Il y a 126 ans, le 17 août 1893, à Aigues Mortes, des ouvriers italiens furent massacrés par des ouvriers français.
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Dans la seconde moitié du XIXème siècle, avec le besoin de main-d’oeuvre d’un pays qui s’industrialise, l’immigration progresse fortement en France principalement en provenance de pays frontaliers comme la Belgique et l’Italie.
En parallèle se développe un fort sentiment nationaliste français renforcé après la défaite militaire de 1870.
La xénophobie est visible à travers la dénomination des populations immigrées. Les Italiens sont ainsi affublés du surnom de « ritals », « macaronis » ou encore « christos » (pas d’altérité religieuse mais jugés trop croyants !).
A partir de 1890, les travailleurs immigrés avaient l’obligation de posséder une carte de séjour afin d’être inscrit à la mairie. Une crise économique touchait la France et l’immigration était par conséquent limitée et contrôlée par l’Etat.
C’est dans ce contexte que va se produire le massacre d’Aigues Mortes.
A l’été 1893, la Compagnie des Salins du Midi lance sa campagne de recrutement de saisonniers pour le battage et le levage du sel. L’embauche est moindre cette année dans les marais salants de l’ancien port royal en raison de la crise.
Environ 1000 ouvriers y sont embauchés. Trois catégories d’ouvriers sont recrutés : des paysans appelés « Ardéchois » qui laissaient leurs terres le temps de la saison, des Italiens essentiellement originaires du Piémont et des « trimards » français qui sont des vagabonds.
Ces ouvriers sont payés au rendement et subissent des conditions de travail très difficiles qui exacerbent la mise en concurrence sur le marché du travail.
Des équipes mêlant ouvriers français et italiens sont constituées. Le 16 août, une rixe éclate entre des ouvriers français et italiens. Des ouvriers français propagent la rumeur que trois Français sont morts.
Le 17 août éclatent de nombreuses scènes de lynchage commises par des trimards et soutenues par la population d’Aigues Mortes.
Le rapport du procureur de Nîmes du 18 août rapporte : « Des pierres énormes sont lancées de tous côtés sur les Italiens. A chaque pas, ces malheureux laissent des victimes sans défense sur le sol. (...)
(...)Pour échapper aux coups, les Italiens se sont couchés au sol les uns sur les autres, les cavaliers (de la troupe) leur font un rempart mais les coups pleuvent, le sang ruisselle. »
Des ouvriers italiens sont noyés dans les fossés, d’autres sont rossés et achevés à coups de trique. C’est un véritable pogrom qui se déroule dans le sens où une population majoritaire massacre une population minoritaire.
La xénophobie atteint un degré de violence extrême durant la journée du 17 août 1893.
Une dizaine d’ouvriers italiens sont assassinés (8 sont reconnus officiellement) et une centaine de blessés.
Un procès a eu lieu et a abouti à un acquittement général.
L’exaltation patriotique, la montée de la xénophobie mêlées à la crise économique qui induit le chômage, la peur du déclassement d’une partie des ouvriers français et la désignation des travailleurs immigrés italiens comme boucs-émissaires.
Gérard Noiriel raconte en détail ce pogrom dans Le Massacre des Italiens. A partir de cet événement singulier, il explique les mécaniques xénophobes à l’œuvre à la fin du 19ème siècle sur fond de crise économique.
Il détaille le processus de fabrication d’une crise identitaire : à partir d’un fait divers, essentialiser et généraliser pour aboutir à la construction d’une soi-disant menace générale pesant sur la société française en divisant les travailleurs.
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Pécresse a annoncé son plan transports JOP… et c’est peu dire que ses annonces n’ont pas convaincu !
Après le refrain du « tout sera prêt », voici le temps de « Il ne faut pas avoir peur de faire un peu de marche, c’est bon pour la santé et on sera au mois d’août »…
Attardons-nous sur les raisons de l’augmentation du ticket de métro à 4€ : ce fut pour payer les 200 millions € du surcoût des transports liés aux JOP, c’est désormais pour que « personne n’en achète »…
Et que dire du message reçu par les chauffeurs de bus qui eux devront vendre deux tickets pour un trajet au tarif de 5€ et en déchirer un ticket sur les deux… bienvenue en absurdistan !
Il y a 62 ans, le 8 février 1962, l’Etat a massacré au métro Charonne.
« Ils sont pas lourds en février
A se souvenir de Charonne
Des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne »
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Cette manifestation était organisée par la CGT, la CFTC, le SGEN, l’UNEF, le SNI et la FEN. Le PCF, le PSU et le Mouvement pour la paix sont associés à l’appel à la manifestation contre l’OAS et pour la paix en Algérie.
La veille, le 7 février, 10 charges de plastic sont placées par l’OAS dans différents lieux à Paris. Elles font de nombreux blessés graves, dont la petite Delphine Renard, âgée de 4 ans, qui habitait l’immeuble d’André Malraux.
Depuis agents et usagers des transports ont pu se rendre compte concrètement des dégradations avant coureuses de la privatisation.
Hausse du temps de travail, galères au quotidien, salariés pressurisés, démissions en cascade, dégradation du service, hausse des tarifs …
Pour expliquer les responsabilités et proposer des solutions pour des transports en commun publics et de qualité, cet automne est né le collectif @STOPGALEREIDF
Il y a 80 ans, le 18 février 1943, la Gestapo arrête Hans et Sophie Scholl membres de la Rose Blanche, organisation de résistance allemande au nazisme.
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La Rose Blanche ou Die Weiße Rose est née en 1942, à Munich. Hans Scholl, étudiant en médecine, est envoyé comme infirmier sur le front de l’Est où il est témoin des exactions de la Wehrmacht.
De retour avec son ami Alexander Schmorell, ils décident d’entrer en résistance face au « nihilisme intellectuel » du régime nazi et de distribuer des tracts pour dénoncer les atrocités commises par les nazis.
Le 12 février 1934 est l'acte fondateur du Front populaire.
Résonnèrent les cris d’unité parmi les ouvriers en grève générale manifestant dans les rues.
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Le 9 février 1934, à l'appel du PCF et de la CGT-U, a lieu un rassemblement place de la République contre le fascisme dont le danger est apparu imminent avec la manifestation des ligues le 6 février.
La SFIO préfère, quant à elle, relayer par une manifestation l'appel à la grève générale de la CGT pour le 12 février. Le PCF décide de se joindre à cette manifestation en plaçant le long du cortège des groupes de militants et des orateurs pour attirer des socialistes.
Le 6 février 1934, les ligues d’extrême-droite organisent une manifestation contre la République parlementaire place de la Concorde.
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Cette manifestation provoque le renversement du gouvernement d’Union de la gauche (parti radical +SFIO) dont le Président du conseil est Daladier depuis le 22 janvier 1934.
La France est en crise depuis le début des années 1930’s. La crise économique et sociale, suite au krach de 1929, est importante et le gouvernement Daladier mène une politique d’austérité. La misère se généralise chez les familles ouvrières et le chômage croît.