Cette semaine, Actuel Moyen Âge voyage dans le temps et vous offre une... Actuelle Antiquité ! Episode II : @ValeriaAugusta8 se penche sur le sens de la toge à Rome. Symbole de la romanité, le vêtement a une histoire complexe... Un thread ⬇️ ! #histoire#teamRomains
@ValeriaAugusta8 La toge est, encore aujourd'hui, un symbole de la romanité. A l'époque, elle est aussi un signe ostentatoire d'appartenance à un groupe, un marqueur identitaire. Dans son Enéide, Virgile définit même les Romains comme « un peuple de gens en toge » (gens togata).
@ValeriaAugusta8 Mais en réalité c'est le résultat d'une évolution historique : à l'origine, la toge était un vêtement unisexe. Peu à peu, elle se restreint aux seuls citoyens et devient alors le symbole de l'appartenance à ce groupe social
@ValeriaAugusta8 Elle devient donc la tenue de l'homme libre, la tenue civile, opposée à la tenue militaire. Les femmes, les esclaves, les étrangers ou les citoyens exilés n'ont pas le droit de la revêtir
@ValeriaAugusta8 La toge devient également un marqueur de richesse. A l'époque impériale, les sénateurs portent une toge bordée d'une bande de pourpre (le laticlave), qui dit leur appartenance aux hautes sphères. Un peu comme un costard aujourd'hui : le costume sert à hiérarchiser la société
@ValeriaAugusta8 Le port de la toge obéit à des règles strictes et malheur à celui qui les transgresse... Quintilien explique ainsi que ceux qui portent le bas de leur toge sur leur épaule droite sont « relâchés et efféminés » !
@ValeriaAugusta8 La toge est composée d'une seule pièce, plus ou moins épaisse en fonction des saisons. L'hiver, on porte une tunique en dessous, pour ne pas avoir trop froid... voire même plusieurs tuniques, comme Auguste, visiblement un grand frileux !
@ValeriaAugusta8 Il existe plusieurs sortes de toge : en deuil, on porte une toge noire. Au contraire, quand on essaye de se faire élire, on porte une toge blanchie à la craie, en latin "toga candida"... d'où le mot moderne de « candidat » ! #jaiapprisuntruc 😮
@ValeriaAugusta8 La toge « prétexte » est portée par les enfants, garçons comme filles : sa bande de laine rouge tissée sur la bordure dit à tous qu'ils sont fils et filles de citoyen. A l'âge de 16 ans, on abandonne la toge prétexte pour revêtir celle de l'homme adulte
@ValeriaAugusta8 A partir de cet âge, le garçon devient un togatus, tandis que la femme porte une stola. Les vêtements différents rappellent les places très différentes qu'occupent hommes et femmes dans la société antique
@ValeriaAugusta8 A l'époque augustéenne, la toge n'est visiblement plus à la mode : elle coûte cher, elle est compliquée à porter, etc. Auguste, qui tente de réimposer les anciennes valeurs romaines (notamment la gravitas), incite les citoyens à porter de nouveau la toge
@ValeriaAugusta8 Selon Suétone, Auguste charge même les édiles d'interdire l'accès au Forum aux citoyens romains ne portant pas de toge ! On se demande s'ils avaient le droit d'accompagner les sorties scolaires... ? #anachronisme#pasdetrollsmerci
@ValeriaAugusta8 Au fil des siècles, les Romains ont ainsi fait de la toge un signe de romanité et de citoyenneté. Ce qu'elle reste encore aujourd'hui dans l'imaginaire collectif : cf par exemple ces "toga party" organisées à Rome, souvent pour des étudiants Erasmus...
Un mari jaloux, une femme adultère, et des perroquets... Ce sont les ingrédients d'un conte du Moyen Âge, datant du XIVe siècle.
Je vous le raconte ! Un thread ⬇️
Ce conte est inséré dans un roman, Le Chevalier errant, écrit à la fin du XIVe siècle par Thomas de Saluces.
C'est l'histoire d'une femme "mal mariée", autrement dit mariée à un vieil homme (motif classique des fabliaux). Jaloux, il la fait surveiller par trois "papegaux", ces oiseaux qu'à l'époque on ne nomme pas encore des perroquets...
Cette année, en partenariat avec @Histoirepublik, @boite_histoire et @maglhistoire, je co-organise et co-préside le premier Prix du Jeu de Société Historique !
Un thread pour vous présenter ce prix... ⬇️
Le but de ce prix est de récompenser un jeu, publié en 2024, qui utilise l'histoire, la réinvente, s'en sert pour proposer une expérience ludique. Tous les types de jeux, tous les formats sont éligibles. Voilà un texte qui présente le Prix !
Pour cette première édition, le jury se compose de 5 historiens et historiennes (Martin Gravel, Soizic Croguennec, Claire Milon, Pauline Ducret et moi-même), de Julia Bellot, journaliste à @maglhistoire, et de Romane Penet, stagiaire à @boite_histoire
On est en 607 après J.-C., dans le domaine royal de Bruyères.
Une terrible dispute oppose Brunehaut, la grand-mère du roi, et Colomban, un moine irlandais. Celui-ci vient en effet de traiter les princes de... fils de pute 🗯️🤬.
Un thread ⬇️!
Revenons en arrière. Brunehaut, veuve du roi Sigebert d'Austrasie, grand-mère de l'actuel roi Thierry II, est une femme puissante, qui a la charge des enfants du roi. Elle les mène devant Colomban, célèbre abbé de Luxeuil, pour obtenir sa bénédiction. Mais celui-ci refuse !
Pire : il les insulte, en disant "ils ne deviendront jamais rois, car ils nés d'une prostituée".
La colère de Brunehaut est terrible et Colomban paye cher sa provocation, car il est chassé de son monastère. Mais comment comprendre ce clash ?
Comment ça, vous ne connaissez pas ce mot ? "Gaber" ? C'est un verbe médiéval, qui veut dire se moquer des autres en se vantant.
Selon une légende, Charlemagne aurait lancé un concours de gabs à la cour de Byzance... Un thread ⬇️!
Dans Le pèlerinage de Charlemagne, une chanson de geste du XIIe siècle, Charlemagne et ses chevaliers en route pour Jérusalem se retrouvent à Constantinople, à la cour de l’empereur byzantin nommé Hugon. C'est bien sûr une scène fictive.
Une nuit, Charlemagne et ses chevaliers, bien bourrés, se lancent dans un concours de gabs. Il s'agit donc de se vanter d'accomplir un truc incroyable, en essayant de surpasser celui qui vient de parler.
Un peu comme une battle de rap, quoi.
Connaissez-vous les 7 péchés capitaux ? C'est comme les 7 nains, généralement on en oublie un...
En 1475, un enlumineur propose une superbe version illustrée dans un Livre d'heures copié à Poitiers (@MorganLibrary MS M.1001).
Un thread ⬇️!
On commence par l'orgueil, en latin "superbia". Le péché est représenté par un beau jeune homme s'admirant dans un miroir, monté sur un lion. En bas, le démon associé au péché est Lucifer, pointant vers une femme dédaigneuse et méprisante...
Numéro 2, l'envie. Incarné par Belzébuth, ce péché est symbolisé par la pie (oiseau voleur) et, en bas, par des gens qui convoitent le bien d'autrui.
Au XVe siècle, on se met à imprimer un peu partout en Europe. Mais l'imprimerie coûte cher et se lancer dans l'aventure exige souvent de dresser un contrat précis entre imprimeur, auteur, éditeur, libraire... Un thread à partir d'un ouvrage récent ⬇️!
Catherine Rideau-Kikuchi édite ici des contrats d'imprimeurs, trouvés dans les archives de plusieurs villes du nord de la péninsule italique, entre 1470 et 1528. Bravo à l'autrice car les recueils de sources sont toujours précieux ! @EditionsCG
@EditionsCG Ici, focus sur un contrat du 22 mai 1499, conclu à Bologne entre Filippo Beroaldo, humaniste, professeur de rhétorique à l'université, et Benedetto di Ettore Faelli, libraire et imprimeur.