Thread by @vincentglad

1/ La ville de Melbourne et sa banlieue se reconfinent pour 6 semaines, une durée inédite pour un confinement de la "seconde vague".

Il y a une semaine, 300.000 résidents d'une banlieue de la ville avait été placés sous cloche, ça n'a visiblement pas été suffisant.

2/ La raison ? Une flambée du nombre de cas depuis deux semaines (à gauche).

Les autorités déplorent également une courbe exponentielle du nombre de "transmissions communautaires" (à droite). C'est le plus inquiétant: des cas n'ayant pas été en contact avec un malade connu.

3/ Autant dire que les autorités sont maintenant dépassées, il n'est plus possible de tracer tout le monde, le virus est potentiellement partout, d'où le choix du lockdown.

Il vaut toujours mieux un gros cluster (maîtrisable) que de nombreux cas de transmission communautaire.

4/ Les contact tracers totalement dépassés dans une région donnée, c'est le risque qui nous pend au nez en France. Les effectifs ne sont sans doute pas dimensionnés pour gérer une seconde vague soudaine dans une région (a fortiori en plein mois d'août).

4/ Conséquence de ce confinement local, les frontières entre l'Etat de Victoria (où se situe Melbourne) et l'Etat de New South Wales (de Sydney) vont être fermées pour la première fois depuis 100 ans. 650 policiers seront chargés de faire respecter les règles.

5/ Contrairement aux pays européens qui acceptent un nombre relativement élevé de nouveaux cas/jours, l'Australie fait partie de ces pays tentant de limiter au max l'entrée du virus sur son territoire. Les voyageurs à l'arrivée sont placés en quarantaine dans des hôtels.

6/ C'est apparemment depuis ces hôtels que le virus a fait son retour à Melbourne. Des sociétés de sécurité privée qui gardaient ces établissements sont accusées de ne pas avoir correctement respecté les règles.

rnz.co.nz/news/world/420…

7/ Le virus se serait ensuite propagé dans différentes villes de banlieue à l'occasion de grands rassemblements familiaux.

En France, c'est une des causes principales de création de clusters. C'est moins visible que les rassemblements de jeunes, mais sans doute plus dangereux.

8/ Alors que les banlieues touchées par le virus sont très multiculturelles avec de nombreux résidents parlant mal l'anglais, les autorités ont peinés à traduire certains documents nécessaires. On a constaté exactement le même souci dans le cluster de Berlin.

9/ Loin du modèle floridien (des jeunes qui font la fête), ce type d'épidémie, qu'on retrouve à Lisbonne, Berlin ou Luxembourg, concerne des familles défavorisées, vivant svt dans des appartements surchargés avec parfois en plus la barrière de la langue.

bloomberg.com/opinion/articl…