'est pas superposée à la précédente.

Une conception fonctionnelle et cellulaire - la cellule animale ou la cellule végétale, avec des caractéristiques différentes. On exclut donc les cyanobactéries qui n'ont pas de chloroplastes.

Et enfin une conception macrocentrée, c'est a dire centrée sur la pluricellularité. On exclut donc les unicellulaires photosynthétiques. On néglige les organismes microscopiques.

Une forme poussée du macrocentrée pousse à considérer que les végétaux sont uniquement des plantes terrestres, voire uniquement des plantes à fleurs. On a donc une pluralité du concept du végétal. #nossoeurslesplantes

Il y a beaucoup d'implicite dans chacune des définitions, cela pose-t-il problème pour les étudiants ? Petite enquête sur la conception et la représentation qu'ont les étudiants des végétaux. #nossoeurslesplantes

On demande aux étudiants de fournir un travail de classification de 12 espèces, qu'on analyse, afin de comprendre leur système explicatif.

La conception fonctionnelle et cellulaire arrive largement en tête, avec un attachement à l'existence de la cellule végétale. Les cas plus atypiques que ceux constitués de cellules végétales posent difficulté aux étudiants.

Pour l'orobranche, la perte de la photosynthèse devrait faire sortir la plante de sa catégorie, cela dit la majorité la classe comme une plante. Il y a une dissonance.

En résumé, les végétaux sont un concept construit qui relève d'un choix sémantique. Il faut rester vigilant à l'ambiguïté du mot et initier les étudiants à la multiplicité des sens. #nossoeurslesplantes

Patrice Kervyn, frère franciscain, nous présente ensuite un point de vue original sur la parentèle des plantes en se basant sur les textes de Saint-Francois d'Assise #nossoeurslesplantes

Ensuite avec Julie Marsaud, on se demande si pour défendre la question de la transition écologique, il vaut mieux parler le langage du cœur, ou celui de la raison. Quel discours pour le changement ? @Ecologie_Gouv #nossoeurslesplantes

On rappelle la définition (complexe)d'une aire protégée, retenue à l'international et pour la stratégie nationale de conservation de la biodiversité. #nossoeurslesplantes

15% des surfaces sur terre sont protégées. Un rapport complet sur le livret 2019, bientôt mis à jour, sur les espaces protégés. #nossoeurslesplantes google.com/url?sa=t&sourc…

Quelques chiffres clés sur les politiques de protection des espaces naturels : …stiques.developpement-durable.gouv.fr/les-protection…

Un nouveau concept a émergé dans les stratégies nationales : celui de protection forte. Une aire sous ce statut est fortement réglementée, et les activités humaines potentiellement délétères y sont régulées. #nossoeurslesplantes

D'ici 2030, on vise 30% d'aires protégées à l'échelle du monde et de l'Europe. Arguments de raison : conservation, défense... Mais aussi promotion du développement durable, dynamisation des territoires.
#nossoeurslesplantes

Arguments de coeur : compenser, réparer, sensibiliser le public, donner une valeur cultuelle ou culturelle a des lieux...
Mais aussi des arguments politiques, un discours qui sert de crédit d'image et de monnaie d'échange pour obtenir des subventions. #nossoeurslesplantes

On accueille François Tournier pour une intervention sur l'intelligence des plantes et du théâtre au service de la science !
Dans le master audiovisuel, journalisme et communication scientifique, Il propose des ateliers d'initiation aux controverses scientifiques.

Le format doit amener une expérience concrète de ce que peut être une controverse scientifique. Avec une recherche bibliographique rigoureuse, ils montent une pièce de théâtre, créent un personnage, une intrigue...

S'en suit une projection au bout d'un mois. Une expérience complete qui permet un regard réflexif sur la science en faisant appel à l'imagination. #nossoeurslesplantes

Intrusion mouvementée d'Emilie Trasente pour réveiller un peu la salle !
Et témoignage de la méthode de travail dans le cadre du master. #nossoeurslesplantes

Petit extrait de l'une des pièces réalisées, mimant l'expérience diffusée ce matin, dans laquelle deux plants de haricot sont en compétition pour s'accrocher à leur tuteur. #nossoeurslesplantes

De quoi intéresser le @CurieuxFestival a @strasbourg ? Une initiative inspirante qui créé des liens entre les étudiants !

On clôture la journée par une table ronde avec @lomangin, Rami Fischler, Paul Robert Takacs et Eulalia de Valdenebro. Quels discours pour changer les pratiques ? #nossoeurslesplantes

La ville de @Paris a son propre centre de propagation horticole, on insiste sur la nécessité de ne produire que des plantes locales natives "ordinaires" et non protégées ou invasives. De semer et planter des espèces régionales.
#nossoeurslesplantes

Il faut un changement de paradigme, de culture, à tous les sens du terme !
Présentation du nouveau Parc Chapelle-Charbon à @Paris, friche ferroviaire réhabilitée en eco-quartier dans laquelle un inventaire faunistique et floristique a été fait.
#nossoeurslesplantes

On intègre la nécessité de recréer des habitats pour la faune protégée dans les projets d'urbanisme.
#nossoeurslesplantes

Arrivera-t-on un jour à des jardins "punks" que l'on laisse se développer sans intervenir ?
Pour les intervenants, c'est l'avenir, le #punk a un avenir à travers la flore sauvage !
#nossoeurslesplantes

Pour Loïc Mangin, rédacteur en chef adjoint @PourlaScience - les journaux scientifiques se doivent de garder un niveau de vulgarisation élève, tout en évitant les travers de l'anthropomorphisme posés par des approches comme celles de Peter Wolheben...

Problème: c'est tentant, car l'anthropomorphisme fait vendre. Un prisme d'accès est aussi les chroniques art et science. Outre la dimension militante de ces initiatives, c'est un point d'entrée qui touche le public et permet de recevoir de l'info.
#nossoeurslesplantes

Eulalia de Valdenebro suggère de prendre du recul pour observer les plantes et de reconnaître leur différence. Pour elle, si il est déjà difficile d'accepter la différence de l'autre pour les humains, c'est normal qu'on n'accepte pas les plantes comme êtres vivants.

Du point de vue du designer Rami Fischler, il y a une vraie remise en question du modèle de la grande ville devégétalisée, mais dans le même temps une peur et une incompréhension du végétal dans l'urbanisme.
#nossoeurslesplantes

Les objectifs associés aux nouveaux enjeux bioclimatiques vont rapidement imposer à tous les acteurs des villes de nouvelles idées. Exemple : Les Terrasses éphémères émergeant cette année pourront devenir une proposition pérenne. #nossoeurslesplantes

Se réapproprier la rue qui d'ordinaire est pensée par rapport à la voiture, la revegétaliser. Après les toits, c'est le bitume qui sera réinvesti par les plantes ! Il va falloir dans le même temps repenser le mobilier urbain. #nossoeurslesplantes

Le monde du design actuellement se demande comment concilier tous ces enjeux pour créer du mobilier durable, en intégrant de nouveaux usages qui profitent a tous les citoyens. #nossoeurslesplantes

Notre conception des espaces urbains doit passer par des dialogues pluridisciplinaires, qui nous permettront d'incarner les enjeux du vivant. Il faut construire un récit qui touche les citoyens et qui porte les enjeux d'une façon créative et non alarmiste. #nossoeurslesplantes

Un riche échange autour de l'anthropomorphisme s'en suit, qui clôt les 2 journées de ce colloque passionnant. Une chose est sûre : la réunion de toutes ces disciplines aide à faire émerger des pratiques et des concepts nouveaux. #nossoeurslesplantes

Les controverses autour de l'altérité et des capacités des végétaux sont un excellent prétexte pour réunir tous ces champs pluridisciplinaires ! Vivement la suite des découvertes et des discussions ! #nossoeurslesplantes

Merci à tous les organisateurs de l'@Univ_Paris , du @UmrLadyss , du @LIED_UP7 , du @CentrePolTerre !!!

Unroll ! @threadreaderapp

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