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Jul 21, 2022, 26 tweets

đŸ§¶ Les Twa de #RDCongo đŸ‡šđŸ‡©

Les Twa (un peuple Pygmée) sont victimes des pires atrocités.

Une milice d’État occupe et dĂ©truit leur territoire ancestral avec le soutien de grandes ONG (@TheWCS et @WWF) et des gouvernements allemands, amĂ©ricains et français.

DiffusĂ©e par les europĂ©ens, l’appellation pĂ©jorative « PygmĂ©e » fait rĂ©fĂ©rence Ă  la petite taille et dĂ©signe une vingtaine de groupes d’Afrique centrale : Baka, BaBongo, BaKola, BaAka, BaSua, ÈfĂš, Asua, BaTwa
 faisant partie de la famille de langue Bantou journals.openedition.org/africanistes/4


Les Twa (Mutwa au sing., Batwa au pl.) forment avec les autres groupes « pygmĂ©es » la plus ancienne civilisation d’Afrique centrale.

Ce peuple autochtone est dispersé en RDC, en Ouganda, au Burundi et au Rwanda.

➕shsebola.hypotheses.org/files/2018/06/


➕minorityrights.org/wp-content/upl


Les Twa forment une sociĂ©tĂ© animiste marquĂ©e par une organisation politique acĂ©phale (~ anti-autoritaire) et par un trĂšs fort sens de l'Ă©galitĂ© (liĂ© au principe moral de partage non rĂ©ciproque) ainsi qu’une absence de stockage du surplus de consommation (~ anti-capitaliste).

Jusqu’au 20e siĂšcle, ils vivaient de maniĂšre semi-nomade de la chasse, de la pĂȘche et de la cueillette. Ils cohabitaient souvent avec d’autres peuples de langue bantou caractĂ©risĂ©s par une Ă©conomie agricole et/ou pastorale et une organisation politique monarchique.

À l’époque prĂ©coloniale, des groupes Twa formaient une caste infĂ©rieure au sein des royaumes oĂč ils dĂ©cidaient de rĂ©sider, par exemple chez les Ă©leveurs Tutsi ou les agriculteurs Hutu ou Ntomba. Ils Ă©taient utilisĂ©s par ces derniers comme main d’Ɠuvre, stigmatisĂ©s et ostracisĂ©s.

Paradoxalement, les Twa Ă©taient considĂ©rĂ©es de mĂȘme essence que les esprits bilima, ils Ă©taient les seuls autorisĂ©s Ă  toucher le Roi et Ă©taient rĂ©putĂ©s d’excellents guides, potiers, chasseurs, guerriers, griots, chamanes et artistes. Certains citaient Ă  la Cour du Roi.

Partageant la mĂȘme langue et le mĂȘme territoire que la caste des Ă©leveurs-agriculteurs, les Twa (et les PygmĂ©es en gĂ©nĂ©ral) se distinguaient moins comme ethnie que comme catĂ©gorie socio-Ă©conomique aspirant Ă  l’égalitarisme et la dĂ©mocratie. journals.openedition.org/eastafrica/1393

Au 20e siĂšcle, les Twa se sont sĂ©dentarisĂ©s sous l’administration coloniale belge durant laquelle ils ont Ă©tĂ© rĂ©duits au travail forcĂ© pour la collecte de copal et de caoutchouc.

Ils forment aujourd’hui un peuple de prùs de 100.000 personnes.

📾 elam.hypotheses.org/3580

Dans les 1970Žs, de nombreux groupes Twa ont été expulsés de leur territoire ancestral, sans consultation ni compensation.

En 1975 en RDC, l’expansion du @ParcKahuziBiega fondĂ© en 1937 par l’empire colonial belge a entraĂźnĂ© l’expulsion de 6000 Twa relĂ©guĂ©s dans des bidonvilles.

N’étant plus autorisĂ©s Ă  vivre, chasser, rĂ©colter des plantes et exĂ©cuter leurs rituels sur leur terre ancestrale, les Twa de RDC sont devenus des rĂ©fugiĂ©s sans terre. Leur sort a Ă©tĂ© scellĂ© en 1980, lorsque le parc Kahuzi-Biega a Ă©tĂ© classĂ© au patrimoine mondial de l’UNESCO.

PrivĂ©s de leurs terres par l’État, et dĂšs lors incapables de s’intĂ©grer dans les systĂšmes de gouvernance traditionnels ou dans l’économie agricole locale, les Twa ont Ă©tĂ© exclus socialement par les populations bantoues voisines et vivent depuis 45 ans dans une prĂ©caritĂ© extrĂȘme.

Les Twa sont privés de leur mode de vie, marginalisés et réduits aux emplois précaires ou à faire des performances chorégraphiées pour une misÚre, interprétant pour les touristes qui visitent le parc comment ils vivaient avant leur expropriation.

Le @ParcKahuziBiega est aujourd’hui l’un des plus grands parcs nationaux de RDC, il abrite 136 espĂšces de mammifĂšres protĂ©gĂ©es dont des gorilles des plaines, une espĂšce menacĂ©e et parquĂ©e qui fait la joie des touristes en quĂȘte de « nature sauvage ».

On observe un déclin des populations de faune sauvage, y compris les espÚces protégées, depuis que ce parc a été vidé des Twa et placé « sous protection »

La corruption, le manque de moyen et de personnels laissent le champ libre aux braconniers, miliciens, mineurs et bûcherons.

Dans les 1980’s les Twa du Rwanda sont expulsĂ©s de leur territoire puis dans les 1990’s, les Twa de l’Ouganda sont expulsĂ©s des forĂȘts de Bwindi, Mgahinga et Echuya pour transformer ces zones en parcs animaliers purgĂ©s des autochtones qui gardaient et entretenaient la forĂȘt.

L’expulsion des autochtones et les politiques de conservation ont eu l’effet inverse de celui qui Ă©tait affichĂ© : une perte de biodiversitĂ© et un contrĂŽle du territoire par des Ă©lites locales corrompues qui collaborent avec des miliciens et des exploitants fr.mongabay.com/2022/02/pourqu


En 2014, des ONG ont invitĂ© des reprĂ©sentants Twa vivant Ă  proximitĂ© du parc Kahuzi-Biega Ă  participer Ă  des discussions avec les administrateurs du parc. Plusieurs accords ont Ă©tĂ© conclus mais aucun n’a Ă©tĂ© mis en Ɠuvre par le gouvernement congolais.

Fin 2018, faute d’autres solutions de survie, un certain nombre de familles Twa sont retournĂ©es sur leurs terres ancestrales au sein du parc Kahuzi-Biega.

Le niveau de violence s’est intensifiĂ© jusqu’à l’horreur : incendies, meurtres, viols collectifs, enfants brĂ»lĂ©s vifs


En 2020, 10 gardes forestiers ont été jugés coupables de meurtre, viol, torture et coups et blessures sur les Batwa.

En 5 ans, on dénombre des dizaines de Twa violés et/ou assassinés par des écogardes ou des soldats congolais et 12 villages incendiés. fr.mongabay.com/2022/01/des-ra


Les meurtres les plus rĂ©cents, y compris ceux de deux enfants Batwa qui sont morts brĂ»lĂ©s dans leur habitation au sein du village de Bugamanda en novembre 2021, n’ont pas Ă©tĂ© couverts par les mĂ©dias en RDC, et encore moins en Europe.

Parmi les principaux bailleurs de fonds du parc Kahuzi-Biega :

- Le gouvernement allemand via @KfW_FZ_int et @giz_gmbh

- Le gouvernement américain via @USAID et @USFWS

- L’ONG đŸ‡ș🇾 @TheWCS

L’Agence française de dĂ©veloppement (@AFD_France) prĂ©voit d’allouer des fonds au parc.

Un rapport (minorityrights.org/pnkb/) d’avril 2022 de @MinorityRights montre le caractĂšre systĂ©mique de ces atrocitĂ©s inhĂ©rents aux projets nĂ©ocoloniaux de conservation.

Les allemands ont mis en place une commission d'enquĂȘte qui a conclu le 1er juin Ă  l’innocence des Ă©cogardes.

En rĂ©alitĂ© l’expert engagĂ© par l’Allemagne, Baptiste Martin, a dissimulĂ© les atrocitĂ©s pour favoriser les financements allemands et français. Un autre expert, @RadicalMzungu, a dĂ©noncĂ© ces malversations et a Ă©tĂ© menacĂ© de mort.

➕amp.rfi.fr/en/africa/2022

➕survivalinternational.fr/actu/13191

Sous la pression des ONG @survivalfr (@LongoFiore) et @MinorityRights (@RadicalMzungu) et des médias @RFI (@LA_Bagnetto) et @AJIunit (@JamesKleinfeld) qui ont réuni des preuves accablantes, le gvt français a décidé de « suspendre » le projet de soutien au parc de Kahuzi Biega.

Suite à une question de @GuillaumGontard, la ministre en charge du dossier @MinColonna confirme la suspension (et non l’annulation) de l’aide publique française via @AFD_France au parc Kahuzi-Biega.

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