𧶠Les Twa de #RDCongo đšđ©
Les Twa (un peuple Pygmée) sont victimes des pires atrocités.
Une milice dâĂtat occupe et dĂ©truit leur territoire ancestral avec le soutien de grandes ONG (@TheWCS et @WWF) et des gouvernements allemands, amĂ©ricains et français.
DiffusĂ©e par les europĂ©ens, lâappellation pĂ©jorative « PygmĂ©e » fait rĂ©fĂ©rence Ă la petite taille et dĂ©signe une vingtaine de groupes dâAfrique centrale : Baka, BaBongo, BaKola, BaAka, BaSua, ĂfĂš, Asua, BaTwa⊠faisant partie de la famille de langue Bantou journals.openedition.org/africanistes/4âŠ
Les Twa (Mutwa au sing., Batwa au pl.) forment avec les autres groupes « pygmĂ©es » la plus ancienne civilisation dâAfrique centrale.
Ce peuple autochtone est dispersé en RDC, en Ouganda, au Burundi et au Rwanda.
âshsebola.hypotheses.org/files/2018/06/âŠ
âminorityrights.org/wp-content/uplâŠ
Les Twa forment une sociĂ©tĂ© animiste marquĂ©e par une organisation politique acĂ©phale (~ anti-autoritaire) et par un trĂšs fort sens de l'Ă©galitĂ© (liĂ© au principe moral de partage non rĂ©ciproque) ainsi quâune absence de stockage du surplus de consommation (~ anti-capitaliste).
Jusquâau 20e siĂšcle, ils vivaient de maniĂšre semi-nomade de la chasse, de la pĂȘche et de la cueillette. Ils cohabitaient souvent avec dâautres peuples de langue bantou caractĂ©risĂ©s par une Ă©conomie agricole et/ou pastorale et une organisation politique monarchique.
Ă lâĂ©poque prĂ©coloniale, des groupes Twa formaient une caste infĂ©rieure au sein des royaumes oĂč ils dĂ©cidaient de rĂ©sider, par exemple chez les Ă©leveurs Tutsi ou les agriculteurs Hutu ou Ntomba. Ils Ă©taient utilisĂ©s par ces derniers comme main dâĆuvre, stigmatisĂ©s et ostracisĂ©s.
Paradoxalement, les Twa Ă©taient considĂ©rĂ©es de mĂȘme essence que les esprits bilima, ils Ă©taient les seuls autorisĂ©s Ă toucher le Roi et Ă©taient rĂ©putĂ©s dâexcellents guides, potiers, chasseurs, guerriers, griots, chamanes et artistes. Certains citaient Ă la Cour du Roi.
Partageant la mĂȘme langue et le mĂȘme territoire que la caste des Ă©leveurs-agriculteurs, les Twa (et les PygmĂ©es en gĂ©nĂ©ral) se distinguaient moins comme ethnie que comme catĂ©gorie socio-Ă©conomique aspirant Ă lâĂ©galitarisme et la dĂ©mocratie. journals.openedition.org/eastafrica/1393
Au 20e siĂšcle, les Twa se sont sĂ©dentarisĂ©s sous lâadministration coloniale belge durant laquelle ils ont Ă©tĂ© rĂ©duits au travail forcĂ© pour la collecte de copal et de caoutchouc.
Ils forment aujourdâhui un peuple de prĂšs de 100.000 personnes.
đž elam.hypotheses.org/3580
Dans les 1970Žs, de nombreux groupes Twa ont été expulsés de leur territoire ancestral, sans consultation ni compensation.
En 1975 en RDC, lâexpansion du @ParcKahuziBiega fondĂ© en 1937 par lâempire colonial belge a entraĂźnĂ© lâexpulsion de 6000 Twa relĂ©guĂ©s dans des bidonvilles.
NâĂ©tant plus autorisĂ©s Ă vivre, chasser, rĂ©colter des plantes et exĂ©cuter leurs rituels sur leur terre ancestrale, les Twa de RDC sont devenus des rĂ©fugiĂ©s sans terre. Leur sort a Ă©tĂ© scellĂ© en 1980, lorsque le parc Kahuzi-Biega a Ă©tĂ© classĂ© au patrimoine mondial de lâUNESCO.
PrivĂ©s de leurs terres par lâĂtat, et dĂšs lors incapables de sâintĂ©grer dans les systĂšmes de gouvernance traditionnels ou dans lâĂ©conomie agricole locale, les Twa ont Ă©tĂ© exclus socialement par les populations bantoues voisines et vivent depuis 45 ans dans une prĂ©caritĂ© extrĂȘme.
Les Twa sont privés de leur mode de vie, marginalisés et réduits aux emplois précaires ou à faire des performances chorégraphiées pour une misÚre, interprétant pour les touristes qui visitent le parc comment ils vivaient avant leur expropriation.
Le @ParcKahuziBiega est aujourdâhui lâun des plus grands parcs nationaux de RDC, il abrite 136 espĂšces de mammifĂšres protĂ©gĂ©es dont des gorilles des plaines, une espĂšce menacĂ©e et parquĂ©e qui fait la joie des touristes en quĂȘte de « nature sauvage ».
On observe un déclin des populations de faune sauvage, y compris les espÚces protégées, depuis que ce parc a été vidé des Twa et placé « sous protection »
La corruption, le manque de moyen et de personnels laissent le champ libre aux braconniers, miliciens, mineurs et bûcherons.
Dans les 1980âs les Twa du Rwanda sont expulsĂ©s de leur territoire puis dans les 1990âs, les Twa de lâOuganda sont expulsĂ©s des forĂȘts de Bwindi, Mgahinga et Echuya pour transformer ces zones en parcs animaliers purgĂ©s des autochtones qui gardaient et entretenaient la forĂȘt.
Lâexpulsion des autochtones et les politiques de conservation ont eu lâeffet inverse de celui qui Ă©tait affichĂ© : une perte de biodiversitĂ© et un contrĂŽle du territoire par des Ă©lites locales corrompues qui collaborent avec des miliciens et des exploitants fr.mongabay.com/2022/02/pourquâŠ
En 2014, des ONG ont invitĂ© des reprĂ©sentants Twa vivant Ă proximitĂ© du parc Kahuzi-Biega Ă participer Ă des discussions avec les administrateurs du parc. Plusieurs accords ont Ă©tĂ© conclus mais aucun nâa Ă©tĂ© mis en Ćuvre par le gouvernement congolais.
Fin 2018, faute dâautres solutions de survie, un certain nombre de familles Twa sont retournĂ©es sur leurs terres ancestrales au sein du parc Kahuzi-Biega.
Le niveau de violence sâest intensifiĂ© jusquâĂ lâhorreur : incendies, meurtres, viols collectifs, enfants brĂ»lĂ©s vifsâŠ
En 2020, 10 gardes forestiers ont été jugés coupables de meurtre, viol, torture et coups et blessures sur les Batwa.
En 5 ans, on dĂ©nombre des dizaines de Twa violĂ©s et/ou assassinĂ©s par des Ă©cogardes ou des soldats congolais et 12 villages incendiĂ©s. fr.mongabay.com/2022/01/des-raâŠ
Les meurtres les plus rĂ©cents, y compris ceux de deux enfants Batwa qui sont morts brĂ»lĂ©s dans leur habitation au sein du village de Bugamanda en novembre 2021, nâont pas Ă©tĂ© couverts par les mĂ©dias en RDC, et encore moins en Europe.
Parmi les principaux bailleurs de fonds du parc Kahuzi-Biega :
- Le gouvernement allemand via @KfW_FZ_int et @giz_gmbh
- Le gouvernement américain via @USAID et @USFWS
- LâONG đșđž @TheWCS
LâAgence française de dĂ©veloppement (@AFD_France) prĂ©voit dâallouer des fonds au parc.
Un rapport (minorityrights.org/pnkb/) dâavril 2022 de @MinorityRights montre le caractĂšre systĂ©mique de ces atrocitĂ©s inhĂ©rents aux projets nĂ©ocoloniaux de conservation.
Les allemands ont mis en place une commission d'enquĂȘte qui a conclu le 1er juin Ă lâinnocence des Ă©cogardes.
En rĂ©alitĂ© lâexpert engagĂ© par lâAllemagne, Baptiste Martin, a dissimulĂ© les atrocitĂ©s pour favoriser les financements allemands et français. Un autre expert, @RadicalMzungu, a dĂ©noncĂ© ces malversations et a Ă©tĂ© menacĂ© de mort.
âamp.rfi.fr/en/africa/2022âŠ
âsurvivalinternational.fr/actu/13191
Sous la pression des ONG @survivalfr (@LongoFiore) et @MinorityRights (@RadicalMzungu) et des médias @RFI (@LA_Bagnetto) et @AJIunit (@JamesKleinfeld) qui ont réuni des preuves accablantes, le gvt français a décidé de « suspendre » le projet de soutien au parc de Kahuzi Biega.
Suite Ă une question de @GuillaumGontard, la ministre en charge du dossier @MinColonna confirme la suspension (et non lâannulation) de lâaide publique française via @AFD_France au parc Kahuzi-Biega.
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