Thread by @Treich13

Bonne nouvelle et autopromo !

Mon papier sur le « paradoxe de la viande » avec Nina Hestermann & Yves Le Yaouanq est accepté pour publication dans European Economic Review.

Petit thread sur ce papier que j’adore 😃
drive.google.com/file/d/1lZbmmj…

D’abord, le paradoxe de la viande : c’est l’idée que les gens n’aiment pas se sentir responsables de la souffrance des animaux, mais pourtant aiment bien manger de la viande... L’hypothèse est que cela créé une dissonance cognitive, qu’ils vont naturellement chercher à réduire.

Pour cela, une possibilité est de diminuer sa conso de viande, devenir flexitarien voire végétarien.

Une autre consiste à manipuler ses propres croyances, c-à-d chercher (inconsciemment) à se voiler la face sur la souffrance des animaux d’élevage.

Des études expérimentales récentes en psychologie ont étudié ce paradoxe, et montrent que les omnivores ont tendance à nier les capacités cognitives et émotionnelles des animaux, et cherchent des justifications à la conso de viande
journals.sagepub.com/doi/10.1177/01…
sciencedirect.com/science/articl…

Ici, nous proposons un modèle théorique du paradoxe de la viande, adaptant celui de Benabou & Tirole

Dans notre modèle, un individu aime consommer de la viande, mais subit un coût psychologique. Il peut réduire ce coût en ignorant certaines informations
aeaweb.org/articles?id=10…

Nous montrons qu’il existe une corrélation négative entre goût pour la viande et réalisme sur la souffrance des animaux d’élevage. Plus on consomme de la viande, plus on est dans le déni.

Le résultat principal est que le prix influence les croyances. Et la conso de viande est plus réactive au prix.

Intuition: si le prix de la viande augmente, moins de conso, moins besoin de se mentir, plus de réalisme sur la souffrance animale, encore moins de conso.

Dans un modèle plus général où la conso des autres est observable et informative, nous montrons que deux équilibres sont possibles dans la société, un équilibre de déni collectif, et un équilibre de réalisme collectif.

Nous avons aussi effectué une enquête sur un échantillon représentatif de la population française (N=3000), que nous présentons finalement dans un papier séparé.

Le papier initial incluant l’enquete est dispo ici :
www2.toulouse.inra.fr/lerna/treich/M…

Pour conclure, cette publi dans EER, avec le papier de @MFleurbaey à paraitre dans AEJ Micro, suggère un intérêt émergent pour le bien-être animal de la part de grandes revues généralistes en économie.
aeaweb.org/articles?id=10…

Et cela me fait très plaisir 😄