Vous savez tous que Tanguy et Laverdure occupent une place toute particulière parmi les Cigognes. S’ils ne sont pas les égaux des Guynemer ou Fonck (certains contesteront), ils ont tout autant contribué à la légende de notre escadron.
En ces temps de crise sanitaire, il n’est pas étonnant de les voir intervenir et participer à l’effort collectif de toute une nation et de toute une armée.
Le dessinateur Sébastien Philippe a ainsi pris le temps de raconter une nouvelle aventure de nos chasseurs favoris et vous délivre un message que chacun de nous doit s’appliquer à respecter. Soyons unis dans ce contexte.
A tous ceux qui contribuent à la lutte, héros et anonymes.
On nous demande régulièrement quel est le processus de création des livrées Rafale Solo Display (RSD) ou commémoratives des avions de l'@Armee_de_lair.
Prenons l'exemple de la dernière création du RSD, cas relativement simple dans son déroulement :
Le RSD est répertorié comme l'un des "ambassadeurs" de nos forces. Il bénéficie donc d'une marge de manœuvre supérieure en terme de rayonnement auprès du public. Il doit être facile à identifier et porteur de symbole. Ce n'est pas le cas d'un avion en unité ops.
Donc, un design est proposé (parfois très détaillé comme le RSD dont l'auteur est Régis Rocca) aux autorités compétentes. Il ne suffit pas de gribouiller un avion, il y a des impératifs :
Un chasseur doit avoir une base culturelle raisonnable sur l'aéro français (les traditions, c'est un élément central de la cohésion) pour se forger un socle qui identifie "la race" (voir citation de Guynemer du 16/10/17 pour comprendre le terme).
Mais la culture aéro de la Chasse n'est pas QUE française. On pioche ailleurs les éléments qui nourrissent l'identité et forgent un caractère commun. C'est ainsi que, même hors de France, des actions jugées héroïques font partie de notre "patrimoine" :
Puisqu'on parle de Top Gun, voici une histoire bien navrante...
Lieu : Saint-Diz, salle de débrief de l'ETR 3/4 Aquitaine.
Deux monits et un PIM font le bilan d'une sortie BFM, d'ailleurs plutôt bonne pour le stagiaire. Ambiance détendue, ça sent le vol bleu.
Pour conclure la séance, le chef moniteur balance au PIM, un poil théâtral et l'œil qui frise : "tu es obligé d'être mieux et un cran au-dessus des autres !"
Éclat de rire de connaisseur du 2e monit' et... regard d'incompréhension et sourire poli et gêné du PIM.
"Bah quoi ? T'as pas la ref ?", demande le comique.
Pic de tension chez le PIM, la mâchoire se crispe, son détecteur de menace hurle intérieurement.
- Euh... non mon commandant, j'ai peur que non.
Cette vidéo montre les attributions de postes en sortie d'école pour les stagiaires avancés, ceux qui ont suivi le tronc Chasse. Dans l'US Air Force, ce sont les instructeurs qui attribuent les affectations en fonction des nombreux facteurs. En France, c'est différent : ⬇️⬇️⬇️
A Cognac, les pilotes sélectionnés pour suivre la filière Chasse sont, en permanence, soumis à un processus de classement. Chaque vol est évalué et, grâce à un système de notation spécifique, cela permet aux stagiaires de se situer les uns par rapport aux autres.
Après la conclusion du stage, les élèves connaissent leur rang de sortie et, à l'inverse de ce qui se passe dans l'Air Force, ce sont eux qui font leur choix d'affectation.
Petite explication : les évolutions du type PAF sont effectuées à forte proximité du sol (moyenne de 500 ft). A cette altitude, le défilement est important. Il faut donc avoir des repères visuels solides pour déclencher les figures . 1/
Ces repères vont varier d'un lieu de démo à l'autre. Ça implique que les pilotes de la PAF doivent recaler la démo *à chaque fois*. C'est généralement le travail du leader PAF et du leader solo. Ils connaissent les volumes d'évolution... 2/
... et vont sélectionner, en amont, grâce à des outils numériques, les points de report (central, rejointe, etc.). La PAF, en vol, c'est la guerre, ça bouge de partout, il y a des avions partout, ça va très vite, très près du sol. Il faut donc... 3/
Je suis un NOSA qui mesure 1,85 m. Une taille respectable. Il y a plus grand. Mais il y a plus petit. Tenez, le gars assis devant moi et qui vous fait un signe de victoire, il culmine glorieusement à 1,68 m.
Ou pas loin.
Bref, il est petit.
Quand je monte dans l’avion, j’ai plus tendance à abaisser mon siège pour me retrouver à la bonne hauteur. Lui, c’est l’inverse. Quand il s’installe, je suis généralement déjà assis en train de lancer les systèmes.
Je n’arrive jamais à retenir un gloussement quand je vois son siège qui remonte sous l’effort du moteur électrique. Bzzz... Surtout quand il arrive après un grand pilote. Bzzz... Ça n’arrête pas. Bzzz... Et je glousse. Bzzz... Il sait que je me marre.