Thread by @MSR_Tlse

#expoWisigoths #chezVous
La 2e séquence de l’expo aborde l’origine #Goths.
Ils sont mentionnés pour la première fois au Ier siècle de notre ère par les auteurs romains qui les situent dans le nord de l’actuelle Pologne. On ne sait rien de leurs origines plus anciennes.

Selon une légende rapportée par Jordanès (VIe siècle), un petit groupe, guidé par le roi Bérig, aurait quitté la Scandinavie à bord de quelques navires pour s’établir sur un nouveau territoire.

A l’ouest de l’embouchure de la Vistule (Pologne), des archéologues ont d’ailleurs découvert des tombes dont l’architecture en tertre de pierre est identique à celles connues dans le sud de la Suède, de la Norvège ainsi que sur les îles de Gotland.

Ces sépultures pourraient témoigner de l’intégration de Germains scandinaves à des populations autochtones de Pologne du Nord, dans le courant du Ier siècle de notre ère. De cette fusion serait née l’ethnie des Goths et la culture archéologique associée : la culture de Wielbark

Cette culture est commune à plusieurs ethnies germaniques. On ne distingue pas matériellement les différents groupes les uns des autres, mais les sources écrites romaines laissent supposer que les Goths occupent une place importante au sein de cette mosaïque de populations.

Les Goths contrôlent une partie de la route de l’ambre et entretiennent des contacts commerciaux avec l’Empire romain.

La vie s’organise dans des villages ouverts où l’on pratique La vie s’organise dans des villages ouverts où l’on pratique l’élevage, l’agriculture, diverses activités artisanales ainsi que l’extraction du fer.

Les rites funéraires impliquent tant l’incinération que l’inhumation et l’on dépose des objets l’on dépose des objets dans les tombes pour accompagner les défunts. Ces bracelets ont été découverts à #Węsiory en #Pologne dans la tombe d’une femme.

Le costume funéraire des femmes de la culture de Wielbark, en plus des bracelets serpentiformes, comprend en général une fibule (agrafe) portée sur chaque épaule et une 3e sur la poitrine. On trouve aussi des éléments de ceinture, des peignes et des pendentifs.

Les parures masculines, moins variées, se limitent le plus souvent à des éléments de ceinture même si l’on peut trouver des éperons, accessoires du cavalier qui marquent un statut social privilégié.

#LetsGoth
#expoWisigoths

Laissons maintenant @Padre_Pio et @cha_nyx nous présenter un collier fait de perles multicolores

#expoWisigoths #chezVous
Entre la fin du IIe siècle et le début du IIIe siècle, des porteurs de la culture de Wielbark quittent le bassin de la Vistule pour se diriger vers le sud.

C’est le début d’une grande migration gothique, qui a eu lieu, selon Jordanès, sous le roi Filimer. Ce périple conduit les Goths jusqu’aux rives de la mer Noire mais aussi dans les plaines de Moldavie et en Roumanie, sur les rives du Danube, aux frontières de l’Empire romain.

D’ailleurs, on a découvert à Rudka, au nord-est de Varsovie, la tombe d’un chef Goth du IIIe siècle qui est particulièrement intéressante.
Ecoutons ce que @Padre_Pio et @cha_nyx ont à en dire !

La présence de vaisselle romaine en verre et en bronze à côté de céramiques de production « germanique », témoigne des jeux d’influence entre la culture de Wielbark et le monde méditerranéen, à l’origine de la culture de Tcherniakhov.

Sur les bords de la mer Noire, les Goths s’allient à d’autres groupes (Gépides, Hérules, Carpes, Daces, Alains, Sarmates...) et forment une véritable coalition qui lance, à partir de 238, des attaques répétées contre les provinces romaines.

La culture matérielle qui correspond à cette période est dite de Tcherniakhov. Très homogène, elle est indifféremment attribuée aux Goths et à leurs alliés.

On vous en dit plus demain !

#expoWisigoths #chezVous

La culture de Tcherniakhov est directement liée à l’histoire ancienne des Wisigoths.
Environ 3500 sites y appartenant ont été repérés sur le territoire de l’Ukraine, de la Moldavie, de la Roumanie ainsi que dans les régions du sud-ouest de la Russie.

Dans la culture de Tcherniakhov, comme dans celle de Wielbark, on pratiquait l’inhumation ou l’incinération pour les rites funéraires.
Les objets découverts dans les tombes témoignent d’échanges culturels et commerciaux réguliers entre les Barbares et les populations romaines.

La plupart des amphores découvertes servaient à transporter le vin importé des villes de la côte sud de la mer Noire.
Le commerce d’objets romains en verre tenait également une place importante.

Ecoutons @Padre_Pio et @cha_nyx à ce sujet !
#expoWisigoths #LetsGoth

L’influence romaine est perceptible dans l’artisanat. Les techniques de fabrication au tour de potier ont d’abord été utilisées par des artisans captifs des provinces romaines puis elles ont été maîtrisées par les potiers locaux et transposées sur les productions traditionnelles

Ces céramiques particulières du type "Tcherniakhov" sont assez caractéristiques.
Quelques exemplaires sont présentés dans l’exposition : une cruche, un vase, un récipient 👇 imitant un seau en bois et une tasse 👇 en forme de chaussure en cuir

Enfin, concernant les objets de parure, les femmes portaient volontiers des perles importées en verre, en cornaline (comme ici 👇) et en faïence égyptienne.

A demain pour la suite de la découverte de l'#expoWisigoths !

#expoWisigoths #chezVous
Fabriqués à partir de bois de cervidé ou d’os, les peignes sont connus dans différentes cultures germaniques.

Ils étaient déjà déposés dans les tombes dans la culture de Wielbark et ce geste perdure à l’époque de la culture de Tcherniakhov.

Les peignes de type Thomas III, à dos rond, sont associés aux Goths : on retrouve les mêmes modèles dans la région de Toulouse au Ve siècle.

#expoWisigoths
#LetsGoth

Bien entendu, pour parler de peignes, nous avons fait appel à @Padre_Pio 😆

Cette fibule représente la version précoce du modèle qui sera porté par les femmes de culture wisigothique dans le Sud de la Gaule au Ve siècle. Sa provenance moldave permet de l'associer à la culture de Tcherniakhov.

#expoWisigoths #chezVous
Au IIIe siècle, pour la première fois, deux branches des Goths apparaissent dans les sources écrites : les Greuthunges-Ostrogoths (en Ukraine) et les Tervinges-Wisigoths (en Roumanie et Moldavie).

Cassiodore et Jordanes ont traduit Ostrogoths par "Goths de l’Est" et Wisigoths par "Goths de l’Ouest". Cependant, pour d’autres auteurs, le nom Wisigoth est lié à l’adjectif weis ou wiss signifiant "avisé, instruit".

Les Wisigoths seraient donc les "Goths avisés, instruits", tandis que les Ostrogoths seraient les "Goths brillants" 👇

Vers 375, les Huns, venus des steppes de Russie méridionale, avancent vers l’ouest. Ils affrontent plusieurs peuples sur leur passage. Les Ostrogoths, dirigés par Hermanaric, se soumettent. Les Wisigoths qui résistent un temps avant de fuir.

Certains partent vers les Carpates avec leur chef Athanaric. La majorité d’entre eux, menée par Fritigern, demande à l’empereur romain Valens l’autorisation de franchir la frontière du Danube pour se mettre à l’abri.

Intéressons-nous maintenant au trésor de Pietroasa.

Unique au monde, il a été découvert fortuitement en Roumanie en 1837.
Il comportait alors une vingtaine de pièces d’orfèvrerie (vaisselle de table et parure), dont seulement douze sont conservées.

📷 @WikiCommons

Le trésor daterait du 4e ou du 5e siècle. Deux hypothèses sont avancées pour expliquer son enfouissement : il aurait été caché par les Wisigoths qui fuyaient l’invasion des Huns ; ou bien disposé par des Ostrogoths alors que la région était encore sous la domination des Huns.

Toute cette joncaille, ça ne pouvait qu’intéresser @Padre_Pio et @cha_nyx …

Ecoutons-les !

#ilEstlOr

#expoWisigoths
#LetsGoth

Le trésor de Pietroasa est aujourd’hui conservé au @MNIR_ que nous remercions grandement pour ce prêt tout à fait exceptionnel.

Il fera l’objet, dans le catalogue de l’expo d’une notice très détaillée !

#expoWisigoths #chezVous
L'empereur Valens (📷) accepte de laisser entrer Fritigern et ses partisans dans l’Empire. Il les installe dans la province dépeuplée de Mésie (Bulgarie, Roumanie et Serbie actuelles). En retour, Fritigern doit fournir des soldats pour l’armée romaine.

Mais les gouverneurs romains n’honorent pas leur part du contrat et maltraitent les Wisigoths : ils les soumettent à des impôts exorbitants, provoquent une famine et réduisent certains d’entre eux à l’esclavage.

Les Wisigoths se révoltent. Fritigern et ses guerriers entrent dans la province voisine de Thrace où ils sont rejoints par d’autres Goths et d’autres peuples (Taïfales, Gépides…). De son côté, Valens réunit une armée. Nous sommes en 378, près de la ville d’Andrinople…

Le déroulement de la bataille est principalement connu par le récit d’Ammien Marcellin, officier et historien romain du 4e s. Difficile d’estimer les forces en présence, sans doute plusieurs dizaines de milliers d’hommes de part et d’autre, les Germains étant plus nombreux

Les deux armées disposent de corps d’infanterie lourde et légère, d’une importante cavalerie et d’archers. Les Goths sont retranchés derrière leurs chariots avec femmes et enfants tandis que l’armée de Valens se présente face à eux.

Les deux camps s’observent pendant des heures.
Des émissaires Goths sont envoyés pour négocier la paix : les Barbares demandent à pouvoir s‘installer dans la province de Thrace et bénéficier de ses nombreuses richesses.

Les conseillers de Valens sont divisés. Certains préconisent d’attaquer immédiatement, d’autres, tels que le général Ricimer, supplient l’Empereur d’attendre les renforts de son neveu Gratien. Le temps qui s’écoule permet à Fritigern de rassembler toute sa cavalerie…

Alors que les deux camps ont accepté d’échanger des otages, l’escorte romaine donne l’assaut sans en avoir reçu l’ordre. La riposte des Goths est foudroyante. La cavalerie, surgissant d’une colline, charge le flanc romain. Sur la ligne de front, l’infanterie attaque à son tour.

Le choc est terrible. Submergées de toute part, les légions finissent par céder et retraitent dans le désordre. Les officiers fuient le champ de bataille.

Les circonstances de la mort de Valens ne sont pas claires. Selon Ammien Marcellin, il aurait reçu une flèche en plein combat. Selon d’autres sources, blessé, il aurait été exfiltré du champ de bataille et caché dans une habitation des alentours, ensuite incendiée par les Goths.

Parce qu’elle semble annoncer l’importance de la cavalerie lourde et le déclin de l’infanterie, la bataille d’Andrinople a été considérée par certains historiens comme un jalon marquant la fin de l’Antiquité et le début du Moyen Âge.

S’il faut nuancer ce découpage artificiel de l’histoire, la défaite d’Andrinople a des conséquences bien réelles pour l’Empire : les Goths ont détruit la plus grande force militaire d’Orient et Valens n’a pas de successeur immédiat.

Le rapport de force entre Romains et Barbares vient définitivement de changer…

A bientôt pour la suite !
En attendant, écoutons @Padre_Pio et @cha_nyx nous parler de courge et de ratatouille.

#expoWisigoths #ChezVous
Après leur victoire à Andrinople, les Wisigoths se retrouvent libres dans l’Empire… En quête d’un nouveau territoire et de moyens de subsistance, ils vont alterner affrontements et négociations avec le pouvoir romain pendant près de trente ans.

Le successeur de Valens, Théodose le Grand, les installe en Mésie au terme d’un accord conclu en 382. Ils
servent plusieurs années comme auxiliaires dans l’armée romaine mais se soulèvent à nouveau et pillent la province.

En 397, les Wisigoths occupent l’Illyricum (région située sur la côte orientale de la mer Adriatique) avec leur chef Alaric Ier, qui obtient de l’Empire romain d’Orient un contrat militaire officiel.

En 401, les Wisigoths quittent l’Illyricum, entrent dans l’Empire d’Occident et marchent sur l’Italie. En 408, l’armée d’Alaric se présente sous les murs de Rome. La ville n’est pas prise et les Wisigoths s’éloignent avec une énorme rançon.

Le 24 avril 410, Alaric Ier conduit à nouveau l’armée des Wisigoths devant Rome. Ils pillent la ville pendant trois jours.

Galla Placidia, fille du défunt Théodose et soeur de l’empereur Honorius, est prise en otage.

Ecoutons d’ailleurs @Padre_Pio et @cha_nyx nous parler d’une personnalité de haut-rang (ou de Oran)…

#expoWisigoths #chezVous
Après l’épisode de la poche* de Rome, Alaric tente d’embarquer pour l’Afrique mais meurt en Calabre. Jordanès raconte qu’il est inhumé avec de nombreuses richesses dans le lit d’un fleuve.

*typiquement toulousain, ailleurs on dirait plutôt "sac de Rome"

En 413, Athaulf, le nouveau chef, gagne le Sud de la Gaule et s’installe brièvement à Narbonne. Les Goths prennent plusieurs villes, dont Toulouse et Bordeaux, puis sont envoyés en Espagne par l’empereur romain Honorius pour y combattre les Suèves, les Alains et les Vandales.

Ils s’installent à Barcelone, mais Athaulf est assassiné en 415. Wallia (415-418) lui succède et continue le combat dans la péninsule Ibérique.

Les Wisigoths sont rappelés en Gaule par Honorius et négocient un nouveau traité. En 418 ou 419, ils sont installés dans le bassin de la Garonne. Cet accord permet enfin une installation durable et Théodoric Ier (418-451) choisit Toulouse comme résidence royale.

Les spécialistes ne sont pas tous d’accord sur le statut de ce « royaume de Toulouse ». Pour certains, le roi n’est alors que Rex Gothorum, « rois des Goths », souverain d‘un peuple et non d’un territoire encore soumis à l’administration romaine.

Pour d’autres, les Wisigoths sont largement autonomes dès la première moitié du Ve siècle et mènent à ce titre des campagnes militaires d’expansion aux dépens de l’Empire romain.

La réalité du royaume de Toulouse n’est plus discutée sous Euric (466-484). Ce dernier exerce un pouvoir autonome après la chute de l’Empire romain d‘Occident (476) et agrandit considérablement
son territoire.

A son apogée sous Euric (466-484), le royaume wisigoth, le plus grand royaume barbare d’Occident, comprend l’Aquitaine, la Septimanie, la Provence ainsi que la majorité de la péninsule Ibérique, à l’exception du nord-ouest.

Après la bataille de Vouillé, en 507, les Francs de Clovis prennent, avec Toulouse, le contrôle de l’Aquitaine et obligent les Wisigoths à se replier sur le littoral méditerranéen (Septimanie) et en Espagne.