Il faut dire les choses telles qu'elles sont, même si c'est triste: la réanimation, chez une personne très âgée, malade, et terrassée la COVID, ça ne fonctionnera pas. La personne ne survivra pas, si jamais elle se rend jusqu'à l'hôpital. Il ne faut pas se compter d'histoires.
2/ Dans tout ce débat, il ne faudrait pas laisser planer l'impression que c'est un traitement efficace dans ce contexte. Ce n'en est pas un. Il serait probablement même surprenant qu'un patient plus jeune atteint de covid-19 survive à un arrêt cardiaque.
3/ C'est évidemment un sujet très délicat, mais ne pas offrir de réanimation à une personne très âgée malade et souffrant de la COVID me semble beaucoup plus humain que de tenter de faire croire qu'on pourra la ramener d'un arrêt cardiaque.
4/ Et si jamais on réchappe par miracle une personne âgée malade attteinte de COVID suite à un arrêt cardiaque, le plus probable est que sa santé sera profondément affectée et que sa qualité de vie n'en vaudra vraiment pas la peine.
5/ Alors je crains beaucoup actuellement l'effet délétère des articles sur le sujet, qui présentent la réanimation comme une possibilité thérapeutique réelle, presque comme un droit, alors que dans les faits, il s'agit essentiellement d'acharnement thérapeutique.
6/ En fait, effectuez une réanimation dans ce contexte, cela ne comporte que des aspects négatifs, non seulement de faux espoirs, mais le risque important de diffusion de l'infection chez ceux qui pratiquent la réanimation, surtout dans un milieu où les gens sont moins habitués.
7/ Alors comme dans tout, il faudrait tempérer ce débat avec un peu plus de réalisme, et se concentrer davantage sur le confort des patients et le support à offrir aux familles dans ces circonstances difficiles.
8/ PS. On me transmet ces données à l'instant. Pour des patients COVID-19 de tout âges victimes d'arrêt cardiaque à l'hôpital: 3% de survie à 30 jours, moins de 1% de survie neurologique favorable. Et ça, c'est chez les patients qu'on a choisi de soigner, d'intuber, de réanimer. 
