{LT} Aujourd’hui nous sommes au colloque de l’association Dessine-moi un mouton «Quelle prise en charge pour les personnes après un parcours migratoire complexe lorsque se conjuguent psycho-traumatismes et pathologies chroniques ? » @InstitutImagine @hopital_necker @DessineM
poke @TBaubet qui est peut-être présent ?
Rappel la référence à ce parcours migratoire reste l’étude Parcours epidemiologie-france.aviesan.fr/ccontent/pdf/(…
@DessineM est née dans les années 90 pour accompagner les mères et les enfants atteints par le #VIH. En 2000 ouverture du service Tague le mouton pour les adolescents. Les services se sont élargis à d’autres pathologies comme la #dépranocytose
Les personnes ne sortent pas de ces parcours indemnes : #VIH, grossesses non désirées, violences notamment sexuelles ont un impact traumatique qui doit être pris en charge
Le contexte géopolitique pèse fortement sur ces parcours que Brigitte Espuche @Migreurop va évoquer : « Grèce, Maroc et Lybie : des violences à l’encontre des personnes exilées » (la salle est archi mega pleine) 
@Migreurop s’est intéressée à l’approche #hotspot fr.wikipedia.org/wiki/Hotspot_e… L’Europe n’a pas voulu anticiper les flux migratoires et déplace la violence de ces parcours hors de ses frontières
B. Espuche @Migreurop Le Maroc a longtemps été considéré comme le centre de rétention de l’Europe. Il procède à des raffles en particulier des personnes noires sans distinction dans le cadre d’une politique d’encampement ce qui les conduit à se réfugier dans les forêts
B.Espuche @Migreurop Les raffles donnent lieu à de la détention arbitraire, des refoulements vers le sud et des expulsions. Les barbelés à lames tranchantes ont été replacées côté marocain. Le Maroc fait la vile besogne de l’Europe.
B. Espuche @Migreurop Dans ce parcours les femmes subissent des violences particulières car liées à des violences sexuelles. Rien n’est fait pour protéger ces femmes des trafics qui se tiennent aussi en Libye.
B. Espuche @Migreurop La convention européenne des droits de l’homme interdisent le #pushback c’est à dire le refoulement des personnes parvenues sur le territoire. On a donc mis en place le #pullback qui délègue le « sauvetage » des migrants aux forces libyennes.
B.Espuche @Migreurop @hrw_fr a documenté les violences commises en particulier par la Libye hrw.org/fr
B.Espuche @Migreurop La Grèce a décidé de suspendre la demande d’asile, au mépris du droit européen. L’insalubrité et le manque d’hygiène marquent ces camps dans lesquels la violence règne.
On continue avec « Parcours migratoire et enjeux cliniques » Dr Pamela Der Atonian, Centre Primo Levi @CentrePrimoLevi. Le centre accueille toute personne lors d’un entretien d’accueil pour identifier les soins médicaux et psychologiques nécessaires avec un volet social
P.Der Atonian @CentrePrimoLevi accueille les victimes de guerre, de persécution éthinqiues, de l’identité sexuelle, religieuse, éthniques. Cette violence est invisible : les victimes s’enferment souvent dans le silence même lorsqu’elles présentent des blessures physiques
P.Der Antonian @CentrePrimoLevi on trouve beaucoup de personnes contaminées par le #VIH, le #VHC et la tuberculose. Toutes ces pathologies se retrouvent intriquées : « Tout est vide, blanc, je n’ai plus de souvenirs » tandis que le corps est totalement déconnecté
P.Der Atonian @CentrePrimoLevi Ces personnes présentent une variation de la perception de la douleur avec un schéma corporel modifié. Ils sont dénutris, carencés.
P.Der Atonian @CentrePrimoLevi Ces personnes sont en très fort besoin de reconnaissance de leur parcours. Ils ont besoin de le transmettre, de le faire connaître. Dans ce cadre, l’attente a un impact délétère sur leur santé mentale primolevi.org/dossiers-thema…
P.Der Atonian @CentrePrimoLevi Cette population est extrêmement vulnérable face à une offre de soins très inégale qui rend le parcours de soin peu efficace, notamment par manque d’accès à la langue. La reconnaissance du #psychotraumatisme est incertaine de la part de @OFII_France
P.DerAntonian @CentrePrimoLevi aborde la définition du #psychotraumatisme : les patients sont envahis par des réminiscences, des cauchemars, des insomnies. Ces réminiscences / reviviscence peuvent provoquer des manifestations hallucinatoires qui ne font pas partie d’un délire
P.DerAntonian @CentrePrimoLevi les personnes sont hyper vigilantes, dans le refus du contact notamment visuel. On trouve beaucoup de maux de tête. Mais tout le monde ne développe pas un #ESPT ou des #TSPT troubles de stress post traumatique
P.DerAntonian @CentrePrimoLevi Cette exposition à une sensation, une peur d’une mort imminente provoque une hyperactivation du circuit de la peur avec une disjonction des réactions émotionnelles et de la mémoire
P.DerAntonian @CentrePrimoLevi L’évolution est très diversifiée selon les ressources de la personne : le rôle de l’environnement est très important comme les facteurs de protection et de vulnérabilité. Le silence est toujours un message.
Dr Arnaud Veisse, DG Comede - Comité pour la santé des exilé·e·s @comede_asso va faire le point sur la santé mentale des exilés, leurs besoins et les enjeux de cette question en France. La question du psycho traumatisme reste centrale.
A.Vesse @comede_asso Les sociologues parlent de migrants, les démographes parlent d’immigrés, les juristes disent étrangers et réfugiés, tandis que les administratifs évoquent des demandeurs d’asile, des étrangers malades, des sans-papiers. Les psychologues parlent d’exilés.
A.Vesse @comede_asso Il n’y a aucun obstacle à la prise en charge si on prend le temps et qu’on s’assure d’un accès à la langue.
A.Vesse @comede_asso La politique consiste à retirer des personnes de la protection, non de protéger ces groupes vulnérables : près d’une personne sur deux n’a pas d’hébergement, 78% pas de protection maladie, 93% a des ressources inférieures au plafond CSS.
A.Vesse @comede_asso 80% des demandeurs d’asile ont été victimes de violences. Les personnes victimes de violences de genre ont un risque 4 fois plus important de développer un ESPT chez les hommes victimes de ces violences.
A.Vesse @comede_asso #Psychotraumatisme : 35% des maladies graves, au 1er rang, suivi par les maladies cardiovasculaires et par l’infection au #VHB. Au moins 20% des personnes présentent un #ESPT dont 69% ont des traumas complexes. 9% des MNA étant concernés
A.Vesse @comede_asso La maladie n’est pas la cause de la migration mais plutôt un obstacle à celle-ci.
A.Vesse @comede_asso La sur-saturation des dispositifs de santé mentale et le manque de recours à l’interprétariat conduisent à une prise en charge insatisfaisante. Pour en savoir plus : comede.org/download/maux-…
B.Espuche @Migreurop évoque le manque de formation des juristes face à cette souffrance. Il faut donc établir des partenariats avec des soignants. Ca existe dans le monde associatif mais ça n’est pas assez ancré dans la prise en soins.
Diagnostic et accompagnement sont-ils possibles à distance, notamment pour les personnes qui se trouvent loin des lieux d’accueil et de prise en charge ? Le @CentrePrimoLevi a des limites de distance et ne fait pas de consultations à distance mais tente de former des équipes
A.Vesse @comede_asso La mise en place des centres de référence pour le psychotraumatisme n’a pas été pensée pour l’accueil des migrants / exilés mais pour celle des victimes d’attentats. A nous d’ouvrir la porte !
Relations, réparation & reconnaissance sont les besoins fondamentaux des personnes, souligne A.VEsse @comede_asso
On continue sur la situation des « Mineurs non accompagnés #MNA maladies chroniques et médiations : lever les malentendus pour mieux soigner » avec Fatima Touhami et Dr Bouznah @MaisondeSolenn @Centre_Babel
Dr Bouznah @Centre_Babel a pour mission d’optimiser la prise en charge des mineurs dans une perspective transculturelle. Il n’y a pas de politique de santé publique permettant de faire connaître les associations intervenantes, sauf à Paris transculturel.eu/centrebabel/
Dr Bouznah @Centre_Babel Les consultations permettent de dérouler le récit de vie des patients et peuvent durer 3 heures @hopital_necker Nous avons réussi à démontrer que cela permet d’éviter des passages aux Urgences et finalement de faire des économies.
F.Touhami @MaisondeSolenn @Centre_Babel Les #MNA sont isolés, étrangers, sans liens. La question du corps des mineurs se pose beaucoup avec les tests osseux et, de ce fait, celles de la vérité et du soupçon.
Dr Bouznah @Centre_Babel Les malentendus sont constants. Les médecins parlent un langage pas toujours compréhensible par les patients. Par exemple lorsqu’ils évoquent la question de la « guérison » de la tuberculose.
Suite du colloque de @DMUMasso (et non DessineM 😕) avec des histoires cliniques et la question « Comment répondre à la complexité des prises en charge ? »
Sofia Elkahtib-Thimothéé @DMUMasso évoque la question du lien et des rencontres : comment conjuguer les traumatismes psychiques avec le trauma complexe ? La question de la reconnaissance sociale et médicale de l’#ESPT constitue un préambule.
S.Elkahtib-Thimothéé @DMUMasso L’accueil et l’installation des #MNA constitue parfois un détonateur par rapport à des failles sous-jacentes qui vont impacter la prise en charge et les relations avec les professionnels.
S.Elkahtib-Thimothéé @DMUMasso Le corps peut parfois être investi comme porte-parole de la souffrance. Il faut alors faire la différence entre la pathologie somatique et l’#ESPT proprement dit.
S.Elkahtib-Thimothéé @DMUMasso Si dans la prise en soins un diagnostic d’infection à #VIH est posé, il peut représenter une (re)marque des violences subies, voire des agresseurs eux-mêmes.
Histoire de la prise en charge d’Ismael suivi par l’équipe de Dessine-moi un mouton et le centre @MSF_france
Adeline Fregiere @DMUMasso et Fatiha Ayoujil, URACA.
Adeline Fregiere @DMUMasso et Fatiha Ayoujil, URACA.
Ismael arrive à 18 ans après un parcours migratoire qui a duré 3 ans et qui a été ponctué de nombreuses violences. Arrivé à Paris, il apprend qu’il est porteur du VIH lors de son hospitalisation. A l’annonce de cette nouvelle il tente de se suicider.
Fatiha Ayoujil #URACA @Basiliade75 a pris en charge Ismael après @DMUMasso. Les personnes arrivent à tenir malgré tout dans la perspective d’une arrivée en Europe. Lorsqu’ils y parviennent (s’ils y parviennent) l’annonce de l’infection à #VIH vient comme une mort sociale
F.Auyoujil @Basiliade75 Le parcours peut modifier la perception du monde : on ne peut plus se projeter au-delà de 24h lorsqu’on est dans une prison lycéenne. Tout se joue maintenant. Idem avec l’alimentation : s’alimenter 3 fois par jour, c’est potentiellement dangereux.
Muriel Bamberger @comede_asso et Mélanie Kerloch @MSF_france évoquent les obstacles et limites dans la prise en charge des Mineurs non accompagnés #MNA hors ASE, donc lorsque ces #MNA ne sont pas reconnus en tant que tels par l’Aide Sociale à l’Enfance.
M.Bamberger @comede_asso et M.Kerloch @MSF_france Il est impossible de déterminer un âge objectif à partir d’un discours. La saisine d’un juge des enfants peut permettre de procéder à un test d’âge osseux, très décrié par le corps médical.
M.Kerloch @MSF_france Lorsque le #MNA n’est pas reconnu comme tel, il ne peut pas non plus être pris en charge en tant que majeur, notamment par le @SamusocialParis qui ne s’occupe pas des mineurs.
M.Kerloch @MSF_france Les #MNA que nous suivons ont entre 13 et 17 ans, de 23 nationalités différentes (Mali, Guinée, Afghanistan...)
M.Bamberger @comede_asso Ces jeunes sont plutôt perçus comme des exilés, des sans-papiers. Pas comme des adolescents, marqués par des antécédents de violence, avec une détresse et un corps qui fait mal.
M.Bamberger @comede_asso Ce qui représentait pour eux un paradis peut devenir un purgatoire.
M.Bamberger @comede_asso Plutôt que de parler de langue maternelle, je préfère parler de langue natale parce que ces jeunes ont parfois plusieurs langues, pas forcément celles de leur mère.
M.Bamberger @comede_asso Beaucoup de ces jeunes se retrouvent à la rue, ce qui ne rend pas possible le sommeil tant cet environnement est dangereux.
M.Kerloch @MSF_france Ces jeunes n’ont accès ni aux hébergements pour mineurs, ni à ceux pour majeurs. Ils se retrouvent dans des camps qui sont régulièrement évacués, aux côtés des SDF plus ou moins atteints de pathologies mentales.
M.Kerloch @MSF_france L’errance est l’activité principale de ces jeunes qui développent souvent des idées suicidaires et des flambées de psychotrauma avec parfois des maladies chroniques.
Question : comment vivez-vous le fait de devoir les mettre dehors lorsque le centre @MSF_france ferme le soir ? M.Kerloch : si on n’a pas conscience et qu’on assume pas ses limites, on ne peut rien faire.
Dans la salle : les jeunes qui se retrouvent en prison préfèrent parfois partir dans la rue plutôt que d’attendre qu’une prise en charge soit mise en place tellement l’univers carcéral leur est insupportable.
Réponse d’une psychologue en ACT appartement thérapeutique @AssoAurore : nous avons des places pour des personnes atteintes de maladies chroniques.
On se pose maintenant la question des jeunes mères et de l’impact du psycho-traumatisme et de la maladie chronique sur le lien mère-enfant.
Amine Belhadj, Benjamin Kraft et Sofia Elkhatib @DMUMasso racontent l’histoire de Khadidja, jeune mère suivie par l’association. Mariée à 10 ans, enceinte de jumeaux à 11 ans elle est seule et n’a aucun suivi médical. Elle s’enfuit au Niger puis en Libye.
Khadidja est alors victime de violences nombreuses et se retrouve en prison où elle noue une relation amoureuse. Elle se retrouve enceinte mais elle réussit à s’enfuir à nouveau. En Italie elle apprend qu’elle est atteinte du #VIH
Khadidja finit par arriver à Paris où son compagnon la frappe et ne lui parle plus. Elle entre en contact avec @DMUMasso lorsque son fils a 8 mois (et n’est pas atteint par le VIH) en juin 2018.
Elle garde son fils avec elle en permanence mais elle ne lui donne pas toujours des aliments adaptés et le confie très facilement aux jeunes présents à l’association, voire le laisse seul dans la structure. Elle finit par intégrer une structure d’hébergement adapté.
On poursuit avec Cécile Peltier et Catherine Machi du DAPSA dispositif d’appui à la périnatalité dapsa.asso.fr à la demande d’organismes divers
On termine le colloque avec « Dépister, accompagner et soigner les personnes migrantes en situation de précarité ayant subi des violences sexuelles : parcours de soins dans le service de maladies infectieuses de l’hôpital Avicenne, Bobigny »
Les problématiques sont multiples, pas seulement médicales. On constate une difficulté d’accès aux soins. L’équipe doit être sensibilisée à la question des violences mais il n’existe pas de formation spécifiques. Enfin il n’y a pas de temps dédié pour ces situations
Le parcours mis en place a pour but de développer la prévention et l’accompagnement pour une meilleure santé sexuelle chez les personnes migrantes qui ont été exposées également aux risques d’#IST
A côté des suivis individuels qui se font sur une journée, des thérapeutiques ont été mises en place : danse, yoga, socio-esthétique notamment.
La formation des équipes visait à repérer les violences et à proposer un accompagnement. Pour les mutilations sexuelles féminines on s’appuie sur combattrelexcision.org
Pour les violences de genre on s’appuie sur la maisondesfemmes.org
Travailler sur les violences sexuelles constitue un facteur de burn out important pour les équipes. Il faut donc un espace et un temps dédiés. On n’en parle pas entre deux portes. Et il ne faut pas se vexer si les personnes ne viennent pas parce que c’est compliqué pour elles.
Merci au professeur Dr Denis Mukwege fondationpanzirdc.org qui nous a tout appris.
Outils : sensibilisation : we-access.eu/fR et d’autres que je n’ai pas eu le temps de noter
Pour plus d’infos : santesexuelle.avicenne@aphp.fr et combattre.excision@aphp.fr @hopitalbichat
Dr Claire Tantet : les sexologues ne sont pas du tout reconnus dans les hôpitaux.
Question de la violence sexuelle sur les hommes : il y a clairement un manque de connaissances et de compétences sur ce sujet.
Autre ressource : federationgams.org
Pour la consultation : positivesexed.org
#URACA a un projet de témoignage par des hommes relatant ce qu’ils ont subi sur le sujet des violences (sexuelles ?)
Pour terminer ce thread : Mélanie Hubault rappelle que @Fondationfrance finance des initiatives pour mieux prendre en charge la souffrance psychique des exilé'es : fondationdefrance.org/fr/sante-menta…
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