C’est un groupe privé Telegram comme des dizaines d’autres. J’y ai eu accès. On y fantasme une guerre raciale, on s’échange des plans pour des achats d’armes, on rêve de « percer du boucaque » ou de « faire un carnage » sur des « antifas ».
lemonde.fr/societe/articl…
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Les 150 membres de ce groupe ce sont connus ici, sur Twitter. Mais ici, on ne peut plus rien dire. Alors ils ont ouvert cet espace pour discuter « sans censure ». Le plus jeune membre a 18 ans, la plus âgée 66. Ils sont infirmier, etudiant, cadre, retraité, gendarme adjoint...
Tous se sont « réinformés » via les réseaux sociaux. Tous s’abreuvent de Zemmour, d’Obertone, de Youtubeurs « dissidents ». Ils rêvent que « ça pète » et sont ravis de trouver enfin un espace pour le dire et se renforcer mutuellement dans leurs convictions.
Leur espoir, c’est l’effondrement économique, pour « ouvrir les yeux » des Français. Comme le dit l’un d’eux, « La pauvreté, la faillite, le malheur, c’est notre chance ». En attendant, ils rêvent de « cramer les locaux des gauchistes » pour venger la cathédrale de Nantes.
Ce n’est ni le seul groupe ni le plus gros loin de là. Il est juste exemplaire de la fabrique de la haine en ligne et des processus de radicalisation que portent en eux les réseaux sociaux et leurs filtres affinitaires.
