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Je viens de lire l'introduction et je sens que ça va BEAUCOUP m'intéresser : des thématiques passionnantes et des questionnements complexes et exigeants.
Je suis harponnée !
Merci à @sophiejehel pour l'envoi...
#EMI
#LaVieEnNum Image
Chapitre 1 par @RBadouard

L'#EMI c'est bien sûr apprendre à vérifier les informations en déterminant leur source et leur niveau de fiabilité mais cela doit être complété par l'enseignement des spécificités du fonctionnement des plateformes qui les diffusent. Image
Les bulles informationnelles et idéologiques ne sont pas seulement des effets des algorithmes, elles existent aussi hors ligne.
Au delà de l'#EMI il faut aussi une éducation au débat fondée sur les différentes formes d'épistémologie, c'est-à-dire des manières dont nous parvenons à produire des connaissances.
Je reprends ce soir avec la lecture du chapitre 2 écrit par Sigolène Couchot-Schiex & @Gab_BRichard Image
Où l'on constate que dès l'adolescence, une fille qui s'exprime ou affiche sa photo sur les réseaux sociaux commet une "erreur" qui l'expose au sexisme de ses camarades, y compris filles, et nuit à sa réputation.
C'est effrayant !
Et évidemment en cas de souci les adultes, pensant bien faire, conseillent à l'adolescente d'éteindre son téléphone, de se déconnecter.
Ce sera encore et toujours le même conseil + tard... réduire les victimes au silence c'est + facile que de se préoccuper des agresseurs !
Résultats les jeunes victimes se sentent incomprises et culpabilisées, et elles intègrent qu'il est inutile voire contre-productif de demander de l'aide. 😣
Les autrices pointent bien que les outils numériques ne sont pas la cause de ces problèmes mais seulement le vecteur, les stigmatiser ou dire de les éteindre c'est nier les problèmes et refuser de s'en occuper.
Elles proposent plutôt d'accompagner la gestion des relations sociales passant par les outils numériques en aidant les jeunes à développer leurs ressources psychosociales.
Elles font référence aux travaux de Catherine Blaya, dont je recommande aussi +++ le livre passionnant, rempli de témoignages de jeunes sur ce qu'ils vivent en ligne :
Elles proposent d'éclairer les phénomènes de cyberviolence par l'approche des études de genre. En effet ces cyberviolences visent à remettre chacune et chacun à la "place" qui lui est assignée dans le système de genre.
Les cyberviolences sont fortement corrélées au taux de violences en présentiel dans l'établissement scolaire.
Et elles touchent significativement plus les filles que les garçons.
Ce soir c'est au tour du chapitre 3 écrit par @sergeproulx
C'est toujours appréciable d'avoir le regard d'un sociologue avec une mise en perspective historique montrant que le numérique s'intègre dans ce qui était déjà à l'œuvre avant lui... Image
On n'a en effet pas attendu la naissance de l'informatique pour critiquer les innovations, la technologie et pointer les limites du progrès... 🙄
Le souci c'est qu'il y a eu un moment utopique où l'on a cru que le micro-ordinateur, puis Internet, allaient changer le Monde !
On est passé de l'illusion de la possibilité de créer un monde horizontal en réseau à une société de contrôle où chacun est surveillé, sans être sûr de quand et pourquoi et surveille aussi les autres, y compris lui-même...
Il montre bien comment ce qui pourrait être vu comme des poches de résistance et de liberté d'expression des minorités finit par s'inscrire dans le contrôle par des aspects manipulatoires.
On ne peut plus espérer être dans la maîtrise pour s'émanciper des mécanismes invisibles de surveillances auxquels nous participons sans en avoir conscience. Comment rester autonome dans un environnement aussi contraint ?
On peut tenter la posture "luddite" de refus de la machine (vaine à mon avis) ou garder un espoir d'émancipation et de démocratisation associées aux monde des réseaux (pair à pair, communs).
Il conclut le chapitre en disant que les "compétences hackers" deviennent décisives dans les actions de résistance à l'emprise de la société de contrôle, et elles ne sont pas que techniques, chacun peut en développer...
C'est parti pour le chapitre 4 par Sébastien Broca : Image
Ce chapitre essaie d'interroger la riche contribution du logiciel libre au renouvellement des réflexions politiques sur la technique, la propriété et le travail.
Les logiciels libres permettent d'espérer être moins dépendants des GAFAM fermés et opaques, mais la plupart sont des "copies" les logiciels propriétaires, favorisant le même type d'usages et non un système technique radicalement différent.
Pour l'auteur du chapitre, le plus grand succès du logiciel libre n'est pas technique mais juridique avec la rédaction de la GPL et l'invention du principe du copyleft.
Par là, le logiciel libre subvertit la notion de propriété en s'en servant pour interdire toute privatisation et faire de son travail un bien commun.
Les acteurs du logiciel libre modifient le sens du travail qui imprègne - pour le meilleur et pour le pire - tous les temps et les espaces de vie traditionnellement "non productifs" (loisirs, vie de famille), et cela n'a pas que des aspects positifs !
Il y a d'ailleurs beaucoup de cas de burn out dans le monde du logiciel libre et cette autre façon de vivre le travail est bien souvent absente des discours de ceux qui valorisent +++ le libre sans avoir conscience des contraintes et exigences pesant sur ceux qui le font !
Une activité exercée librement avec passion, créativité, de façon autonome - et rappelons-le le + souvent sans rémunération - n'empêche pas le risque de se sentir frustré, débordé ou même exploité.
Je passe au chapitre 5 qui est de @C_Mabi : Image
Un citoyen peut être considéré en capacité d'agir ds un environnement numérique lorsque ce dernier est capable d'analyser ct la participation est organisée via l'outil, mais aussi de comprendre pq cette proposition d'usage lui est faite et le projet démocratique qu'elle incarne.
La question est de savoir à quelles conditions le numérique peut être considéré comme politique et utilisé en démocratie.
Lecture intéressante qui ne fait que confirmer ma mauvaise impression concernant la consultation en cours pour préparer les "États généraux du numérique éducatif" qui par manque de clarté et de cadrage risque fort de ne servir à... RIEN !
J'entame le chapitre 6 écrit par @CaddeReputation & @artxtra sur un sujet qui me parle tout particulièrement... Image
Les auteurs nous invitent à passer d'un travail de déconstruction du web affectif à l'élaboration d'une éducation pratique à l'affectivité par médias interposés.
L'attention portée à soi et aux autres est au ❤️ du processus identitaire, la référence aux émotions ne devrait donc pas, comme c'est souvent le cas, être reléguée à l'arrière plan quand on étudie les réseaux sociaux numériques (RSN).
Est-ce-que les RSN participent de l'éthique de la sollicitude propre à toute socialisation ?
Les émotions sont des réactions souvent inconscientes que les capteurs mis en place par les industries du numérique cherchent à rendre signifiantes en les contextualisant pour fabriquer des sentiments.
Ce qui compte pour le modèle économique des plateformes ce n'est pas la couleur de l'émotion (positive ou négative) mais sa force, ce qui nous pousse à réagir...
Plutôt que de parler d'économie de l'attention, nous devrions parler d'économie de l'impulsion. Manipulation des affects, traitement industriel automatisé des émotions... comment contrer cela ?
Par l'éducation, en développant par exemple l'empathie qui est une capacité à agir avec l'autre et non sur l'autre.
Certainement pas en tout cas en rajoutant de la peur et en agitant des paniques morales pensant ainsi détourner les jeunes des RSN en utilisant les mêmes écueils...
Pb, apprendre à lire et écrire les émotions transforme l'affectivité en compétences avec ts les dérapages que l'on peut imaginer. C'est le défi posé par les compétences psychosociales et leur place à l'école, une q° à étudier sérieusement sans la fuir ou la rejeter par principe.
Dans le chapitre 7, Guillaume Sire nous parle de moteur de recherche : Image
Google est le nouvel oracle, on lui demande tout, il a réponse à tout et ses résultats non sponsorisés sont qualifiés de "naturels"...
...or un algorithme, celui de Google compris, est une création humaine qui dépend de choix, de valeurs et d'intérêts portés par des êtres humains !
En concevant la machine, les ingénieurs expriment leur conception de la société à laquelle ils la destinent, de sorte que le moteur est le reflet d'une sociologie implicite.
Il y aurait entre 200 et 300 critères pour classer les résultats de Google (le fameux "PageRank") chacun d'eux dépendant de choix, toujours discutables, des ingénieurs et de leur vision du monde.
Cet algorithme n'est pas transparent, s'il l'était les producteurs de contenus seraient tentés de modifier leurs pratiques pour duper le système et y être mieux classé.
Se pose la q° de la responsabilité du moteur de recherche en cas de proposition d'un lien vers un contenu illégal. Entre "théorie de l'éditeur" (100% responsable) et la "théorie du tuyau" (0% responsable) l'auteur propose la "théorie du conseiller" qui réintroduit l'utilisateur.
En effet la responsabilité doit pouvoir être partagée entre le producteur du contenu, le moteur qui le propose et l'utilisateur qui a formulé une requête et choisi ce résultat.
Question très intéressante à soulever en #EMI ainsi que la personnalisation des résultats.
Je reprends ma lecture avec le chapitre 8 de @sophiejehel Image
Elle identifie 6 facteurs de la crise de l'information :
1/ La crise structurelle de l'information et la déstabilisation des journalistes
De nombreux dérapages de l'information avec un traitement sensationnaliste sont à déplorer et cela bien avant l'apparition des RSN.
2/ La conflictualisation des débats et la banalisation de la violence verbale
Le modèle actuel du débat favorise le clash plus que le pluralisme des idées. Les journalistes reçoivent beaucoup de messages haineux sur les RSN, dont des menaces précises de violences.
3/ Défiance vis-à-vis des institutions
Les médias sont massivement perçus comme dépendants des pouvoirs politiques.
4/ Propagandes et censures, politiques et commerciales
Informations erronées & censure ne sont pas nouvelles, elles sont utilisées comme outil de déstabilisation de gouvernements étrangers et aussi à des fins de politique intérieure.
5/ Mondialisation de l'information et déstabilisation des autorités
Elle favorise le pluralisme en réduisant les enclaves informationnelles nationales mais facilite aussi la guerre d'influence.
6/ Le fonctionnement des plateformes et la fabrique de l'incertitude
Les GAFAM favorisent une concurrence entre des informations éditées par des journalistes professionnels et des informations non éditées ni vérifiées. L'incertitude est renforcée par l'opacité des algorithmes.
La défiance des adolescents vis-à-vis de l'information journalistique est socialement située (+ prégnante ds les milieux populaires), liée à la surenchère sensationnaliste des chaînes TV en continu et à un sentiment de maltraitance médiatique des jeunes des quartiers populaires.
On trouve aussi chez les jeunes une incompréhension de la liberté de caricature et un sentiment de stigmatisation des musulmans, une peur de la manipulation médiatique et une adhésion aux représentations complotistes.
L'autrice conclut le chapitre avec des suggestions de pistes éducatives à développer dont la pratique du débat ce qui n'est pas du tout encouragé, hélas, par les récents remaniements des programmes... 😣
Aujourd'hui je lis le chapitre 9 écrit par @leojannotsperry : Image
Il y a trois types de fausses informations :
1- erronée (involontairement) -> la mésinformation
2- parodique -> le canular qui devient mésinformation si elle est prise au 1er degré
2- fausse dans un but précis -> désinformation
3 types d'acteurs les combattent :
1- L'État avec la loi
2- Les médias numériques avec notamment la censure
3- Les journalistes avec le fact-checking
L'auteur pointe le manque de moyens alloués à l'#EMI (j'ajouterais le manque d'incitations réelles de l'Institution via les programmes, les formations...) et l'écueil des sources publiques labellisées qui peuvent provoquer un rejet "de principe".
Il conclut en soulignant que la lutte contre les fausses informations est avant tout culturelle et sociale.
#YaDuBoulot
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