Si je mets de coté les insultes et les procès d’intention (inévitables en cas de blasphème), j’ai reçu 3 objections intéressantes sur #GretaThunberg 👇
1) "Greta, c’est Cassandre. Et comme les Troyens qui laissent entrer le cheval, nous ne voulons rien entendre."
La comparaison avec Cassandre ne tient pas.
Cassandre, à l'inverse de Greta, était condamnée à connaître l’avenir (et donc à prédire le pire) sans être prise au sérieux.
Le prix à payer de son savoir est d’être inaudible. C’est évident, d’ailleurs : comment connaître l’avenir tout en pouvant le modifier ? Si les gens entendaient Cassandre, ils lui donneraient tort.
Il y a 2 différences fondamentales entre Greta et Cassandre : 1) Cassandre parlait dans le vide (ou les moqueries), alors que chaque mot de Greta est approuvé et amplifié par tous les relais disponibles.
2) Cassandre prédit l’avenir. Greta prédit ce qui risque d’arriver si nous n’agissons pas. (la 1ère échangerait volontiers le don inaudible de divination... contre la capacité, apparemment plus modeste, à prédire uniquement les conséquences de nos actes)
2è objection : "Pourquoi la critiquer, alors qu’il faudrait s’unir face au péril qui nous menace ?"
Certes. Mais l’union n’est pas l’unanimité. Qu’on s’entende sur le fait du dérèglement climatique et l’urgence d’y remédier ne signifie pas qu’il faille s’entendre sur tout. L’union n’est possible que si elle tolère le désaccord en son sein.
Si, parmi les gens de bonne volonté, certains refusent de se prosterner devant le veau d’or d’une image d’enfant, je suggère qu’ils soient accueillis quand même.
Dans le combat pour la planète, toutes les bonnes volontés sont bienvenues, même les moins superstitieuses. On peut aussi s’insurger sans se soumettre. Chacun sa manière.
3è objection : « Greta n’est qu’une image, mais cette image est mobilisatrice, qu'avez-vous à dire ? » Rien. Face au danger, les effets l’emportent sur les principes. Une illusion fédératrice vaut mieux qu’une vérité complexe, si elle mobilise les gens. Sauf que…
Greta n’est ni Mandela ni le Christ.
Elle n’est portée ni par un crime institutionnel, ni par une foi.
Greta est une icône, une idole éco-responsable, un produit anti-produits.
Quand on consomme du Greta, on n’arrange pas la planète. On joue le jeu du système qui l’abîme.
Sa popularité ne vient pas de son efficacité, mais du rôle – aimable entre tous – qui consiste à incarner le désir que nous avons d’un changement profond.
Or, un désir qu’on incarne est un désir qu’on apaise. Loin d’être mobilisatrice, Greta est plutôt, à mon avis, l’alibi de l’inaction tempérée par les meilleures intentions du monde.
On a le droit de penser ce que je dis sans être tenu pour climato-sceptique ! On a le droit de réfléchir sans être tenu pour réac. On peut désirer que le monde s'arrange, sans basculer dans l'intolérance. La pureté d'une intention ne dispense pas de se poser des questions.
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Je viens d’apprendre que #LFI me poursuit en justice pour "injures publiques" à cause du post ci-dessous. Quelle drôle d’idée ! 😅
La France Insoumise me reproche 3 choses 👇🏿
1) De dire de leur mouvement qu’il est « détestable, violent, complotiste et passionnément antisémite », ce qui, à mon avis, relève non pas de l’injure mais du constat, d’un constat étayé par des centaines de citations et d’attitudes, dont, pour une fois, je vous fais grâce ici...
J’aurais dû ajouter « dangereux » mais j’ai écrit ce post longtemps avant que @Portes_Thomas ne mette en danger la vie d’un franco-israélien ou ne dépose une cible dans le dos des athlètes israéliens.
2) Plus intéressant, les Insoumis me reprochent de les traiter de « cons ». Le fait qu’ils me le reprochent tend à prouver que je n’ai pas tort.
Car ce que j’ai dit exactement, c’est : « Et ils sont tellement cons qu’il n’est même pas nécessaire de les corrompre pour qu’ils reprennent à la lettre le narratif du Hamas ou de Poutine. »
Autrement dit, ce qu’ils prennent pour une injure, c’est une excuse ! Ma question était : comment peuvent-ils reprendre l’argumentaire du Hamas ou de Poutine sans qu’on les achète pour ça ?
La seule réponse, c’est la sottise. Une sottise immense, une sottise crasse, hermétique à toute objection, imperméable à toute complexité, une sottise « abyssale » comme on dit à @franctireurmag.
Une sottise qui leur vaut, tout simplement, de ne pas comprendre que des bombardements ciblés ne font pas un « génocide », que l’OTAN n’est pas une menace pour l’intégrité du territoire russe, qu’on ne peut pas baisser l’âge de la retraite quand l’espérance de vie augmente, ou qu’on n’a pas gagné les élections quand on dispose de 182 députés (dont les 2/3 vous détestent).
D’où l’emploi du mot de « con ». A tous ceux qui les soupçonnent d’être vendus, je réponds (pour leur défense !) qu’ils sont juste idiots.
.@JLMelenchon n’est pas condamné par la justice de son pays, il n’est pas milliardaire non plus, il n’est pas hostile à l’IVG, et il n’a ni problème de calvitie, ni avenir électoral.
Hormis tout cela, il n’existe aucune différence entre le leader minimo et Donald Trump.
Au contraire : ils communient sur des points essentiels. Retour en 5 points sur l'allié des socialistes, des communistes, des écologistes et surtout des masochistes.👇🏿
1) D’abord, ils sont incapables, l’un et l’autre, de reconnaître leur défaite.
Entre la complainte des « 600 000 voix » qui l’ont privé d’un deuxième tour en 2017, les affiches de campagne qui s’en prennent à des individus ou qui segmentent la société en groupes hostiles et la suspicion de fraude qu’il fait peser a priori sur les élections européennes, Mélenchon le non-élu n’a rien à envier à Trump en matière de saloperie électorale.
S’il ne déclenche pas d’émeute à l’issue d’un de ses nombreux scrutins perdus, c’est juste qu’il n’en a pas le pouvoir.
2) Ensuite, ils sont l’un et l’autre passionnément complotistes. Trump se fait le relais et le promoteur des pires conspirationnistes de la planète, et Mélenchon hallucine des attentats organisés par l’Etat la veille d’un scrutin. Qu’ils parlent d’ « Etat profond » ou de « cabinet noir », tous deux voient toujours une manœuvre sous un échec. Ce qui est aussi une façon de fuir leurs responsabilités tout en accumulant des points-victimes auprès d’un électorat endoctriné.
J'en avais fait un édito dans @franctireurmag, mais tout le monde n'y a pas accès. Cette accusation de "#génocide" contre Israël est grotesque. Les seuls à s'être rendus coupables d'une entreprise génocidaire, ce sont les assassins du Hamas le 7 octobre. 👇🏿
Les massacres du 7 octobre en Israël présentaient manifestement un caractère génocidaire, car il s’agissait d’un plan coordonné de différentes actions visant à tuer des gens parce qu’ils étaient juifs/ = d’un ensemble de persécutions destinées à "éliminer, au moins partiellement, un groupe national et religieux en raison de son appartenance."
Il suffit, pour s’en convaincre, de se référer à la charte du Hamas, qui appelle ouvertement au meurtre des juifs et qui prévoit le « jihad contre l’invasion sioniste » jusqu’à l’anéantissement d’Israël et son remplacement par un
« État islamique. » 👍
La mésaventure de David Guiraud, contraint de retirer le tweet où il invoquait les « dragons célestes », permet, au passage, de battre en brèche l’argument stupide : « Cessez de nous accuser d’antisémitisme ou alors faites-nous un procès ! » 👇🏿
On connaît la rengaine : « l’antisémitisme est un délit, DONC ceux qui nous en accusent nous accusent d’être des délinquants, DONC ils doivent nous faire un procès, sinon ça veut dire qu’ils ne pensent pas ce qu’ils disent… »
Dans le cas de David Guiraud, le député insoumis, biberonné, de son propre aveu, aux vidéos d’Alain Soral, a voulu faire un clin d’œil à ses vieux potes en faisant référence à la figure des « dragons célestes » dont les antisémites se servent pour contourner la « censure ». marianne.net/culture/cultur…
1) « Cette jeune femme décrit les conditions de détention de tout otage. »
Pourquoi éprouve-t-il le besoin d’apporter cette précision ? Pour dire qu’il n’y a rien d’exceptionnel dans le sort de cette jeune femme, qu’elle n’est, finalement, qu’une otage parmi d’autres. Ce qui lui est arrivé n’est pas plus grave que n’importe quelle prise d’otage. N’en faisons pas tout un fromage.
Seulement voilà, ce qui est exceptionnel, c’est d’être pris en otage (et de subir ce qu’elle a subi).
En parlant des « conditions de détention de tout otage », Mignard laisse entendre qu’il existe une norme de la prise d’otages et qu’en somme, le Hamas respecte cette norme. Ce disant, Mignard participe d’une opération générale de relativisation du 7 octobre. Face à l’horreur (et à ceux qui la brandissent pour justifier la guerre), Mignard sort son atténuateur sournois. Pire : il laisse entendre qu’on focalise indûment l’attention sur le sort de ces otages-là. (L’étape d’après, qu’il ne franchit pas, c’est de se demander pourquoi on parle tellement des otages israéliens...)
2) « C’était aux autorités israéliennes de l’interdire par souci de sécurité. Ce régime est incompétent. » Pour le bénéfice minimal d’une critique de Netanyahu, Mignard laisse entendre que les victimes sont responsables de ce qui leur arrive. Aucune différence, de ce point de vue, entre ceux qui trouvent irresponsable qu’on organise une rave à proximité de Gaza et ceux qui trouvent que la jupe de la femme qu’on agresse est tout de même bien courte (ou qu’un caricaturiste « jette de l’huile sur le feu »).
Les gens qui ne supportent pas qu’on critique Macron, vous commencez à me courir sur l’aorte. Reprenons 👇🏿
« La laïcité, ce n’est pas l’effacement des religions, c’est la liberté qu’a chacun de croire ou de ne pas croire… » L’erreur du Président est d’ériger en principe ce qui n’est qu’une conséquence de la laïcité.