Thread by @LarrereMathilde

1)Le 18 avril 1918, Cheikhou Cissé est condamné à la déportation à perpétuité par le conseil de guerre de Dakar.
tirailleur sénégalais injustement condamné
il est le dernier bagnard de Nouvelle Calédonie
racontons son histoire...

2)Né au Soudan français, Cheikhou Cissé avait été recruté en octobre 1914 dans le 4e Régiment de "Tirailleurs Sénégalais", corps militaire recruté dans toute l'AOF (empire colonial)
Il furent près de 200 000 à combattre en 14-18
15% furent tués

3) un recrutement qui s'appuya un peu sur le volontariat, mais surtout sur la force, suscitant des résistances et des révoltes, violemment réprimées...

4)Cheikhou Cissé s’était battu au Maroc, et aux Dardanelles, où il avait été blessé, puis rapatrié au Sénégal en 1917.

5)Mais il n'est pas envoyé chez lui...
pour les autorités militaires, C. Cissé, bien que blessé, est encore mobilisable, et elles refusent de le laisser partir rejoindre sa famille comme il le demande.

6) Cissé insiste, lutte pour ce simple droit, proteste
Le voila qui devient, aux yeux de l'ordre colonial, un "fauteur de troubles".😱

7)Il est arrêté le 17 octobre 1917 à Dakar pour « complot contre la sûreté de l'État » et « excitation à la guerre civile ».
rien que ça...
il demandait juste de rentrer chez lui après avoir combattu pour la France et avoir été blessé au combat...

8)Le 18 avril 1918, le conseil de guerre le condamne au bagne...
sévérité coloniale et militaire se conjugue dans cette condamnation inique

je rappelle que ce soldat blessé voulait juste rentrer chez lui...

9)Cheikou Cissé devient alors l'objet d'une campagne visant à sa libération, organisée par la gauche
Il est soutenu par les associations anticolonialistes, le Secours rouge international et le député communiste André Marty
Une demande de grâce présidentielle est déposée

10)En vain
Le président Painlevé refuse la grâce

ci dessous un article du Peuple de 1932 consacré à Cissé
à consulter là
gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt…

11) l'Humanité lui consacre également un grand nombre d'articles

comme ici le 14 juillet 1933

(voir la liste là
rapportgallica.bnf.fr/rapport.html?q…)

ou là
(octobre 1933)

dernier bagnard de Nouvelle Calédonie... il meurt à Nouméa en 1933 sans avoir revu sa famille...

terminons avec ce poème de Leopold Sedar Senghor, Hosties noires (Tour, 1938) sur les tirailleurs sénégalais