La plupart des gens n'ont pas idée du nombre d'excellents jeunes chercheurs qui passent des années à NE PAS TROUVER de postes. Pourquoi ? Tout simplement parce que les créations de postes ne couvrent pas les besoins des universités en enseignement.
Qu'on se comprenne bien : il n'y a pas moins d'étudiants qu'avant, au contraire. Il n'y a surtout plus de volonté politique de consacrer de l'argent public pour créer des postes d'enseignants-chercheurs. Donc les facs recourent massivement aux vacataires pour les cours.
Tout ce petit système fonctionne à merveille parce que tout le monde y consent. D'excellents jeunes chercheurs vont accepter la précarité afin de "garder un pied à l'université", "pour la ligne sur le CV", "dans l'espoir d'avoir un jour un vrai poste".
Et ça marche ! Ça marche tellement bien que la plupart des TD de licence sont assurés désormais par des vacataires qui, pour la plupart, n'ont pas signé de contrat de travail (ça, ça fait toujours halluciner les gens qui bossent dans le privé mais c'est vrai).
Alors évidemment, ça tient économiquement quand les vacataires ont des parents (ou un.e conjoint.e) qui peuvent aider ou alors en acceptant un maximum d'heures pour pouvoir tenir financièrement. Ça tient aussi parce que, au sein de l'université, les titulaires s'en accommodent.
Tant que les doyens d'universités ne refuseront pas collectivement le recours au vacation et ne joueront pas la carte de la salle de cours vide et de l'enseignement non assurés, le ministère continuera de faire marcher l'université avec le carburant de la vacation. @UnivOuverte
Et ils ne le feront jamais car il y en aura toujours un pour sortir la carte de la "concurrence". Surtout @univ_lille quand même où la présence de l'université catholique sert d'épouvantail pour refuser toute mobilisation et surtout ne rien faire.
"Vous comprenez, si on fait grève, les étudiants partiront au profit de la concurrence." Ah oui ? Parce que des TD à 50 faits par des précaires débordés qui n'ont pas le temps de répondre aux étudiants ça les incite à rester peut-être ?
C'est difficile pr un vacataire ou un jeune chercheur en général de dire NON parce que l'espoir d'avoir un poste un jour fait tout accepter. Mais quand on est un.e professeur.e installé.e à la tête d'une faculté, que risque-t-on à dire NON à la machine à tuer l'université ?
