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Jul 23, 2022, 10 tweets

[À DÉROULER] «Gourou», soupçons d'assassinat, chants identitaires : à la Salvetat, sur les traces du clan des Brigandes

Un groupe accusé de dérives sectaires occupe ce lieu-dit, dans l'Hérault. Malgré une dissolution annoncée, cette communauté protéiforme continue de prospérer.

«Les Brigandes, vous dites?». Interrogés, les yeux des Salvetois s’écarquillent. «On évite d’en parler, on dit que tout va bien. Mais les Brigandes continuent de nous causer du tort…», confie au Figaro Sylvain, résident de la Salvetat depuis plus de vingt ans.

Le village découvre le drôle de mode de vie de la communauté, et, surtout, lorsque son identité numérique est mise au jour: sur YouTube, le groupe se nomme les Brigandes et met en scène six à sept femmes affublées d’un masque noir sur les yeux.

Elles enchaînent les chansons identitaires comme Ce geste, qui tourne en dérision le salut Nazi, ou Rêve de reconquête, qui appelle à «dégager la vermine» et à «reprendre Algésiras». Dans Antifa, elles clament: «Des bronzés livides ont commencé leur jeu malsain».

À l'origine de ce clan, Joël Labruyère, connu des services de la Miviludes, qui a également fondé l’Omnium des Libertés, une «association de défense des individus», qui prend notamment fait et cause pour la scientologie ou l’Ordre du Temple Solaire.

«Labruyère recompose la communauté selon son bon vouloir, explique Me Rodolphe Bosselut. Les couples sont brisés pour qu’il ait la mainmise sur les femmes quand il le souhaite et les enfants sont séparés des parents et confiés à des “pédonomes”»

En septembre 2021 les Brigandes annoncent leur dissolution dans un communiqué incendiaire, dans lequel elles pourfendent «la dictature qui s’installe» et les «calomnies lancées par les médias aux ordres». Depuis, elles ont publié quelques titres sous leur nouveau nom, «Vanadis».

Un assassinat présumé, qui ternit encore l’image des Brigandes, fait l’objet d’une enquête en Belgique. En 2011, S., membre de 38 ans et mère de deux enfants, est diagnostiquée d’un cancer de l’utérus. «Elle a cherché des traitements, mais a été rapidement découragée».

S. aurait été contrainte d'entamer, sur conseil de Labruyère, un jeûne censé la guérir et «rendre son âme immortelle». Une quarantaine de jours plus tard, elle agonise. Elle aurait alors demandé à en finir, avant d'être étouffée. À ce jour, rien ne certifie ces faits.

Retrouvez l'enquête de notre journaliste @steve_tenre, ici ⤵

lefigaro.fr/faits-divers/g… #ALire

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