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Représentation graphique du nombre d’articles signés par D Raoult et référencés sur Pubmed de 1979 à aujourd’hui incluant les articles de recherche, les revues, les communications courtes et les actes de conférence (2912 au total).
Chaque courbe représente un journal. La courbe grise représente le total annuel. Cela donne une idée, année par année, de la contribution de telle ou telle revue au total des articles.
On peut noter des pics annotés A, B, C et D sur le graphique et qui sont tous attribuables à un pic d’ articles dans un ou plusieurs journaux spécifiques.
Le cas A concerne le journal  « New microbes & new Infections » (NMNI), qui a été déjà largement commenté ces derniers jours. On voit ici, dans une perspective temporelle, que le total annuel est fortement influencé par les articles publiés dans cette revue.
Pour la période 2016-2020, D Raoult cosigne 234 articles dans cette revue, soit 1/3 de son total pour cette période et 8% du total de ses articles depuis 41 ans en seulement 6 ans.
Pour le pic de l’année 2016, on note 105 articles cosignés par D Raoult ce qui représente 60.7% des articles du journal. Cette année là, en ouvrant au hasard ce journal, vous avez plus de chance de tomber sur un article cosigné par D Raoult qu’un article sans son nom.
5 collaborateurs de D Raoult sont dans le comité éditorial dont M Drancourt chef de service à l’IHU et éditeur en chef du journal, ainsi que PE Fournier, PU-PH au sein de l’institut et co-éditeur en chef. On note aussi la présence de 3 éditeurs associés membres de l’IHU .
Le cas B concerne le journal « Clinical Microbiology and Infections ». On y observe 57 articles pour la seule année 2009, et l’absence presque totale d’articles les années antérieures et postérieures.
L’intégralité des 57 articles est publiée dans un seul volume (Dec;15 Suppl 2) et fait suite à un congrès international sur les Rickettsies organisé à Marseille cette année-là (le genre de bactéries dont D Raoult est spécialiste).
Le journal était associé à l’événement dans ce qu’on appelle des actes de conférence clinicalmicrobiologyandinfection.com/issue/S1198-74…
L’inscription à certaines conférences permet en effet de proposer un article qui peut être référencé sur Pubmed. Le processus de revue par les pairs est en général très succinct, voir inexistant. C’est un genre de faveur qui est accordée aux participants.
C’est une pratique courante mais la prévalence des articles cosignés par D Raoult interroge dans ce cas (57/152 soit 37.5% des actes de conférence).
En accédant aux articles cosignés par D Raoult en dernier auteur, on se rend de la compte de leur très faible qualité (ce qui est souvent le cas dans les actes de conférences).
Idéalement, il faudrait consulter et compiler quelques métriques de base pour évaluer la qualité générale de ces articles. J’en ai consulté 10 au hasard et ils présentent toutes le même format (courts, peu de références, beaucoup d’auto-citations).
Ces deux articles pris au hasard contiennent moins d’une page de texte, des graphiques/photos sommaires et 4 références dans la bibliographie dont 3 auto-citations pour l’un, 4 références dont 2 auto-citations pour l’autre.
Pour les néophytes, aucun de ces articles ne pourrait être accepté dans une revue sérieuse. Ce sont probablement des embryons d’études réalisées par des étudiants du laboratoire. Pourtant ils l’ont été dans cet acte de conférence et en grand nombre.
Si aucun membre de l’IHU ne semble aujourd’hui faire partie de comité éditorial, P Brouqui, responsable d’une équipe de l’IHU () est mentionné comme éditeur du numéro et D Raoult est lui-même à cette époque éditeur en chef de la revue (2008-2015).
Un mot m’est venu en tête en regardant les cas A et B : « Binge-Publishing ».
En référence au « Binge-Drinking », cette méthode populaire qui consiste, ponctuellement, à ingurgiter de grandes quantités d’alcool jusqu’à l’ivresse totale.
Dans ces deux cas, on publie beaucoup de papiers de faible qualité dans un intervalle de temps très court. #Bingepublishing.
Le cas C concerne le journal « Ann N Y Acad Sci » pour les années 2003 & 2006. Les 39 articles sur ces deux années sont regroupées dans deux numéros spéciaux sur les Rickettsies.
En accédant aux articles cosignés par D Raoult en dernier auteur, on constate une nouvelle fois leur très faible qualité (courts, peu de références, beaucoup d’auto-citations) ou des articles de revue.
Sources :

nyaspubs.onlinelibrary.wiley.com/toc/17496632/2…
nyaspubs.onlinelibrary.wiley.com/toc/17496632/2…
Le cas D concerne une grande quantité d’articles dans une multitude de journaux pour les années 2012 & 2013. Parmi ceux-ci, on note 39 articles dans le revue « Stand Genomic Sci ». Cette revue héberge de courts articles décrivant brièvement de nouvelles bactéries isolées.
L’ensemble des articles sont rédigés sur le même modèle et quasi-identiques en terme de titre, au nom d’espèce près.

Source : pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/?term=(%22Stan…
Même constat pour la revue « J Bact », dans laquelle sont publiés 27 articles pour la seule année 2012. Les articles sont très majoritairement courts, avec peu de références et beaucoup d’auto-citations.

Source :
pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/?term=%28%22+J…
Même constat pour la revue «  Ticks Tick Borne Dis », dans laquelle sont publiés 17 articles pour la seule année 2012. Les articles sont là encore très majoritairement courts, avec peu de références et beaucoup d’auto-citations.

Source : pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/?term=(%22Tick… .
On note que P Parola, proche collaborateur de D Raoult est membre du comité éditorial dans ce cas.
Si cette période d’activité correspond majoritairement à la caractérisation génomique de nouvelles espèces de bactéries, il est courant de procéder à des analyses plus poussées pour mettre en contexte ces études. D Raoult, comme beaucoup d’autres, préfère multiplier les articles
Les journaux comme «  Stand Genomic Sci » (66 articles au total) et «Genom Annouc» (34 articles au total) sont des journaux dédiés à cette pratique de publication massive. Les chercheur(euse)s sérieux/s/rieuses évitent en général de publier trop fréquemment dans ces journaux.
En conclusion, le cas bien documenté de « New microbes & New Infections » n’est pas isolé. L’utilisation intensive d’un journal pour une courte période semble être une pratique fréquente dans le parcours de D Raoult, décelable dès 2003. #Bingepublishing
Il serait évidemment intéressant de se concentrer non pas uniquement sur le nombre de articles de D Raoult mais également sur des métriques relatives à la qualité de ses articles et aussi sur le type d’articles publiés (revue, recherche, communications courtes…).
Méthodologie :

Pubmed search engine : « Raoult D »[author].
Script personnel pour agglomérer les données (PS : ce n’est PAS du BIG DATA).
Mon précédent tableau sur les conflits d’intérêts potentiels portant sur la période 2014-2020 comportait quelques inexactitudes. En voici la version corrigée pour la période 1979-2020. Les conclusions restent inchangées.
Les 5 journaux dans lesquels D Raoult publie le plus fréquemment ont des membres de l’IHU dans leur comité éditorial, souvent à des postes clé. En saumon, les journaux dans lesquels un membre de l’IHU possède un poste clé. En jaune, un poste moins décisionnel.
Les articles publiés dans ces 5 journaux représentent à eux seuls plus de 25% du total des articles publiés par D Raoult tout au long de sa carrière.
La plupart des journaux où ces anomalies sont détectées ont pour éditeur Elsevier. Si comme moi vous vous posez des questions Je vous suggère d’écrire un mail au directeur de la communication (andrew.davis@elsevier.com). Ils doivent impérativement répondre à ces interrogations.
Pour compléter cette discussion :

ift.tt/30FoWUy
Profils des publications des collègues de D Raoult à l'IHU. Pannel A : profils généraux.
Pannel B : détail sur les profils les plus similaires à celui de D Raoult. On peut supposer qu'ils ont utilisé les mêmes, canaux préférentiels de publication. De façon + ou - intensive.
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