Thread by @gabrielthierry

Procès sous tension cet après midi au TGI de Paris

L'ancien boxeur Christophe Dettinger est poursuivi pour avoir frappé deux gendarmes mobiles

Les faits se sont produits au cours d'une manifestation de #giletsjaunes

Le palais de justice est sous forte protection policière

De nombreux soutiens de l'ancien boxeur sont présents devant la salle d'audience, encore fermée

Pour ces violences en réunion ayant entraîné une itt > 8 jours pour un gendarme, sur personne dépositaire de l’autorité publique, Christophe #Dettinger encourt une peine de sept ans d'emprisonnement

La salle d'audience est ouverte, le procès pourrait être audiencé rapidement (source avocat)

L'un des deux gendarmes mobiles agressé est présent, cette fois-ci en tenue de cérémonie et non en combinaison comme à la première audience lessor.org/a-la-une/devan…

Les gendarmes mobiles seront représentés par Me @MontbrialAvocat , la défense a elle enregistré un renfort de poids avec Me Henri Leclerc, qui rejoint Me Léger et Me Vigier pour défendre le #giletjaune

Pour les #giletsjaunes, c'est une semaine judiciaire avec vendredi également le procès attendu d'Eric Drouet poursuivi sur le volet de l'absence de manifestation

L'audience vient de débuter. La présidente demande aussitôt du "calme et du silence"

[A relire] Les deux gendarmes mobiles agressés sur la passerelle Senghor avaient témoigné lessor.org/operationnel/l…

Une association de gendarmes, @apnmgc, s'est constituée partie civile (le @scpn
avait également mandaté son avocat à la première audience pour la même demande) lessor.org/breves/gendarm…

L'ancien boxeur Christophe #Dettinger avait fait appel de son maintien en détention, en vain lessor.org/a-la-une/chris…

Habillé de gris, Christophe #Dettinger attend l'appel de son affaire, le regard baissé - le tribunal examine plusieurs demandes de renvoi avant d'étudier le cas du #giletjaune

L'audience est suspendue, le temps d'examiner les deux demandes de renvoi. Le dossier Christophe #Dettinger devrait être étudié ensuite

La présidente appelle le procès pour #Dettinger et demande "du calme", "la garantie pour chacun d'un procès équitable"

La défense est venue avec une témoin, la #Giletjaune qui aurait été frappée avant l'accès de violence de #Dettinger. Des vidéos devraient également être projetées pour comprendre l'enchaînement des événements.

Quatre caméras de la ville de Paris, outre celle des vidéastes présents sur les lieux, ont enregistré les événements. L'échauffourée s'est déroulée en dix minutes

Lors de cet #acteVIII, les #giletsjaunes tentent de passer outre les gendarmes mobiles sur la passerelle Senghor par le passage haut puis bas, situé sur les berges.

"On voit que c’est très tendu : un bâton ou une barre de fer" est projeté en direction des gendarmes protégeant l'accès à la passerelle, note la présidente.

"Vous êtes en première ligne", note la présidente à propos de Christophe #Dettinger

La présidente remarque que les manifestants pouvaient se déplacer dans d'autres directions et n'étaient pas bloqués. "On voit que c'est un choix de tenter de forcer le passage. La solution du demi-tour existait".

Christophe #Dettinger s'explique. Les gendarmes "auraient pu se mettre directement au début de la passerelle. Là ils laissent un engorgement et au milieu de la passerelle on ne peut plus passer".

L'ancien boxeur plaide l'absence de recul et met en cause la gestion des différentes manifestations des #giletsjaunes où les protestataires "ont été parqués et gazés" #Dettinger

"On voulait pas être parqués, on avance. Cela fait huit semaines qu’on se fait maltraiter, malmener. Oui, il y a peut être une possibilité que ce maintien de l’ordre ne s’est pas fait correctement." (Christophe #Dettinger)

Le premier gendarme blessé, pas présent à l'audience, rapporte dans son audition avoir du faire face à des manifestants virulents, jetant des projectiles ou des bombes agricoles #Dettinger

Un manifestant dans le dos du premier gendarme blessé le (il s'agira de #Dettinger) projette au sol. Le gendarme mobile est frappé à coups de pied au visage tandis qu'un second #giletjaune non identifié l'empêche de se relever

Christophe #Dettinger assure s'être "mis en colère" après qu'une #Giletjaune aurait été frappée et mise à terre. "Une personne vulnérable" pour l'ancien boxeur qui admet que "tout s'est passé très très vite".

La présidente remarque: "il y a des #Giletsjaunes qui s'en prennent aux gendarmes. Cela pousse beaucoup. J'ai beaucoup regardé ces images. Les gendarmes cherchent simplement à fixer la foule. Vous avez quand même l'air très énervé" #Dettinger

Christophe #Dettinger répond: - "On essaye de passer jusqu'à ce que l'on se fasse gazer".
- "Les gendarmes n'ont pas l'air de répondre de manière si agressive que cela", s'étonne la présidente.
- "Ces images, moi je ne les voie pas", répond Dettinger.

"Certes j’ai été irresponsable", admet Christophe #Dettinger,. "Là toutes les manifestations sont faites pour que les #Giletsjaunes aillent à l’erreur", poursuit le boxeur qui s'improvise spécialiste en maintien de l'ordre - il considère que le dispositif n'était pas assez fourni

"Je ne vois pas de coup de pied de la part du gendarme", note la présidente à propos du premier blessé, à côté de la #Giletjaune qui tombe au sol -(la femme que #Dettinger aurait voulu défendre).

La défense produit une photo où l'on verrait un coup de pied.
- "C'est pas forcément son pied à lui", s'interroge la présidente.
Les avocats des différentes parties se regroupent devant elle.

La vidéo, très violente, où le gendarme mobile est frappé à terre, est regardée à plusieurs reprises. "Ce que nous ne comprenons pas c'est pourquoi, si vous voulez secourir la #Giletjaune pourquoi vous vous désintéressez d'elle" en frappant le gendarme, s'interroge la présidente.

- "On a l'impression que c'est la colère qui prend le dessus à ce moment-là", note la présidente.
- "Oui, j'ai été dans la colère", admet l'ancien boxeur.

Me @MontbrialAvocat , l'avocat de la partie civile, interroge Christophe #Dettinger et dévoile au passage que l'ancien boxeur avait fait une demande pour intégrer la @DesReserves de la gendarmerie!

"C'était une mission légitime des gendarmes ou pour vous embêter?", demande à #Dettinger @MontbrialAvocat .
- "Les gendarmes en eux-mêmes, non, les ordres oui", répond l'ancien boxeur.

Me @MontbrialAvocat observe enfin qu'entre le gazage et le coup de poing de #Dettinger il y a 2 minutes et 20 secondes, une façon de questionner le tribunal sur la spontanéité des violences.

"Même à l’issue de ces coups, vous n’allez pas voir cette dame que vous êtes censé être allé protéger. Et vous avez le temps de ramasser un téléphone portable par terre", note le parquet. Le smartphone appartient au gendarme victime des coups.

- "Ce geste, je le regrette. Je n’aurais dû taper, j’aurais dû juste pousser. Quelle image j’ai donné aujourd’hui ?", déplore Christophe #Dettinger.
- "C’est bien de vous inquiéter de votre image, mais moi je m’inquiète aussi des forces de l’ordre blessées", rétorque le parquet.

Le ténor du barreau Me Henri Leclerc prend la parole. Christophe #Dettinger "a tout résumé: il a voulu réparer une injustice et en a commis une autre".

Le tribunal appelle maintenant à la barre la #Giletjaune aux cheveux rouges, la femme tombée au sol dont la chute a provoqué le coup de sang de Christophe #Dettinger

C'est une #giletjaune de Nogent-le-Rotrou, dans l'Eure-et-Loir #Dettinger

Me Vigier s'agace de la conduite des débats par la présidente. "Il y a un éclairage donné au dossier qui me dérange singulièrement , vous commentez beaucoup", lâche-t-il.

La #giletjaune de Nogent-le-Rotrou assure avoir été frappée par un gendarme, retenu en vain par son collègue #Dettinger . "J'ai senti la matraque dans ma bouche", dit-elle.

- "On a passé les images 50 fois, on ne voit pas les coups", remarque la présidente.
- "Ce qui m'intéresse c'est les autres images avant qu'on ne voit pas", répond la #giletjaune aux cheveux rouges

Les images sont confuses. On voit la #giletjaune tomber, un gendarme chuter, ses pieds touchant la dame aux cheveux rouges, un autre gendarme ('celui qui sera blessé) tiré en arrière #Dettinger

Me @MontbrialAvocat interroge la témoin: l'hématome et les deux contusions constatées lors du premier examen médical sont-elles compatibles avec "des coups de matraque" ou sont-elles dues par la bousculade d'après la chute? #Dettinger

- "On était pas en tête de la manifestation", explique la #Giletjaune.
- "Vous êtes même devant la première ligne", s'étrangle la présidente.
- ""Personne ne nous a laissé sortir", répond la dame aux cheveux rouges..
- "Objectivement ce n’est pas vrai", rétorque la présidente.

On passe à la seconde scène de violences, celle des coups de boxe sur un deuxième gendarme mobile #Dettinger

Là encore, Christophe #Dettinger explique avoir agi après avoir observé des coups de matraque. Les images n'en montrent pourtant pas.

Christophe #Dettinger s'explique sur son déchaînement de coups. "Oui, je veux mettre une gifle sur le casque des gendarmes, confie-t-il. Mais je mets au défi ici quelqu'un de redescendre (en tension) en moins d’une minute à son état normal."

- "Pourquoi frappez vous ce gendarme"? demande la présidente.
- "C'est celui qui était devant moi. Si ses autres collègues avaient eu plus de courage...". Christophe #Dettinger s'envase dans ses explications. Me Henri Leclerc intervient pour recadrer ses propos.

Question de Me @MontbrialAvocat sur les premières déclarations en vidéo de Christophe #Dettinger qui ne mentionne pas spécifiquement avoir voulu défendre des #giletsjaunes matraqués.

"Quand je disais (dans la vidéo) que j'avais vu des choses pas belles", les coups qu'auraient porté les gendarmes en faisait partie, explique à la présidente du tribunal Christophe #Dettinger, les mains jointes et l'articulation difficile.

La défense de #Dettinger devance la future plaidoirie. "Vous entrerez en voie de condamnation. Il est évident qu'il a tort. Mais il explique la situation dans laquelle il était, il faut comprendre ce qu'il dit" (Me Henri Leclerc).

- "Quand on est en colère, ça ne s’arrête pas. Cela s’arrête quand je ne me fais plus agresser", explique Christophe #Dettinger.
- "Comment pouvez vous vous sentir agressé par quelqu’un qui recule ? On a l’impression que le gendarme est sonné", note au contraire la présidente.

La défense insiste pour faire entendre un témoin, au départ cité, puis dont l'appel à déposition par les conseils de #Dettinger a été abandonné. Impossible pour le tribunal et le parquet de l'entendre: ce témoin a assisté à tous les débats

Le tribunal va entendre l'un des deux gendarme blessés. Le mobile de l'escadron 24/5 de Grenoble est celui qui a subi les coups du boxeur sur la passerelle, le deuxième blessé (avec une ITT moindre que le premier, frappé à terre).

"Jusque là, on avait fait seulement usage de la gazeuse à main, explique le gendarme mobile. Aucun coup de matraque n’a été donné avant ceux en direction de Christophe #Dettinger."

"Nous avions la consigner d'empêcher les manifestants de monter sur la passerelle, poursuit le gendarme mobile. Le chef de cellule demande qu'on recule, il a fallu qu'on décroche. C'est à ce moment-là que Christophe #Dettinger est intervenu".

Un officier lancera une grenade de désencerclement pour protéger les gendarmes. "Vous vous seriez senti responsable s'il y avait eu un blessé grave?" demande la présidente. Haussement d'épaules de Christophe #Dettinger: "avec des si je serais chez moi".

Le gendarme mobile fait état aujourd'hui de douleurs aux cervicales et de difficultés à dormir. "Mon camarade lui n’est pas venu car il est toujours en rééducation, il a encore du mal à marcher. Il a de grosses séquelles, surtout au genou", mentionne-t-il à propos du blessé.

"Il y a eu un cap franchi dans la violence [avec #Dettinger]. On s’est rendu compte qu’on avait eu beaucoup de chance : que serait-il passé si on avait tenté de nous jeter dans la Seine, avec le poids de notre équipement", analyse le gendarme mobile.

"Face à ce genre de violences, on ne peut compter que sur ses camarades à gauche et à droite. Cela a renforcé notre cohésion", note le gendarme mobile avant d'aller se rasseoir #Dettinger

Le tribunal se penche maintenant sur la disparition de Christophe #Dettinger. Sa reddition a été tardive, le lundi, soit deux jours après les faits.

"Je voulais me protéger des coups", explique Christophe #Dettinger à propos de sa reddition tardive, craignant visiblement un passage à tabac. "Je voulais être assisté d'un avocat", ajoute-il.

"La BRI a cassé ma maison", poursuit Christophe #Dettinger. "Si ma femme aurait été présente, cela aurait été pareil. Quand ils interviennent, ils viennent pas les mains dans les poches", poursuit-il à propos des policiers menant l'enquête.

Christophe #Dettinger est questionné par ses avocats sur sa volonté de devenir réserviste de la #gendarmerie. "Cela fait trois ans que j'essaye, on ne m'a pas bien aiguillé. J'aime l'uniforme et la discipline".

Le tribunal suspend l'audience avant les plaidoiries et les réquisitions #Dettinger

L'audience de Christophe #Dettinger reprend. Les parties civiles vont être entendues: celles des avocats des victimes, l'association de gendarmes @apnmgc , le @scpn et une drôle de demande d'un manifestant, qui juge que les violences du prévenu ont provoqué une répression féroce

Le tribunal de retient pas cette dernière constitution. La parole est pour le conseil du @scpn qui intervient également pour l'@UNSAPOLICE , "Ils viennent soutenir leurs collègues gendarmes", explique-t-il.

Me Morel prend ensuite la parole pour l'association Gendarmes et citoyens cc @GuerreroThierry #Dettinger . "C'est le procès de l'extrême violence contre des gendarmes mobiles", note-t-il, pas celui des #giletsjaunes

Les conseils des deux gendarmes prennent enfin la parole #Dettinger

"Ce sont deux jeunes de 27 ans qui se sont engagés dans la Gendarmerie, après avoir été réserviste comme Pierre A., qui ont envie que les manifestations se passent bien pour que chacun puissent s'exprimer", explique leur conseil à propos des deux gendarmes mobiles.

Cédric, le gendarme mobile roué de coups au sol, n'est pas certain de pouvoir reprendre le travail à l'issue de son arrêt de travail, fixée au 18 février. "Les gendarmes ne sont pas en sucre. S'ils disent qu'ils ont été choqués, c'est qu'ils ont été choqués", poursuit l'avocate.

Me @MontbrialAvocat prend la parole après Me Emilie Samson. Il commence par attaquer la défense de Christophe #Dettinger, qui se présente en défenseur de deux #giletsjaunes, déjà développée par ses conseils.

"La première violence, c'est d'être sorti du parcours de la manifestation et d'être allé au contact des gendarmes. La bascule se fait là", souligne @MontbrialAvocat

"Ses violences sont constantes pendant cinq minutes", compte @MontbrialAvocat, qui pointe une "violence déterminée et une agressivité réitérée" #Dettinger

"Il y a une ambiance délétère, reprenez-vous les uns et les autres", appelle @MontbrialAvocat., à l'adresse des #giletsjaunes. L'avocat demande évidemment une condamnation de Christophe #Dettinger

Le substitut du procureur Chambre commence ses réquisitions. Pour la première fois, "il y avait un service d'ordre, une manifestation déclarée. Mais ce droit de manifester a des limites" #Dettinger

"Cela fait trois mois que des individus profitent de cette anarchie, débarquent dans la capitale, et viennent là pour se défouler. C'est un peu le cas de Christophe #Dettinger, avec une colère qui s'est échappée en direction des forces de l'ordre" (substitut Chambre)

"Les gendarmes qui ont fait face à cette foule ont été remarquables", observe au contraire le substitut Chambre dans ses réquisitions. Christophe #Dettinger s’étonne même de ne pas avoir reçu plus de coups de matraque : "c’est parce qu’un comportement professionnel a été tenu".

"Christophe #Dettinger est dans la toute puissance, sur cette passerelle, il est le plus dangereux", souligne le substitut Chambre. Aujourd'hui, "pas un mot de regrets à destination des militaires", déplore-t-il.

Le parquet demande pour Christophe #Dettinger une peine de trois ans d'emprisonnement, don un an assorti d'une mise à l'épreuve, et l'obligation de rembourser les victimes. Il demande également le maintien en détention du #giletjaune

Première avocate pour la défense , Me Laurence Leger. « Ce n'était pas un geste gratuit »

« Il faut lire des articles de fond sur le maintien de l'ordre », demande Me Vigier.

« Il fallait s’arrêter , Christophe #Dettinger, vous le savez bien. mais vous ne l'avez pas fait».

« Il n'est pas venu comme casseur. cet homme doit sortir pour retrouver les siens». (Me Vigier)

Dernier avocat a plaider pour Christophe #Dettinger , Me Henri Leclerc

Le ténor du barreau rappelle le casier vierge de son client de sa voix ferme et sure.

"C'est un homme du peuple, pas un gitan, un homme tranquille, un employé municipal " (Me Henri Leclerc)

La défense veut eviter la prison ferme a Christophe #Dettinger

"rien n'est plus dur que d'organiser une manifestation". Me Henri Leclerc s'avance sur le terrain du maintien de l'ordre.

A propos de la #giletjaune aux cheveux roses qui se dit victime de violences de la part d'un gendarme . L’enquête de l'IGPN etant en cours le doute doit profiter au prévenu (Henri Leclerc)

Au passage la mention de l'IGPN et non l'IGGN dans une affaire qui concernerai un gendarme laisse songeur #

" Vous le maintenez en détention et tout s’écroule . il y aurait de quoi être gilet jaune" , plaide enfin Henri Leclerc #Dettinger

Christophe #Dettinger prend la parole pour les dernières déclarations du procès .

Ses derniers mots sont pour les gendarmes blesses. Je suis pas un frappeur, je suis un styliste (a propos de sa boxe)

"J'avais pas reflechi aux consequencespour les gendarmes et leurs familles " (Ch. #Dettinger )

"J'etais pas venu pour en decoudre, tout a basculé en deux minutes" #Dettinger

Le tribunal se retire pour deliberer

Décision du tribunal: 30 mois de prison dont 18 avec sursis. C'est la fin du live-tweet merci d'avoir suivi ce procès ici.