Deuxième fil de notre thread sur 1789, Les derniers jours de Versailles.
Prenons la température à la Cour début 1789 :
« La Cour, barque trouée sur un long fleuve tranquille » (oui, ce titre est confirmé)
(—> Lien du premier fil :
On est littéraire ou on ne l’est pas. Le 1er janvier 1789, le marquis de Bombelles écrit : « Nous entrons dans une année qui sera bien remarquable pour l’histoire de France. C’est dans son cours que se balanceront, que se heurteront, que se traiteront les plus grands intérêts ».
... Louis XVI le même jour, dans son journal, écrit simplement (certes tenu par devoir et non par plaisir) : « Grand couvert, neige ».
Le 1er janvier donc, le roi, frigorifié, passe son début de matinée dans sa bibliothèque (construite à sa demande) de 8000 volumes traitant d’histoire, de sciences, d’arts, et de langues étrangères (il lit l’anglais, l’italien et l’espagnol).
Voici la pièce en question :
Messe, puis « dîner » (équivalent de notre déjeuner), et l’après-midi, visites diplomatiques diverses.
Le travail gouvernemental reprend les jours suivants, avec de réguliers conseils tenus en présence des ministres.
Le 4, une comtesse est présentée aux souverains. Elle doit suivre un protocole particulier de préparation :
- Se faire friser par le coiffeur de la reine ;
- Habiller par une marchande de mode connue, Mlle Bertin ;
- Apprendre sur place la révérence prévue avec un spécialiste.
Le tout lui coûte la bagatelle de 1500 livres (environ 15 000 euros actuels).
Heureusement, aujourd’hui, les choses sont beaucoup plus simples.
Fin mars, le roi manque tomber avec son échelle lors d’une promenade sur les toits du château. Un ouvrier rattrape l’échelle et sauve ainsi le souverain d’une chute certainement mortelle.
Il est récompensé d’une pension de 1200 livres.
9 avril : jeudi Saint. Comme les prêtres chaque année, imitant le Christ la veille de sa Passion, le roi lave les pieds de treize petits garçons pauvres (la reine en fait autant avec treize gamines), et leur sert un repas.
Les conseils s’enchaînent, les petites réceptions aussi, surtout quand le soleil revient. On invite à « dîner » (vous avez compris) des nobles, on fait des jeux de société l’après-midi. Rien à voir avec les énormes fêtes de Louis XIV, qui laisseraient de glace son successeur.
Politiquement, la famille royale est divisée. D’un côté, les tantes du roi, Madame Adélaïde et Madale Victoire, sont conservatrices. Le comte d’Artois se montre très actif en ce sens, notamment contre Necker, ministre des finances (pour résumer), plutôt libéral, que voici :
Quant au cousin du roi, le duc Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, puis d’Orléans, est résolument libéral (futur « Philippe Égalité »), et s’agite avec les réformateurs les plus farouches. Peut-être en vue d’obtenir la couronne...
À retenir pour la suite : le dauphin (8 ans), Louis-Joseph de France, héritier de la couronne, est gravement malade. On l’emmène à Meudon pour recevoir plus calmement des soins ; ses parents, très affectés et inquiets, lui rendent régulièrement visite.
« On ne conçoit pas qu’un corps si frêle, si fatigué de douleurs et de remèdes, puisse lutter aussi longtemps contre la mort » (Bombelles).
Il est le second, après Marie-Thérèse, avant Louis-Charles (Louis XVII) qui a quatre ans, et Sophie, morte à moins d’un an en 1787.
C’est la fin, moins réjouissante, de ce deuxième fil. Le troisième arrive bientôt : nous verrons comment, en-dehors de cette cour attristée, le pays s’agite dangereusement...
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En 1913, à la veille de la Première Guerre mondiale, éclate un scandale explosif en Europe : le plan d'attaque de l'Autriche contre la Russie a été vendu à l'ennemi par un traître. Une chasse à l'homme commence... Thread ⬇️🧶
1/4 : Contexte
En 1913, le grondement de la guerre commence à se faire sentir. Déjà, la poudrière balkanique vit une volcanique éruption lors de deux guerres (1912-1913) entre États européens nouveaux, nés des pertes ottomanes.
Juste à côté de ces États, dont la petite taille s’avère l’exact opposé de leurs ambitions territoriales, l’Empire d’Autriche-Hongrie conserve l’envie de se consoler de l’humiliation militaire infligée par la Prusse en 1866, en lorgnant sur les Balkans.
Si vous gouverniez un pays en guerre civile, attaqué par une puissance redoutable, sans allié fiable, contesté par une partie de votre peuple, que feriez-vous ?
Cette situation est celle qu’a vécu Charles V, roi de France, en pleine Guerre de Cent Ans.
Suite et fin du thread ⬇️⚔️
5e et dernier fil du thread - Match final en double :
Charles V, le Sous-coté + Du Guesclin
VS
Édouard III + son fils le Prince Noir...⬇️
En 1364, le roi de France tout juste monté sur le trône, doit chasser de France des mercenaires hors de contrôle, neutraliser son rival pour la couronne Charles le Mauvais, et reconquérir les prises anglaises sur le territoire national.
Nous sommes le 9 novembre, et je pense à une erreur fréquente chez mes élèves : croire que Napoléon est à l’origine de l’événement qui lui permit de s’emparer du pouvoir.
Le général Moreau aux conspirateurs : « Voilà votre homme, il fera votre coup d’État bien mieux que moi ».
Le problème n’étant pas tant les élèves que le programme, qui réserve à toute la Révolution et Napoléon la petite phrase suivante en 4e :
Et 11 à 13h de cours sur ces deux mêmes sujets en classe de Première.
C’est-à-dire que vos gosses passent moins de temps à les étudier au lycée que « Les espaces ruraux : multifonctionnalité ou fragmentation ? » (12-14h).
Comment la #Chine prépare la conquête de #Taïwan par une guerre d’information 🧶 à dérouler ⤵️ 🇹🇼 🇨🇳
Vous l’avez sans doute vu passer, l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, prédit une « rééducation » de la population taïwanaise après la « réunification » de la Chine et de Taïwan.
Comme souvent, l’ambassadeur semble assumer des procédés et des projets avec une franchise surprenante…
Une question revient régulièrement ces derniers jours à propos de la crise entre l’Ukraine et la Russie :
« POURQUOI Poutine fait-il cela ? »
Réponse par un petit (😇) thread chronologique ⤵️ 🇷🇺 🇺🇸 🇺🇦
Je ne vais pas m’étendre sur la crise diplomatique des dernières semaines, concernant l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, déjà maintes fois expliquée dans la presse et sur les réseaux, mais revenir sur des étapes plus anciennes et profondes de cette lutte d’influence.
1/7 : LE BRAS DE FER
Depuis des années, l’Ukraine est au coeur d’un bras de fer assez violent entre les États-Unis et la Russie.
Au milieu de cela, un peuple ukrainien assez divisé sur la question, avec un Ouest pro-Occidental, et un Est pro-russe (à la louche).
Échange LUNAIRE entre Poutine et le chef des services secrets russes Nariychkine :
Le 1e demande au 2nd de s’exprimer en faveur de l’indépendance du Donbas et de la Rép. de Lougansk, le second bégaye et sort une lapsus stratosphérique :