- Karadoc : « Le gras, c’est la vie ! »
- La sagesse populaire : « Excellente, la vanne, putain, @sgtpembry, ce génie !».
- La science : « Après réanalyse de la question, le gras…».
Allez, aujourd'hui, on se réconcilie avec la raclette, le beurre et la coppa... ⬇️⬇️⬇️
Si la réplique de Karadoc nous fait rire, c’est parce que nous savons, tous, de manière certaine, que le gras, c’est carrément pas la vie.
C’est même très mauvais pour la santé. Ne nous l’a-t-on pas toujours répété ?
Et pourtant, sans gras, sans BEAUCOUP de gras, vous ne liriez pas mes tweets avec votre gros cerveau.
Parce que vous n’auriez pas de gros cerveau : un cerveau, c’est 60% de lipides.
Pour que vous soyez à même d’apprécier la subtile saveur de ce que j’écris, il a fallu, à vos ancêtres pendant des milliers de générations, et à vous-mêmes, beaucoup, beaucoup de gras.
Tout le paléolithique est d’ailleurs une histoire de recherche frénétique de graisse par les humains : les humains sont les plus gras des primates. Probablement parce que cette réserve de graisse est cruciale à l’alimentation régulière de notre cerveau.
Surtout dans les premières années de notre vie. Au point que certains chercheurs ont un peu détourné l’expression de Darwin, « Survival of the fittest ».
Il y a plus de deux millions d’années, nos ancêtres écumaient la savane à la recherche de moelle osseuse, de cervelle et d’abats : du gras.
Ils squattaient les berges des lacs et des cours d’eaux, y pêchaient à la main des gros poissons gras et lents, et se démerdaient pour attraper tortues et crocodiles : du gras.
Un peu plus tard, ils consomment en masse de l’éléphant, dont une étude nous dit que des Homo erectus étaient dépendants, en raison de leur immense besoin en lipides : du gras, encore du gras.
Alors, si toute notre histoire évolutive se base sur l’accès à beaucoup de graisse, comment expliquer que celle-ci soit aussi néfaste à notre santé ? J’ai demandé à Perceval s’il trouvait pas ça paradoxal, il m’a répondu : « c’est pas faux ». Vous voyez bien.
La vérité, c’est qu’on n’est plus trop certains de rien. De plus en plus d’études contestent l’idée que les lipides, y compris saturés, soient un problème, et certaines trouvent carrément des résultats opposés : plus de lipides = meilleure santé.
Ce ne serait pas si surprenant au vu de notre histoire évolutive. Mais aussi à l’examen du rôle des lipides dans notre organisme, au-delà du cerveau, d’ailleurs. Composants essentiels de nos cellules, ils ont tout un tas de fonctions vitales.
Par ailleurs, on trouve associées aux matières grasses tout un tas de vitamines liposolubles : A, D, E, K. Dont on a tendance à réévaluer de plus en plus l’importance.
Mais alors, pourquoi cette certitude que le gras, c’est le mal ?
Il semblerait que l’histoire de l’évaluation de l’effet des graisses sur notre santé soit entachée d’erreurs, de préjugés, voire de fraudes. Et qu’on en revienne. Une page de blog résume formidablement tout ça ici :
Il semble qu’à mesure qu’on comprend mieux les questions nutritionnelles, on réalise que le beurre est plus sain que la margarine, que les œufs ne causent pas l’infarctus, et on se dit que peut-être, de mauvais glucides sont pires que de bonnes graisses.
Mais revenons à Karadoc, qui est peut-être le vrai génie de l’histoire. Vous rappelez-vous la séquence entière ? Ca disait : « Qu’est-ce que c’est que ce style, de manger des petits machins tout secs avec trois galons de flotte par jour…
…si la jeunesse se met à croire à ces conneries, on se dirige tout droit vers une génération de dépressifs ! ». Et bien, la science commence à s’intéresser sérieusement à cette question, justement, et suggère que, peut-être...
Quand une naturopathe va à la découverte des centenaires de Sardaigne et découvre leur alimentation abominablement grasse et acidifiante... Rien de surprenant, pourtant.
Méta-analyse récente : "chaque AUGMENTATION de 10g/jour de la consommation d'acides gras saturés est associée à une DIMINUTION de 6% du risque relatif d'accident vasculaire cérébral".
Je ne crois pas avoir posté ici cette petite étude.
Le risque lié au cholestérol total suivrait une courbe en U.
Il serait aussi dangereux de manquer de cholestérol que d'en avoir trop.
L'optimum serait relativement élevé.
Bonjours, @futurasciences, avant de clamer la disparition d'un "mythe", assurez-vous de connaitre un minimum le sujet que vous traitez. Pas grand-chose ne va dans votre article.
Mes remarques à la suite :
1/13 futura-sciences.com/sciences/actua…
D'une étude sur une population particulière, dans un écosystème marginal, vous tirez des conclusions sur "les chasseurs-cueilleurs". Conclusion abusive et titre qui ne correspond pas au fond de l'article.
2/13
Oui, parce que dès le chapeau de l'article, vous dites "dans les Andes en tout cas", ce qui est effectivement important. Mais insuffisant. La période où vivaient ces chasseurs-cueilleurs est importante aussi : après les grandes extinctions de mégafaune.
3/13
Vu que ça discute très fort sur la question des femmes chasseuses, je vais vous expliquer en quoi notre vision des femmes chasseuses a changé depuis Man the Hunter, en 1968, en ce qui concerne les sociétés de chasseurs-cueilleurs étudiées par l'ethnologie, du moins. 1/5 🔽🔽
Voici ce qu'on savait à l'époque de Man the Hunter :
- Les femmes chassent souvent de petits animaux, et c'est parfois d'ailleurs une activité qui leur est +- réservée.
- Les femmes participent à des chasses collectives, en tant que rabatteuses pour les plus grands animaux.
2/5
- Les femmes chassent parfois seules des grands animaux, comme des rennes, des phoques ou des cervidés.
3/5
L’agroforesterie, ce n’est pas seulement planter des arbres ou des haies pour améliorer la biodiversité, couper le vent, etc. C’est associer des arbres, sous toutes leurs formes, à des cultures, avec pour objectif un rendement accru.
Un thread arboricole 1/17
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Planter des arbres ou des haies, c’est positif pour plein de raisons, mais ça peut avoir un impact négatif sur le rendement des cultures. L’idée de l’agroforesterie est que les arbres/haies plantés aient une productivité propre, qui dépasse la perte sur les cultures.
2/17
L’idée est d’avoir, en mélangeant judicieusement agriculture et foresterie, un rendement supérieur à ce qu’on aurait sur la même surface en séparant les deux. C’est la base même du concept d’agroforesterie.
3/17
Un jour, je vais entreprendre l'entreprise suicidaire de donner mon avis sur la division du travail (sexuée ou genrée) chez les chasseurs-cueilleurs récents, et au paléolithique. Je commence par poser là quelques liens.