réponse AUX MALADES CHRONIQUES qui me reprochent depuis ce matin de parler des séquelles du covid parce que pour elleux c’est validiste (car le covid est déjà médiatisé) et qui me disent, en gros, que c’est bien fait pour ma gueule parce que ça me sensibilise à leur lutte ⬇️
1- D’abord, je suis profondément blessée. Depuis ce matin, je travaille avec des larmes dans la gorge. C’est la première fois que j’ai envie de me barrer de Twitter. Je trouve ça injuste et je vais essayer d’expliquer pourquoi :
2- A titre professionnel, j’accompagne des malades chroniques depuis des années. Des personnes ayant des maladies objectivables pour les médecins comme le lupus, le syndrome néphrotique, la SEP, etc. Des maladies mal reconnues comme la maladie de Lyme, la fybromyalgie ou
l’endométriose. Et évidemment toutes les pathologies et organisations psy ou neuro-développementales chroniques et/ou atypiques ( j’en cite quelques unes : l’autisme, la schizophrénie, le stress post traumatique, la bipolarité, etc.). Celleux qui me suivent ici savent que je me
bats aux côtés de ces personnes pour que leur souffrance soit entendue, que leur quotidien soit aménagé, qu’on les prenne en compte et quand on leur répond « c’est psy », je fais des courriers quand ça ne l’est pas, je me démène pour soutenir leurs démarches. Et quand c’est psy,
je fais tout ce que je peux
pour que cette appellation ne serve pas à dévaloriser la parole de celleux qui souffrent, comme si un patient psy était un patient qui ne comptait pas. Par mes patient.e.s, je suis déjà sensibilisée à ces luttes. Et déjà engagée dans ces combats.
3-
3- Je me bats pour que les concerné.e.s puissent parler par et pour eux-mêmes sans qu’on les méprise. Je ne suis pas parfaite, je ne sais pas tout. Je fais des erreurs, des maladresses. J’essaye de me remettre en question, d’apprendre des autres. Sur Twitter et dehors.
4-
4- J’ai ouvert ce compte Twitter exactement pour ça, j’y consacre bcp de temps et je laisse mes DM ouverts pour ça. Pour qu’on échange, pour aider. Ce compte est le reflet de mes luttes contre le validisme, la psychophobie, la grossophobie, le racisme, le classisme, le patriarcat
la maltraitance médicale, etc.
5- Je suis moi-même touchée par des maux « chroniques » hors covid. Qu’il s’agisse de l’endométriose, de l’autisme, du stress post-traumatique. Je sais ce que ça fait de ne pas être entendue, pas prise en compte, pas crue, pas soulagée, que le
monde se foute de comment tu fonctionnes et ne fasse rien pour te faire une place. Je le vis au quotidien et maintenant j’ai le covid long en plus.
6- Comment vous pouvez vous permettre sans avoir même fait un tour sur mon profil de me dire que ça m’apprendra à faire plus
attention aux malades chroniques, à être moins validiste, à me battre à leurs côtés ! Vous vous rendez compte de la cruauté des préjugés que vous posez sur moi sans meme chercher un minimum à vous renseigner ? En quoi votre comportement a vous est en accord avec ce que vous
appelez de vos vœux ?
7- Est-ce que vous pensez une seconde à ce que la personne va ressentir quand vous lui dites « Bienvenue dans le monde des malades chroniques, tu vas rester toute ta vie comme ça, ça t’apprendra » ? Vous ne savez pas plus que nous si nous allons rester
comme ça toujours ou des années, si nos symptômes vont empirer ou s’améliorer ! Mais est-ce que vous pensez à l’effet que ça peut avoir de dire ça ? Je vous le dis franchement, vous lire ce matin m’a donné des pensées suicidaires. Parce que moi pour l’instant, je ne peux pas
fonctionner avec l’idée que ça sera toujours. J’ai mal en permanence, au moment des règles avec l’inflammation de l’endométriose j’ai des pics de symptômes horribles, avec mon contact autistique la moitié des médecins me dégagent parce qu’ils me trouvent prétentieuse dans mon
rapport au savoir et je ne peux plus faire ce que j’aime à cause des problèmes neurologiques (lire, écrire, apprendre, travailler ). je souffre et n’ai aucune couverture maladie. Vous vous rendez compte que ces phrases m’enferment et me condamnent ?
8- MAIS je comprends votre
amertume, je comprends que vous vouliez qu’on vous entende, que vous en arriviez à souhaiter que des gens soient touchés pour être sensibilisés. Je comprends le mécanisme de votre colère mais, entre le ressentir intérieurement et le jeter au visage de quelqu’un de malade, il y a
un monde !
9- pourquoi est-ce qu’il faudrait s’opposer entre gens qui souffrent ? Se comparer pour savoir qui en chie le plus ? Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas se dire que la médiatisation du covid est au contraire l’opportunité de lancer une grande prise de conscience
sur la maladie chronique ou le rapport médecin/patient en France ? Pourquoi ne pas s’allier et faire front commun ?
10- Politiquement, ce que vous faites là c’est la meme chose que lorsque le gouvernement invite les classes moyennes à mépriser les « assistés », les « pauvres »
quand le gouvernement pointe les « abus » sur les aides sociales et invite les « pauvres » à détester les sans papiers, les « immigrés » qui leur volerait travail et aide. Il faudrait toujours s’en prendre à l’autre qui souffre à côté quand on souffre soi même ? S’en prendre à
son semblable plutôt qu’à son agresseur. Ne voyez vous pas que cette espèce de « diviser pour mieux régner » blesse tout le monde et n’inquiète pas une seule seconde les vrais responsables ? Qu’avez-vous fait ce matin à part un procès d’intention à quelqu’un qui était déjà de
votre côté et qui est en souffrance ? Je suis juste dégoûtée. Le vrai combat il est à mener pour réformer la formation des médecins, le système d’octroi d’aide et de reconnaissance qui laisse tant de gens dans l’attente pendant des mois/années ou carrément sur le carreau, la
manière dont nous sommes gouvernés, etc. Le covid c’est un exemple dont tout le monde pourrait
tirer parti parce que justement c’est massif. Et on espère que ça fera progresser la recherche sur Lyme ou la ME par exemple. Et surtout, vous ne voyez pas que notre cas, celui du
covid chronique n’est pas tant médiatisé que ça ! Que nous aussi nous crions dans le désert ! J’en ai assez qu’on oppose et renvoie les souffrances dos à dos, c’est exactement le problème de fond qui empêche les gens de se rassembler pour faire front commun.
Alors voila, je ne
répondrai plus désormais aux malades chroniques qui viendront me dire que je ne suis pas légitime dans ma parole, j’en suis désolée parce que je connais leur souffrance en tant que psy et que patiente mais là une limite est franchie pour moi.
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LE LIEN ENTRE TRAUMA ET PARDON
Vendredi j'ai eu un échange avec une patiente à propos des effets de ses traumatismes sur ses relations et notamment son envie de pardonner trop vite et je me suis dis que ça pourrait être intéressant de faire un petit focus là dessus, ⤵️
Lorsqu'on vit des trauma relationnels, surtout s'ils sont répétés, on peut développer une espèce d'OBSESSION D'ETRE UNE BONNE PERSONNE. Il y a différentes raisons à ça :
- s'assurer qu'on n'est pas comme son agresseur
- mais aussi tenter d'être irréprochable pour éviter à tout
prix colère et maltraitance.
En somme "être une bonne personne" permettrait de s'assurer qu'on ne devient pas un bourreau mais aussi qu'on évite de provoquer la colère de l'autre.
Il arrive que lorsque des personnes qui ont des traumas relationnels sont jugées comme ayant
Il est 23h47, je viens de raccrocher d'avec une de mes patientes, je suis en larmes tant je suis touchée, alors il faut que ça sorte, une fois de plus : LA MEDITATION EST DANGEREUSE ET A BEAUCOUP DE CONTRE INDICATIONS SURTOUT EN CAS DE TRAUMA, je vais vous mettre plus bas le
thread complet que j'avais fait (à froid, quand j'avais la tête à argumenter) là j'ai juste envie de dire : si vous êtes un.e "" qui propose de la méditation ou de la visualisation ou de l'hypnose hors d'un suivi serré avec quelqu'un dont vous connaissezpraticien.ne
l'historique, vous êtes un danger, un monstre. Vous voyez la personne une fois, quelques fois au max, vous ne saurez peut être jamais que vous avez déclenché une reviviscence traumatique ou une décompensation, vous ne saurez peut être jamais que vous êtes la cause
Je vois passer beaucoup de tweets sur la maltraitance médicale et parfois aussi sur des comportements inacceptables qu'ont eu certain.e.s psy alors je vous compile à la volée un thread des CHOSES A NE PAS ACCEPTER D'UN PRO DE SANTE OU PSY ⬇️ (Repost 03/2021)
❗️ Une proximité déplacée ou qui vous met mal à l'aise. Ca peut être des gestes ou des paroles. Si le comportement ne vous parait pas inacceptable mais qu'il vous dérange, il faut que vous le disiez au professionnel qui doit tout faire pour s'adapter. Exemple : vous ne voulez pas
qu'on vous serre la main pour vous saluer, vous ne voulez pas qu'on vous appelle par votre prénom, etc. L'espace de psychothérapie est votre espace, vous pouvez vous sentir libre de le définir en en parlant avec votre psy. Si un comportement a dépassé les bornes (commentaire
Petit point sur une des caractéristique possible de la COMMUNICATION AUTISTIQUE. Avoir ça en tête peut parfois éviter des malentendus ! Souvent, la personne autiste va privilégier la transmission de l'information par rapport au contexte relationnel. ⤵️
Ca ne veut pas dire qu'iel ne vous aime
pas ou ne vous considère pas, cela veut simplement dire qu'iel va privilégier l'importance de l'information, sa véracité, son détail et moins donner d'importance à la place depuis où iel parle
(= l'impact de la relation sur comment la parole est reçue).
Les pers neurotypiques qui
reçoivent ça peuvent avoir l'impression que c'est brutal ou hors contexte (par exemple, donner une information dans un contexte de tension)
L'ANGOISSE FAIT FEU DE TOUT BOIS - CRISE D'ANGOISSE, DE PANIQUE ET TRAUMA
Une des choses à savoir quand on est très angoissé.e ou qu'un.e de nos proche l'est, c'est à quel point l'angoisse est poreuse. Comprendre ce point peut aider à diminuer les déclencheurs. ⤵️
1. L'affect libre
A l'époque de la naissance de la
psychanalyse (oui, oui, je sais, ne partez pas) Freud avait utilisé cette image plutôt bien sentie : l'angoisse, c'est comme une émotion (un affect) qui n'est plus accrochée à son point d'origine (la représentation) et peut donc
s'accrocher à tout.
Là, je m'éloigne de Freud (déjà) et je
le reprends à ma sauce. Imaginez un trauma, il y a tellement d'angoisse que ça déborde, l'émotion excède le fait précis et commence à se répandre et à s'accrocher à tout. Ca c'est grosso modo la théorie psychanalytique
Il n'y a une chose dont on ne parle pas assez c'est le COUT MORAL et PSYCHIQUE DE LA CONSTITUTION DES DOSSIERS DE SURENDETTEMENT OU DE MDPH. ⤵️
Il arrive qu'on voit passer des posts sur la charge mentale que représente la constitution d'un tel dossier ou bien la difficulté que
rencontrent les personnes à remplir le dossier quand elles ne sont pas aidées (notamment par une assistante sociale) et c'est à la fois vrai et important. Ces dossiers sont extrêmement difficiles à remplir, ils sont tout sauf accessibles et c'est une discrimination en soi MAIS
constituer un tel dossier représente aussi quelque chose psychiquement :
1. L'ETAT DES LIEUX
Constituer un tel dossier demande de reparcourir une histoire de vie, de mettre bout à bout des documents qui attestent de difficultés. Cela peut être extrêmement violent. Si on en