4️⃣ #Béryllium : Be
Bébère, il a tout pour plaire.
Plutôt beau gosse quand il porte ses bijoux, insensible à la chaleur et relativement résistant : le métal acceptable pour un coup d'un soir.
Mais ne le côtoyez pas, sinon vous risqueriez de découvrir sa personnalité toxique.
Heureusement, les Bébères ne sont pas très nombreux sur Terre et encore moins dans l'Univers.
Son nom est tiré du béryl, un minéral du groupe des silicates (contenant Si et O).
Sa fière représentante est l'émeraude, pierre précieuse connue depuis l'Antiquité.
Bébère a d'incroyables histoires à raconter.
Il témoigne de l'évolution du champ magnétique terrestre :
Une baisse du champ permet au rayonnement cosmique d'atteindre l'atmosphère et former Bébère, ce dernier finissant piégé dans les glaces que les experts analyseront plus tard
Autre histoire :
Le Soleil a une activité variable et corrélée au nombre de tâches (sunspots) vues à sa surface.
Lors de forte activité, le vent solaire (matière issue du soleil) atténue davantage l'impact du rayonnement cosmique sur la Terre, limitant la production de Bébère.
Ainsi, Bébère constitue un véritable marqueur à la fois de l'activité terrestre et solaire. Mais il n'intéresse pas que les historiens de la nature.
Comme le lithium (et beaucoup d'autres éléments qu'on abordera), son ajout dans des matériaux permet d'en modifier les propriétés.
Les alliages à base de Bébère ont l'avantage d'être légers, rigides et résistants à la température ; ce qui les rend intéressants dans le domaine de l'aéronautique et du spatial.
Les 18 segments du miroir du James Webb Space Telescope (JWST) sont en Bébère plaqué or.
Les outils à base de cuivre-béryllium (bronze au béryllium, BeCu ou CuBe) sont non déflagrants, en gros ils ne provoquent pas d'étincelles.
Propriété très utile pour éviter de tout faire péter chez votre artificier préféré...(ou plutôt dans l'industrie des explosifs 💥)
Sa transparence aux rayons X et gamma (meilleure que le verre) est exploitée dans les dispositifs optiques générant ou recevant ce type de rayonnements très énergiques.
Le tube à rayons X utilise des fenêtres en Bébère pour isoler l'intérieur de l'appareil de l'environnement.
Enfin, et non sans risque, Bébère rentre dans la composition d'alliages destinés à la réalisation de prothèses dentaires (couronnes, armatures) : il facilite l'adhésion entre l'alliage et la céramique.
Mais comme Bébère est toxique, sa quantité est aujourd'hui limitée à 0,02%.
En effet, Bébère est un vrai vicelard.
Il est à l'origine d'une maladie appelée « bérylliose » qui affecte les poumons (semblable à une pneumonie) et peut même évoluer vers un cancer.
Certains développent carrément une allergie et deviennent hypersensibles à Bébère.
Pour résumer :
Bébère a de belles histoires à raconter, il aime vanter ses qualités lorsqu'il s'associe à d'autres métaux.
Mais sa forte toxicité fait de lui le red flag des alcalino-terreux (2ème colonne). Alors, on l'évite de plus en plus.
Bébère, l'abandonné de l'Univers.
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