Au procès des #bonbonnes, l'audience reprend avec, cet après-midi, l'interrogatoire d'Ornella . sur les faits puis la confrontation avec Inès Madani, co accusée à ce procès.
Ornella G. n'a jamais connu son père, et récemment elle a appris que celui qu'elle croyait être son père et dont elle porte le nom ne l'est pas en réalité.
"A l'adolescence, on lui en a voulu [à sa mère ndlr]. Elle voulait rien nous dire, on lui demandait juste une photo."
A 15 ans, Ornella G. arrête l'école : "j'avais l'impression que j'étais personne. Toutes les bêtises que j'ai faite c'était pour ma mère, pour lui dire "je suis là, je ne vais pas bien. Je ne la supportais plus, je ne voulais plus vivre chez elle".
Ornella G. : "j'ai été dans des foyers, mais c'était sans cadre, c'était encore pire.
A la maison, ma mère criait pour rien, on ne supportait plus." #bonbonnes
Ornella G. décrit sa classe du lycée : "la moitié de la classe était partie à Fleury [prison de Fleury-Merogis ndlr], l'autre avait échappé à la justice de justesse. A ce moment là, j'ai arrêté ma scolarité." #bonbonnes
Ornella G; enchaîne ensuite les condamnations pour vols, certains avec violences.
"Puis, j'ai connu un centre éducatif renforcé, ça m'a coupé de mes mauvaises fréquentations. A la suite de ça, j'ai plus jamais eu affaire à la justice." #bonbonnes
Ornella G. "après, j'ai commence à me construire. J'ai fait du sport, j'ai commencé à travailler [peintre en bâtiment, vendeuse prêt-à-porter]. C'est aussi à partir de là que j'ai commencé à connaître la religion." #bonbonnes
A partir de sa première grossesse, Ornella G. ne travaille plus. Elle a une première fille, puis une deuxième deux ans après. "Puis quand j'ai accouché, je suis retombée enceinte, c'était un bébé surprise. C'était pas facile, mais c'était un petit garçon j'étais contente."
Ornella G. : "mon mari avait vu que j'allais pas bien, que j'avais besoin de me défouler, il m'a conseillé la boxe. A la première séance, un entraîneur m'a dit que j'avais de grandes capacités, ça ma valorisée. Je me suis entraînée 4 heures par jour."
Mais, alors qu'elle participe à des compétitions, Ornella G. abandonne la boxe subitement, parce qu'elle a commencé à se voiler, "et puis j'allais me marier dans pas longtemps".
Ornella G. "j'ai commencé à mettre le voile, puis vers 2013, je me suis plongée un peu plus dans l'étude des textes. J'étais seule à cette période là et ça m'apportait un bien-être." #bonbonnes
Ornella G. "avec l'actualité aussi [en 2013- 2014 en Syrie ndlr], il y avait envie de mieux connaître ma religion ... même si en réalité ce n'est pas la religion, on l'apprend mal." #bonbonnes
Ornella G. : "J'étais en contact avec une fille à qui je me suis confiée et qui s'est mariée à quelqu'un en Syrie.
Après mon 3e accouchement, c'était difficile, j'ai eu un gros bébé de plus de 5 kg. Et un dimanche soir j'ai craqué, je suis partie en Egypte avec elle."
Ornella G. : "dans l'avion, je me suis rendue compte que j'avais pas envie d'y aller. Cette fille, elle, est partie [en Syrie]. Moi je suis rentrée et on est partis en vacances en Normandie avec mon mari." #bonbonnes
Le président : "pourquoi c'était si difficile d'admettre que vous avez voulu partir en Syrie?"
Ornella G. : "j'étais pétrifié, j'étais bloquée complètement. Là, pour vous parler, j'ai fait un énorme travail sur moi-même". #bonbonnes
Ornella G. : "au retour, j'avais décidé de me prendre en main. J'avais besoin de comprendre par quoi j'avais été happée. J'ai commence à me renseigner sur Daech ... je faisais mes propres démarches." #bonbonnes
Ornella G. :"mais j'étais seule, je pense que c'est le moment où j'étais au plus profond de ma dépression. Et on m'a parlé de l'application Periscope sur laquelle étaient mes soeurs. Je me suis inscrite pour les espionner parce qu'elle avait 13 et 16 ans."
C'est via l'application Périscope que le faux profil créé par Inès Madani va entrer en contact avec Ornella G. "pendant un mois et demie, j'ai pas répondu. Puis un jour j'étais au plus bas, je venais de me disputer avec mon mari, et j'ai répondu à cette personne."
Ornella G. "petit à petit, je suis devenue d'aller sur cette application et d'avoir ce confident. Puis on est allés sur Whatsapp, on se contactait tout le temps, toutes les heures. On s'envoyait des photos : de ma mère, mes enfants. Je lui ai confié toute a vie." #bonbonnes
Ornella G. "il a commencé à me déclarer ses sentiments. Il me disait tout le temps "je suis amoureux de toi". On s'endormait ensemble au téléphone, on se réveillait ensemble. Il connaissait mes problèmes de couple, il dénigrait mon mari." #bonbonnes
Ornella G. "un jour, j'ai fait comprendre à mon mari que j'allais pas passer dix ans comme ça. En cachette, il a convié toute sa famille qui m'a dit qu'il fallait que je fasse des efforts. J'ai répondu "mais toute ma vie c'est un effort." #bonbonnes
Ornella G. "à cette période-là, je ne me considérais même plus comme mariée. J'étais dépendante de l'intensité de la relation [virtuelle ndlr] avec Abou Souleyman."
Alors qu'Ornella G. raconte avec moult détails sa relation virtuelle avec le faux profil créé par Inès Madani, celle-ci s'enfonce littéralement dans le box des accusés. Seul son chignon dépasse encore de la balustrade de bois. #bonbonnes
Ornella G. explique avoir envoyé des photos : "il m'en demandait tout le temps"
Président : "des photos dénudée?"
- "oui, vers la fin ... Il choisissait même ma lingerie ..."
Président : vous n'avez jamais douté du caractère masculin de votre interlocuteur ?
Ornella G. "quand on me l'a dit, j'arrivais pas à y croire. Des fois je me dis même qu'il y a quelqu'un dehors et qu'elle (en pointant Inès Madani du doigt) est en train de le couvrir.
A l'audience, Ornella G. continue à se référer à son "interlocuteur" de l'époque en disant "il", comme si elle ne croyait pas encore tout à fait au fait qu'il s'agissait de sa coaccusée, Inès Madani.
Puis un jour, Rachid Kassim [djihadiste français en Syrie, qui pilotera plus tard l'attentat aux #bonbonnes ndlr] l'a contacte, explique-t-elle :"il avait l'air saoûlé, il m'a dit qu'il venait de la part d'Abou [son fiancé virtuel], m'a demandé si j'avais bien besoin d'un tuteur"
Le président lit aussi des échanges de messages entre Ornella GIlligmann et le faux profil d'Inès Madani après un attentat en Russie :" voilà, ça fait plaisir." "Qu'Allah accueille les lions,"
Ornella Gilligmann : "j'avais accepté qui il était et je faisais mon intéressante.
La veille de l'attentat, "Abou Souleyman" lui donne rendez-vous. "il me dit de le contacter une fois que je serai en région parisienne et d'acheter deux #bonbonnes de gaz".
Ornella Gilligmann : "il m'a dit d'aller retrouver sa soeur qui avait quelque chose pour moi." Inès Madani et Ornella Gilligmann se retrouvent alors au Quick de Sevran, en présence du fils d'Ornella. "Elle m'a donné une fleur, je me suis dit "si c'est ça son cadeau ..."
Ornella G. "c'était une rencontre inopinée. J'ai pensé que sa soeur voulait me valider physiquement avant que je le [son fiancé virtuel derrière lequel se cache Inès Madani] rencontre.
Ils avaient la même façon de parler, le même humour noir."
La rencontre dure plus de deux heures. Ornella G. "c'était froid. Heureusement, il y avait mon fils qui me distrayait. Mais j'essayais qu'elle me parle d'Abou et puis j'étais sûre qu'il était en train de m'espionner dans une voiture."
Ornella G. "aujourd'hui même si je sais que c'est elle [Inès Madani qui avait créé un faux profil], je suis sûre qu'elle était amoureuse. Vraiment."
Ornella Gilligmann explique avoir fait l'objet de menaces en détention, par des intermédiaires envoyés par Inès Madani. #bonbonnes
Ornella Gilligmann loue une voiture le 27 août. Une semaine plus tard, elle servira pour l'attentat.
Président : "ça pose question ..."
Ornella G. "je vous comprends. Mais en fait, la location de voiture c'était pour enfin voir Abou et consommer notre mariage. "
Ornella Gilligmann : "le jeudi soir, on devait passer la soirée ensemble. Mais il m'a dit qu'il n'avait pas fini tout ce qu'il avait à faire. Je savais que c'était à caractère terroriste, mais je m'en fichais, je pensais qu'à moi."
Ornella Gilligmann: il m'a dit "femme, j'aurais un service à te demander". C'était d'acheter 2 bonbonnes de gaz. Je lui demande pas, mais je comprends très bien que c'est pour un truc à caractère terroriste, qu'il est en train de se dépêcher d'aider ses frères pour qu'on se voit.
La veille de l'attentat, "je laisse mes enfants, je par en région parisienne pour le voir, raconte Ornella Gilligmann. "Mais je n'ai pas de nouvelle, il ne répond pas. Alors j'appelle Rachid Kassim, c'était la seule personne qui était en contact avec "Abou"."
Elle reçoit un message "de la soeur d'Abou", à savoir Inès Madani "qui m'a guidée jusqu'à chez elle. J'ai acheté les bonbonnes sur le trajet. J'étais à 2 doigts de pas y aller, je me suis dit "c'est l'ultime test", il [Abou Souleyman, son mari virtuel ndlr] il va être chez elle."
"Je me suis dit qu'il [Abou Souleyman, ndlr] était dans l'appartement et je tombe sur sa soeur. J'ai attendu. Je m'inquiétais pour mes enfants. Je m'endors dans le salon [elle mime à l'audience ndlr]. Elle me réveille", raconte Ornella Gilligmann en montrant Inès Madani.
Ornella Gilligmann : "le lendemain, sa soeur était toujours là. lle me dit qu'il va faire un attentat à la voiture piégée. Je suis embourbée : j'ai pas envie de rencontrer la colère d'Abou, j'ai pas envie de partir parce qu'il va se passer quelque chose et que je suis au courant"
Ornella Gilligmann : Inès Madani "me fait comprendre qu'il ["Abou Souleyman"ndlr] prépare quelque chose avec ses frères. Je suis piégée. Je veux pas le décevoir. A ce moment-là dans ma tête, c'est psychiatrique ..."
Président : "je crois qu'on l'a compris"
Ornella Gilligman est alors toujours en contact avec Rachid Kassim [djihadiste français, cadre de l'EI ndlr]. "A ce moment-là, il me parle d'allégeance. Il y avait une feuille avec la profession de foi."
Ornella enregistre sa vidéo, filmée par Inès Madani, l'envoie à Kassim.
Après le serment d'allégeance, les deux jeunes femmes partent acheter quatre #bonbonnes de gaz supplémentaires, dans quatre stations services différentes.
Ornella Gilligmann : "on rentre chez elle. J'ai les enfants au téléphone, je les réconforte. Puis je descends pour "fumer en cachette", je mets mon mégôt dans un peu d'essence pour vérifier le caractère inflammable. Puis j'ai jeté l'essence et mis du gasoil à la place."
Ornella Gilligmann : "je lui ai dit je vais rentrer voir mes enfants, mais j'avais peur, même s'il y avait du gasoil [plutôt que de l'essence] qu'elle [Inès Madani] fasse voiture bélier etc. Alors j'ai décidé de l'accompagner."
En partant voir son "mari virtuel", Ornella Gilligmann laisse des photos à ses enfants : "je sais bien que je suis empêtrée dans un truc à caractère terroriste. Mais je sais pas que c'est moi-même qui vais le faire. Je pense que je suis là en mode contribution"
Ornella Gilligmann : "je pouvais pas rentrer chez moi retrouver mes enfants alors que j'étais complice de ça parce que j'avais acheté les bonbonnes. A ce moment-là, je suis bloquée, je suis obligée d'aller avec elle."
Ornella Gilligman : "on arrive jusqu'à Paris, on se perd. Elle me suit, elle conduit bizarrement [Inès Madani n'a pas le permis]. J'ai pas envie qu'elle ait un accident avec sa voiture pleine de #bonbonnes "
Ornella Gilligmann : "on va vers la Tour Eiffel, on va vers un parc mais pour elle il n'y a pas assez de monde. Alors on repart, on fait marche arrière, puis elle se gare [à proximité de Notre-Dame ndlr]
Ornella Gilligmann : "moi je suis pas bien, je suis pressée que ça se termine. J'ai craqué, je me suis disputée avec elle. Elle m'a dit : "si t'es pas contente, casse-toi", mais je peux pas me casser ...." #bonbonnes
Ornella Gilligmann : "je suis descendue de ma voiture, j'étais en claquettes de douche. J'ai pris un reste de cigarette fumé en cachette parce que je voulais pas qu'elle le dise à "Abou". Elle a voulu allumer du feu avec un papier. Je lui ai tendu ma cigarette "ça c'est mieux"
Ornella Gilligmann :"je ne voulais pas qu'elle reste dans la voiture, je ne voulais pas avoir ça sur la conscience. En passant, j'ai regardé et j'ai vu la cigarette noyée. Elle est croyait que ça allait prendre feu, mais moi je savais que c'était bon." #bonbonnes
Ornella Gilligmann : "en sortant il y avait des gens éméchés qui draguaient. Moi j'avais une robe cintrée dorée et des claquettes de douche Adidas orange fluo." #bonbonnes
Ornella Gilligmann : "en repassant, elle a vu que ça prenait pas feu. Elle [Inès Madani] était pas contente, pour elle c'était du gâchis. Elle est repartie vers la voiture, j'avais plus de contrôle. Mais elle est revenue en colère parce qu'elle a cru voir des policiers en civil"
Ornella Gilligmann : "moi je voulais qu'elle aille mettre la voiture dans un quartier, qu'elle la vide et puis voilà. Le lendemain, on y retourne mais il y a un périmètre de sécurité. Et là, tout s'effondre."
Ornella Gilligman : "la seule compassion que j'avais pour elle à ce moment-là c'est parce qu'elle était la soeur d'"Abou"."
Elle la dépose à la mosquée de Sarcelles. La dernière phrase qu'elle m'a dit c'est "chacun est responsable de soi-même." Moi j'étais en pleurs.
Ornella Gilligman rentre chez elle, puis prend la fuite avec sa famille : "j'ai dit à mes enfants qu'on partait en vacances, j'allais pas leur dire que maman avec des problèmes."
Ornella Gilligman en larmes à l'audience : "je vous assure que je ne cherche pas à minimiser. Cela fait trois ans que je vis avec ça sur la tête. Mais quand je fais allégeance à Daech, je sais ce que ça signifie, mais c'est parce que je suis bloquée. C'est une formalité."
Président à Ornella Giligmann :"un cour d'assises elle doit juger de faits, mais aussi une personne et sa manière de se positionner par rapport à ces faits. C'est très important."
Ornella Gilligmann : "j'ai de nombreux torts, je ne les minimise pas. J'étais possédée à ce moment-là, je voulais être comme lui. C'était dans la virtualité. J'ai défendu des thèses qui n'étaient pas les miennes. Et quand j'étais sur place, dans la réalité, là c'était pas pareil"
Ornella Gilligmann : "je vois la gravité de la situation, même si j'ai déjoué l'attentat, je suis loin de me considérer comme une héroïne ou quoi que ce soit, j'ai des torts. Je suis rentrée dans ce jeu de l'amour et lui de la haine, c'est comme ça que je vois les choses."
Ornella Gilligmann : "j'ai toujours pensé que j'arriverais à me sortir de là avant, je me suis laissé empêtrer. J'aurais du rentrer chez moi dès le vendredi. J'ai même pas d'excuses." #bonbonnes
Président : "en garde à vue, vous avez des déclarations contradictoires ..."
Ornella Gilligmann :"je ne voulais pas que les vraies choses se sachent. Je préférais dire que j'étais venue pour une contribution à un attentat plutôt que pour consommer un mariage."
Le président reprend les différentes déclarations d'Ornella Gilligmann en garde à vue.
"Il y a des petits points qui sont vrais, mais pour le reste j'ai dit n'importe quoi. J'avais peur par rapport à "Abou", j'avais même l'impression qu'il allait débarquer dans le bureau"
Ornella Gilligman sur ses contradictions tout au long de la procédure : "tout ce que je vivais c'était un cauchemar, je n'arrivais pas à extérioriser les choses. Et je regrette, j'aurais aimé arriver à expliquer dès le début tout d'un coup."
L'avocate générale se lève : "je vais être très claire avec vous : vos déclarations sont confuses, contredites par certains éléments de la procédure et contradictoires. Vous encourrez la réclusion à perpétuité. Essayez de dire la vérité."
Avocate générale :"est-ce qu'on peut considérer qu'avant de rencontre Abou Souleyman, vous étiez radicalisée ?"
Ornella Gilligmann : "Oui"
- vous consultiez de la propagande djihadiste ?
- non
Avocate générale : "en 2014, vous arrachez vos trois enfants pour rejoindre un pays en guerre ?"
Ornella Gilligmann : "j'étais dans une virtualité, mais quand je suis arrivée dans le concret ..."
L'avocate générale cite la fille aînée d'Ornella Gilligmann, 6 ans, au sujet de leur fuite à Marseille :on a pris des vêtements mouillés parce qu'ils n'avaient pas le temps de sécher. Je voulais prendre ma poupée mais maman a dit non, on n'a pas le temps. On reviendra la chercher
Ornella Gilligmann : "aujourd'hui j'ai très très très très honte. Je n'ai pas de blocage parce qu'il faut que je parle.
Je suis rentrée dans cette sphère idéologique de Daech et je m'en veux, même si j'ai fait en sorte que ... [l'attentat échoue ndlr]"
Ornella Gilligmann : "ma responsabilité elle est là, d'avoir continué, d'avoir embrassé l'idéologie de cet homme et me retrouver dans cette histoire d'attentat ..."
Juste avant de partir commettre l'attentat, Rachid Kassim, qui pilote l'attaque depuis la Syrie où il est un cadre de l'EI, envoie un message à Ornella Gilligmann : "il m'a dit de ne pas oublier de faire le plein et de mettre les warnings de la voiture."
Me Marinacce (avocat d'Inès Madani) revient sur les très nombreux échanges entre Ornella Gilligmann et "Abou Souleyman" [Inès Madani en réalité, ndlr] : "on a parfois l'impression qu'Inès Madani fait son éducation sexuelle auprès de vous." #bonbonnes
Le ton monte entre les avocats des deux principales accusées.
Me Pasquet Marinacce : "je vous écoute Mme Gilligmann, quand vos avocats auront fini de parasiter notre conversation". #bonbonnes
Ornella Gilligmann : "il y avait une rivalité amoureuse, je ne le cache pas. Mais c'était l'homme, l'homme dans une relation, c'est lui le patron." #bonbonnes
Me Pasquet Marinacce (avocat d'Ines Madani) : "vous demandez à Abou Souleyman le numéro d'une soeur" pour faire des choses ici". Il vous propose sa soeur à lui.
Ornella Gilligmann : "oui, je me souviens, c'était en rigolant." #bonbonnes
Me Ouhioun (avocate d'Ornella Gilligmann) : "je voudrais faire une observation : il est 20h40, cela fait 6h30 que ma cliente est debout et interrogée. Je m'interroge sur les droits de la défense dans ses conditions."
Me Nogueras (avocat d'Ornella Gilligmann) : "vous avez conscience que vous allez participer à une action violente, quel est le rôle que vous pensez jouer ?"
Ornella Gilligmann : "lui rendre son service en ramenant les #bonbonnes de gaz en voiture".
Président à Inès Madani : "il y a des éléments sur lesquels vous [avec Ornella Gilligmann] vous êtes radicalement opposées. Qu'est-ce que vous avez à dire?"
Inès Madani : "beaucoup de choses, je ne pense pas qu'on aura le temps ce soir. J'ai noté beaucoup de choses."
Inès Madani : "ça me fait rire, j'arrive pas à comprendre. Elle organise tout ça, on y est toutes les deux. Et puis devant la cour d'assises, non ... presque on doit lui donner une médaille." #bonbonnes
L'audience est suspendue jusqu'à 9h30.
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Bonjour à tous,
En direct du tribunal judiciaire de Paris.
2e etage. Grande salle. Et pour cause.
L'audience qui s'ouvre aujourd'hui attire les foules des grands jours.
Début du procès dit des eurodéputés RN.
Viennent d'entrer dans la salle d'audience la présidente du Rassemblement national et principale prévenue de ce procès : Marine Le Pen.
Sont également arrivés Bruno Gollnisch, Nicolas Bay ou encore Julien Odoul ... autant d'anciens eurodéputés ou assistants parlementaires.
25 prévenus au total (ils sont 27 renvoyés mais ni Jean-Marie Le Pen, ni Jean-François Jalkh ne sont en état d'être jugés selon des expertises médicales), qui doivent répondre de détournement de fonds publics.
Bonjour à tous,
C'est rare, mais ça arrive : en direct d'une audience civile aujourd'hui. En l'occurrence l'assignation en référé des Républicains par Eric Ciotti pour contester son exclusion du parti et de la présidence de celui-ci.
Ca se passe au tribunal judiciaire de Paris.
11 heures. L'audience est ouverte. Et débute l'appel des parties. Juste une question de procédure ? Et non, car premier écueil : deux avocats se présentent comme représentants des Républicains.
L'un côté Eric Ciotti, l'autre côté Annie Genevard et François-Xavier Bellamy.
“Je ne peux pas recevoir une double constitution. C’est un problème et c’est à vous de trancher”, s'agace la présidente. Sauf que personne ne lâche. Car derrière cette question de robes, il y a tout l'enjeu de l'audience du jour : qui préside encore Les Républicains ?
Bonjour à tous,
Après une pause hier, le procès de la Grande mutation devant la 13e chambre correctionnelle de Paris reprend avec les dernières auditions de parties civiles. Puis viendront les interrogatoire des prévenus, à savoir six cadres de l'organisation sectaire.
Emmanuelle s'avance à la barre. Elle est l'aînée d'une des anciennes adeptes de la Grande mutation.
"Quatre enfants, enfance heureuse, une mère aimante".
C'est autour de 2005, que sa mère commence à fréquenter la Grande mutation, "emmenée par un rabatteur à Dijon".
"C'était un médecin qui était le rabatteur de la Grande mutation à Dijon. Il a été radié depuis, mais à l'époque il avait une vraie plaque de médecin", explique Emmanuelle à la barre. "Du coup, elle allait à Paris aux conférences et entretiens individuels".
Palais de justice de Paris, salle Diderot.
Au procès dit du #VioleurdeTinder l'heure est au réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye.
Rappelons que Salim Berrada est jugé pour 17 viols et agressions sexuelles et encourt 20 ans de réclusion.
"Vous les avez vues, entendues. Vous avez entendu le récit des viols et des agressions sexuelles subies par ces 17 victimes. Vous avez vu ici, à cette barre, celles qui ont eu la force de venir raconter leurs souillures", entame l'avocat général dans son réquisitoire.
"Et lui, les a-t-il seulement vues, entendues ? La question se pose tellement, tout au long de cette audience est resté imperturpable, comme bunkérisé dans le béton de ses dénégations", poursuit l'avocat général.
Bonjour à tous,
De retour salle Diderot au palais de justice de Paris. Procès dit du #VioleurdeTinder
Dernier jour des débats aujourd'hui avant les plaidoiries et réquisitoire prévus demain.
Ce matin, la dernière partie civile s'exprime à la barre. Nous l'appellerons "Rania".
"Rania" raconte à son tour la prise de contact sur Tinder, le rendez-vous pour une séance photo. "J’avais apporté des vêtements dans un sac, on a commencé à discuter. Il m’a proposé un shot d’alcool, puis il m’a parlé des fêtes qu’il faisait, de la drogue … ça m’a paru étrange"
"Je me sentais totalement euphorique", se souvient Rania. Puis, alors que je regardais les photos qu'on venait de faire, il s'assied à côté de moi et m'embrasse. Je l'ai repoussé et lui ai dit :"je ne veux pas ça, tu ne m'attires pas". Mais il revient vers moi et dit "essaie".
Bonjour à tous,
Salle Diderot, palais de justice.
De retour au procès dit du #VioleurdeTinder : Salim Berrada comparaît devant la cour criminelle départementale pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes lors de séances photo à son domicile.
Celle que nous appellerons Charline est la neuvième victime dont les faits dénoncés sont examinés par la cour. Elle a aujourd'hui 26 ans et est comédienne, explique-t-elle.
"Je vous laisse la parole", déclare le président à "Charline"
Long silence de la jeune femme.
"Quand j’ai découvert le travail de monsieur Salim Berrada, j’étais mineure à l’époque. Mais j’étais déjà modèle. Je faisais principalement du portrait."