#VoyageDarwinBeagle Quelques oiseaux observés par Darwin dans la pampa uruguayenne #ornitho
Hier soir, je poursuivais la chevauchée de Darwin et ses deux guides gauchos à travers l'arrière-pays de Maldonado. Mais je ne vous ai que trop peu parlé de l'avifaune rencontrée.
Nous avions déjà parlé de ses fameuses "autruches" qui firent sensation dans ses récits de voyage ! Bien entendu, il ne s'agissait pas d'autruches mais de troupeaux de nandous d'amérique.
Nous avons mentionné hier soir la surprenante technique de chasse à cheval de la Perdrix des gauchos. Dans ses "Notes zoologiques" Darwin décrit leurs comportements avec un regard naturaliste et cynégétique : elles courent plus qu'en 🇬🇧 et ne se cachent pas à portée de fusil.
Notez aussi leur cri de contact en gazouillis aigu mais pas aussi sifflant que les autres oiseaux de grande taille de la région. De plus et cela fera plaisir à @RVHunter57 il note que leur chair est plus délicate et plus blanche que le gibier phasianidé habituel.
Pour autant, la perdrix - ou pour être plus précis les Perdrix grises et Perdrix rouges - ne sont pas des espèces autochtones de la pampa uruguayenne. Elles furent toutes deux introduites par les premiers colons en mal de faune européenne.
Aujourd'hui, ces perdrix sont toujours chassées, mais le fusil et le chien de chasse ont remplacé l'étonnante technique des gauchos. Les tours opérateurs de voyages de chasse propose même des séjours dans la pampa pour qui souhaite s'adonner au tir à la perdrix.
La Perdrix grise fait partie des espèces de gibier à plumes les plus répandues au monde, car massivement introduite par les Européens migrants ! Point de vue impact écologique, on se demandera comment les espèces autochtones furent frappées par cette introduction massive.
Autre oiseau cette fois-ci autochtone, Darwin décrit le Fournier roux (Furnarius rufus) comme une espèce très commune et anthropophile. Son étonnant nid en forme de cabane de boue et branchages construit dans les arbres, rochers ou sur un cactus a d'ailleurs de quoi surprendre.
La Sturnelle à sourcils blancs (Leistes superciliaris), passereau de la famille des Ictéridés, s'observe fréquemment en bandes comme des étourneaux dans les champs, les pâturages et les zones agricoles. L'espèce apprécie les troupeaux de bovins, d'où sa facile observation.
Plus discret à première vue, mais bien présent dans les milieux ouverts tels que la pampa, Darwin note aussi l'observation de Pipit à plastron (Anthus furcatus). Cette espèce de Motacillidé ne se croise qu'en Amérique du Sud.
A nouveau, Darwin croise la fameuse Bécassine de Magellan (Gallinago magellanica). Ce limicole est présent en Uruguay, mais y serait un visiteur non-nicheur d'après Avibase.
Tant que nous sommes dans les Limicoles, Darwin observe une espèce que j'ai souvent raté de peu en birdwatching, aussi je suis un peu jaloux de son observation du Chevalier à pattes jaunes (Tringa flavipes) !
Tout aussi magnifique à observer et difficile à rater cette fois-ci, Darwin décrit aussi dans ses Notes zoologiques en Uruguay la célèbre Échasse blanche (Himantopus himantopus).
Plus prudemment, Darwin nomme dans ses "Notes zoologiques" sous le terme de "Lanius" différents passereaux ressemblant à des pies-grièches. La liste de ces observations incertaines est longue (rappelez-vous que Darwin n'a ni longue-vue, ni guide sonore à sa disposition !).
Nous retrouvons ainsi parmi les espèces qui purent être identifiées ultérieurement le Moqueur de Patagonie (Mimus patagonicus).
Mais aussi le magnifique Tyran quiquivi (Pitangus sulphuratus) ! Cet oiseau très populaire en Guyane et au Brésil peut aussi se laisser observer en Uruguay.
La liste des observations ornithologiques de Darwin en Uruguay est assez longue, il faut préciser qu'il s'agit au final des données qu'il recueillit à Maldonado et ses alentours en mai-juin 1833. La grande diversité d'espèces rencontrées s'explique par les différents milieux !
Des zones côtières de Maldonado aux nombreuses rivières (rios) et zones humides de l'arrière-pays, en rajoutant les boisements des ripisylves et les prairies de la pampa, il y a de quoi prospecter pour tout ornithologue qui se respecte ! Et Darwin en profita largement.
Mais comme nous le verrons prochainement, le jeune Charles ne se limita pas qu'aux Oiseaux. A suivre dans le #VoyageDarwinBeagle !
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