Quand on pense au robot géant dans le tokusatsu, on pense avant tout à ceux du Super Sentai, qui s’assemblent. Ou celui de Spider-Man (1977), dont l’histoire commence à être connue. Mais connaissez-vous ceux d'avant, ceux qui ont pavé la voie ? Retour sur ces prémices ! (1/)
L’idée ici est de vous présenter un petit historique du robot géant dans le toku, voir par quelle variation du concept il est passé. On ne retira pas au Super Sentai tout ce qu’il a pu y apporter (bien au contraire, vous verrez), mais rendons hommage à ces premiers pas ! (2/)
La première grande question : au final, quel est le premier robot géant de l’histoire du tokusatsu ? Pour cela, il faut remonter en 1957 avec “Chikyū bōeigun”, ou “Prisonnière des Martiens” avec Mogera. le robot utilisé par les Mysterians pour tenter de conquérir la Terre ! (3/)
Dans ce film, point de pilotage interne comme le veut l’image général du genre Mecha. Ici, le robot est piloté à distance. Niveau concept, on reste dans la continuation de ce qui a été mis en place par le “mecha originel” : celui du manga Tetsujin 28-gō, de 1956. (4/)
S’il paraît mineur et oublié aujourd’hui, Mogera aura quand même su marquer quelques esprits : on le retrouvera superbement interprété dans Godzilla vs. SpaceGodzilla, sous le nom de “M.O.G.U.E.R.A.” pour “Mobile Operation Godzilla Universal Expert Robot Aero-Type” (!). (5/)
Au passage, pour Tetsujin 28-gō, vous saviez qu’il y avait une première adaptation tokusatsu en 1960 ? A la différence du concept même du manga, le robot est… à taille humaine ! On imagine ce choix pour une question (légitime après tout) de budget pour une série TV. (6/)
On vous en avait parlé hier, mais pour voir le 1er vrai robot géant à la télévision, il faudra attendre 1966 avec Ambassador Magma. Le géant doré n’est pas piloté mais se présente comme une entité autonome… capable de se transformer en fusée ! (7/)
Puis on en revient aux créations de Yokoyama Mitsuteru: en 1967, pour avoir aussi son propre “héros géant”, Tōei adapte en série tokusatsu le manga Giant Robo. On revient aux sources : le robot est alors piloté à distance par un enfant à l’aide d’une grosse télécommande. (8/)
Petit à petit, le robot fait son nid dans le paysage audiovisuel. En 1967 aussi, dans UltraSeven (Suite d’Ultraman), les adversaires géants aussi se robotisent ! C’est alors l’arrivée des “Kikaijû”, mi-monstre, mi-robot. Windom et King Joe sont parmi les plus iconiques. (9/)
Le cas de King Joe est même intéressant car 1er robot en plusieurs parties qui s’assemble à l’écran. D’une façon très simple, mais des bases se posent. D’autant que ça prolonge aussi un principe vu dans Captain Ultra (1967, toujours), qui proposait un “gattai” de vaisseau ! (10/)
Ensuite, tout s’enchaîne: en parallèle au toku, une révolution du concept s’opère en 72 chez Tōei avec le manga et surtout anime Mazinger Z, proposant le 1er robot piloté en interne. Une révolution qui va se faire ressentir partout et dont le tokusatsu dès l’année suivante. (11/)
En 73, débarquent deux séries : Super Robot Red Baron (Par la Senkosha, suivi en 74 par Mach Baron) et Jumborg Ace, par la Tsuburaya. La première (et sa suite) se rapproche désormais beaucoup de ce qu’a mis en place Mazinger Z, avec un robot bien massif. (12/)
Pour la 2nde, la série ressemble beaucoup à Ultraman : le design, les mouvements… On imagine un Tsuburaya qui reste dans sa zone de confort, avec un héros pilotant son robot avec son corps, avec une tenue spéciale. Ce qui rappelle, des décennies plus tard… Pacific Rim ! (13/)
On aurait pu citer d’autres séries proches du robot géant sachant que les 70s sont une décennie où tout se mélangeait et s'entre-inspirait pour survivre face à une concurrence féroce ! Spectreman ou Iron King mettent en scène des cyborg capables de devenir géants par ex. (14/)
Cependant, petite révolution en 1978 avec le Spider-Man de la Tōei. En effet, pour des raisons commerciales, le sponsor Popy (futur Bandai) décide de doter l’homme-araignée d’un robot : le Leopardon, qui n’a rien d’une araignée mais qui a la capacité de se transformer ! (15/)
Spider-Man a été diffusé pendant le hiatus de la franchise alors nommée Sentai (Goranger avait été un succès contrairement à sa suite, JAKQ). Afin de la relancer, il est décidé d’intégrer le concept de robot géant à la nouvelle série, Battle Fever J. (16/)
Popy et Tōei préfèrent miser sur la sûreté en mélangeant le concept du vaisseau transporteur vu dans les deux séries précédentes avec celui du robot géant : le Battle Fever Robo et son transporteur, le Battle Shark, sont nés et transforment la franchise en “Super" Sentai. (17/)
Shirakura Shin’ichirô, en charge des toku à la Tōei, livre une explication complémentaire à la présence de robots dans le Super Sentai. Prenant la case horaire de l’anime Chôdenji Robo Combattler V, Battle Fever J et les séries qui suivraient se devaient d'en posséder un. (18/)
Démarre alors les années 80 du tout Tōei avec seulement deux franchises diffusées sur les écrans: le Super Sentai et Kamen Rider, vite remplacé par les Metal Heroes. Ainsi, depuis ce jour et jusqu’à aujourd’hui le Super Sentai a fait évoluer le robot du tokusatsu. (19/)
Sans transformation (Battle Fever J), transformable (Denziman), véhicules s’assemblant (Sun Vulcan), motifs animaux et super assemblage (Liveman), base (Turboranger), transporteur (Zyuranger)... bref tout un programme pour un objet au centre des ventes de jouets. (20/)
Son importance est telle qu’il est très vite adopté pour les Metal Heroes avant d'être remplacé par d'autres véhicules. Cependant, il est à nouveau brandi lorsqu’il faut sauver cette même franchise: Kabuterios & Kuwagatitan dans B-Fighter Kabuto, Dodekabutack dans Kabutack. (21/)
Et la concurrence ne s’y trompe pas. Parmi les nombreux essais de franchise par d’autres studios de production, celles qui tireront leur épingle du jeu, ou du moins auront réussi à tenir plus d’une saison, sont celles où les robots géants ont une importance non négligeable. (22/)
Il s’agit de la franchise Chôseishin par la Tôhô, qui réussit à enfin adapter à la télévision son savoir cinématographique, et ensuite la duologie Rescue Heroes par Takara Tomy, qui marque l’arrivée de robot en full CGI à l’écran. (23/)
Cependant, ces séries restent des gouttes d’eau dans l’immense océan des séries Tōei, qui commence à manquer d’idées à partir des années 2010. Après 35 ans de franchise, difficile de trouver des nouveaux concepts de transformation. (24/)
À ce titre, le Don Onitaijin, le robot de la série actuelle Avatarô Sentai Donbrothers, est une petite révolution. Aussi bien pour ses caractéristiques à l’écran, sa conception et son jouet novateur. Mais nous développerons ce sujet sur un fil dédié à la série ! (25/)
Nous tenons tout de même à souligner le tour de force d’Ultraman Z, qui place ses robots/kikaijû au centre de l’histoire! Et ça fait plaisir à voir car cela donne à la série toute sa saveur. Bref, comme quoi, le robot (géant) et le toku, c’est une grande histoire d’amour. (26/)
Ce petit tour d’horizon des robots dans le tokusatsu fut plutôt long mais nous pensons avoir couvert l’essentiel. N'hésitez pas à nous poser des questions ! Nous y répondrons dans la mesure du possible et de nos connaissances ! (27 & fin)
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