Thread by @WorldKnownledge

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L'HISTOIRE DU JAPON

Ce travail a été très long, il serait vraiment sympa de bien vouloir retweeter aha ! Bonne lecture à tous !

Ahhhh le Japon, le pays qui nous fait tous rêver, les mangas, la modernité, le respect, les samouraïs. Mais le Japon, ne se limite pas à ce qu'on en connaît aujourd'hui. Le Japon, c'est avant tout 100.000 ans d'histoire (bon pas vraiment hein).

Si l'on se réfère en tout cas aux premières traces de peuplement d'un amas d'île au sud-est de la péninsule Sud-coréenne. En réalité, la vraie histoire japonaise commence lors de la période Jōmon, en 13.000 av J-C. La période Jōmon ?

Oui, vous avez bien lu, il s'agit là d'une des quatorze périodes marquant l'histoire du Japon ! Et celle-ci est la plus longue, puisqu'elle dure … 12.600 ans ! Soit 110.376.000 heures ou 6.622.560.000 minutes ! Enfin, on s'égare …

La période Jōmon donc (-13.000/-400) correspond à la période préhistorique et antique que connaît le Japon. Ce dernier est alors peuplé par des chasseurs-cueilleurs, au nombre de 30.000 à la fin de la période, oui c'est peu !

Au Japon d'ailleurs, les chasseurs-cueilleurs sont plus avancés qu'ailleurs, bien qu'ils ne soient pas les seuls, ils pratiquent déjà la pêche et la sylviculture (culture du bois), c'est qu'ils en ont dans le ciboulot, nos japonais !

Cette période est marquée par un premier héros, que les japonais connaissent (pas si bien d'ailleurs) sous le nom de Jinmu Tenno (-711/-585). Qui est-il ? Le premier empereur japonais tout simplement ! Enfin, son existence relève surtout de la mythologie …

Comme pour la plupart des premiers empereurs d'ailleurs. Le pays est marqué par de très nombreuses croyances ! Bouddhisme et Shintoïsme sont majoritaires dans le pays. Jinmu serait d'ailleurs le descendant d'Amaterasu.

Et non, je ne parle pas de l'incroyable technique de nos amis Uchiha, mais bien de Amaterasu O mi kami littéralement « auguste divinité qui illumine le ciel ». Une déité shinto bien connu dans le pays puisqu'elle est la déesse du soleil !

Et ces croyances rendent les recherches historiques plutôt compliquées. Nous allons donc passer rapidement à la période Yayoi. Je vous ai dit plus haut qu'à la fin de la période Jōmon, les chasseurs-cueilleurs étaient au nombre de 30.000.

Mais ces derniers ne représentent pas la totalité de la population, ainsi, au début de la période Yayoi, on compte entre 125.000 et 250.000 habitants dans le pays. Soit une densité moyenne de … 0.66 habitant au km/2. On dirait ma moyenne d'allemand, c'est pour vous dire...

La période que nous allons étudier dure 650 ans, et correspond à la première période de culture agricole, faisant du Japon une civilisation agraire. Cette époque marque ainsi l'arrivée d'une denrée importante : le riz !

Y apparaissent aussi les premiers signes d'échange avec l'extérieur, avec la présence, notamment, de céramique, produite par les coréens de la culture Mumun. On sait ainsi que dans les années -500/-300, des Coréens ont immigré au Japon !

Il faut savoir que concernant les dates absolues, de nombreuses controverses sont présentes et se basent en réalité sur les différentes céramiques ! Ainsi jusqu'ici, de nombreuses subdivisions périodiques, comme le Yayoi VI (200-250 après J-C),

Ne sont décidées que par la date de découverte d'un certain type de céramique, ici la céramique Shonai (voir ci-dessous) ! Pour la suite des datations en revanche, on décidera de se baser sur la formation d'un ou de plusieurs états !

Les prochaines périodes seront en effet, plus ardues, de par justement l'apparition de plusieurs états, d'idéaux différents et de besoins grandissants, mais finissons-en d'abord avec la dernière période caractérisée par

autre chose qu'un nom de ville, de province ou bien d'état. À savoir, la période Kofun ! Cette dernière dure 288 ans (250-538) environ, et son nom est en fait celui des tertres funéraires, ou tumulus employés durant cette période (logique tu m'diras).

Ce qui annonce bien la suite. La période Kofun est intéressante, car elle est la plus ancienne enregistrée au Japon ! Ce qui signifie que toutes les informations de cette dernière, ou presque, sont véridiques et vérifiables !

Parlons-en plus en détail. À cette époque, les populations du Japon pratiquant cette culture des kofun étaient appelées « Wa ». « Wa » est le plus ancien nom connu du … Japon ! Tout simplement ! La période du Kofun

est marquée par la lente, mais certaine, montée en puissance des élites d'une région, celle du Kansai (plus précisément dans la province de Yamato). Cette montée en puissance se finalisera par l'instauration

d'un premier état ! C'est la genèse du Japon actuel, les balbutiements d'une culture qui nous fait aujourd'hui rêver ! Mais à l'époque, pas de Pikachu ou de Joseph Joestar, non. Ainsi, le chef d'un puissant clan

aurait pris le contrôle d'une grande partie de la plus grande Île du Japon (Honshu) ainsi que la moitié nord de l'île du sud (Kyushu). Il aurait alors créé, depuis la région de Yamato, l'État Nihon. Et en serait devenu le tenno.

Qu'est-ce qu'un tenno ? Il s'agit d'un souverain ! On situe cette histoire à la fin de la période du Kofun, vers les années 450 à 500. Difficile d'être précis tant histoire et mythologie se bouscule. On sait cependant qu'Ojin est le

premier empereur dont on ait une preuve réelle de l'existence (270 à 310). On sait aussi qu'à la fin du Vème siècle, se crée le régime politique Yamato. Ce régime, dont la cour de Yamato est à la tête, est composé de membres

De clan puissant, appelé gozoku. Je sais ça fait beaucoup à ingurgiter, mais l'histoire du Japon n'est pas si simple aha ! On en déduit donc facilement que le chef de clan dont on parle plus haut faisait partie de la

cour de Yamato, et par ses conquêtes multiples, a réussi à imposer son clan comme future lignée impériale de par sa puissance. On sait aussi que ses conquêtes se sont déroulés contre d'autres chefferies

notamment le « royaume de Kibi », qui s'étendait sur toute la préfecture d'Okoyama actuelle soit plus de 7.000 kilomètres carrés ! À l'époque (nous sommes en l'an 500 à peu près), le Japon est peuplé

D'à peu près deux millions de personnes, et les états sont donc nombreux ! Mais petit à petit, le clan Yamato acquiert la suprématie, en supprimant les clans adverses. Et au fil des années, le nom « Yamato » est synonyme de tout le Japon.

C'est ainsi qu'est amorcée la période Yamato. Il faut savoir qu'à ce moment précis, l'histoire du Japon se déroule autour de la ville de Nara, sauf que avant l'an 710 (fin de la période Yamato), une croyance était bien présente,

lorsqu'un souverain mourrait dans la capitale, alors l'impureté frappait cette dernière, on détruisait les palais pour les reconstruire ailleurs. Donc durant cette période, la capitale changeait continuellement,

et Nara ne pouvait être considérée comme tel. La période Yamato dure 460 ans et englobe en réalité la période Kofun (précédemment évoqué) et la période Asuka. J'ai décidé de parler de la période Yamato parce que

ça me plait de faire comme ça, et si ça te dérange, bah mon frérot, bonne journée à toi hein. Donc la période Yamato (250-710) est la première période vraiment intéressante de l'histoire du Japon, bien plus que la période Kofun, on peut dire que

Les choses sérieuses commencent ici, en effet, entre le cinquième et le sixième siècle, l'état du Yamato (dont on a parlé plus haut) s'étend sur tout le Japon sauf sur la partie nord, où se trouve les Aïnous. La question est,

C'EST QUI CEUX LA ? Alors les Aïnous, c'est plutôt simple, il s'agit d'une des ethnies actuelles du Japon (bon ils ne sont plus que 20.000 mais quand même). Ils habitent les îles du nord du Japon, et ressemblent un peu

aux habitants de la Sibérie. Ils sont animistes, et sont encore aujourd'hui détestés par les Japonais. Enfin, on s'y intéressera après. Retournons à nos moutons. La période Yamato est donc marquée par la conquête et

l'unification progressive d'une majeure partie du territoire, et par l'arrivée du bouddhisme (qui marque le début de la sous période Asuka, en l'an 538) et de l'écriture ! Le bouddhisme est arrivé de Chine par la Corée

du Sud avec laquelle le Japon avait déjà de nombreux contacts (une bonne partie de la population japonaise ayant des origines sud-coréenne, et ouais, ça faut le savoir). Ce dont on ne parle que très peu, c'est le fait

que cette arrivée du bouddhisme a profondément bouleversé l'équilibre du tout jeune pays. En effet, les grands clans étaient tous partagés entre bouddhisme et le shintoïsme. On retient notamment le grand affrontement

entre les Soga et les Nakatomi. Finalement, le bouddhisme l'emportera dans les années 600, dès l'arrivée de l'impératrice Suiko et deviendra religion d'État à part entière. Son fils, le prince Shotoku, déclarera la création

D'un état méritocratique, où les rangs des courtisans seront décidés selon leur mérite, et reconnaissables de par leur apparence (parure, couleur des vêtements). Mais, à la mort du prince devenu empereur,

le clan Soga massacre toute la famille de ce dernier et prends le pouvoir à sa place. Cela ne durera qu'une trentaine d'années, jusqu'à la mort de son chef, et le pouvoir repassera alors dans les mains du clan Nakatomi,

ironiquement : clan shintoïste ! Quand on vous dit que parfois le karma frappe fort, ce n'est pas pour rien ! Voilà en gros ce qui s'est passé durant la période Yamato. Et autant vous dire que j'ai grandement réduit

pour que ça ne soit pas impossible à lire... Et là, attention, parce qu'on entre dans ce qu'on appelle le régime des codes. Cinq siècles de pure folie. Tout commence par la décision définitive de faire de Nara, la capitale

la période s'appellera donc : Époque de Nara (vachement original). Et celle-ci ne dure que 84 ans, mais attention, ça ne fait pas d'elle une période plus courte niveau anecdote, ça non ! Nara devient capitale

En l'an 710. Elle compte à l'époque 100.000 habitants, c'est une très grosse ville, bien mieux située que sa rivale Fujiwara car bien plus centralisée et centralisable. À l'époque : pas de muraille, car : pas de menace extérieure !

L'époque est tout particulièrement caractérisée par une prédominance des femmes au pouvoir, et par l'incroyable puissance du clan Fujiwara, qui devient le clan de « fusion » avec la lignée impériale, à laquelle il fournit, justement,

des femmes ! La population de l'époque est plutôt pauvre malheureusement, et vit essentiellement de l'agriculture. La différence se voit au niveau des habitations, les paysans vivent couvert de toit de chaume, les nobles,

de toits de tuiles ! Évitez les blagues de mauvais goût du genre « AH LA TUILE » s'il vous plaît (comment ça personne à part moi n'y a pensé ?). Le problème du régime des codes ? Les taxes, les paysans sont

mis à genoux par des taxes toujours plus importantes, alors beaucoup prennent la route et deviennent brigands. Les routes d'ailleurs ne sont plus entretenues. En ce début de VIIIème siècle, les fondements même

du régime est remis en cause, et tout va mal. Sauf pour les shintoïstes, après cette brève période bouddhiste, ces derniers vivent, pour ainsi dire, leur meilleur vie. Une grande majorité de japonais pratiquent ainsi

cette religion, basée sur l'existence … des kamis ! Eh oui, tous les dieux dont on entend parler dans les mangas sont en réalité tiré de la religion shintoïste, je trouve ça important de le préciser ! Là aussi où cette période

est riche, c'est dans ses échanges « internationaux ». En effet, durant toute cette période, Japon, Chine et Corée échangent sur tous les sujets, de la religion à la politique en passant par l'urbanisme. On apprend ainsi

que la ville de Nara est une copie conforme d'une ville chinoise, Chang'an, et ça ce n'est pas rien comme anecdote ! C'est ainsi, à cette époque qu'apparaît au Japon : la fourrure, le miel et les plantes médicinales !

Mais aussi, le thé ou encore … le jeu de go ! Eh oui ce dernier n'est pas originaire du Japon mais bien de Chine ! On vous a menti pendant tout ce temps ! Bon en réalité, c'est marqué sur la première ligne de Wikipédia hein

faut pas pousser non plus. Comme dit plus haut, les shintoïstes sont majoritaires, mais malgré l'arrivée des Nakatomi au pouvoir, le bouddhisme reste religion d'État, et on le remarque avec les très nombreux temples

érigés ici et là sur le territoire de Nara (Toshodaï-ji et Yakushi-ji notamment) tous ses temples sont d'ailleurs construits selon les techniques chinoises. Dans le temple de Todai-ji est construite une immense statue

de Bouddha, en l'an 754. Cette dernière coûtera très cher, mesurera 16 mètres de haut, pèsera 500 tonnes, fera gronder le peuple (impôt) mais permettra à l'empereur de prononcer son petit discours devant 10.000 personnes, pépère.

Durant cette période, on compte neuf empereurs, dont Kammu qui régnera 25 ans sur les 84 de la période, de son vrai nom Yamabe Shino, qui eut 35 enfants avec 26 femmes différentes, ce qui n'est pas rien hein, disons

qu'il a pas chômé le saligaud. L'époque est aussi marquée par l'intervention maritime de l'armée impériale en 663 sur la péninsule Coréenne ils enverront un total de 32.000 hommes et de plus de 1.000 navires pour défendre

Le petit royaume coréen de Baekje, mais c'est une intervention qui se solde par une défaite, cela étant elle est la première intervention du genre du pays. Et on peut le dire au vu des effectifs déplacés, une intervention

de taille ! Durant cette époque enfin, la peinture japonaise prend un tout autre essort avec notamment un grand nom qui ressort : Kichijo Ten, à garder en tête pour tous nos amis en étude artistique !

Nous allons bientôt quitter la période, mais survolons un instant la ville d'Heijo Kyo, dont il ne reste plus que des ruines, mais qui a été la capitale impériale pendant la plus grande partie de la période.

Elle est aujourd'hui à l'emplacement même … de la ville de Nara. Puisqu'il s'agit tout simplement de son ancien nom ! Mais l'ancienne ville d'Heijo Kyo a difficilement subit le départ de l'empereur (dont on voit le palais ci-dessous), qui l'aurait

Laissé sur le déclin. Voilà tout pour l'époque de Nara. Pas mal non, pour une première période intéressante ? Celle que nous allons attaquer clôt le régime des codes, et nous fait passer au moyen-âge japonais.

j'ai nommé : l'époque d'Heian. Heian ? Quésaco ? Il s'agit tout simplement de l'ancien nom de la désormais célèbre : Kyoto ! (nom complet : Heian-kyo). Heian signifie aussi « paix » en japonais. Et nous allons voir pourquoi.

L'époque Heian est tout simplement l'âge d'or à la fois de la cour impériale japonaise et de l’avènement de la culture du pays dans bien des domaines. Il s'agit d'une époque plus paisible que les deux précédentes.

Tout d'abord il faut savoir une chose : Kyôto restera la capitale du Japon pendant les 1.000 ans qui suivront. Et le choix n'est pas anodin, bon accès à la mer, bien desservie par les routes, le frère a bien choisi en bougeant

de Nara. Qu'est-ce qu'il se passe concrètement pendant cette période qui dure de 794 à 1185, soit 391 ans ? Tout d'abord, dans ce qu'on appelle le Heian ancien, une guerre de 38 ans mené par l'empereur Kammu

lui permet de prendre le contrôle de l'est et du nord du pays, ce qui manquait, rappelez-vous, à la lignée impériale de la période Yamato. Il en prend le contrôle, parce qu'à l'époque, il a pour projet l'implantation

d'une nouvelle capitale à Nagaoka, qui se trouve au plein milieu du territoire des Hata, et aussi afin d'affirmer la puissance impériale sur tout le territoire. Les Hata tiens parlons-en, vous savez qui ils sont ?

Des descendants du royaume de Qin, en Chine ! Oui oui, les même que ceux qu'ont suit dans le manga « Kingdom » ! Quand on vous dit que le monde est petit aha ! En 806, le grand Kammu meurt, ses fils

livrent bataille pour lui succéder. Heizei l'emporte et devient ainsi le 51e empereur du Japon, oui déjà messieurs dames ! Son surnom était d'ailleurs, avant le départ pour Heizei-kyo (encore une référence)

Nara no Mikado, ou « l'empereur de Nara ». Mais passons tout ces détails anodins et sans importance. L'époque connait aussi le premier soulèvement de guerrier de l'histoire du pays avec Taira no Masakado

qui se soulève dans le Kanto. Soulèvement sans effet particulier d'ailleurs, l'Empire est installé et ne compte pas bouger. Dans la lignée des Soga et des Nakatomi dont on a parler précédemment, de grands clans

ont marqué l'époque avec notamment les Fujiwara. Cela dit, cette puissante famille ne parvint jamais à imposer un de ces membres comme empereur, certains seront régents, ou responsable du bureau de l'empereur

(secrétaire impériale), mais aucun n'atteindra le poste suprême. Famille dangereuse, de nombreux empereurs tenteront de s'en débarrasser. À la fin du 9ème siècle, Daigo y parviendra (soixantième empereur) et suspendra

la régence de la famille Fujiwara. Une centaine d'année plus tard, en 1068, Go-Sanjo (soixante et onzième empereur) est le premier empereur de la période à régner sans lien avec le clan, et le premier en 170 ans

sans avoir pour épouse, une femme du clan. Cela signe le déclin progressif de ce dernier jusqu'à aujourd'hui, car oui, le clan existe toujours ! L'époque signe aussi la fin progressive des relations avec la Chine.

Le pays sur une pente descendante n'attire plus tellement les japonais, qui voit dans les chinois des poids plus que des points d'accroche, ainsi l'influence chinoise sur la culture japonaise s’amenuise : âge d'or de cette dernière !

Cette décision durera pendant quatre siècles, et pendant quatre siècles, le Japon grandira et s'affirmera dans son identité propre. C'est ainsi l'apparition du Yamato-Damashii, ou de l'esprit du Japon pour les non initiés.

À la cour, la langue chinoise reste la norme, mais la littérature et la poésie japonaise prennent leur envol, ainsi apparaissent les premiers romans mondiaux, comme « les notes de chevet » datant de 1.002 (par Sei Shonagon).

Alors que les contes étaient jusqu'alors la norme. On remarque que même la peinture prend ses distances avec les modèles chinois, le Japon s'émancipe finalement d'une influence trop importante. Je vous ai parlé

plus tôt des Fujiwara, que l'empereur Daigo avait mis de côté, leur enlevant leur régence. Il est inexact d'affirmer leur perte de puissance. En effet, cette mise à pied les à renforcer, ainsi au cours du 10ème siècle,

les Fujiwara et d'autres grandes familles profitent du déclin progressif du pouvoir central, la stabilité de l'état évoqué précédemment n'était qu'une façade (et ouais, parce que moi aussi je mets des twists dans mes tweet).

Le système de gouvernance japonais est alors fortement inspiré du système chinois : lois et taxes. Par un ensemble de procédés stratégiquement imparable, les clans et les fondations religieuses attirent le peuple,

qui gronde depuis longtemps, dans leurs terres, leurs « shoens », initialement donné par l'empereur. Vous comprendrez que par principe de balancier, quand on enlève du poids à l'un, l'autre devient plus lourd.

Les Fujiwara deviennent finalement au cours du siècle, les plus grands propriétaires fonciers du pays, ils perdent en pouvoir politique, mais en ont clairement pas grand-chose à faire et se permettent de tirer la langue à l'empereur.

Ainsi entre l'an 930 et les années 1030 à peu près, la famille Fujiwara est : toute puissante. Elle contrôle les affaires du gouvernement en ayant des pions partout parmi les officiels, qui eux n'ont plus grand pouvoir.

Cette période voit aussi l'apparition d'une première milice, qui sera appelée : les kondei. Bon, les gars, les blagues avec le mot « condé » on s'en passera hein. Non mais parce que préfère prévenir quoi. Déjà les blagues avec le Crous ...

constituée de fils de paysan, les kondei sont formés de petit groupe appelé « bushi » et formeront finalement une organisation bien connue sous le nom de « bushidan ». Côté religieux : le bouddhisme se développe,

et curieusement, cela n'affecte pas le shintoïsme, car ce qui est créé ici, est un bouddhisme à la japonaise, un syncrétisme religieux englobant nouvelles et anciennes croyances en une seule forme religieuse.

On voit ainsi les kamis comme des relais, des intermédiaires entre la terre et le Bouddha, on les considère toujours autant, mais différemment, ce qui permet de relier le peuple et le gouvernement à travers la religion,

pour ce qui est des paysans, on découvre que la plupart des familles (de 4 à 5 personnes) vivent dans des petites maisons de 13 à 18 mètres carrés, de type semi-enterré et doté de greniers. La misère est toujours réelle

mais on assiste au développement progressif des outils en fer et à l'apparition des premiers « myoshu », qui lorsqu'ils excellent, deviennent des « daimyo » pas au sens où nous l'entendons, mais au sens de

grand propriétaire terrestre. Voilà tout pour l'époque de Heian, nous sommes désormais en 1185, nous entrons dans le Moyen Âge japonais, et là : fini la sieste. Bon je dis ça depuis le début, mais vous avez compris

En 1185, le Japon compte plus de 6 millions d'habitants, ce qui en fait un pays relativement peuplé pour l'époque (la France en compte alors à peu près deux fois plus, mais est bien plus grande). Kyoto, elle, compte un peu plus de 100.000 habitants.

Nous entrons dans une période appelée Kamakura, elle dure 148 ans (1185-1333) et est marquée par la fin de la guerre de Genpei opposant les Minamoto (Gen en chinois) et les Taïra (Hei en chinois) concernant tout

simplement la succession impériale, on assiste à une victoire sans appel des Minamoto qui instaurent ainsi le premier shogunat. Enfin un mot qui nous parle à tous. Et les Minamoto tiens, qui sont-ils ? Eh bien,

il s'agit tout simplement d'un des quatre clans les plus puissants de la période précédente avec : les Taïra (forcément), les Fujiwara (tiens tiens tiens) et les Tachibana (inconnu aux bataillons). Donc, je disais,

les Minamoto gagnent et s'occupent ainsi de la succession impériale, ils instaurent le shogunat de Kamakura, dans la ville de Kamakura donnant son nom à cette « époque de Kamakura ». L'empereur donne alors

à Yoritomo Minamoto, le chef de clan, le titre de shogun (une sorte de grand général), ce dernier est à ce moment précis, le personnage le plus puissant du pays, plus encore que l'empereur. Ainsi, par l'instauration du

shogunat, les guerriers ont peu à peu pris la place des civils dans tous les rôles d'importance. En 1221, la cour impériale se rebelle, mais les Minamoto sont des guerriers aguerris, c'est un échec, le pouvoir de la

famille est absolu. Que se passe-t-il durant cette période ? Tout d'abord, l'empereur ne perdit pas tout son pouvoir, ce dernier était en fait partagé mais avec un dernier mot en pleine possession du shogun.

Ensuite, lorsque Yoritomo meurt, sa femme prend sa place, elle est une Minamoto par alliance, mais une Hojo par nature. Considérant que son fils ainé était manipulé par le clan de la femme de ce dernier, elle le fait assassiner,

car celui-ci avait reçu les pleins pouvoirs des mains de son père. Elle installe à sa place, son second fils, Sanetomo, sur qui elle a influencé. En 20 ans de manipulation similaire, elle finira par littéralement dominé

tout le clan Minamoto. Son fils finira pourtant assassiné en 1219 : fin de la dynastie shogunale par manque de successeur, l'empire contre-attaque, vous connaissez la suite j'en ai parlé juste au-dessus. En dehors de ça,

ce dont il faut parler c'est bien des invasions mongoles ! Les Mongols sont maîtres de la Corée depuis 1258, en 1266, une dépêche est envoyée à l'empereur avec pour objet, une demande de soumission du Japon.

Le Japon décide : il n'y aura pas de réponse. Les guerriers se préparent à l'invasion qui survient finalement 8 ans plus tard, en 1274. Échecs des Mongols. Puis rebelote sept ans plus tard, cette fois-ci

avec pas moins de 140.000 hommes selon les sources. Les troupes sont contenues, puis soudainement balayé par un typhon, le régime de Kamakura de par cette victoire, récupère un immense triomphe

mais aussi une prise en main totale et ferme de l'administration de Kyushu. Mais il devait récompenser les soldats s'étant battus en son nom, pour ce faire : demande d'un compte rendu soutenu par des

témoins, des accomplissements réalisés durant la guerre, permettant de jauger la récompense méritée. Pour certains, ne recevant pas de récompense malgré, par exemple, des blessures et la perte d'être cher

une certaine colère s'est développée. S'ensuivent durant les années 1280-1290, des querelles de pouvoirs qui, agrémenter par la colère grandissante des non récompensée, sonnent le glas du shogunat Kamakura.

Go-Daigo, 96ème empereur, intronisé en 1318, finit par trouver les failles du shogunat : renforcement de son influence à la capitale, opposition forte mais sans violence, unification des déçus du régime.

En 1333, le shogunat tombe, à la fois par les attaques des nouveaux alliés impériaux, mais aussi par les nombreuses trahisons intestinales. Hojo Takatoki, dernier régent, se fait seppuku avec tous les derniers vassaux du régime.

Pour le reste, on assiste à une évolution lente mais réelle de tous les progrès constaté durant la période Heian, mais pas de changement significatif. Hormis à sa fin, le régime de Kamakura aura été marqué

par une certaine stabilité. On assiste à l'essor progressif des communautés « marine », de la pêche notamment, les agriculteurs toujours très largement majoritaires, le sont de moins en moins, car le travail de la terre ne rapporte pas assez

sans doute. S'ensuit la restauration de Kenmu. Cette période dure 3 ans. Autant vous dire que ça va être du rapide. Entre 1333 et 1336, que se passe-t-il ? Et bien Go-Daigo retourne à Kyôto, pensant sincèrement que

les jours du shogunat étaient comptés, et qu'il n'avait plus qu'à reprendre la place revenant de droit aux empereurs, celle des maîtres suprêmes. Mais le régime de ce dernier n'a ni expérience administrative

ni tout simplement idée de quoi faire et de comment le faire. Intervient Ashikaga Takauji, ancien samouraï du clan Minamoto, grand guerrier ayant pourtant trahi le shogunat. En 1335, il demande à devenir shogun

Go-Daigo refuse : erreur, Takauji l'attaque, remporte facilement la victoire à la bataille de Minatogawa et installe Komyo, un empereur fantoche, sur le trône. C'est ainsi que commence l'époque de Muromachi (1336-1573).

Ainsi Takauji devient shogun en 1338, mais Go-Daigo n'est pas mort, il fuit, direction le Sud, où il crée une cour impériale dissidente, c'est la confrontation entre cour du Nord et cour du Sud, l'époque Nanboku-cho

Cette dernière dure 56 ans, en 1349 d'ailleurs, via d'amples manipulations politiques, la cour du Sud parvient à réoccuper pendant un temps Kyôto. Mais en 1392, alors que le shogunat a repris le dessus, la réunification

des deux cours est décidée et imposée. On connaît beaucoup de shogun Ashikaga, mais leur pouvoir étatique est limité entre 1370 et 1440. Certains, comme Ashikaga Yoshimitsu, parviennent à faire du shogunat

une véritable puissance nationale, en réunissant à la fois le soutien des nobles et des guerriers. Sous son règne, le shogunat Ashikaga atteint son apogée, Yoshimitsu se marie même avec une fille du clan Hino,

le plus puissant de Kyoto à l'époque, et est reconnu par l'empereur Ming, alors grand maître de tout les chinois, comme étant roi du Japon. Le tout se révèle être un incroyable coup de force, montrant toute l'ingéniosité et

la puissance du clan Ashikaga. Mais d'autres comme Ashikaga Yoshimochi, font les idiots jusqu'à en oublier l'importance de l'équité entre les puissances dominantes d'un même pays. Ainsi, il privilégie les guerriers

au détriment d'une noblesse en colère et c'est Ashikaga Yoshinori qui en subira les conséquences, se révélant encore plus idiot que son ainé, ce dernier se révèle être un despote, guerriers et nobles s'allient et

l'assassine en 1441 lors de la célèbre rébellion de Kakitsu (ça lui apprendra à faire le chaud). Tout au long du 15ème siècle, le pouvoir central s'affaiblit et les pouvoirs locaux prennent de plus en plus de place,

le clan Ashikaga, si puissant cent ans auparavant, se fragmente de l'intérieur et enchaîne les escarmouches internes pour la prise du pouvoir. Alors, mettez-vous à la place d'un petit chef de province,

de un : ils ne sont pas crédibles en tant que chef de l'État, de deux : lui aussi il veut sa part. Et maintenant mettez-vous à la place des paysans : tous les chefs se liguent séparément contre l'État, par définition

chaque chef est plus faible, c'est qui qui raque depuis dix siècles hein ? Bah c'est bibi, et y'en a marre. Résultat : révoltes seigneuriales, révoltes paysannes et j'en passe. Des groupes d'intérêts, appelés Ikki

apparaissent et concernent tous les groupes sociaux, de l'ancien samouraï reconnu au petit paysan à qui l'on dit même pas bonjour. Les campagnes prennent feu, en bref : c'est l'anarchie. Tout ça à cause de deux shoguns,

faudrait voir à ne pas oublier hein, Yoshimochi et Yoshinori, on vous a à l’œil les gars. Ainsi, entre 1520 et 1550, de nombreux daimyos, au sens où on l'entend désormais, s'affranchissent de leur lien avec le shogunat,

tous forment de petits États indépendants, morcellant en au moins dix-huit morceaux, l'État japonais que l'on connaît aujourd'hui. Mais ces états ne sont pas stables, alors en leur sein : révolte. Quand j'vous dis que

c'est le bazar, ce n'est pas pour rien. Les seigneurs, pour contrecarrer les problèmes inhérents à la situation, font construire de grands châteaux autour desquels s'installent de nombreux commerçants, ils deviennent

les nouveaux nœuds de communications du pays par les routes marchandes. Au niveau culturel on assiste à beaucoup de changements. La noblesse perd de son influence, de plus en plus de gens ont accès à la

littérature, à la poésie etc., d'ailleurs cette dernière change de forme passant du traditionnel et noble « waka » au rafraîchissant et collaboratif « renga ». On assiste aussi à l'apparition des premiers théâtres japonais !

On assiste aussi à la réouverture progressive du pays vers la Chine, mais oui, vous vous souvenez . Je vous avais dit que cela ne durerait que quatre siècles ! C'est aussi à cette époque que le cérémonial du thé prend la

nature « d'art » à part entière. C'est enfin à cette période que le saké est produit en masse, et que de très nombreuses sortes de cet alcool de riz (à consommer avec modération) font leur apparition. Petite anecdote,

le saké Morohaku de l'époque était presque similaire à celui d'aujourd'hui ! Enfin, durant la période, la population du pays explose littéralement. En seulement 400 ans, on passe de sept millions d'habitants à treize millions.

On assiste à un essor énorme de l'agriculture, qui devient telle qu'elle empiète déjà sur la qualité de l'environnement. Mais les paysans vivent mieux, et surtout vivent de leur travail, il y a encore 400 ans, certains

étaient obligés de vagabonder sur les routes, et d'être brigand pour casser la croûte. Enfin, commencent à apparaître un peu partout, les « za » ou corporations marchandes, qui prennent en puissance et

se séparent petit à petit des nobles. C'est ce qu'il faut retenir de l'époque Muromachi et des 237 ans qui la composent. Passons désormais à l'époque Azuchi-Momoyama (1573-1603). Elle ne dure que 30 ans, mais

elle est surement l'une de celles que vous connaissez en réalité le mieux, pourquoi ? Parce que Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu. Si vous êtes des néophytes de la culture japonaise, je vous explique :

ces trois-là sont les héros du peuple japonais. Grands guerriers, grands intellectuels, personnages principaux de manga et unificateurs du pays, ils sont connus de tous. Survolons les un à un en commençant par Oda.

Oda Nobunaga, c'est le stéréotype même du grand général, grand stratège, grand combattant, froid, réfléchi et parfois cruel. Il est le premier des trois unificateurs, et commence par prendre la tête de son fief Nagoya

Par des moyens, disons, vraiment moyen (pas mal la vanne). En effet, il matte des rébellions à grands coups de massacre, il tue son frère cadet, et j'en passe des vertes et des pas mures. Il s'allie ensuite avec

Tokugawa Ieyasu, et se bat contre un autre grand de ce temps : le fils de Takeda Shingen. Ils gagnent (pas trop étonnant, deux personnages principaux contre un personnage secondaire aussi) à Nagashino où pour la première fois,

sont utilisés les mousquets. L'affrontement est un carnage, on compte au minimum 10.000 morts, dont 54 généraux. Nobunaga à la suite de cet affrontement, devient maître du centre du Japon, shogun

puis meurt, trahi par un de ses généraux, Akechi Mitsuhide, qui le force à se faire seppuku. Mais n'oublions pas trop vite Hideyoshi, de trois ans le cadet de Nobunaga, ce dernier va venger celui qui s'inscrit dans

la même lignée que lui et se débarrasser du traître Mitsuhide. Parce que ce qu'on ne dit pas d'Hideyoshi, c'est qu'il était un général de Nobunaga lui aussi, et que tuer son père spirituel c'était pas top comme idée.

Il reprend l'idée de l'unification du Japon et la termine en 1590 par l'expulsion des chrétiens (je vous raconterai ce flop monumental une autre fois). Malheureusement trop gourmand, Hideyoshi entreprend la conquête

de la Corée, il débarque par surprise, mais sa flotte est détruite, sans possibilités de repli, il est tué en 1598. Nous vient alors le dernier des trois héros, on en a déjà parler juste au-dessus, Ieyasu. C'est à Sekigahara que tout se joue pour lui.

La bataille dure 24h (oui, c'est véridique), durant lesquelles il se débarrasse de tous les possibles prétendants au pouvoir y compris du fils d'Hideyoshi. Il instaure alors un gouvernement dit de « pouvoir absolu » sous un Japon unifié.

Prêt pour la suite ?