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Sep 4, 2022, 49 tweets

🥯👀 Clins d’œil, références, caméos et autres Easter eggs...

Accrochez-vous et plongez avec moi dans le multivers d’#EverythingEverywhereAllAtOnce, actuellement en salles 🧵

Avant de commencer : si vous n’avez pas encore vu #EverythingEverywhereAllAtOnce... qu’est-ce que vous attendez pour foncer au cinéma ?!

C’est certainement le meilleur film de l’année, et je pèse mes mots. Allez le découvrir en salle, et revenez me lire en sortant de la séance.

Je ne vous apprends rien, #EverythingEverywhereAllAtOnce est un film très référencé, qui rend hommage à de nombreuses œuvres et genres cinématographiques... En témoignent ces affiches alternatives (mention spéciale pour « Amour et saucisses ») 👇️

Science-fiction, mélange des genres et amour du cinéma asiatique irriguent le film et rappellent la filmographie des sœurs Wachowski.

Rien d’étonnant à ce que les réalisateurs Daniel Kwan et Daniel Scheinert (dit “Daniels”) citent explicitement #Matrix.

On pense à cette scène où Evelyn doit se cacher dans des bureaux tout en étant guidée par Alpha Waymond au téléphone, comme Neo au début du premier film.

Ou à ce moment où le personnage de Michelle Yeoh parvient à arrêter les balles 👇️

Ou encore ce plan latéral du saut de Deirdre (la contrôleuse des impôts interprétée par Jamie Lee Curtis) dans une cage d’escalier, qui rappelle celui de Morpheus dans la course-poursuite iconique de #MatrixReloaded (2003) 👇️

Et ne parlons même pas des autres échos au travail des Wachowski, comme #CloudAtlas (2012), à qui le film emprunte une narration qui passe continuellement d’un genre à l’autre, ou #Sense8 avec la capacité d’un personnage à se battre en accédant aux capacités des autres sensates.

Passons sur d’autres références évidentes, comme #Ratatouille (parodié en « Ratontouille » ou “Raccacoonie” en VO) ou #2001LOdysséeDeLEspace...

...pour parler de Wong Kar-Wai. La photographie et les décors de l’univers où Evelyn est une star de cinéma sont ainsi très réminiscents d’#InTheMoodForLove (2000) 👇

(à noter que Ke Huy Quan, l’interprète de Waymond, a travaillé comme assistant réalisateur sur le film suivant de Wong Kar-Wai, 2046)

Autre référence au réalisateur hongkongais : la scène de combat avec le cookie, qui fait écho à une scène similaire dans #TheGrandmaster (2013) 👇

Scène qui fait intervenir une version féminine et parodique de Pai Mei, le maître de kung-fu de #KillBill2 (2004), déjà apparu dans de nombreux films hongkongais d’arts martiaux.

En parlant d’arts martiaux, le fameux combat « à la banane » est fortement inspiré des comédies d’action des années 80 et 90 avec Jackie Chan.

Amusant quand on sait que l’acteur avait été envisagé par les “Daniels“, avant que le scénario ne soit réécrit pour Michelle Yeoh.

Quelques autres clins d’œil en passant : le maquillage de Jobu Tupaki dans la scène finale rappelle un peu #OrangeMécanique (1971)...

... et la manière dont Evelyn et Jobu se battent tout en basculant d’univers en univers est inspirée du film #SherlockJunior (1924), où Buster Keaton pénètre dans un écran de cinéma et saute de film en film 👇️

Mais les “Daniels” ne citent pas seulement les films qui les ont inspirés, ils font également référence à la carrière de leurs comédien⋅ne⋅s.

Dans l’univers où Evelyn est actrice, on peut ainsi apercevoir de véritables tapis rouges de Michelle Yeoh 👇️

Quant à l’avant-première à laquelle se rend Evelyn, il s’agit d’une version alternative d’#EverythingEverywhereAllAtOnce, également réalisée par les “Daniels”... mais sans Ke Huy Quan ni Jamie Lee Curtis (car ni Waymond ni Deirdre ne sont comédien⋅ne⋅s dans cet univers).

Un clin d’œil méta qui rappelle #Paprika (2006), dans lequel le réalisateur Satoshi Kon affiche dans un cinéma des posters de ses propres films 👇️

Waymond n’est pas en reste. Pour celles et ceux d’entre vous qui l’ignorez, Ke Huy Quan n’est autre que l’enfant acteur ayant interprété Demi-Lune dans #IndianaJonesEtLeTempleMaudit (1984) et Data dans #LesGoonies (1985).

Il s’agit de son premier rôle au cinéma depuis 2002.

Comme son personnage des Goonies, qui possède plusieurs gadgets dont une ceinture équipée d’une ventouse, Waymond utilise sa banane comme une arme redoutable dans #EverythingEverywhereAllAtOnce.

Pour cette scène, Ke Huy Quan s’est d’ailleurs investi à fond pour réaliser (presque) toutes ses cascades lui-même.

Le dernier plan de la chorégraphie, un enchaînement de plusieurs mouvements complexes, ne lui aura demandé que 2 prises (!)

Il faut dire que Ke Huy Quan est un habitué des scènes d’action, puisqu’il a été chorégraphe des combats sur de nombreux films... dont #TheOne (2001), dans lequel Jet Li joue un agent qui rencontre d’autres versions de lui-même dans le multivers !

Avant d’évoquer quelques caméos, j’aimerais dire un mot sur la symbolique d’#EverythingEverywhereAllAtOnce.

La figure du cercle, notamment, est présente dès le premier plan du film — la famille Wang réunie dans un miroir rond 👇️

Evelyn observe son reflet dans un miroir similaire juste avant son premier saut d’univers. Quant aux machines à laver ou au cercle noir tracé par Deirdre sur la facture, ils sont autant d’occurrences de ce motif.

Ce n’est pas pour rien. Le film est construit sur l’opposition entre le bagel 🥯 (symbolisant le nihilisme de Jobu Tupaki) et les yeux remuants 👀 (l’existentialisme incarné par Waymond).

Deux formes circulaires complémentaires, qui rappellent la philosophie du yin et du yang.

Car face à l’absurdité de l’univers (ou ici du multivers), et à la réalisation que « rien n’a d’importance », c’est à nous d’embrasser cette absurdité et de chérir « ces quelques miettes de temps où tout cela a le moindre sens ».

L’absurdisme d’Albert Camus, décrit dans « Le Mythe de Sisyphe », se voit d’ailleurs illustré de manière littérale, dans cette scène d’anthologie où deux cailloux discutent du sens de la vie.

Après ce moment philosophie, place comme promis aux caméos.

Et pour commencer, les deux réalisateurs eux-mêmes, qui s’en sont donné à cœur joie et que l’on peut apercevoir dans plusieurs scènes du film.

Daniel Kwan joue ainsi l’homme qui tente de voler le sac à main d’Evelyn avant d’être stoppé par la maîtresse de kung-fu...

...mais on peut aussi l’apercevoir dans le climax (c’est le premier sbire à être aspiré par le Bagel), ou encore sur une pub pour des hot-dogs 👇

C’est également lui qui massacre à la trompette « Ainsi parlait Zarathoustra » dans la parodie de 2001, tandis que son compère Daniel Scheinert s’est glissé dans le costume de singe 👇️

Daniel Sheinert joue également le manager de district amateur de BDSM 👇️

Et celles et ceux d’entre vous qui ont le regard aiguisé pourront apercevoir une boîte de soupe “Daniels” sur ce plan 👇️

Autre caméo : l’acteur qui prête sa voix à Ratontouille/Raccacoonie n’est autre que... Randy Newman, compositeur-interprète de plusieurs films Pixar et Disney de mon enfance (#ToyStory, #MonstresEtCie, #JamesEtLaPêcheGéante, etc.).

Enfin, Andy et Brian Le, deux frères tenant une chaîne YouTube d’arts martiaux, ont chorégraphié tous les combats du film. Ils interprètent les deux sbires dans la scène mythique des... hmmm... « trophées » 👇️

(et Andy est également la doublure cascade de Ke Huy Quan pour quelques plans de la scène de la banane)

Vous n’en avez toujours pas assez ? Terminons par quelques références en vrac...

Sunita Mani, qui joue la princesse indienne dans la comédie musicale qui passe à la TV dans le lavomatique, avait déjà joué dans le clip de #TurnDownForWhat, réalisé par les “Daniels”.

Clip dans lequel elle danse de manière suggestive en compagnie de Daniel Kwan lui-même 👇️

Waymond cite dans ce dialogue les paroles de la chanson “Absolutely (Story of a Girl)” du groupe de rock américain Nine Days (chanson que l’on peut entendre dans le donjon BDSM) 👇️

On peut voir un Oscar dans les mains de Jobu Tupaki pendant quelques images... en attendant une nomination d’#EverythingEverywhereAllAtOnce l’année prochaine ? 🤞

Le ticket de Debbie (la femme au chien) porte le numéro 42 👇️

Le tube de beurre de cacao de Waymond reprend la typographie des emballages neutres du film #RepoMan (1984) 👇️

Sur ce plan, la calculatrice affiche le nombre 55378008, soit... BOOBLESS à l’envers 👇️

Et enfin, on peut voir l’équipe des effets visuels du film au complet lors d’une réunion Zoom, dans une image subliminale au milieu de tous les variants d’Evelyn 👇️

Et oui, seules 5 personnes sont à l’origine de la totalité des VFX d’#EverythingEverywhereAllAtOnce, qui se repose bien plus sur les effets pratiques que sur les effets numériques — à l’image de Ratontouille, qui est un animatronique, ou des gants aux doigts-saucisses.

Pour les plus curieux⋅ses d’entre vous, l’un des artistes ayant travaillé sur le film, @jeffdesom, a partagé quelques vidéos de making-of sur son compte Instagram ➡️ instagram.com/jeffdesom/

Concernant la séquence où s’enchaînent des dizaines de versions différentes d’Evelyn, comme autant d’images subliminales : je l’ai regardée image par image pour vous, et je partage mes trouvailles dans ce fil 👇️

Il existe notamment un univers où Evelyn est littéralement... un Easter egg !

Voilà, c’est tout pour moi.

J’espère que ce (long) fil vous aura appris des choses, et donné envie de retourner voir #EverythingEverywhereAllAtOnce au cinéma.

Profitons qu’un film aussi riche, original et fou se soit frayé un chemin dans les salles obscures françaises !

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