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Aug 16, 2022, 24 tweets

J'ai un PROBLÈME.

Je me pose des QUESTIONS sur ce que je fais ici.

D'un côté, le débunk, que c'est bien.
Mais je suis peut-être passé à côté de qqch.

Montrer un gars du doigt et dire "regardez comme il vous raconte de la merde", comme je lai fait...
Oui.

Mais non.
1

Je suis en train de vous expliquer que déjà avec "Malaria Business" ce type avait raconté de la merde.

Mais, finalement, qui suis-je moi, twittos lambda planqué derrière son pseudo et son avatar pour dire ça, alors que ce travail a reçu les éloges unanimes de la profession ?

2

Réfléchissez.

Ce type débarque avec un projet comme quoi l'OMS, les autorités de santés et le monde scientifique se sont ligués pour entraver l'accès à un remède tout simple et bon marché qui pourrait éradiquer le palu...

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...à cause du lobbying de Big Pharma et de Bill Gates.

Résultat ? Le service public belge et le service public français lui refilent le financement pour qu'il aille tourner aux 4 coins du monde.

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Et une fois les images en boîte, le tout est diffusé, couvert d'éloges, primé, toussa.

Et PERSONNE dans la profession ne vient faire chier avec des histoires d'aspect factuel, de vérification de l'info et toussa.

PERSONNE.
5

Et des années plus tard, le même type sort un autre film sur le Covid.

Et là il s'agit plus d'aller raconter aux Africains que les moustiquaires imprégnées aggravent le problème du paludisme...
6

...Il ne s'agit plus non plus d'aller raconter à ces mêmes Africains qu'une simple tisane tirée d'une plante qui pousse comme une mauvaise herbe est bien plus efficace que les traitements que leur recommandent leurs toubibs et leurs autorités...
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...Non, non.
Là, avec "Ceci n'est pas un complot", on cause d'un problème de santé qui nous frappe nous, ici, dans nos pays, en Occident.

Et là, tout d'un coup, l'aspect factuel il compte et on se souvient d'un truc qui s'appelle la déontologie journalistique.

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Oulalala, là, ça dérange qu'il raconte un peu n'importe quoi, et on cause de "complotisme".

J'ai un sérieux problème avec ça. Et y'a un truc malsain auquel je ne veux plus contribuer.
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La lutte contre la désinformation c'est quoi ? On fact-checke tel blog de réinformation, tel compte Facebook chelou ou tel média "alternatif" plus ou moins ouvertement poutinien ?

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Et après on fait venir un expert pour causer de Mme Michu qui s'est ouvert un compte Facebook depuis qu'elle est à la retraite et qui ne sait pas distinguer les fake-news des infos vérifiées ?

Et c'est bon ? Le job est fait ?

Y'a un truc qui me va pas.
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Ça concerne les médias dits "mainstream". Mais ça nous concerne tous, vous et moi. Ça concerne la soif de sensationnalisme, l'envie de se raconter des histoires qui nous caressent dans le sens du poil.
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Est-ce que je peux utiliser ce compte Twitter pour dégueuler sur un gars qui, finalement, a vendu les histoires que les gens avaient envie d'entendre et qui avait reçu, dans un premier temps, les félicitations de ses pairs pour ça ?

Je vous pose la question sérieusement.
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Je voulais encore vous sortir une info. L'origine de "Malaria Business".
Elle est là l'origine de ce film.
Tout est parti de ce gars, ce journaliste et sa publication "santé".
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C'est pas une info top-secrète, hein, je suis pas James Bond. Mais c'est une info qui semble ne pas avoir attiré l'attention de grand monde.
Alors ce gars, si vous fouillez, il publie des trucs bien perchés.
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Voyez le genre. Je l'ai découvert il y a peu.


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Et donc oui, son nom et celui de son magazine santé figurent dans les remerciements de "Malaria Business." Et les récits racontés à la sortie du film étaient assez clairs.

Et donc ?

Je fais quoi ? Je me fous de leur gueule ?
moustique.be/medias/televis…

neosante.eu/une-verite-ecl…
17

facebook.com/yves.rasir/pos…

Je vous montre des trucs comme ça et je rigole en mode "LOL, regardez ce qu'il partage, pfff, c'est du jargon genre les Êtres Souverains, pfff, trop con !" ?
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Ouais. Trop con.

N'empêche que ce gars a été l'inspirateur, l'instigateur, d'un film co-produit par France-Télévision et la RTBF, encensé par toute la profession et primé à diverses reprises.

Donc, rigolez pas trop.
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Je ne peux plus, je ne veux plus me contenter de désigner une ou deux figures et dire "voilà, la désinformation c'est ce gars, ce film, ce site"
Je dois me questionner moi. Je dois vous questionner vous. Je dois questionner les institutions et les médias considérés comme sérieux.

Parce que sinon, ça devient une sorte de jeu de con, un peu comme si on jouait au gendarme et au voleur. D'un côté les sites de réinformation et les profils de "chercheurs de vérité". De l'autre les débunkers et les fact-checkers.
21

Je vous remets cet extrait.
Écoutez la dame. Ce que j'appellerais une "comploplo," avec un poil d'ironie. Elle a été "éveillée" en visionnant un documentaire diffusé largement et arborant le logo d'une grande chaîne publique...
21

Alors non, coller des étiquettes de "complotiste" ou "désinformateur" sur la tronche des gens, ça a ses limites et ça occulte une GROSSE partie du problème.
22

J'avais dit que je faisais une pause Twitter.
Mais tout ça me tournait dans la tête.
C'est dit.
C'est posé.

Je peux faire ma pause de l'Oiseau Bleu.

Prenez soin de vous.
Et méfiez-vous des discours simplistes, surtout s'ils vous semblent plaisants.
23/23

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