Un des gros problèmes de l'enseignement de l'informatique "pratique": il y a de nombreuses branches dans l'industrie qui chacune utilisent des outils théoriques et pratiques peu utiles voire inutiles dans d'autres branches.
Par exemple: dans certaines industries on fait du traitement du signal, dans d'autres des calculs 3D, etc.
Pour quelqu'un qui travaille dans une industrie utilisant du traitement du signal et des compilateurs spéciaux (e.g. avionique), les cours de bases de données= "temps perdu"
Si vous faites des services Web pour des sites marchands, les cours de 3D= "inutiles, temps perdu, trop de maths".
etc
Cours de C++? "Je travaille dans une boîte Web on fait du PHP / Javascript, le C++ perte de temps, on ferait mieux d'enseigner des frameworks JS"
Je me suis fait ronchonner dessus par un prof de traitement du signal parce que dans les années précédentes QUELLE HONTE nous ne faisions pas de langage C.
(Lequel langage C n'a probablement pas sa place dans une formation d'ingénieur généraliste.)
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Pourquoi je suis sceptique au sujet des NFT et autres applications de la blockchain, et plus généralement au sujet de diverses applications technologiques.
Normalement, quand on propose un procédé technologique et notamment algorithmique, on indique 1. le procédé 2. le problème qu'il résout 3. une démonstration que 1 répond à 2 4. les solutions alternatives et pourquoi elles répondent moins bien au problème.
Pour le point 2., le "problème à résoudre", en matière de sûreté ou de sécurité, ce sont les propriétés que l'on souhaite que le système garantisse.
Bref, on présente un but, une solution et une démonstration qu'elle répond au but visé.
Je dis parfois qu'une erreur de certains lorsqu'ils abordent les données physiques du réchauffement climatique est qu'ils les abordent comme une question politique sujette à négociation.
Par exemple, on va pointer que telle industrie est basée sur le carbone fossile, qu'on n'a pas de solution alternative d'ici à un bon bout de temps pour la décarboner, et donc qu'elle produira du CO2 sauf à diminuer son utilisation.
Réaction: "Mais, les emplois ?"
"Cette industrie est vitale pour notre pays…"
Des réactions adaptées quand on est en train de discuter dans une négociation, où on explique à l'autre partie pourquoi on considère que certains points sont particulièrement sensibles.
Pascal Riché dit que le Lyon-Turin ferroviaire est inutile par rapport à la pollution car un économiste affirme qu'en 2035 les camions seront à hydrogène ou électriques.
Regardons cette dernière affirmation.
La majorité de l'énergie consommée en France est issue des combustibles fossiles. Une grande part de celle-ci : le Diesel (non, ce ne sont pas les carburants aériens).
(J'ai la flemme de retrouver les pointeurs, c'est sur l'INSEE.)
Transformer ce Diesel (qui alimente notamment les camions) en électrique impose donc d'augmenter sensiblement la production électrique.
Quant à l'hydrogène, il y a encore beaucoup de problèmes de stockage etc. (et de toute façon il faut de l'énergie pour le produire).
Nous sommes d'accord, en revanche, que ParcourSup est destiné à "répartir la pénurie", que les universités sont sous-dotées en moyens, et que certaines se voient affecter des quantités d'étudiants sans mesure avec leur capacité à les accueillir.
Encore une fois,
« ParcourSup est un système destiné à masquer le dénuement des universités »
est une question distincte de
« ParcourSup met en œuvre des algorithmes avancés issus de la recherche en informatique »
L'aspect "algorithmique" (même si je ne pense pas qu'il ait été désiré pour cela) est une arme de distraction massive, qui encourage à un débat sur la "sélection algorithmique", "la responsabilité politique des algorithmes" qui est à mon avis à côté du problème.
Exiger du latin ou du grec pour une formation d'ingénieur : on ne voit pas très bien le rapport.
Exiger des maths pour une formation d'ingénieur en structures : on voit plus le rapport.
Idem pour ingénieur en informatique (quitte à spécialiser le type de maths).
Idem pour économie, psychologie ou toute discipline où l'on utilise des statistiques.
Sinon on se retrouve en L voire en M avec des étudiant(e)s qui ouvrent de grands yeux sur des choses assez élémentaires, sur lesquelles on doit faire des rappels.