Vous connaissez Claude… Mais #LéonMonet, soutien constant des jeunes peintres impressionnistes, joua un grand rôle dans la production de son frère et la vie artistique rouennaise.
Le @museeluxembourg remet la famille Monet en lumière avec une belle petite expo jsq 16 juillet !
Les deux frères, nés à Paris mais ayant grandi au Havre, prennent des trajectoires opposées : Léon, aîné de 4 ans, est travailleur et fait des études en chimie des couleurs, Claude, + dissipé, fait des caricatures à l’école puis des portraits satiriques de la bourgeoise havraise.
En 1856, âgé de 15 ans, Claude Monet rencontre Eugène Boudin et l’accompagne peindre en plein air. Il apprend le dessin et croque sur le motif.
Son premier carnet de dessins, 45 croquis à la mine de plomb réalisés en juillet 1856, est présenté au public pour la première fois !
L’expo, petite mais agréable à visiter, explore donc l’intimité d’une famille, les liens fraternels et évoque plusieurs sources d’inspiration de Monet.
Mais pl œuvres interchangeables (sentiment de remplissage) et la dernière partie de l’expo est mal abordée/rattachée au sujet.
Par ailleurs, j’ai remarqué plusieurs dates contradictoires sur certains panneaux et cartels… Il aurait été appréciable de faire relire et vérifier le tout.
Léon commence à collectionner à partir de 1870.
On ne connaît pas très bien sa coll. car les sources sont lacunaires. Env 60 toiles dont 20 de son frère, qq Renoir, Sisley, Pissarro, l’École de Rouen + 15 estampes jap sur papier crépon + les 2 premiers carnets dessins de Claude.
La moitié de sa collection a été identifiée ; il manque ainsi 4 œuvres majeures dans l’expo :
- Portrait d’Adolphe Monet lisant au jardin (coll. privée),
- Fleurs de printemps @ClevelandArt,
- Villas à Bordighera @MuseumBarberini,
- Coucher de soleil sur la Seine @philamuseum.
De même et non plus de Monet mais de Renoir, En été (1868), dit aussi Lise ou La Bohémienne, qui faisait l’affiche de l’expo sur la collection François Depeaux au MBA @RMM_Rouen il y a 3 ans, n’a pas fait le voyage depuis Berlin.
En plus de ces toiles, une série de Monet essentielle au sujet est absente de l’expo : les 10 vues des falaises peintes aux Petites Dalles lors de séjours entre 1880-84, où Léon avait acheté un terrain en 75 et fait construire une maison.
Info : Léon en possédait au moins une !
Cet épisode est mentionné dans la chrono en introduction et le panneau de section sur les villégiatures normandes des Monet + seulement évoqué par équivalence par deux petites toiles de Blanche Hoschedé-Monet et Berthe Morisot.
Petit rappel utile : Blanche Hoschedé-Monet (1865-1947) était la belle-fille de Claude Monet à double titre :
- première fille issue du premier mariage de sa seconde épouse Alice Raingo avec Ernest Hoschedé,
- épouse de son fils aîné Jean.
Retour à Léon, qui ne collectionne pas que son frère et ses amis mais également les petits maîtres de l’École de Rouen : Charles Frechon, Joseph Delattre, Georges Bradberry, mais aussi Marcel Delaunay et Narcisse Guilbert.
D’où vient sa fortune ? Léon est représentant de commerce pour la firme bâloise de produits chimiques et colorants Geigy & Co à partir de 1869 et devient directeur de leur usine fr ouverte à Maromme en décembre 1892.
De plus, il fonde la Société industrielle de Rouen en 1872.
Un frère chimiste dans les colorants… de là à penser que Monet utilisait les couleurs synthétiques produites par son frère, l’hypothèse est tentante… mais des analyses faites sur les collections de la NG et de Chicago semblent indiquer que non, pas avant la fin des années 1890.
Les centres d’intérêt entre les deux frères convergent donc fréquemment, et c’est en rendant visite à Léon, avec son aide voire parfois en sa présence, que Claude peint certaines de ses toiles les plus célèbres, à Rouen, dans la banlieue rouennaise et sur la côte normande !
En 1874, Claude peint le portrait de son frère Léon en notable bourgeois, auréolé de son récent succès.
Le fond est inachevé mais Renoir et Pissarro le somment de ne pas y toucher. Léon n’apprécie pas cette vision de lui.
Il est dévoilé au public pour la première fois !!
Ils se brouillent à l’occasion de la mort de Jean, fils aîné de Claude, en 1914, intoxiqué après 18 années à seconder son oncle à l’usine.
Cf. cette lettre, inédite, froide mais touchante, de Claude à la veuve de son frère : malade, âgé, il ne peut se rendre aux funérailles.
Pour conclure, la + belle toile de l’expo, qui n’est pas de Claude et faisait partie de la collection Durand-Ruel : ce sublime Louveciennes enneigé de Sisley 1874, très lumineux, où la neige bleutée brille ! Un prêt du @MuseumBarberini.
Une belle découverte au @museeluxembourg.
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