Toute l'équipe d'Actuel Moyen Âge vous souhaite un #JoyeuxNoel2019 ! Mais au fait, est-ce que vous savez d'où vient le #sapin de Noël... ? Des Saxons païens à la Freiburg du XVe siècle, découvrez les racines médiévales de cette pratique ! Un thread ⬇️
L’arbre, sous toutes ses formes, est un élément central des cultures païennes germaniques. Les Saxons païens adorent ainsi l'Irminsul, un tronc d'arbre sacré que Charlemagne fait abattre en 772
Dans la mythologie nordique, c’est au pied d’Yggdrasill, l'arbre-monde, que les dieux se réunissent et tiennent conseil, et que les Nornes, divinités du destin, tissent le destin des hommes
À la fin du XIe siècle, l’archevêque de Hambourg-Brême, Adam, lorsqu’il évoque le grand temple païen d’Uppsala (Suède), précise que « près de ce temple se trouve un arbre gigantesque qui étend largement ses branches ; il est toujours vert, tant en hiver qu’en été »
L’archéologie semble confirmer sur ce point les dires des mythes et légendes : sous l’église romane de Frösö (Jämtland, Suède), les archéologues ont découvert les racines d’un gigantesque bouleau de l’époque viking !
Ce n’est donc pas un hasard si l’arbre de Noël apparaît dans les régions germaniques. La première mention textuelle de la pratique date de 1419 : la Corporation des apprentis boulangers de Freiburg offre un arbre décoré de pommes et de pains d’épices à l’hôpital du Saint-Esprit
L’arbre de Noël ne serait donc qu’une récupération de l’Église, la christianisation d’un ancien symbole païen ? Il faut se méfier de ces raccourcis. Il y a moins récupération que circulation des motifs et syncrétisme
On a de nombreux exemples de ce syncrétisme. Au Danemark, le site viking de Jelling abrite une énorme pierre runique, qui arbore sur l’une de ses faces une scène de crucifixion étonnante : le Christ n’y est en effet pas crucifié, mais pris dans les branches d’Yggdrasill !
En contexte chrétien, le choix d’un arbre à feuillage persistant devient un symbole de renouveau au cœur de l’hiver : à Noël, le solstice, c’est-à-dire le jour le plus court, est franchi. Autrement dit, la naissance du Christ est aussi annonciatrice de jours désormais plus longs
Les premiers arbres de Noël sont décorés, dès le XVIe siècle, non pas de boules mais de pommes. En contexte chrétien, ces pommes sont un rappel du péché originel - mais il y a aussi une raison pratique, car la pomme est l'un des rares fruits disponibles en hiver !
Pensez-y : votre sapin de Noël est à la fois un écho de l'Irminsul des Saxons, un souvenir de l'Yggdrasil des Scandinaves et un petit morceau du jardin d'Eden... Rien que ça !
Le sapin de Noël, une vieille pratique dans laquelle se mêlent plusieurs traditions ! Retrouvez notre article du jour, par Lucie Malbos, spécialiste de l'âge viking et mcf à @UnivPoitiers : actuelmoyenage.wordpress.com/2019/12/26/mon…
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Un mari jaloux, une femme adultère, et des perroquets... Ce sont les ingrédients d'un conte du Moyen Âge, datant du XIVe siècle.
Je vous le raconte ! Un thread ⬇️
Ce conte est inséré dans un roman, Le Chevalier errant, écrit à la fin du XIVe siècle par Thomas de Saluces.
C'est l'histoire d'une femme "mal mariée", autrement dit mariée à un vieil homme (motif classique des fabliaux). Jaloux, il la fait surveiller par trois "papegaux", ces oiseaux qu'à l'époque on ne nomme pas encore des perroquets...
Cette année, en partenariat avec @Histoirepublik, @boite_histoire et @maglhistoire, je co-organise et co-préside le premier Prix du Jeu de Société Historique !
Un thread pour vous présenter ce prix... ⬇️
Le but de ce prix est de récompenser un jeu, publié en 2024, qui utilise l'histoire, la réinvente, s'en sert pour proposer une expérience ludique. Tous les types de jeux, tous les formats sont éligibles. Voilà un texte qui présente le Prix !
Pour cette première édition, le jury se compose de 5 historiens et historiennes (Martin Gravel, Soizic Croguennec, Claire Milon, Pauline Ducret et moi-même), de Julia Bellot, journaliste à @maglhistoire, et de Romane Penet, stagiaire à @boite_histoire
On est en 607 après J.-C., dans le domaine royal de Bruyères.
Une terrible dispute oppose Brunehaut, la grand-mère du roi, et Colomban, un moine irlandais. Celui-ci vient en effet de traiter les princes de... fils de pute 🗯️🤬.
Un thread ⬇️!
Revenons en arrière. Brunehaut, veuve du roi Sigebert d'Austrasie, grand-mère de l'actuel roi Thierry II, est une femme puissante, qui a la charge des enfants du roi. Elle les mène devant Colomban, célèbre abbé de Luxeuil, pour obtenir sa bénédiction. Mais celui-ci refuse !
Pire : il les insulte, en disant "ils ne deviendront jamais rois, car ils nés d'une prostituée".
La colère de Brunehaut est terrible et Colomban paye cher sa provocation, car il est chassé de son monastère. Mais comment comprendre ce clash ?
Comment ça, vous ne connaissez pas ce mot ? "Gaber" ? C'est un verbe médiéval, qui veut dire se moquer des autres en se vantant.
Selon une légende, Charlemagne aurait lancé un concours de gabs à la cour de Byzance... Un thread ⬇️!
Dans Le pèlerinage de Charlemagne, une chanson de geste du XIIe siècle, Charlemagne et ses chevaliers en route pour Jérusalem se retrouvent à Constantinople, à la cour de l’empereur byzantin nommé Hugon. C'est bien sûr une scène fictive.
Une nuit, Charlemagne et ses chevaliers, bien bourrés, se lancent dans un concours de gabs. Il s'agit donc de se vanter d'accomplir un truc incroyable, en essayant de surpasser celui qui vient de parler.
Un peu comme une battle de rap, quoi.
Connaissez-vous les 7 péchés capitaux ? C'est comme les 7 nains, généralement on en oublie un...
En 1475, un enlumineur propose une superbe version illustrée dans un Livre d'heures copié à Poitiers (@MorganLibrary MS M.1001).
Un thread ⬇️!
On commence par l'orgueil, en latin "superbia". Le péché est représenté par un beau jeune homme s'admirant dans un miroir, monté sur un lion. En bas, le démon associé au péché est Lucifer, pointant vers une femme dédaigneuse et méprisante...
Numéro 2, l'envie. Incarné par Belzébuth, ce péché est symbolisé par la pie (oiseau voleur) et, en bas, par des gens qui convoitent le bien d'autrui.
Au XVe siècle, on se met à imprimer un peu partout en Europe. Mais l'imprimerie coûte cher et se lancer dans l'aventure exige souvent de dresser un contrat précis entre imprimeur, auteur, éditeur, libraire... Un thread à partir d'un ouvrage récent ⬇️!
Catherine Rideau-Kikuchi édite ici des contrats d'imprimeurs, trouvés dans les archives de plusieurs villes du nord de la péninsule italique, entre 1470 et 1528. Bravo à l'autrice car les recueils de sources sont toujours précieux ! @EditionsCG
@EditionsCG Ici, focus sur un contrat du 22 mai 1499, conclu à Bologne entre Filippo Beroaldo, humaniste, professeur de rhétorique à l'université, et Benedetto di Ettore Faelli, libraire et imprimeur.