Au procès des #AttentatsJanvier2015 on entre dans la 5e semaine et dans le fond du dossier. Les parties civiles qui le souhaitaient ont toutes été entendues et on passe désormais à l'examen des faits reprochés aux accusés.
Plusieurs enquêteurs sont attendus à l'audience. LT à suivre ici. Et toujours les dessins de Matthieu Boucheron pour @franceinter
A la barre, une enquêtrice rend compte des éléments d'enquête sur les téléphones des trois terroristes. Il en ressort qu'en 2014 que les frères Kouachi s'appelaient "quotidiennement. On a plus de 1000 communications dans l'année".
Aucun des deux frères n'avaient leur téléphone avec eux lors de l'attentat de Charlie Hebdo, afin d'empêcher une géolocalisation pendant leur cavale.
Entre les frères Kouachi et le terroriste de Montrouge et l'Hyper Cacher, Amedy Coulibaly, il apparaît que les communications se sont surtout faire entre les épouses de Chérif Kouchi et Amedy Coulibaly.
Pour Amedy Coulibaly, l'étude de "sa téléphonie était plus compliquée car il avait beaucoup de lignes : 17 lignes mobiles françaises ont été identifiées entre septembre 2014 et les attentats", explique l'enquêtrice à la barre.
L'enquêtrice explique que les jours qui précèdent l'attentat, Amedy Coulibaly communique avec plusieurs des accusés de ce procès.
La téléphonie confirme aussi que le terroriste et son épouse se sont rendus en Espagne. C'est de là qu'Hayat Boumeddienne partira pour la Syrie.
Toujours selon la téléphonie, Amedy Coulibaly et le principal accusé Ali Riza Polat se rendent en Belgique dans la journée du 3 janvier. A son retour, le terroriste retrouve un autre accusé du procès, Mickaël Pastor Alwatik, puis reçoit chez lui Willy Prevost, accusé lui aussi.
Le 5 janvier au soir, Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi se rencontrent. Leur téléphonie en témoigne. Il semblerait qu'Amedy Coulibaly ait alors remis une puce de téléphone à Chérif Kouachi.
Il ressort encore des éléments de téléphonie détaillés par l'enquêtrice, qu'Amedy Coulibaly a été en liaison téléphone/sms étroite avec plusieurs des accusés de ce procès dans les journées qui ont précédé les attentats.
Le 6 janvier 2015, soit la veille de l'attentat de Charlie Hebdo, vers minuit, Amedy Coulibaly est au pied de l'immeuble de Chérif Kouachi, explique l'enquêtrice. Puis, Chérif Kouachi rentre chez lui, appelle son frère. Et le lendemain à 7h, Saïd Kouachi quitte Reims"
L'enquêtrice explique que peu avant les attentats, Amedy Coulibaly a vu tous les gens avec qui il était proche téléphoniquement "un à un" : "Ali Riza Polat, Mickaël Pastor Alwatik, Saïd Makhlouf etc.
Ces hommes sont aujourd'hui dans le box des accusés.
Sur question de l'avocate générale, l'enquêtrice précise qu'aucune des 17 lignes d'Amedy Coulibaly n'était à son nom. Seule une était "assez officielle car il l'avait communiquée à son organisme bancaire"
Ce moment où Me Isabelle Coutant-Peyre, avocate du principal accusé s'adresse à l'enquêtrice : "j'ai une question pour les gens qui n'y connaissent rien ... dont moi."
L'audience est suspendue pour un quart d'heure.
L'audience reprend avec, à la barre un enquêteur chargé des auditions de la famille Kouachi. Il évoque, tout d'abord, la demi-soeur de Saïd et Chérif Kouachi, de père inconnu et qui a été placée en famille d'accueil au décès de leur mère.
Dans son audition, raconte l'enquêteur, elle explique qu'elle considérait ses frères aînés comme "trop religieux". "Ils voulaient qu'elle s'installe avec eux une fois atteint sa majorité. Ils avaient menacé de faire sauter la maison de sa famille d'accueil."
La demi-soeur des Kouachi a alors coupé les liens avec ses frères aînés, ne gardant le contact qu'avec le plus jeune frère de la fratrie Kouachi qui, lui non plus n'était pas pratiquant.
L'enquêteur rend compte également de l'audition de C., plus jeune frère de Saïd et Chérif Kouachi. Il a été placé dans le même foyer corrézien que ses aînés, à la mort de leur mère (leur père étant décédé peu avant) puis en famille d'accueil.
Dans son audition, explique l'enquêteur, C. a raconté qu'il trouvait que "Saïd devenait obtus et con et que son comportement n'était pas le même lorsque Chérif était présent ou pas." Ses aînés voulaient "qu'il devienne un vrai musulman alors il a pris ses distance avec eux".
L'enquêteur évoque à son tour la téléphonie des frères Kouachi et l'existence "d'une ligne conspirative utilisée par Chérif Kouachi"
La téléphonie des Kouachi rend compte des nombreux échanges entre les frères. Au mois novembre 2014, Chérif Kouachi passe ainsi 17 jours à Reims, chez son frère Saïd.
Mais aucune localisation n'est établie aux lieux fréquentés par Amedy Coulibaly.
Dans la nuit du 6 au 7 janvier, Chérif appelle son frère Saïd à deux reprises, à 00h40 et 00h46. Sans doute pour confirmer leur leur projet terroriste pour le lendemain.
L'enquêteur explique que "Saïd Kouachi était beaucoup plus érudit dans la religion que son frère Chérif. Il lisait beaucoup plus alors que Chérif était dans l'application stricte des règles de l'Islam radical".
Selon l'enquêteur, "aucun témoin entendu n'a fait état de propos haineux envers la France de la part de Chérif Kouachi notamment. Un seul témoin a évoqué une phrase de Chérif disant : "mon cheikh c'est Ben Laden"."
Sur question de Me Isabelle Coutant-Peyre, avocate du principal accusé, l'enquêteur confirme que le dossier compte "37 millions de données téléphoniques".
L'audience est suspendue jusqu'à 14h15 avec l'audition d'autres enquêteurs.
L'audience reprend avec un enquêteur de la brigade criminelle à la barre. "Je vais évoquer les investigations menées suite à la neutralisation d'Amedy Coulibaly : dans la voiture avec laquelle il s'est rendu à l'Hyper Cacher, dans le logement où il a passé ses derniers jours"
C'est dans ce dernier appartement, explique l'enquêteur "qu'a été tournée une vidéo de revendication".
Les enquêteurs se sont également intéressés au financement des attentats par Amedy Coulibaly, qui a évoqué l'aide apportée à Chérif Kouachi dans sa vidéo de revendication.
Dans la Renault Scenic retrouvée à proximité de l'Hyper Cacher, les enquêteurs ont notamment retrouvés les traces ADN des accusés Willy Prévost et Christophe Raumel qui sont montés dans la voiture.
C'est via le site Abritel qu'Amedy Coulibaly a loué l'appartement "conspiratif" de Gentilly. C'est la propriétaire de l'appartement qui alertera la police après l'attentat de l'Hyper Cacher, quand elle a compris qui était vraiment son locataire.
Dans cet appartement, les enquêteurs retrouvent de l'argent liquide, un drapeau de l'état islamique, des armes, une empreinte digitale qui est très probablement celle de Mohamed Belhoucine (accusé de ce procès mais vraisemblablement mort en Syrie).
Pour commettre ses attentats, rappelle l'enquêteur, Amedy Coulibaly a utilisé deux véhicules : une moto Suzuki pour aller jusqu'à Montrouge où il tue Clarissa Jean-Philippe et une Renault Scénic avec laquelle il se rend à l'Hyper Cacher.
Dans l'appartement de Gentilly, Amedy Coulibaly a tourné sa vidéo de revendication de 7 minutes et 14 secondes, intitulée "Coulibaly venge les ennemis de l'Islam"
"Le montage a été réalisé par un tiers", rappelle l'enquêteur.
L'enquêteur décrit Amedy Coulibaly dans la vidéo de revendication "vêtu d'un habit traditionnel, qui pose devant un drapeau de l'état islamique et qui récite dans un arabe approximatif le serment d'allégeance".
A la fin de cette vidéo, Amedy Coulibaly "porteur d'un kamis blanc, un keffieh sur la tête, un fusil d'assaut à ses côtés, incite les musulmans à passer à l'action", décrit l'enquêteur à la barre.
Dans la vidéo de revendication est également évoquée l'explosion d'une voiture, sans autre précision. L'enquêteur explique que des investigations ont été faites et qu'ils ont découvert l'explosion d'une voiture le 8 janvier à Villejuif.
"C'était d'une grande violence. L'arrière du véhicule était totalement détruit. Une pièce métallique a été retrouvée au sommet d'un arbre. Une autre à plus de 40 mètres du véhicule", détaille l'enquêteur à la barre.
L'enquêteur explique qu'ils ont retrouvé au nom du couple Coulibaly-Boumeddiene "des faux documents, bulletins de salaire, avis d'imposition qui leur permettaient de souscrire des crédits à la consommation."
"C'est ainsi, poursuit l'enquêteur à la barre, qu'en septembre, ils se rendaient à Bordeaux où ils achetaient une Mini Cooper pour 27 000 euros et une Volkswagen Sirocco pour 23 000 euros".
Au final, le bénéfice rapporté par la revente des deux voitures est de 26 000 euros.
Si l'on ajoute d'autres escroqueries, explique l'enquêteur, Amedy Coulibaly a réussi à réunir en tout 40 000 euros. Cette somme lui a permis de financer ses attentats mais aussi celui commis par les frères Kouachi.
Ce moment où le principal accusé, Ali Riza Polat, crie depuis le box que la Mini Cooper à la revente de laquelle il a participé était "gagé".
L'enquêteur s'interrompt à la barre.
"S'il vous plaît", intervient le président.
Ce moment où, dans ses explications, l'enquêteur "revient "à la Renault Clio ...."
"On l'aime bien, cette Renault, oui", intervient le président.
Le président : "Amedy Coulibaly avait loué l'appartement de Gentilly du 4 au 11 janvier. Ce qui laisse à penser qu'il n'imaginait peut-être pas que la fin de sa vie serait le 9 janvier".
Sur le grand écran de la salle d'assises, se déroule la vidéo de revendication d'Amedy Coulibaly :
"soldat du califat, auteur des attaques bénies de Montrouge [....] le lendemain, il mène une attaque porte de Vincennes"
Dans cette vidéo, Amedy Coulibaly, en kamis avec un keffieh sur la tête et une reproduction du drapeau de l'état islamique accroché derrière lui, explique avoir "fait allégeance au calife dès la naissance du califat". Il lit ensuite laborieusement un texte en arabe.
Amedy Coulibaly s'exprime de manière très calme, détendue. "Je lui ai donné quelques milliers d'euros pour qu'il finisse à boucler ce qu'il avait à acheter" explique-t-il au sujet de Chérif Kouachi.
Dans sa vidéo, Amedy Coulibaly déclare encore : "ce qu'on est en train de faire c'est tout à fait légitime vu ce qu'ils font. Vous attaquez l'état islamique, on vous attaque en retour. Vous faites votre victime pour quelques morts, mais vous bombardez régulièrement."
"Tout ça parce qu'on applique la charia? C'est vous qui décidez ce qu'il se doit se passer sur la terre? On ne va pas laisser faire ça", poursuit Amedy Coulibaly dans sa vidéo de revendication avant de lancer un appel à tous les musulman "de combattre pour l'Islam".
Le président précise qu'à la fin de la vidéo de revendication apparaissent des images de l'Hyper Cacher, "ce qui veut dire qu'elle a été montée et diffusée après la mort d'Amedy Coulibaly".
L'audience est suspendue 15 minutes avant l'audition d'un enquêteur de la sous-direction antiterroriste.
L'audience a repris avec la projection des photos de l'appartement "conspiratif" loué par Amedy Coulibaly à Gentilly. Sur le lit, les policier ont disposé les différentes armes retrouvées sur place, un véritable arsenal. Un peu plus de 3000 euros en liquide a aussi été retrouvé.
Me @ChStPalais évoque une évaluation du coût des attentats de janvier 2015 effectuée par le Centre d'Analyse du Terrorisme (@CAT_Centre ) : "ils évaluent l'arsenal de Coulibaly et des frères Kouachi à 21 000 euros, les dépenses de téléphonie peuvent atteindre 2000 euros"
Me @ChStPalais citant toujours une étude du @CAT_Centre : "contrairement aux attentats de novembre 2015, les terroristes de janvier 2015 ont auto-financé leurs actes alors que ceux du 13 novembre ont été aidés par l'état islamique"
L'audience est suspendue jusqu'à demain matin. Elle reprendra à 9 heures 30.
Bonjour à tous,
En direct du tribunal judiciaire de Paris.
2e etage. Grande salle. Et pour cause.
L'audience qui s'ouvre aujourd'hui attire les foules des grands jours.
Début du procès dit des eurodéputés RN.
Viennent d'entrer dans la salle d'audience la présidente du Rassemblement national et principale prévenue de ce procès : Marine Le Pen.
Sont également arrivés Bruno Gollnisch, Nicolas Bay ou encore Julien Odoul ... autant d'anciens eurodéputés ou assistants parlementaires.
25 prévenus au total (ils sont 27 renvoyés mais ni Jean-Marie Le Pen, ni Jean-François Jalkh ne sont en état d'être jugés selon des expertises médicales), qui doivent répondre de détournement de fonds publics.
Bonjour à tous,
C'est rare, mais ça arrive : en direct d'une audience civile aujourd'hui. En l'occurrence l'assignation en référé des Républicains par Eric Ciotti pour contester son exclusion du parti et de la présidence de celui-ci.
Ca se passe au tribunal judiciaire de Paris.
11 heures. L'audience est ouverte. Et débute l'appel des parties. Juste une question de procédure ? Et non, car premier écueil : deux avocats se présentent comme représentants des Républicains.
L'un côté Eric Ciotti, l'autre côté Annie Genevard et François-Xavier Bellamy.
“Je ne peux pas recevoir une double constitution. C’est un problème et c’est à vous de trancher”, s'agace la présidente. Sauf que personne ne lâche. Car derrière cette question de robes, il y a tout l'enjeu de l'audience du jour : qui préside encore Les Républicains ?
Bonjour à tous,
Après une pause hier, le procès de la Grande mutation devant la 13e chambre correctionnelle de Paris reprend avec les dernières auditions de parties civiles. Puis viendront les interrogatoire des prévenus, à savoir six cadres de l'organisation sectaire.
Emmanuelle s'avance à la barre. Elle est l'aînée d'une des anciennes adeptes de la Grande mutation.
"Quatre enfants, enfance heureuse, une mère aimante".
C'est autour de 2005, que sa mère commence à fréquenter la Grande mutation, "emmenée par un rabatteur à Dijon".
"C'était un médecin qui était le rabatteur de la Grande mutation à Dijon. Il a été radié depuis, mais à l'époque il avait une vraie plaque de médecin", explique Emmanuelle à la barre. "Du coup, elle allait à Paris aux conférences et entretiens individuels".
Palais de justice de Paris, salle Diderot.
Au procès dit du #VioleurdeTinder l'heure est au réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye.
Rappelons que Salim Berrada est jugé pour 17 viols et agressions sexuelles et encourt 20 ans de réclusion.
"Vous les avez vues, entendues. Vous avez entendu le récit des viols et des agressions sexuelles subies par ces 17 victimes. Vous avez vu ici, à cette barre, celles qui ont eu la force de venir raconter leurs souillures", entame l'avocat général dans son réquisitoire.
"Et lui, les a-t-il seulement vues, entendues ? La question se pose tellement, tout au long de cette audience est resté imperturpable, comme bunkérisé dans le béton de ses dénégations", poursuit l'avocat général.
Bonjour à tous,
De retour salle Diderot au palais de justice de Paris. Procès dit du #VioleurdeTinder
Dernier jour des débats aujourd'hui avant les plaidoiries et réquisitoire prévus demain.
Ce matin, la dernière partie civile s'exprime à la barre. Nous l'appellerons "Rania".
"Rania" raconte à son tour la prise de contact sur Tinder, le rendez-vous pour une séance photo. "J’avais apporté des vêtements dans un sac, on a commencé à discuter. Il m’a proposé un shot d’alcool, puis il m’a parlé des fêtes qu’il faisait, de la drogue … ça m’a paru étrange"
"Je me sentais totalement euphorique", se souvient Rania. Puis, alors que je regardais les photos qu'on venait de faire, il s'assied à côté de moi et m'embrasse. Je l'ai repoussé et lui ai dit :"je ne veux pas ça, tu ne m'attires pas". Mais il revient vers moi et dit "essaie".
Bonjour à tous,
Salle Diderot, palais de justice.
De retour au procès dit du #VioleurdeTinder : Salim Berrada comparaît devant la cour criminelle départementale pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes lors de séances photo à son domicile.
Celle que nous appellerons Charline est la neuvième victime dont les faits dénoncés sont examinés par la cour. Elle a aujourd'hui 26 ans et est comédienne, explique-t-elle.
"Je vous laisse la parole", déclare le président à "Charline"
Long silence de la jeune femme.
"Quand j’ai découvert le travail de monsieur Salim Berrada, j’étais mineure à l’époque. Mais j’étais déjà modèle. Je faisais principalement du portrait."