Charlotte Piret Profile picture
Sep 22, 2020 143 tweets 24 min read Read on X
Au procès des #AttentatsJanvier2015 la cour s'apprête à entendre aujourd'hui les familles des quatre victimes décédées : Yohan Cohen, Philippe Braham, Michel Saada et Yoav Hattab.
Vous pouvez d'ores et déjà retrouver leurs portraits sur @franceinter
Yohan Cohen > franceinter.fr/justice/proces…
Philippe Braham > franceinter.fr/justice/proces…
Michel Saada > franceinter.fr/proces-des-att…
Yoav Hattab > franceinter.fr/justice/proces…
Audience à suivre en LT ici. Illustrée par le dessinateur Matthieu Boucheron.
L'audience reprend avec tout d'abord la lecture du témoignage de Patrice Oualid, gérant du magasin Hyper Cacher qui n'a pas souhaité venir témoigner. Il vit aujourd'hui en Israël.
Dans son audition, Patrice Oualid explique qu'il avait pris la gestion du magasin trois jours auparavant. Il a croisé le regard du terroriste et s'est enfui. Il a été atteint d'une balle dans le bras.
Eric Cohen, père de Yohan Cohen, tué à 20 ans, s'avance à la barre. Il raconte avoir filé en voiture vers la porte de Vincennes où il retrouve sa femme et son beau-frère. Il ne sait alors pas que son fils est décédé : "une attente interminable. On ne sait même plus où on habite".
Le père de Yohan Cohen explique qu'à "16h, quelqu'un sur le trottoir nous dit : "c'est bon, aucun mort et aucun blessé". Moi, je pensais que j'allais retrouver mon fils." Ce n'est qu'à 19h30 qu'il apprend que Yohan Cohen fait partie des victimes.
Le père de Yohan Cohen explique: "une commissaire nous a dit : tous les noms que je vais appeler, vous me suivez". Le premier nom qu'elle a appelé c'est "Cohen".
A l'annonce de la mort de son fils, "j'ai eu une réaction violente. Une réaction de père".
Le père de Yohan Cohen explique: "le pire a été le réveil le lendemain matin. On a l'impression d'être des autres gens."
Il poursuit : "à ce jour, j'ai toujours voulu préserver ma femme et notre fille. J'ai réussi à cacher le fait que Yohan avait souffert."
Le père de Yohan Cohen : "qu'on puisse entendre que Yohan a dit "au secours, au secours, ça fait mal" et qu'il a agonisé pendant une heure" et ma fille qui est tombé dessus au bout de six ans, vous imaginez ...."
Le père de Yohan Cohen évoque sa fille, Mégane : "elle a grandi avec ça. Elle n'a que 22 ans. C'est dur pour elle." Il explique qu'elle a appris que son frère avec souffert récemment en entendant le témoignage de la caissière de l'Hyper Cacher, Zarie.
> franceinter.fr/justice/zarie-…
Le père de Yohan Cohen travaillait "dans la même société depuis 15 ans" au moment où son fils a été tué dans l'attentat de l'Hyper Cacher. Il a été arrêté et n'a toujours pas repris le travail à ce jour. "Je ne suis plus capable de faire quoi que ce soit, je ne suis plus moi."
Eric Cohen évoque son fils Yohan : "il était altruiste, il avait un respect énorme pour ses parents. Je l'ai toujours éduqué comme l'éducation que j'ai eue moi-même : il n'y a pas de religions différentes. D'ailleurs son meilleur ami c'était Lassana" [Bathily, musulman ndlr]
Eric Cohen à la barre : "Pourquoi cette méchanceté gratuite? Pourquoi cette haine du juif? Je n'arriverai jamais à comprendre."
Il refuse de regarder les accusés : "comment ils peuvent aider quelqu'un à enlever la vie des gens Yohan, 20 ans, il allait se marier."
Eric Cohen : "à chaque anniversaire, à chaque fête, à chaque joie ... ben c'est fini ... ce ne seront plus jamais des joies à 100%. J'essaie de vous parler poliment, mais quand vous avez perdu votre fils c'est très difficile de se contenir"
Eric Cohen évoque le quotidien de la maman de Yohan Cohan : "Inexistant. Elle ne veut rien voir, rien entendre. De toute façon, on n'arrivera plus à vivre normalement, c'est terminé. On nous a volé notre chair. Ce ne sont pas que des mots. "
Le père de Yohan Cohen explique qu'il était hier dans la salle d'audience, lorsque a notamment été évoquée la longue agonie de son fils. "Je connaissais des choses mais j'ai appris d'autres détails. Comprenez que c'est douloureux d'entendre ça"
Après l'assassinat de Yohan Cohen, ses parents sont partis s'installer en Israël. "Mais ma fille", explique Eric Cohen, "pour des raisons professionnelles, vit en France. Et j'ai peur pour elle. Je ne pense qu'à elle."
Le père de Yohan Cohen veut ajouter quelque chose : "hier, à la suspension, j'ai été indigné de la camaraderie entre les avocats de la défense et les accusés. Ils sont accoudés comme au bar et ça rigole, ça rigole. C'est un manque de respect, c'est difficile de garder son calme."
Franck, oncle de Yohan Cohen s'avance à son tour à la barre. Il était avec les parents de Yohan Cohen pendant la longue attente près de l'Hyper Cacher. "A ce moment là, on espérait. La presse disait qu'il n'y avait pas de morts. Donc était rassurés."
L'oncle de Yohan Cohen : "je suis 4-5 fois par jour au téléphone avec mon beau-frère. Vous allez chez ma mère, c'est un sanctuaire. On dirait qu'elle sort d'Auschwitz, elle a la peau sur les os. Ma soeur, la France, ce n'est plus possible. Quand elle doit venir, c'est un enfer."
L'oncle de Yohan Cohen évoque les accusés : "moi, ça me rassure de savoir qu'ils sont là [dans le box ndlr]. Alors moi, je ne sais pas qui est impliqué, qui ne l'est pas. Mais eux, ils savent."
L'oncle de Yohan Cohen poursuit : "c'est toute une famille qui est morte. Ma soeur, il faut l'accompagner comme une enfant. Avec mon beau-frère, s'ils n'avaient pas encore leur fille, ils ne seraient plus de ce monde. C'est sûr".
L'oncle de Yohan Cohen explique que c'est lui qui a reconnu le corps de son neveu. "Je n'ai plus que cette image qui reste. J'ai vu un psy pendant deux ans parce que j'étais très agressif."
Il a voulu voir les photos projetées hier à l'audience "pour avancer".
L'oncle de Yohan Cohen raconte que son neveu "touchait 1600 ou 1800 euros par moi. Et pourtant, à sa mort, il y avait 10 000 euros sur son compte. La banquière nous a dit qu'il mettait de l'argent de côté parce qu'il avait peur que ses parents manquent d'argent."
Valérie Braham, veuve de Philippe Braham, s'avance à la barre. "Quand j'ai appris pour la policière à Montrouge, mes enfants étaient scolarisés là, à Montrouge, et je ne voulais pas les envoyer à l'école. Mais mon mari a dit "on ne va pas arrêter de vivre pour un petit con"
Valérie Braham explique qu'à cette époque : "ma dernière avant 20 mois, mon petit 2 ans et demi et mon aînée 8 ans."
Ce jour là, elle va chercher ses enfants à la crèche et la maternelle lorsqu'elle reçoit un appel de sa soeur.
Valérie Braham : "mon mari et mon on avait un deal entre nous. Je suis une femme assez anxieuse de base donc il savait qu'il fallait qu'il me réponde, mais juste pour dire "oui" et raccrocher. Ce jour-là, il ne m'a pas répondu. J'ai tout de suite compris."
Valérie Braham : "je suis rentrée à la maison, j'ai pris quelques affaires et j'ai emmené mes enfants chez mon beau-frère. Ca a été les heures les plus longues de toute ma vie"
Elle regarde l'assaut à la télévision : "j'ai bien regardé l'écran et je l'ai cherché partout."
Valérie Braham : "j'ai appelé les hôpitaux parce que je pensais qu'il était peut-être blessé. Finalement, c'est le président de ma communauté qui est venu. En le voyant sur la terrasse, j'ai compris mais je ne voulais pas."
Valérie Braham : "J'avais 2bébés avec moi et ma fille de 8 ans. Mon mari c'était mon pilier dans ma vie, je suis morte avec lui. Aujourd'hui, si je suis là, c'est pour mes enfants, c'est tout. Des enfants qui grandissent sans papa. Ma petite dernière ne s'en souvient même plus."
Valérie Braham : "j'ai peur de ne pas réussir à élever mes enfants. C'est très lourd, je suis fatiguée. Je fais tout pour que ce soit le moins difficile pour eux. Mais j'ai peur de l'avenir. Je ne sais pas ce que je vais leur dire plus tard. Je n'ai pas tout dit encore."
Valérie Braham : "je leur ai dit qu'un méchant monsieur a tué leur papa. Mais eux, ils ne comprennent pas pourquoi tuer leur papa qui était le plus gentil du monde."
Valérie Braham : "j'ai tenté une, deux, trois fois de reprendre le travail. Mais c'est impossible. Ca fait 5 ans et demi que les enfants n'ont pas été dans un parc, n'ont pas assisté aux anniversaires des copains. Car je n'en suis pas capable."
Valérie Braham : "le jeudi, il est allé faire les courses, je lui ai fait une liste. Et quand il est revenu, il ne m'amène pas toute la liste. Alors, je l'engueule un peu :"j'en avais besoin pour le shabbat". Il m'a dit : "j'y retourne demain". Et pour ne pas me contrarier ...."
Valérie Braham craque à la barre, explique sa culpabilité d'avoir dit à son mari qu'il manquait des aliments pour le shabbat.
"J'avais dit que j'essaierai de ne pas pleurer ..."
Valérie Braham : "cela fait six ans, mais c'est dur. Je le vois à travers mon fils. Il lui ressemble comme deux gouttes d'eau."
Elle fait projeter des photos de famille à l'audience. L'une d'elle a été prise cinq mois avant.
Valérie Braham :"pour moi chaque date, chaque fête, chaque anniversaire est une souffrance. Il n'a pas vu mes petits rentrer au CP. Mon fils, il commençait tout juste à marcher."
Valérie Braham explique son mari Philippe était "le gendre idéal. Il était un fidèle de la communauté, très apprécié. Même les jeunes l'adoraient parce qu'il était très drôle. Ce n'était pas que mon pilier, c'était un pilier."
Valérie Braham raconte "dans les fêtes juives, c'est l'homme qui fait la prière. Moi je n'étais pas pratiquante, mais maintenant c'est moi qui fait la prière, jusqu'à ce que mon fils soit en âge de la faire."
Valérie Braham : "maintenant les gens savent ce que c'est d'être confiné et de rester à la maison. Moi, ça fait presque six ans que je suis confinée à la maison."
Valérie Braham : "je suis là parce que j'ai besoin de parler de mon mari. J'ai besoin qu'ils [les accusés ndlr] sachent quel mari extra il était, quel papa incroyable il était. Il nous ont privé de ça."
Valérie Braham : "aujourd'hui, j'ai peur pour moi. Je ne suis pas vieille, je suis devenue veuve à 39 ans. Mais j'ai peur qu'il m'arrive malheur parce que s'il m'arrive malheur, qui va prendre soin de mes enfants."
Zarie Sibony, 28 ans, caissière à l'Hyper Cacher s'avance à son tour à la barre. Elle avait accepté de se confier à @franceinter
A relire ici > franceinter.fr/justice/zarie-…
Zarie Sibony : "je tiens à m'excuser auprès des familles des victimes. J'espère que ce que je vais dire ne va pas alourdir leur peine. Je témoigne aussi de la part d'Andréa, mon amie et la 2e caissière ce jour-là".
Zarie : "j'étais à ma caisse, en train de faire passer un paquet de poulet surgelé lorsque j'ai entendu la première détonation. Sous le choc, j'ai lâché le paquet. La première détonation c'est la balle qu'il a tiré sur Yohan [Cohen ndlr].
Zarie : "Yohan [Cohen ndlr] est tombé, il tenait sa joue dans sa main et il criait : "au secours, Patrice [Oualid, gérant du magasin, ndlr] ça fait mal". Par peur, je me suis cachée sous ma caisse."
Zarie : "recroquevillée sous ma caisse, j'entends le terroriste qui demande "comment tu t'appelles?". Je n'entends pas la réponse, mais j'entends une nouvelle détonation. Après j'ai compris qu'il venait de tuer monsieur Braham."
Zarie : "puis, je l'ai vu avec ses bottes militaires, son gilet avec toutes ses munitions. Il m'a dit : "ah, tu n'est pas encore morte, toi?" Et il a tiré. J'ai vu l'impact dans ma caisse, à quelques millimètres de mois.
Zarie : "j'ai fait le tour de ma caisse et j'ai vu les corps de Yohan et monsieur Braham. Je lui ai dit : "si vous voulez l'argent, je vous donne tout, il n'y a pas de problème."
Zarie : "il a rigolé. Il m'a dit : "tu crois que je suis venu pour de l'argent? Tu as entendu ce qu'il s'est passé à Charlie Hebdo? Avec les frères, on s'est synchronisé, moi je m'occupe des policiers et de vous."
Zarie : "il [Amedy Coulibaly, ndlr] a dit : "vous êtes les deux choses que je déteste le plus au monde : vous êtes juifs et français"."
Zarie : "ensuite il a braqué son arme sur Andréa et il m'a dit :"tu as dix secondes pour faire remonter les gens qui sont en bas. A ce moment là, Andrea avec Yohan c'était la seule personne que je connaissais."
Zarie : "les gens ne voulaient pas remonter. Je savais très bien que si je ne remontais pas, il allait tuer Andréa. Et si je remontais toute seule, c'était moi qu'il allait tuer. J'avais tellement peur que je sentais mes dents s'entrechoquer."
Zarie : "il m'a demandé d'appeler la police. J'ai eu un espoir, je me suis dit que c'était une bonne chose. J'ai appelé le 17 et il y avait un message préenregistré : "pour un appel urgent, veuillez patienter." Je me suis demandé ce qu'il pouvait y avoir de plus urgent"
Zarie : "l'attente [au numéro 17] était très longue. Alors il se moquait de nous, il disait qu'on n'était pas assez importants pour que la police s'occupe de nous."
Le terroriste demande alors à Zarie de fermer le rideau de fer. "Et là, un client essaye de rentrer. Il était au téléphone. Je ne pouvais pas lui dire explicitement qu'il y avait un terroriste derrière alors je lui disais :"non, monsieur, ne rentrez pas."
Zarie explique que Michel Saada lui répond : "je prends juste une ou deux choses, je fais très vite et je sors." Il est entré, il a vu le corps de monsieur Braham, il a fait demi-tour." Mais le terroriste tire. "Il est tombé, il a tremblé un peu puis il était mort."
Zarie ferme alors le rideau de fer : "j'avais l'impression de tous nous enterrer vivant.". Puis, elle faire remonter les autres otages réfugiés au sous-sol.
Zarie : "Yoav [Hattab ndlr] a pris son arme qui était posée sur le côté. Il n'a même pas eu le temps de tenter quelque chose que le terroriste lui a tiré une balle dans la tête. Il y avait beaucoup beaucoup de sang ...."
Zarie : "j'avais l'impression d'être sur une scène de guerre. J'avais jamais vu autant d'arme de ma vie : des couteaux, des bâtons rouge [de dynamite ndlr], des grenades."
Zarie : "on était dans ce magasin fermé, avec le sang, l'odeur, les armes."
La jeune caissière poursuit son récit glaçant. "Il nous a assis dans les rayons, il nous a demandé à chacun notre nom, prénom, âge, profession et religion."
Zarie : "on était tous juifs et français. A part deux personnes, dont il s'est moqué d'ailleurs. Il leur a dit :"vous avez mal choisi le jour pour venir faire vos courses dans un magasin cacher"
Zarie : "il [Amedy Coulibaly, ndlr] nous a parlé de lui, il nous a dit qu'il avait neuf soeurs, qu'il était allé en Syrie. Il nous a dit qu'on payait nos impôts qui servaient à paye l'armée française et qu'en ça on était coupables."
Zarie est sommée par le terroriste de répondre au téléphone. "Mais il y avait tellement d'appels qu'on a enlevé les fils pour le débrancher.
Lui est resté dans le bureau. C'est le seul moment où j'ai réussi à pleurer de peur, de nerfs. Il m'a dit :"ah tu pleures, mais pourquoi?"
Zarie raconte encore ce "petit garçon de trois ans qui était malade, qui vomissait. J'ai osé demander si je pouvais m'occuper de lui, nettoyer. Il [Amedy Coulibaly] m'a dit :"bien sûr, faites ce qu'il faut, qu'on ne dise pas que je fais du mal aux enfants."
Zarie : "chaque fois que je me déplaçait dans le magasin, je devais enjamber les corps. C'était tellement dur. C'était dur aussi d'entendre Yohan [Cohen ndlr] qui avait mal, qui gémissait. Ces personnes je ne les oublierais jamais. Je parlerai toujours d'eux."
Zarie : "il s'est levé, il est passé parmi les corps. Quand il est arrivé devant le corps de Yohan, il a dit :"ses bruits me dérange, est-ce que vous voulez que je l'achève?" On a tous dit : "non, non pas du tout."
Zarie : "ces quatre personnes qui sont mortes ce jour là, j'ai eu un lien avec tout le monde : Yohan, il était près de moi, monsieur Braham il attendait à ma caisse, monsieur Saada je me dis que si j'avais baissé le rideau plus tôt ... et Yoav c'est moi qui l'ai fait monter."
Zarie : " à un moment, le terroriste a dit : "je vais prier dans le fond du magasin, ne tentez rien". Et là, sur la porte de secours, on entendait des voix qui disaient :"zut, c'est coincé". En fait c'était la police."
Zarie : "j'ai dit :"je pense que la police essaie de rentrer. On s'est tous mis derrière la dernière caisse à plat ventre. J'ai essayé de mettre le petit garçon en-dessous de nous pour le protéger un peu. Le terroriste a dit : "si vous essayer de rentrer, je les tue tous".
Zarie : "pendant ces quatre heures, moi j'étais sûre de mourir. Je priais juste pour que ce soit une balle dans la tête rapide et que ça fasse pas mal comme Yohan [Cohen]."
Zarie : "j'ai mis ma tête dans mes mains et j'attendais la détonation. J'ai entendu le rideau de fer, puis j'ai vu les laser rouges de la police. Et j'ai entendu la voix d'un des otages qui disait : "c'est bon, c'est fini, ils l'ont tué". "
Zarie : "c'est la police elle-même qui nous a poussé un peu brusquement pour sortir. J'étais complètement déconnectée. La seule chose que j'arrivais à dire c'est : "c'est fini, on est sortis, on est en vie"."
Zarie : "je pense que dans ces situations, il y a 2 façons de réagir : comme moi qui n'arrivait pas à rester en place, j'étais sur le qui-vive. Ou comme Andrea, qui est restée figée, tétanisée. Andrea n'arrive pas à en parler. Depuis le 9 janvier, ce n'est plus du tout la même"
Zarie : "je veux en parler parce que pour moi il est hors de question que les gens oublient. Ce sont quatre personnes qui ont été assassinées sauvagement seulement parce qu'ils étaient juifs. Il ne les connaissait même pas."
Zarie : "j'habite maintenant en Israël. J'ai eu un diplôme d'infirmière et j'en suis très fière parce que j'ai décidé qu'il était hors de question que je sois encore dans une situation avec des blessés autour de moi sans savoir quoi faire."
Zarie : "je tenais à remercier du fond de mon coeur les forces de l'ordre, le Raid, la BRI, tous ceux qui étaient là et ont fait ce qu'il fallait pour nous sortir vivants. Je sais que la situation était très compliquée. Ils ont agi avec brio et nous ont sauvés."
L'audience est suspendue jusqu'à 14 heures. On entendra d'autres parties civiles, notamment les familles de Michel Saada et Yoav Hattab.
L'audience reprend avec le témoignage de Bruno Levy, beau-frère de Michel Saada. Il s'avance avec à la main quelques feuilles de papier.
Bruno Levy explique qu'il souhaite, à la fin de son témoignage, lire une lettre adressée par sa soeur, la femme de Michel Saada.
"A chaque shabbat, il nous manque, on pense à lui."
Bruno Levy : "Michel [Saada ndlr] c'était quelqu'un de droit, très honnête, qui avait un sens de la famille très important et un sens des amis. A chaque instant, il nous manque pour son humour, ses conseils, son honnêteté. Il nous manque. Il me manque à moi comme un grand frère."
Bruno Lévy raconte à son tour l'attente pendant la prise d'otage, les images scrutées à la télévision lors de l'assaut pour essayer de l'apercevoir parmi les otages qui sortent.
Bruno Lévy explique encore qu'avec sa soeur, l'épouse de Michel Saada, ils ont essayé de passer les barrages. "Un gradé nous a dit : "non, vous ne passez pas". C'était un peu difficile à vivre."
Bruno Lévy : "on n'a l'impression que ça ne finira jamais, qu'on ne pourra jamais faire le deuil. C'est un manque éternel."
Bruno Lévy souhaite s'adresser aux accusés : "dans la vie, on doit choisir ses amitiés. Si on vend une arme, un gilet pare-balle, une grenade, c'est pas pour aller se promener. Derrière il y a un but, il faut assumer cela."
Bruno Lévy explique que sa soeur et son mari, Michel Saada, "avaient un projet de retraite en Israël. Ils voulaient rejoindre leur enfants qui s'étaient installés là-bas."
Bruno Lévy lit une lettre de sa soeur, épouse de Michel Saada : "voilà plus de 5 ans que chaque vendredi et il y en a eu 297, je me repasse le film de cette journée."
Lettre de Mme Saada : "il porte le pull gris que je lui avais offert quelques jours avant. "Il sera parfait pour cet hiver" m'avait-t-il dit. J'ignore que c'est la dernière fois que je le vois."
Lettre de Mme Saada : "vers 20h, le commissariat m'appelle : Michel fait partie des quatre tués. Il est mort en aller acheter le pain de shabbat. Depuis 5 ans, ma fille fait elle-même le pain de shabbat en sa mémoire."
Lettre de Mme Saada : "je ne cherche pas la vengeance. Je cherche l'apaisement à notre douleur. Mais rien n'y fera. Alors qu'au moins justice soit rendue."
La soeur de Michel Saada s'avance à la barre : "je suis la 4e d'une fratrie dont Michel était l'aîné". Elle s'exprime d'une toute petite voix, très affectée. "J'avais 16 ans d'écart avec Michel mais nous étions une fratrie très soudée, très unie."
La soeur de Michel Saada raconte : "Michel a quitté la Tunisie à 11 ans. Il est venu en France avec mes parents. C'était un garçon très intelligent, un enfant qui a sauté une classe. Il a fait sa scolarité dans les écoles de la République, laïques."
La soeur de Michel Saada poursuit : "il s'est marié avec Laurence. Michel a démarré sa carrière, une carrière à l'international. Il adorait voyager, il avait le contact facile partout où il allait. Il a fait plusieurs fois le tour du monde. Il était toujours dans les avions."
La soeur de Michel Saada à la barre : "il était reconnu dans son métier, apprécié pour ses qualités. Michel et Laurence ont eu deux enfants : Jonathan et Emilie, tous deux diplômés. Michel a réussi aussi son mariage. Il a été marié près de 39 ans. Ils ont été séparés trop tôt."
La soeur de Michel Saada explique : "c'était un véritable éclaireur pour mes frères et moi car il a tout fait en premier. C'était quelqu'un de bienveillant, d'attentif. Il savait nous réunir, soutenir, réconcilier au besoin, conseiller avec beaucoup de sagesse."
La soeur de Michel Saada explique: "il n'y avait pas une seule fête juive que je passais sans mon frère. Ces repas chez mon frère et ma belle-soeur c'étaient des grandes tables avec beaucoup de monde, beaucoup de chaleur, ça durait très longtemps. On ne s'en lassait pas."
La soeur de Michel Saada se souvient que parfois le vendredi "je trouvais accroché à ma porte, le pain de shabbat que mon frère était passé déposer. Il avait toujours le souci du détail."
La soeur de Michel Saada explique : "Michel était d'une grande lucidité sur ce qu'il se passait en France. En particulier sur la menace antisémite. Il m'avait dit : "on ne peut plus rester en France si on est juif. Et cette phrase ...."
La soeur de Michel Saada fait projeter une photo de lui à l'audience, souriant, kippa sur la tête : "elle a été prise le 6 mai 2013, le jour de la communion de ma fille. Et ce que je vois c'est toute sa tendresse."
La soeur de Michel Saada, mère seule, était beaucoup aidée par son frère. "Mes enfants étaient en CE2 et en seconde. Avant même que les problèmes scolaires apparaissent, ma fille ne dormait plus, mon fils faisait des cauchemars."
La soeur de Michel Saada raconte que "la maîtresse de mon fils a souhaité m'alerter que pendant la récréation, il restait tout seul debout dans la cour, qu'il était tout le temps dans ses pensées."
La soeur de Michel Saada poursuit : "ma fille a décroché, elle n'arrivait plus à se concentrer, elle était trop fatiguée. Je me suis rendue compte que mes enfants vivaient la même chose que moi : le chagrin, la perte de confiance."
La soeur de Michel Saada explique : "cet attentat, il nous a détruit, fracassés en mille morceaux. Mon fils me demandait à quel âge j'allais mourir."
Dans la salle, ses deux enfants sont blottis l'un contre l'autre sur les bancs des parties civiles.
Benjamin Hattab, père de Yoav Hattab, est venu de Tunis pour témoigner. Il rappelle qu'il est le directeur de l'école juive française de Tunis et déclare avec fierté qu'''en 2011, année de la révolution, mon fils est le seul a avoir eu son bac avec mention"
Benjamin Hattab : "ce jour là notre vie a changé complètement. On a perdu espoir. Heureusement qu'on a d'autres enfants. Mais ils ont tué un garçon à l'âge de 21 ans. Pourquoi la haine ? Je n'arrive pas à comprendre."
Benjamin Hattab : "Amedy Coulibaly sans arme, il n'aurait pas pu tuer. Ce sont sont qui lui ont donné les armes qui ont tué mon fils."
Benjamin Hattab : "je suis fier de mon fils qui est monté pour sauver ses frères français, des êtres humains. Je l'ai perdu à l'âge de 21 ans".
Sur l'écran géant, le photo de Yoav Hattab s'affiche. Beau jeune homme en chemise blanche, écouteurs dans les oreilles. "Il était un homme extraordinaire" rappelle son père.
Le père de Yoav Hattab explique qu'il a été reçu par François Hollande, à l'époque président de la République, qu'il lui a été promis la nationalité française. "Mais on n'a rien eu."
Odia Hattab, petite soeur de Yoav s'avance à son tour à la barre : "son sourire de le quittait pas. Et sa joie de vie me manque terriblement."
Elle est venue s'installer en France en 2012, en même temps que Yoav qui suivait des études de commerce international.
Odia Hattab : "on sait que la peine de mort a été abolie, que la perpétuité ne l'est pas vraiment. Mais qu'est-ce que c'est que 20 ou 30 ans de prison? Je vous laisse en juger. Je vais vous demander, monsieur le président, de vous substituer à nous, de vous mettre à notre place"
Odia Hattab explique que son frère "a juste eu le temps de m'écrire un "je t'aime" mais pas de me l'envoyer."
"En France, en 2020, nous vivons la Shoah dans un Hyper Cacher."
Odia Hattab : "Yoav était allé au front pour les défendre tous. Cela faisait partie de sa personne. Il est allé au front armé de son seul courage. C'est un héros, le seul et unique de cette histoire. L'histoire doit laisser une place à Yoav Hattab, ce héros sans bouclier."
Une autre soeur de Yoav Hattab a fait parvenir une lettre : "tu étais un frère et un fils extraordinaire pour nos parents. Tu avais une vie si précieuse qu'on t'a injustement arrachée. Aujourd'hui et comme tous les autres, je pense à toi et tu me manques encore et encore."
Lettre d'une soeur de Yoav Hattab : "le pardon? je ne peux pas. Aujourd'hui, j'ai une pensée particulière pour toutes les victimes de l'Islam radical. La haine ne vaincra jamais."
L'audience est suspendue 15 minutes avant l'audition de Lassana Bathily, magasinier de l'Hyper Cacher.
Reprise de l'audience. Lassana Bathily s'avance à la barre. Il a aujourd'hui 30 ans. "Si vous permettez, j'ai envie de vous parler de mon parcours avant de travailler à l'Hyper Cacher. Je suis arrivé en France en 2010. J'ai grandi au Mali avec ma mère et mes oncles."
Lassana Bathily : "quand je suis arrivé, c'était compliqué car je ne parlais pas la langue. Pour m'intégrer dans la société française, j'ai pris des cours du soir. Puis, j'ai fait un CAP carrelage-mosaïque". Il bénéficie aussi de l'aide de l'association Education-sans frontière"
Lassana Bathily raconte la difficulté des démarches administratives jusqu'à finalement l'obtention "de sa carte de séjour". Il travaille dans la restauration. Puis dépose son CV à l'Hyper Cacher où une de ses amies travaille.
Lassana Bathily : "j'ai commencé à travailler à l'Hyper Cacher. Moi j'étais pratiquant [musulman, ndlr] et il n'y avait pas de problème. Tout le monde le respectait. J'avais mon tapis de prière. Je faisais le ramadan."
Lassana Bathily : "avec les collègues, on mangeait ensemble à la pause, on se taquinait souvent, ils se moquaient gentiment de mon accent. Yohan [Cohen ndlr] c'était même plus qu'un ami, c'était un frère pour moi."
Lassana Bathily : "j'avais remarqué que Yohan [Cohen ndlr] en sortant du magasin mettait le sac à l'envers pour ne pas qu'on voit la marque Hyper Cacher. Il me disait : "je dois traverser tout Paris jusqu'à Sarcelles et j'ai peur qu'on m'agresse."
De la même manière, Yohan [Cohen ndlr] enlevait sa kippa en sortant de l'Hyper Cacher par crainte qu'on s'en prenne à lui parce qu'il était juif, raconte encore Lassana Bathily.
Lassana Bathily : "le 9 janvier, on a reçu une commande vers 12h20, on l'a rangée dans les rayons puis je suis descendu pour ranger le reste dans le congélateur." Il entend la première détonation. "J'ai pensé que c'était un pneu qui avait éclaté sur le périphérique".
Lassana Bathily : "puis j'ai vu une foule de personne qui descendait. On m'a dit :"il y a des terroristes dans le magasin." J'ai dit : "venez, venez". Certaines personnes se sont cachés dans le congélateur, d'autres dans la chambre froide."
Lassana Bathily : "Zarie est venue dire que si on ne remontait pas, le terroriste allait faire un carnage. Deux personnes ont décidé de monter : mon directeur adjoint Samuel et une dame."
Lassana Bathily : "moi je suis resté avec le reste des clients. J'ai dit : "il y a une solution avec le monte-charge". Ils ont dit que ce n'était pas une bonne idée parce que ça fait du bruit. J'ai coupé le moteur du congélateur et puis j'ai pris le monte-charge."
Lassana Bathily : "je pensais que c'était les frères Kouachi qui étaient dans le magasin. J'ai pris le monte-charge et j'ai foncé vers la porte de secours. Dehors, des policiers me disaient : "arrêtez-vous, mettez les mains sur la tête". J'étais en panique. J'ai montré mes mains"
Lassana Bathily: "ils m'ont mis par terre. Ils m'ont mis les menottes, brutalement, j'ai eu mal aux poignets. Ils m'ont demandé : vous êtes combien? J'ai dit une vingtaine de personnes. Ils ont dit :"quoi? 20 terroristes?"
Lassana Bathily explique qu'il est resté "une heure 30 dans une voiture. Ils m'ont pris pour le terroriste." Finalement, les forces de l'ordre se rendent compte de leur erreur. "Ils m'ont pris au sérieux et m'ont demandé si je connaissais bien le magasin."
Lassana Bathily : "le Raid était là, ils étaient en train de préparer l'assaut. Ils étaient tous énervés. Je leur ai donné les clés précises pour ouvrir le rideau." Le jeune homme situe aussi l'endroit où se trouvent les otages sur le plan du magasin.
Lassana Bathily rejoint les autres otages plus tard. C'est alors qu'il apprend que son ami Yohan Cohen fait partie des quatre victimes décédées.
Le président Régis de Jorna à Lassana Bathily : "vous avez dit qu'il y avait une chambre froide et un congélateur. Est-ce que ça veut dire que la température n'est pas la même?"
- oui, tout à fait.
Lassana Bathily : "avant même d'avoir la nationalité française, je me sentais déjà français. Parce que la France m'a tout donné. J'ai appris la langue, j'ai travaillé."
Régis de Jorna à Lassana Bathily : "vous vous êtes du Mali. Amedy Coulibaly était de la même origine que vous. Vous êtes musulman, lui aussi. Ca vous inspire quoi que sa religion l'ait poussé jusqu'à la haine, jusqu'à tuer ?"
Lassana Bathily : "quand j'ai su que c'était un franco-malien qui nous avait attaqué, ça m'a bouleversé. La personne qui a tué mon frère, parce que Yohan Cohen c'était comme mon frère, il venait de mon pays. C'était dur pour moi."
Lassana Bathily explique que depuis la prise d'otages, il est souvent angoissé. "Quand j'ai eu mon nouvel appartement, la première chose que j'ai vérifié c'était les fenêtres, pour que je puisse sauter au cas où ...."
Lassana Bathily : "c'est important pour moi de témoigner, de sortir ce que j'ai à l'intérieur pour pouvoir enfin être libre. Ca fait quand même cinq ans qu'ont attend ce procès."
Lassana Bathily : "il ne faut pas qu'il y ait d'amalgames. Moi je suis musulman. Mais ces gens-là, ce qu'ils essaient de faire c'est nous diviser."
Lassana Bathily : "ce ne sont pas ces terroristes qui vont nous diviser. Je pense qu'on a besoin de se donner la main, de se connaître et de vivre en France. Moi, je suis musulman pratiquant mais ça n'appartient qu'à moi. Pour moi l'humanité est plus important que la religion."
L'audience est suspendue. Elle reprendra demain à 9 heures 30 avec la fin des auditions de parties civiles de l'Hyper Cacher.
Compte-rendu de l’audience du jour, illustré par Matthieu Boucheron à retrouver ici > franceinter.fr/justice/la-veu…
Bonne soirée

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Mar 28
Palais de justice de Paris, salle Diderot.
Au procès dit du #VioleurdeTinder l'heure est au réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye.
Rappelons que Salim Berrada est jugé pour 17 viols et agressions sexuelles et encourt 20 ans de réclusion.
"Vous les avez vues, entendues. Vous avez entendu le récit des viols et des agressions sexuelles subies par ces 17 victimes. Vous avez vu ici, à cette barre, celles qui ont eu la force de venir raconter leurs souillures", entame l'avocat général dans son réquisitoire.
"Et lui, les a-t-il seulement vues, entendues ? La question se pose tellement, tout au long de cette audience est resté imperturpable, comme bunkérisé dans le béton de ses dénégations", poursuit l'avocat général.
Read 25 tweets
Mar 27
Bonjour à tous,
De retour salle Diderot au palais de justice de Paris. Procès dit du #VioleurdeTinder
Dernier jour des débats aujourd'hui avant les plaidoiries et réquisitoire prévus demain.
Ce matin, la dernière partie civile s'exprime à la barre. Nous l'appellerons "Rania".
"Rania" raconte à son tour la prise de contact sur Tinder, le rendez-vous pour une séance photo. "J’avais apporté des vêtements dans un sac, on a commencé à discuter. Il m’a proposé un shot d’alcool, puis il m’a parlé des fêtes qu’il faisait, de la drogue … ça m’a paru étrange"
"Je me sentais totalement euphorique", se souvient Rania. Puis, alors que je regardais les photos qu'on venait de faire, il s'assied à côté de moi et m'embrasse. Je l'ai repoussé et lui ai dit :"je ne veux pas ça, tu ne m'attires pas". Mais il revient vers moi et dit "essaie".
Read 29 tweets
Mar 22
Bonjour à tous,
Salle Diderot, palais de justice.
De retour au procès dit du #VioleurdeTinder : Salim Berrada comparaît devant la cour criminelle départementale pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes lors de séances photo à son domicile.
Celle que nous appellerons Charline est la neuvième victime dont les faits dénoncés sont examinés par la cour. Elle a aujourd'hui 26 ans et est comédienne, explique-t-elle.
"Je vous laisse la parole", déclare le président à "Charline"
Long silence de la jeune femme.
"Quand j’ai découvert le travail de monsieur Salim Berrada, j’étais mineure à l’époque. Mais j’étais déjà modèle. Je faisais principalement du portrait."
Read 53 tweets
Mar 19
Retour au procès dit du #VioleurdeTinder devant la cour criminelle départementale de Paris.
Salim Berrada, ancien photographe de mode, comparaît depuis hier pour les viols et agressions sexuelles de 17 jeunes femmes qu'il avait contactées pour de séances photo.
Cet après-midi les premières parties civiles témoignent à la barre. Louise (le prénom a été modifié) a tout d'abord raconté l'agression sexuelle qu'elle dit avoir subie de l'accusé. "Soudainement, il s'est jeté sur moi, il m'a embrassée avec la langue. Je ne voulais pas"
A la barre en ce moment, Caroline, maquilleuse qui a travaillé avec l'accusé.
"Avec l’affaire Salim Berrada, il y a eu un avant et un après : les gens ont commencé à parler"
"C’est un peu le #MeToo de la photographie ?" relève le président.
- C’était avant MeToo, mais oui.
Read 21 tweets
Mar 18
Bonjour à tous,
Palais de justice de Paris, île de la Cité.
Dans la (petite) salle Diderot s'ouvre aujourd'hui le procès de Salim Berrada, ancien photographe de mode de 38 ans. Surnommé le #VioleurdeTinder , il comparaît pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes.
L'accusé, petites lunettes rondes, coupe afro, collier de barbe, est installé dans le box vitré.
Il avait été remis en liberté après un peu plus de deux ans de détention provisoire ... avant d'être réincarcéré à la suite de nouvelles plaintes pour viol.
Sur les bancs de bois de la salle d'audience criminelle départementale, plusieurs parties civiles. Ce femmes qui ne se connaissaient pas dénoncent toutes un scénario très similaire sur ces rendez-vous pour une séance photo qui ont tourné au viol.
Read 27 tweets
Feb 28
Bonjour à tous,

Aujourd'hui, nous sommes au tribunal judiciaire, quartier des Batignolles. Une salle du 4e étage pour le procès de l'influenceur d'extrême-droite Papacito devant la 17e chambre correctionnelle.
Le Youtubeur toulousain encourt sept ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende pour provocation publique, propos homophobes et incitation à commettre une atteinte à l'intégrité physique d'une personne.
En l'occurrence, la personne visée dans 2 vidéos du youtubeur est le maire de Montjoi, village de 169 habitants où un banal litige sur l'usage d'un chemin rural a viré au règlement de compte sur les réseaux sociaux.
Harcelé et menacé de morts, le maire du village a porté plainte
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