Du coup : "Vendanges mécaniques, vendanges à la main, comment et pourquoi, et surtout, quand est-ce qu'on mange" le thread tant attendu est là !
Les vendanges, c'est "juste" récolter les raisins au bon moment et bon endroit... selon les cépages, les sols, la météo, l'âge des vignes, et la destination de la récolte, tout ne se récolte pas en un jour...
Pour simplifier, et parler seulement dont ce que je connais, on va prendre l'exemple d'un viticulteur qui a des vignes à Bourgueil et Saint Nicolas de Bourgueil.... Un seul cépage, ça simplifie...
Donc dans les zones d'AOC Bourgueil et Saint Nicolas de Bourgueil , un seul cépage, mais plusieurs possibilités : Crémant de Loire, SnB, rouge ou rosé, Bgl rosé, Bgl de printemps (à boire en 2-4 ans) et Bourgueil de côteaux (à garder 5-10ans)
Donc un viticulteur qui a le potentiel de parcelles pour faire toute cette gamme est parti pour 2 à 3 semaines de vendanges. Tout va bien quand la météo est clémente.
Au moment d'organiser le chantier de vendange, il y a deux choix du comment : à la main, ou à la machine !
deux pratiques ont leurs avantages et leurs inconvénients : à la main, on coupe la grappe, et on peut déposer délicatement les grappes dans un seau, puis dans une hotte, puis dans une benne ou un de grandes caisses pour être ensuite emportées au pressoir ou à l'égrappoir.
A la machine, des tiges flexibles secouent les ceps de vignes, les raisins mûrs se détachent, et même parfois les grappes entières, bien mûres, tombent en entier.
Les raisins sont emportés par des paniers jusqu'au sommet de la tête de récolte, où il sont renversés (comme des seaux...) sur un tapis roulant au bout duquel une soufflerie aspire les éventuelles feuilles, pétioles...
La complexité de la récolte mécanique est d'avoir du matériel performant (merci le progrès) un chauffeur habile, et des parcelles adaptées. Les machines n'aiment pas les pentes et préfèrent clairement les rangs bien alignés.
On en vient donc au "pourquoi" ?
Les Crémants de Loire sont vendangés à la main, car le cahier des charges veut que les grappes soient entières dans le pressoir... là, la question elle vite répondue.
Pour tout le reste, un viticulteur qui gère une dizaine d'hectares doit décider de la date de récolte, et clairement, allumer une machine à vendanger est plus aisé que demander, 2 semaines à l'avance, à 35 vendangeurs de venir...
Donc oui, la machine est un solution de facilité, surtout dans un contexte où il est très, très compliqué de constituer des équipes de 35 vendangeurs. Qui accepte un travail temporaire, difficile et mal payé ? Plus grand monde, et c'est normal.
L'époque des étudiants en vacances, qui ont besoin de sous, et prêts à se crever à la tâche est révolue. Constituer une équipe complète est un challenge, une montagne de papier, et l'assurance d'en avoir 2 ou 3 qui ne viennent pas le jour-J.
De plus, quand les journées sont belles, il est difficile de demander à 35 vendangeurs de "pousser" 2-3 heures de plus, par crainte de la pluie du surlendemain. Et quand il pleut, il est difficile de leur dire qu'il ne faut pas travailler et qu'ils ne seront pas payés...
La machine à vendanger offre une flexibilité folle. Elle remplace à elle seule (et avec son chauffeur bien entendu) une équipe de 35 vendangeurs. Et n'importe qui préfère voire une machine enchaîner les heures qu'une équipe se fatiguer ?
Et, désolé, mais la machine permet de vendanger chaque parcelle à maturité optimale, sans se presser quand c'est possible, parce qu'elle n'a pas la rentrée lundi prochain ou qu'elle a un autre chantier à suivre, et de se presser quand c'est nécessaire.
Donc pourquoi ? Pourquoi "démonter" la récolte mécanique alors que quand c'est possible et autorisé, il est prouvé, vérifié et démontré, qu'une belle vendange, bien traitée, qu'elle soit récoltée à la machine ou à la main peut donner des vins extraordinaires ?
Les 2 techniques ne sont pas possibles ou autorisées partout... que chacun fasse comme il veut, comme il peut... mais que les commentateurs arrêtent de juger simplement par la méthode de récolte des fruits.
J'ai dégusté des vins immondes récoltés à la main, et aussi à la machine. J'ai rêvé en dégustant des vins vendangés à la machine, et aussi à la main. Il ne faut pas de focaliser sur UNE pratique, bien qu'elle soit essentielle, le travail au chai l'est aussi.
Démonter l'une ou l'autre des pratiques est donc inutile. Surtout que personne, absolument PERSONNE sur Terre n'est capable de différencier 2 vins issus de grappes de la même parcelle en fonction de leur mode de récolte...
Et pour la réponse à la question : QUAND EST-CE QU’ON MANGE ? Croyez moi, avec cette équipe, en pleine vendange, c’est assez souvent !
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Bon, on le sait déjà, le #gel2021 va rester dans les mémoires. Vignes, arbres fruitiers, céréales, etc, ces températures négatives du 8 Avril 2021 ont détruit, tout ou partie de la récolte de ces plantes. Mais pas que... #ThreadAgri avec le cœur un peu amoché.
Depuis 3 jours, les agriculteurs font face à un tsunami de froid. L'image n'est pas choisie au hasard, il s'agit d'une véritable et énorme vague de froid, comme elle était prévue il y a quelques jours :
Quels enjeux ?
Le froid gèle les bourgeons de vignes qui renferment les initiations florales (les futures grappes), il gèle les fleurs de cerisiers, pommiers et autres fruitiers, il dessèche les épis en montaison...
Bref, c'est abominable.
Imaginez qu'une épidémie concerne les plantes : une saloperie qu'on ne sait pas gérer. Par exemple, la Flavescence dorée, qui flingue la récolte, et tue à terme le cep de vigne. Forcément, il y a une réaction : un Plan de Lutte Obligatoire est mis en place... #ThreadViti
La Flavescence dorée est un phytoplasme, une bactérie, qui est transmise par un insecte piqueur-suceur, qui pique une feuille atteinte, suce la sève, attrape le phytoplasme, le multiplie et le transmet au prochain cep qui sera piqué. Ca ressemble beaucoup à une épidémie virale ça
En terme d'impact, c'est assez clair, vieille ou jeune vigne, bio ou pas : jaunissement des feuilles pour les cépages blancs, rougissement des feuilles pour les cépages rouges, jusque là, tout va bien.
MAIS : 0 récolte, et mort du cep dans les 3 ans.
Comment le changement climatique a totalement modifié les habitudes et les pratiques des viticulteurs en à peine 60 ans ? Comment est-on passé de raisins à peine mûrs et froids à des raisins trop mûrs et trop chauds ? #ThreadViti#ThreadAgri poke @agritof80
Pour commencer, tout ceci est issu de projets réalisés dans le cadre de mes travaux à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (@vignevin) et des données du Laboratoire de Touraine.
En 2018, Théotime Robin et moi-même, travaillons sur le sujet du vignoble de demain, et commençons par caractériser, le vignoble d’hier et d’aujourd’hui : comment observer l’éventuel impact du changement climatique sur les raisins ? C’est parti !
Allez, je suis chaud ces temps-ci. Un futur #ThreadViti#ThreadAgri ?
Sur quel sujet ?
(Détails dans le tweet suivant...)
1- Le cycle de la vigne : de la taille à la récolte, comment la plante pousse et ce que les viticulteurs font, mois par mois. 2- La fermentation malolactique : 2e fermentation optionnelle pour certains vins, mais pas les rouges...🤔
3 - Les aléas climatiques : gel de printemps, brûlures, grêle ... les coups de massues par prévus. 4- La viti de Pépère : comment mon grand-père faisait du vin de 1940 à 1984.
Pour tordre définitivement le cou à l'argument "comment ils faisaient avant ? " concernant les "pesticides" plongeons nous rapidement dans un compte-rendu de la "Revue de Viticulture" de Décembre 1895... ça va ? C'est assez ancien ? Mini #ThreadViti#ThreadAgri
Le compte-rendu fait état d'essais réalisés en 1893, ça fait donc 10 ans que les chercheurs et les viticulteurs cherchent une solution contre le mildiou, apparu vers 1883.
A Nîmes, plusieurs "remèdes" sont donc testés dans des "carrés" de différents cépages méditerranéens.
Bon, le voilà ce #ThreadViti (#ThreadAgri poke @agritof) !
Comme la vinification des vins rosés et rouges a été plébiscitée, bienvenue dans le monde bizarre du « Comment fait-on du vin rouge avec un fruit dont le jus est blanc ? »
Car oui, c’est une caractéristique commune à tous les cépages (les variétés de Vitis vinifera) : les fruits, mêmes de cépages noirs, ont une pulpe et donc un jus translucide, ce qui n’aide clairement pas à faire une boisson colorée.
Mais la peau est sombre ! Grâce à la concentration en anthocyanes, pigment soluble que l’on retrouve aussi dans les mûres, les cerises, les myrtilles… enfin tous les fruits qui tâchent les vêtements mais aussi les mains !