Thread by @Damkyan_Omega

Bon allez, un petit #leschatsdupèreconnard sur un publication sortie tout récemment dans Scientific Report

La publi est intitulée: "The earliest domestic cat on the Silk Road"

Trouvable ici: nature.com/articles/s4159…

Les auteurs présentent ici quelque choses de plutôt chouette, résumons:

Ils présentent les premières preuves de l'existence d'un chat domestique (Felis catus L., 1758) du Kazakhstan, trouvé sous la forme d'un squelette bien conservé présentant des pathologies ostéologiques

étendues datant de 775-940 cal CE et provenant de la ville médiévale de Dzhankent, au Kazakhstan. Cette agglomération urbaine était située à l'intersection de la route de la soie du nord qui reliait les villes de Khorezm au sud aux colonies de commerce de la région de la Volga

au nord et était connue au Xe siècle de notre ère comme la capitale des nomades Oghuz. La présence de ce chat domestique, présentée ici comme une ostéobiographie utilisant une combinaison de données zooarchéologiques, génétiques et isotopiques, fournit des preuves indirectes

d'un changement fondamental dans la nature des relations homme-animal dans une région autrefois pastorale. Cela illustre les changements sociaux, culturels et économiques plus larges qui se sont produits dans le contexte de l'urbanisation rapide au cours de la période

médiévale précoce le long de la route de la soie.

En cherchant dans la région de Dzhankent (voir figure 1)

Figure 1. Localisation de Dzhankent et d'autres sites archéologiques mentionnés dans le texte. Les sites marqués de carrés sont des centres urbains contemporains.

les auteurs ont trouvés des restes de chats dans le site archéologique sur place.

Figure 2. Plan du site de Dzhankent avec l'emplacement du matériel ostéologique récupéré.

Les éléments récupérés sont indiqués dans la figure 3.

Figure 3. Les éléments squelettiques sont ombragés ; tous les éléments récupérés présentent des paléopathologies enregistrées. Encadré gauche : Gros plan d'une fracture articulaire sur l'humérus gauche.

Encart de droite : Radiographie et vue du modèle 3D du fémur droit.

Les preuves des soins apportés à cet animal par l'homme indiquent un changement de trajectoire dans les relations homme-animal que l'on trouve généralement dans la steppe d'Asie centrale. La ville de Dzhankent

était inhabituelle, car elle était gouvernée par les Oghuz, un peuple originaire de l'arrière-pays rural de la steppe d'Asie centrale et dont les origines sont celles de pasteurs nomades, qui n'ont aucune preuve archéologique documentée pour garder des chats domestiques.

L'ostéobiographie de ce chat démontre des liens culturels profonds et omniprésents avec d'autres régions, en particulier au sud avec les régions du Khorezm, du Khorasan et de la Perse, où la garde d'animaux domestiques et l'anthropomorphisation des félins étaient des pratiques

répandues par l'arrivée de l'Islam au huitième siècle de notre ère. Tout au long du monde islamique du début du Moyen Âge, les villes ont proliféré à la fois grâce au commerce international et à l'augmentation des degrés de sophistication sociale et culturelle.

Figure 4: Analyse de la composante principale des données génomiques multi-espèces (A) et des données génomiques des chats domestiques et sauvages, ainsi que d'une phylogénie voisine des génomes nucléaires des chats domestiques, le chat Dzankent, et d'un chat sauvage (C).

Les analyses sont basées sur 928.665 (A), 764.913 (B) et 727.798 (C) positions variables après filtrage (voir Méthodes). Les étiquettes des axes A et B indiquent le pourcentage de variance expliqué par chaque composante.

La phylogénie voisine est enracinée avec le chat à pieds noirs (F. nigripes) comme hors-groupe. Les couleurs reflètent les (sous-)espèces comme indiqué dans les légendes.

Alors que l'élite Oghuz aurait apporté une forte vision pastorale du monde à la culture du Dhzankent, la tolérance envers les petits félins est une idée urbaine, généralement associée aux établissements agricoles permanents. Par conséquent, les preuves de la gentillesse et de

l'attention des hommes suggèrent la présence d'une population cosmopolite qui abritait une diversité de visions du monde sur les animaux. Bien qu'il ne soit pas possible de déterminer si ce félin faisait partie d'une population locale de chats ou d'une autre importation arrivée

par le biais du commerce international, il est clair que les habitants de cette ville avaient une perspective différente de celle des populations précédentes des steppes en ce qui concerne la garde des animaux de compagnie. Ils ont pris soin de cet animal et l'ont soigné tout au

long de sa vie, lui fournissant une nourriture de haute qualité et des soins médicaux.
Pour finir, une analyse (Figure 5.) en diagramme de dispersion des valeurs isotopiques stables de la faune de Dzhankent et d'autres sites archéologiques asiatiques.

Que noter de ce papier: Le petit miaouteur était respecté comme animal et soigné, que sa présence repousse les limites connues de cohabitation dans la région de plusieurs centaines d'années au bas mot.

Un sacré petit miaouteur et une sacrée cohabitation avec les humains.

Comme le note les auteurs: Ainsi, ce petit chat est non seulement le plus ancien chat domestique connu sur la route de la soie, mais aussi la preuve de l'interface complexe entre les visions du monde culturelles nomades et urbaines dans un monde qui se globalise rapidement.

Voilà, c'était une petite histoire de cohabitation entre chats et humains.

J'espère que ça vous a plu. Bonne soirée.

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