Les manifestations contre le racisme du 13 juin et contre la haine anti-musulmane du 10 novembre resteront comme des modèles du genre d'une stratégie qui consiste à salir les manifestants plutôt que d'entendre leurs revendications.
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Une manifestation réunit par principe des gens qu'on ne peut pas trier à l'avance. Dans une foule, n'importe quel individu peut se glisser et proférer des propos abjects. Ça peut parfois être un vrai manifestant, parfois un manipulateur.
En l'espèce, pour la manifestation d'hier, il est impossible techniquement de savoir si la vidéo est authentique et si ces propos ont été tenus ou non. S'ils l'ont été, la personne responsable n'avait rien à faire là et mériterait plutôt de se retrouver au tribunal.
C'est ce qu'on dit tous les organisateurs de la manifestation. Mais la manière avec laquelle le pouvoir, la droite, l'extrême-droite et une partie de la classe médiatique sautent sur l'occasion est ignoble.
Ils utilisent l'antisémitisme comme une arme pour salir alors que ce fléau est malheureusement plus que jamais d'actualité. Ils font beaucoup de mal à un combat essentiel duquel se fichent d'ailleurs totalement une partie de ceux qui se sont empressés de lancer une polémique.
On a pu lire ici ou là qu'il y'aurait eu un défilé "aux cris de sales juifs" ou que la foule aurait scandé ce slogan. C'est totalement faux. On dit que les gens autour n'auraient fait taire cet individu. D'abord on en sait rien car on ne peut pas le voir sur la vidéo.
Mais si c'est le cas, ce n'est malheureusement pas nouveau. Les propos racistes ou antisémites sont trop peu dénoncés dans notre société. C'est un problème. C'est souvent par peur et rarement parce que les personnes autour y adhérent. Faire croire l'inverse est dégueulasse.
En réalité, face à des revendications pacifiques et universelles, la riposte des opposant ne peut pas être sur le fond. On attaque donc les personnes qui les portent pour les faire passer pour ce qu'ils ne sont pas. C'est abject et conduit à diviser encore la population.
Il est temps que la raison reprenne le dessus. Il faut sortir de l'affrontement que cherchent à installer les racistes et une extrême-droite tout occupée à diviser le peuple plutôt qu'à l'unir dans des revendications universelles.
Il faut reconnaître le problème du racisme et des violences policières. Il faut que les policiers raisonnables prennent la parole et cessent de se la laisser confisquer par des syndicats tout acquis à cette logique d'affrontement.
Il faut installer un dialogue et mettre en place des solutions aux problèmes : récépissé pour les contrôles d'identité, réforme de l'IGPN, interdiction des pratiques dangereuses. C'est comme ça que l'on pourra retisser un lien coupé entre la police et une partie de la population.
