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I can't breathe

Quand tu poses ton genoux sur sa nuque, ce n’est pas une dérive, Quand tu maintiens ton poids sur son dos, ce n’est pas une bavure, Quand tu forces alors qu'il dit “je n’arrive plus à respirer” c’est un meurtre.

Retour sur 20 ans d’asphyxie policière française⬇️
2001- Paris 9e : Edouard Salumu Sumbu, 43 ans, frappé, plaqué au sol et aspergé de gaz lacrymogène lors d’un contrôle routier. Il meurt au commissariat. Le légiste parlera d’une “pathologie cardiaque” une seconde autopsie parle d’hypoxie causé par “le maintien au sol”.

Non-lieu.
2004- Antibes : Redouane Techambi, 23 ans : fait “un malaise cardiaque” lors d’un contrôle d’identité sur un parking. Les policiers auraient empêcher ses amis de lui faire un massage cardiaque. L’autopsie ne révèle “aucune cause traumatique”

Aucune suite judiciaire connue
2002 - Châtenay-Malabry : Georges Mondésir, 42 ans, interpellé par des agents de la BAC, maîtrisé par une clé d’étranglement avec matraque.

La police parle de malaise cardiaque. Les médecins évoquent des hématomes sur ses jambes, son bras gauche et contusion sur son oeil gauche.
2002- Roissy : Ricardo Barrientos, 52 ans, tué lors de son expulsion vers Buenos Aires. Menotté et maintenu plié en deux par deux policiers qui appuient sur ses omoplates. Un juge classe l’affaire affirmant que la cause de la mort était “naturelle”.

Suite judiciaire inconnue
2003 - Roissy : Getu Hagos, 24 ans, tué lors de son expulsion suite à la technique du “pliage”.

Le chef d'escorte condamné à 6 mois avec sursis non inscrite dans son casier judiciaire. Les 3 policiers sont suspendus de leurs fonction 10 mois puis réintégrés.
2003- Saint-Aybert: Pillail Manickavasakar, 39 ans souffrant d’hypertension, pris d’un malaise lors d’une garde à vue suite à un contrôle sur l’autoroute, les douaniers ont refusé de lui administer les médicaments qu’il avait sur lui.

Suite judiciaire inconnue
2004- Marignane: Abdelkarim Aouad, 30 ans, menotté pieds et mains. Au commissariat 4 policiers le maintiennent au sol faisant pression sur ses jambes, sa tête et son thorax jusqu’à l’étouffer. Son corps portaient aussi des traces de coups.

Non-lieu en 2011 et confirmé en 2012
2005- Courbevoie : Abou Bakari Tandia, 38 ans, tombe dans le coma pendant sa gav suite à un étouffement. Le dossier médical et vidéosurveillances disparaissent. Un policier reconnaîtra avoir fait une prise d’étranglement.

Non-lieu en 2013. La famille a saisi la CEDH
2007- Paris : Lamine Dieng, 25 ans, tué sous le poids de 5 policiers, qui l’ont maintenu au sol face contre terre, mains et pieds menottés, avant de l’emmener dans un fourgon de police où on l’a placé dans la même position.

Non-lieu, la famille Dieng condamné à 2000 d’amende
2007 - Paris: Joseph Randolph, 42 ans, décéde dans un fourgon de police pris d’un “malaise cardio-ventilatoire”

Pas de suite judiciaire connue.
2008- Vincennes: Salem Essouli, 41 ans, retrouvé mort au centre de rétention administrative, suite à une crise cardiaque alors qu’il était asthmatique.

Il n’avait pas reçu les soins dont il avait besoin, l’administration lui a refusé une consultation médicale.
2008-Grasse: Abdelhakim Ajimi, 22ans, asphyxié volontairement par 2 policiers de la BAC. Menotté mains et pieds, les policiers ont fait pression sur sa poitrine et sa nuque, avant de le transporter dans la voiture de police les jambes relevées.

18 & 24 mois de prison AVEC SURSIS
2009-Argenteuil: Ali Ziri, 69 ans, tué par technique du pliage au commissariat. Roué de coups l’autopsie évoque 27 hématomes et un “arrêt cardio circulatoire généré par suffocation et appui postérieur dorsal”

Non-lieu en 2012
2018 la CEDH condamne l’Etat français pour négligence
2009-Chambon-Feugerolles: Mohamed Benmouna, 21 ans, retrouvé pendu dans sa cellule
L’autopsie conclut à une asphyxie. Les enquêtes pénales et de l’IGPN, révèlent des manquements facilitant la pandaison, dont la defaillance de la vidéosurveillance.

Non-lieu en 2010
2009-Lille: Hakim Djelassi, 31 ans, maitrisé par des policiers qui l’embarquent dans un fourgon où il fait un arrêt cardiaque. Des traces d’hématomes sont relevées sur son corps.

Pas de suite judiciaire connue.
2009-Valentigney: Mohamed Boukrourou, 41 ans, tué dans un fourgon de police d'un arrêt respiratoire après avoir pris des coups. 3 policiers ont pesé leurs poids sur ses épaules et mollets.

Non lieu en 2012
2017 CEDH a condamné la France pour traitements inhumains et dégradants
2009-Bavilliers: Rabah Bouadma, 38a, décède d'un arrêt respiratoire en gav. Allongé sur le ventre et sanglé, il reçoit 4 injections de produits tranquillisants. L’autopsie révèle des traces d’ecchymoses.

Un gendarme est monté sur lui exerçant une pression au niveau de son buste.
2010-Dijon : Louis Klinger, 55 ans, emmené dans un fourgon de police, menottes aux poignets, il se serait soudainement effondré à cause d’une “calcification au coeur”.

Suite judiciaire inconnue
2010- Amancey: Joseph Petithuguenin,77 ans, décédé d'une crise cardiaque en GAV. Après une fouille à nu, les gendarmes l'avaient laissé seul dans une geôle pendant 50 min, sans surveillance et sans avoir vu un médecin

Gendarme condamné à 3 mois avec sursis puis relaxé en 2012.
2011-Annemasse: Nabil Madi, 38 ans, placé en gav, il est retrouvé inanimé dans sa cellule. Il décède à l’hôpital d’un arrêt cardiaque.

Suite judiciaire inconnue
2011- Marseille: Serge Partouche, 48 ans, étouffé lors de son interpellation par 3 policiers. Menotté, le visage en sang, plaqué au sol avec un policier à genoux sur son dos et lui faisant un clé de cou avec sa matraque.

Les policiers condamnés à 6 mois de sursis.
2012-Aulnay: Abdelilah El Jabri, 25 ans, meurt d’une “crise cardiaque” pendant qu’il est menotté et plaqué au sol par 4 policiers de la BAC.
2012-Clermont-Ferrand: Wissam El Yamni, 30ans, tombe dans le coma et meurt après interpellation par 3 policiers. Un expert rejette l’influence de la drogue. Technique du “pliage” et "intervention d’un tiers" sont reconnus comme facteur ayant conduit à sa mort

Vers un non-lieu
2014- Roissy: Abdelhak Goradia, 51 ans, mort lors de son trajet pour expulsion. La police parle d'abord d’une crise cardiaque. L’autopsie dément et conclut “une asphyxie due à une régurgitation gastrique”. Il s’est étouffé dans son vomi.

Traces d’hématomes sur nez et visage.
2014- Le Havre: Mohamed Rajhi, 41 ans, retrouvé mort dans sa cellule en garde à vue. Le procureur évoque une “mort naturelle”.

Sa famille ne sait toujours pas les causes réelles de sa mort.
2014- Yvelines: Cyril Cozic, 45 ans, meurt d’une crise cardiaque en garde à vue. Son épouse avait prévenu les gendarmes qu’il était cardiaque.

Selon la procédure, les gendarmes auraient dû l’emmener à l’hôpital et le garder sous surveillance.
2015- Paris: Amadou Koumé, 33ans, tué par un agent de la BAC par clé d’étranglement. Des témoins ont vu Amadou suffoquer. Il est découvert inanimé dans sa cellule. L’autopsie conclut qu’il est mort d’asphyxie et de traumatisme facial et cervical.

2019: 3 policiers mis en examen
2016- Beaumont sur Oise: Adama Traoré, 24ans, mort lors de son interpellation par 3 gendarmes qui font peser leur poids sur son corps. L'autopsie exonère les gendarmes parlant de défaillance cardiaque

2020: une contre-expertise désigne le plaquage ventral comme cause de sa mort.
2017-Nantes: Aboubacar Abdou, 31 ans, mort étouffé lors d’une intervention de 3 policiers qui lui infligent un plaquage ventral.

Côte fracturée et poumon perforé, il meurt après une semaine de coma.

Sa compagne porte plainte. Classé sans suite pour "absence d'infraction pénale"
2017- Arpajon: Lucas M.,34 ans, retrouvé inanimé pendu dans sa cellule. Les policiers affirment l’avoir laissé sans surveillance pendant 15min et qu’il se serait suicidé. La famille conteste cette version.

Les médecins affirment que son cerveau a manqué d’oxygène entre 30-60 min
2017-Paris: Massar D., 20a, interpellé par la police ferroviaire qui le maintient au sol faisant pression sur sa cage thoracique. Il suffoque & fait un arrêt cardiaque. La police impute l’asphyxie à 2 pochons de crack. Mais aucune trace de drogue n’est retrouvé dans son organisme
2019-Chambéry: Lakhdar Bey, 52 ans, mort d'un malaise cardiaque lors d'une expulsion de domicile effectuée par huissier et policiers.

Les voisins témoins le voyant se faire traîner dans les escaliers, affirment avoir prévenu les policiers que le père de famille était cardiaque.
2019-Saint-Malo: Lambin Allan, 19ans, immobilisé au sol par le genou d’un policier contre sa poitrine après avoir été roué de coups avec son père. 

Il se plaint de douleur au thorax en chemin vers le commissariat. Il meurt dans sa cellule.

L’affaire est en cours.
2019-Paris: Roland S., 29 ans, est victime d’un malaise à l’issu de sa garde à vue. Les pompiers interviennent, il décède quelques heures plus tard. Le SAMU a constaté l’arrêt cardio-ventilatoire mais aucune information sur les circonstances de sa mort.
2019-Drancy: Phillippe F., 36 ans, menotté au sol, il subit un étranglement de la part d’un policier. Il décède une heure plus tard.

L’autopsie conclut à une asphyxie.
2020- Paris: Cédric Chouviat, 42 ans, décédé suite à un contrôle route. Plaqué et étranglé lors de ce contrôle par 3 policiers.

Il meurt quelques heures plus tard d’une asphyxie avec fracture du larynx.
Je n'ai évoqué là que les personnes décédées d'asphyxie entre les mains de la police de 2001 à 2020.

La liste est évidemment (et malheureusement) non exhaustive.

Sources : @ViesVolees / @cjvpourwissam @laveritepradama / @UNPA75 / bastamag / @s_assbague
On peut y voir :
- la majorité des personnes tuées sont des non-blancs / jeunes issus des quartiers populaires / issus de l'immigration.

- les affaires sont classées sans suite / du sursis au pire / les policiers en cause sont toujours en poste.
Depuis des années les familles de victimes de ces violences policières luttent pour l'interdiction des techniques dangereuses d'immobilisation enseignées en école de police : le pliage, le plaquage ventral et la clé d'étranglement.

Il est vraiment temps de les interdire !
Stop aussi à la complicité:
-judiciaire: entre distributions de non-lieux où la victime devient l’accusé
-médiatique: entre euphémisme de la violence& article à charge contre la victime et sa famille
-médical: des légistes toujours prêts à trouver des antécédents médicaux mortels
En conclusion : S'il n'y a pas de vérité, il n'y a pas de justice & s'il n'y a pas de justice, il n'y aura jamais la paix. #ViolencesPolicieres

En effet : "Comment respirer quand les affaires sont étouffées ?"

Fin.
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