De toute façon, pour guérir toutes les maladies, il suffit de manger végétalien et cru. C’est l’alimentation pour laquelle on est faits. La preuve : nous avons le même système digestif que les autres primates, et ils sont végétaliens.
Un thread aux petits oignons ⬇️⬇️⬇️
C’est pas moi qui le dis. C’est une formidable naturopathe dont les vidéos sont vues des millions de fois. C’est bien la preuve.
Quoi, vous n’êtes pas convaincus ? Moi non plus, je dois dire.
En fait, les deux affirmations sont fausses. Non seulement les autres primates ne sont pas tous végétariens, mais en plus, nous n’avons pas vraiment le même système digestif qu’eux.
Vous ne me croyez pas ? Alors voici.
Il y a une trentaine d’années, un couple de primatologues français mène une étude détaillée de l’alimentation des primates. La liste des primates qui mangent d’autres mammifères est longue comme ma… enfin, elle est longue quoi.
Les Ducros focalisent sur deux espèces, les babouins et les chimpanzés, et dressent la liste de leurs victimes. Une longue liste d’espèces consommée, et préalablement dûment chassées (la dernière va vous étonner).
En ce qui concerne nos plus proches cousins, les chimpanzés, ce sont même de redoutables chasseurs, avec une prédilection pour le cerveau de leurs jeunes victimes.
Végétariens pas fanatiques, quoi...
Certains chimpanzés chassent même avec des outils (surtout les femelles), d’autres n’hésitent pas à affronter des léopards pour leur piquer des carcasses (c’est ce qu’on appelle du charognage actif, mais toujours pas du végétalisme).
Les bonobos sont un peu moins acharnés, mais ils sont loin de l’image de végétaliens qui leur colle à la peau (on peut vraiment se fier à personne, et si vous ne me croyez pas, tentez les mots-clés « herbivores eating meat » sur Youtube).
Bref, beaucoup de primates mangent de la viande, chassent, et même le plus végétarien de nos proches cousins, le gorille, mange au moins des insectes.
Mais ce n’est pas tout : nous avons en réalité un système digestif sensiblement différent de celui des autres primates, et plusieurs différences suggèrent une adaptation à une consommation accrue de viande.
Première différence : le volume relatif. Nous avons des intestins globalement nettement plus petits que ceux des autres grands singes : -40%, rapporté au poids total. Ce qui indique une adaptation à une alimentation plus carnée, ou à la cuisson, ou les deux.
Même chose pour la longueur relative des intestins, qui nous place entre le chien et le chat. Ou la surface d'absorption, qui ne nous place pas très loin d'eux...
(oui, les aliments d’origine animale et les aliments cuits sont plus faciles à digérer que les végétaux, et nécessitent a priori moins de longueur d’intestin, moins de volume et moins de surface d’absorption).
Deuxième différence : les proportions des différents organes. Notre intestin grêle est relativement plus grand, notre côlon nettement plus petit. Or, la viande se digère plutôt dans l’intestin grêle, et les végétaux plutôt dans le côlon.
Une autre portion des intestins, le caecum, impliqué dans la digestion des végétaux, est considérablement réduite chez Homo sapiens. Ca commence à faire pas mal d’indications pas en faveur du végétalisme crudivore…
Du côté de l’acidité de l’estomac, il semble que nous ayons un estomac très acide, qui nous place quelque part entre les charognards et les carnivores, et très très loin des végétariens.
Ajoutons à ça que notre microbiome a lui aussi considérablement évolué, et lui aussi dans le sens d’une adaptation à une consommation accrue de produits animaux…
Bon, j’arrête là, vous avez compris : il faut une sacrée dose de foi en les crudités pour penser qu'on peut ne se nourrir que de végétaux crus.
Vous pouvez retrouver toutes les références de ce thread et quelques autres sur cette formidable page :
Et n’hésitez pas à aller relire ce thread de l'hiver dernier sur le rôle supposé de la consommation de produits animaux dans l’évolution de notre cerveau :
Notons que cette histoire est encore une belle illustration de la loi de Brandolini. Il faut quelques minutes pour énoncer le bullshit de départ.
Je vous laisse imaginer le temps qu'il m'a fallu pour obtenir le savoir nécessaire à la réponse...
@AgriSkippy@agrikol Publication rigolote à propos de singes : dans des plantations de palmiers à huile, les chercheurs constatent que les macaques mangent tellement de rats qu'ils proposent de les utiliser comme régulateurs à la place des poisons utilisés habituellement.
Une publication récente qui suggère que les humains se seraient adaptés génétiquement à plus de lipides, les chimpanzés à plus de glucides. Encore un indice pour appuyer l'idée que l'alimentation des autres grands singes n'est pas un modèle pour nous.
"Qu'en disent les experts ? En fait, ce sujet est si polémique que la plupart d'entre eux refusent d'être cités. Et pour cause : à chaque déclaration sur le sujet, ils recevraient des menaces de mort !"
Bonjours, @futurasciences, avant de clamer la disparition d'un "mythe", assurez-vous de connaitre un minimum le sujet que vous traitez. Pas grand-chose ne va dans votre article.
Mes remarques à la suite :
1/13 futura-sciences.com/sciences/actua…
D'une étude sur une population particulière, dans un écosystème marginal, vous tirez des conclusions sur "les chasseurs-cueilleurs". Conclusion abusive et titre qui ne correspond pas au fond de l'article.
2/13
Oui, parce que dès le chapeau de l'article, vous dites "dans les Andes en tout cas", ce qui est effectivement important. Mais insuffisant. La période où vivaient ces chasseurs-cueilleurs est importante aussi : après les grandes extinctions de mégafaune.
3/13
Vu que ça discute très fort sur la question des femmes chasseuses, je vais vous expliquer en quoi notre vision des femmes chasseuses a changé depuis Man the Hunter, en 1968, en ce qui concerne les sociétés de chasseurs-cueilleurs étudiées par l'ethnologie, du moins. 1/5 🔽🔽
Voici ce qu'on savait à l'époque de Man the Hunter :
- Les femmes chassent souvent de petits animaux, et c'est parfois d'ailleurs une activité qui leur est +- réservée.
- Les femmes participent à des chasses collectives, en tant que rabatteuses pour les plus grands animaux.
2/5
- Les femmes chassent parfois seules des grands animaux, comme des rennes, des phoques ou des cervidés.
3/5
L’agroforesterie, ce n’est pas seulement planter des arbres ou des haies pour améliorer la biodiversité, couper le vent, etc. C’est associer des arbres, sous toutes leurs formes, à des cultures, avec pour objectif un rendement accru.
Un thread arboricole 1/17
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Planter des arbres ou des haies, c’est positif pour plein de raisons, mais ça peut avoir un impact négatif sur le rendement des cultures. L’idée de l’agroforesterie est que les arbres/haies plantés aient une productivité propre, qui dépasse la perte sur les cultures.
2/17
L’idée est d’avoir, en mélangeant judicieusement agriculture et foresterie, un rendement supérieur à ce qu’on aurait sur la même surface en séparant les deux. C’est la base même du concept d’agroforesterie.
3/17
Un jour, je vais entreprendre l'entreprise suicidaire de donner mon avis sur la division du travail (sexuée ou genrée) chez les chasseurs-cueilleurs récents, et au paléolithique. Je commence par poser là quelques liens.