Aujourd'hui, au procès des #AttentatsJanvier2015 on doit parler voitures, armes et fuite vers la Syrie avec une série d'enquêteurs attendus à la barre.
@sophparm L'audience a repris avec, à la barre, une enquêtrice venue rendre compte de l'enquête sur les armes utilisées par Amedy Coulibaly à Montrouge, puis l'Hyper Cacher.
Un fusil d'assaut et six pistolets automatique explique-t-elle venaient d'une société française, basée dans le Nord
En enquêtant sur cette société du Nord, les policiers tombent sur la personne de Claude Hermant, propriétaire d'un paintball et sous le coup d'une enquête pour trafic d'armes. Des armes cachées dans la chambre froide d'une friterie détenue par la compagne de Claude Hermant.
"De très très nombreuses munitions compatibles avec les armes retrouvées à l'Hyper Cacher" sont également retrouvées chez Claude Hermant, explique l'enquêtrice à la barre. Ainsi que "le matériel d'outillage" qui permettait la remise en état des armes.
La figure d'un autre homme apparaît aussi : Patrick Halluent qui a remis entre 80 et 100 armes à Claude Hermant dans l'espace d'un an environ. C'est donc Claude Hermant qui ensuite "remilitarisait" ces anciennes armes de guerre venues de Slovaquie.
Enfin, apparaît un 3e homme : Samir Ladjali, qui a été mis en examen dans le dossier des #AttentatsJanvier2015 avant de bénéficier d'un non-lieu.
A noter que ces hommes ont déjà été jugés par le tribunal correctionnel de Lille. Ils seront entendus comme témoins demain.
Lors d'une "grosse opération de garde à vue", explique l'enquêtrice, tous les témoignages concordent pour désigner Samir Ladjali comme l'unique acheteur des armes remilitarisées par Claude Hermant. Mais, "on manquait d'éléments pour relier Samir Ladjali à Amedy Coulibaly"
D'octobre à novembre 2014, six déplacements vont être effectués dans le Nord par plusieurs accusés du procès. Les enquêteurs supposent qu'ils avaient pour objectif de récupérer des armes pour Amedy Coulibaly.
L'enquête a rebondit, explique l'enquêtrice, lorsque une ADN est retrouvée dans un des pistolets Tokarev d'Amedy Coulibaly : l'ADN d'une jeune fille, nièce de Samir Ladjali (l'acheteur des armes, pour ceux qui sont un peu perdus).
Quand la jeune fille "se décidera à parler, elle expliquera que c'est son frère de 17 ans qui a joué avec cette arme et qu'elle l'a manipulée à son tour, chez eux, en l'absence de leurs parents", poursuit l'enquêtrice.
Selon les enquêteurs, le rapatriement des armes à Paris a été effectué par plusieurs accusés du procès. "Ce qui pose question c’est le silence d’Amar Ramdani et Saïd Makhlouf sur leurs déplacements lillois pendant les 3 ans d’instruction", explique l'enquêtrice.
"Ils diront que c’est pour une escroquerie aux concessionnaires automobiles. Mais il y a des déplacements à 21 heures …
Saïd Makhlouf a parlé de voir des prostituées. Mais faire Paris-Roubaix pour voir des prostituées …", poursuit l'enquêtrice.
Pour résumer donc, huit des armes d'Amedy Coulibaly (fusils d'assaut et pistolet Tokarev) proviennent d'une société slovaque qui les vend démilitarisées (ce qui est légal en Slovaquie). Claude Hermant les a remilitarisées avant de les revendre.
Ces armes arriveront, via plusieurs intermédiaires dans les mains du terroriste. "A un moment quand on vend des armes en état de fonctionner, on s’exposer à ce qu’elles soient utilisées et c’est ce qui s’est finalement passé", déplore à la barre l'enquêtrice.
Le président rappelle que Claude Hermant et ses acolytes ont déjà été "condamnés par la juridiction lilloise". Ils seront donc entendus comme témoins ici au procès demain.
A la barre, l'enquêtrice précise que les commandes d'armes à la société slovaque se sont étalées entre juin et novembre 2014. Les dernières armes ont ainsi été livrées début décembre 2014.
L'enquêtrice au sujet de la filière Hermant : "on est en face d’individus de droit commun. Des vieux briscards, des personnalités qui connaissent la machine judiciaire. C’est quand même des gros morceaux ..."
Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour interroger les membres de la filière Hermant, interroge un avocat de la défense.
L'enquêtrice : "à cause de l'actualité meurtrière qui a frappé la France pendant deux ans. Je vous rappelle le nombre d'attentats à cette époque-là. "
L'avocat poursuit, lui demande si ce n'est pas un article de Mediapart qui a finalement fait bouger les choses.
L'enquêtrice, très agacée : "Ces interpellations ont été préparées très longtemps à l'avance. Dieu merci, on n'attend pas les articles de Mediapart pour avancer"
Me Coutant-Peyre, avocate du principal accusé, déplore que la filière Hermant ait été jugée séparément à Lille "avec des peines peu significatives"
L'avocate de la défense, Me Coutant-Peyre, poursuit : “il y a des gens qui ont été arrêtés très rapidement et qui ne sont probablement pas les vrais responsables de ces tragédies”
Me Safya Akkori souligne le fait que "14 personnes" de la filière Hermant doivent être entendues demain "sur ce sujet éminemment technique" et qu'une seule journée d'audience est prévue pour les entendre alors que l'enquêtrice sur le même sujet est "à la barre depuis 3 heures"
L'audience est suspendue jusqu'à 14h30. Cinq autres enquêteurs (dont celui de ce matin) sont encore attendus aujourd'hui.
L'audience reprend. Une nouvelle enquêtrice s'avance à la barre. Elle vient "rendre compte des investigations menées suite à un courrier anonyme intitulé Hyper Cacher - Mohamed Fares".
"Ce nom de nous était pas inconu", précise d'emblée l'enquêtrice.
De fait, la famille Fares, qui possède une entreprise d'ambulances, était déjà connue des enquêteurs. Il apparaît que le père, Ali Farès avait eu 11 enfants dont 9 avec la même épouse, précise l'enquêtrice. L'un de ces enfants est Mohamed-Amine, aujourd'hui accusé dans ce procès.
Au moment de l'enquête, Mohamed-Amine Farès est incarcéré à Lille pour trafic de stupéfiants. Les enquêteurs mettent en évidence des liens entre Mohamed-Amine Farès et un autre accusé de ce dossier, Saïd Makhlouf.
En novembre 2011, Mohamed Farès est libéré et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de résider dans le Nord. Il s'installe alors en région parisienne, explique l'enquêtrice. Il y reste jusqu'en mars 2012 et travaille pour les Ambulances Farès, tout comme Saïd Makhlouf.
L'enquêtrice revient sur les 6 déplacements vers le Nord.
Me Daphné Pugliesi, avocate d'Amar Ramdani : "on essaie de démontrer par tous les moyens qu'ils [les accusés Amar Ramdani et Saïd Makhlouf] sont allés à Roubaix. Mais ils sont allés à Roubaix, ce n'est pas contesté !"
Me Safya Akorri, avocate de Mohamed-Amine Fares revient sur la dénonciation anonyme de son client. "La lettre de dénonciation a été adressée précisément à Mme Poulx, juge d'instruction de ce dossier, au tribunal. On peut donc en déduire que c'est quelqu'un du dossier."
A l'audience maintenant un ancien enquêteur de la SAT (sous-direction antiterroriste) qui vient rendre compte des garde-à-vue des accusés Willy Prevost et Christophe Raumel.
L'enquêteur débute son exposé : "Willy Prevost et Amedy Coulibaly sont sortis de prison en mars 2014, à peu près à la même période. Willy Prévost avait été incarcéré pour transport d’armes et refus d’obtempérer."
L'enquêteur poursuit : "Amedy Coulibaly avait sollicité Willy Prévost pour un transport d’armes suite au fait qu’Ali Polat avait …"
Dans le box, le principal accusé le coupe :"Vous sortez mon nom comme ça direct !”
L'enquêteur explique : "début décembre Amedy Coulibaly demande à Willy Prévost de lui fournir un certain nombre de matériels. Peu avant Noël, Amedy Coulibaly reprend contact avec lui, être très insistant et lui demander de s’activer pour fournir ces éléments."
C'est ainsi que Willy Prévost ainsi qu'un autre accusé, Christophe Raumel, vont participer à l'achat de "couteau pliant, taser, gilet tactique noir, gazeuses", énumère l'enquêteur à la barre.
Amedy Coulibaly va aussi remettre 1100 euros à Willy Prévost "pour l'achat d'un véhicule". Willy Prévost et Christophe Raumel iront ainsi dans l'Oise acheter la Renault Scénic qui sera retrouvée près de l'Hyper Cacher, le 9 janvier 2015.
Willy Prévost sera encore chargé de faire retirer le tracker (qui permet la géolocalisation) de la moto Suzuki avec laquelle Amedy Coulibaly se rendra à Montrouge, où il assassine la policière Clarissa Jean-Philippe le 8 janvier 2015.
L'enquêteur explique que Willy Prévost a reconnu "avoir participé à tous ces achats en sachant que la finalité serait une action délictuelle ou criminelle tout en ignorant qu'il s'agissait de la préparation des attentats."
L'enquêteur évoque les relations entre Amedy Coulibaly et Willy Prévost. Les deux ans se connaissaient depuis longtemps. Mais, suite à un différend, Willy Prévost a été "passé à tabac" par Amedy Coulibaly. Ce qui a même conduit Willy Prévost à déménager.
Dans le box, les accusés se tendent un peu, ils font des remarques à voix haute sur les propos de l'enquêteur. Ali Riza Polat n'hésite même pas à invectiver l'enquêteur à la barre : "le 7 janvier? Il y a cinq minutes, tu as dit que c'était le 6 janvier !"
L'enquêteur poursuit sur l'achat de la Renault Scénic, qui servira à Amedy Coulibaly pour se rendre à l'Hyper Cacher : "Coulibaly leur avait dit que c'était pour sa femme".
Les accusés Willy Prévost, Christophe Raumel et d'autres amis sont donc allés dans l'Oise pour acheter cette voiture :"ça les sortait du quotidien de la cité, ça leur faisait une balade en voiture", explique à la barre l'ancien enquêteur de la sous direction antiterroriste.
Les accusés achètent la Renault Scenic "1000 euros" à un couple. Au moment de signer les papiers, l'un d'eux fait une remarque "sur la tenue vestimentaire de la femme qui était incompatible avec sa religion. A ce moment-là elle était en débardeur et en short", raconte l'enquêteur
Willy Prévost se retrouve dans la Renault Scénic avec Coulibaly et un homme qu'il connaît de vue. Cet homme au volant est Ali Riza Polat. Il roule vite et écope alors d'un surnom : "fils de pute de bombardé". L'anecdote fait rire la salle. Sauf l'intéressé qui s'agace dans le box
Le président : Willy Prévost parle de braquage, de go-fast. En tous cas, il sait que les achats de matériel [pour Amedy Coulibaly ndlr] sont pour une activité illégale. Il y a un intérêt?"
Enquêteur : "il se faisait un peu d'argent, il pouvait garder le surplus ...."
Christophe Raumel a accompagné Willy Prévost lors de tous les achats de matériel.
L'enquêteur : "Christophe Raumel dit que Willy Prévost, c'est comme son frère. Mais en garde à vue, il apprend que sa petite amie fréquente Willy Prévost depuis quatre mois."
Le 1er assesseur évoque les auditions de garde-à-vue de Willy Prévost : "il pleure", lit-il. "Il se lève, crie : "je ne suis pas un terroriste". Les pleurs reviennent régulièrement dans les auditions."
Enquêteur : "je pense que ce qui le fait pleurer c'est la gravité des faits".
L'avocat de Willy Prévost, Me Hugo Lévy revient sur son passage à tabac par Amedy Coulibaly. "Multiples fractures : au poignet, dans la région occipitale", lit-il sur le compte-rendu des urgences.
"Quand on dit qu'Amedy Coulibaly était violent, il s'agit d'un euphémisme".
Me Hugo Lévy : "je voudrais venir à un moment un peu ... difficile : l'identification d'Ali Riza Polat par Willy Prévost". Dans le box, le principal accusé s'agace déjà.
Ce moment où Ali Riza Polat agace même sa propre avocate.
Me Coutant-Peyre : "non, c'est bon là, c'est moi qui pose les questions!"
Compte-tenu de l'heure, les derniers témoins prévus aujourd'hui sont "reportés à une date ultérieure". L'audience est donc suspendue jusqu'à demain 9h30.
Le compte-rendu de l'audience du jour, illustré par Matthieu Boucheron, est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/proces…
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Bonjour à tous,
En direct du tribunal judiciaire de Paris.
2e etage. Grande salle. Et pour cause.
L'audience qui s'ouvre aujourd'hui attire les foules des grands jours.
Début du procès dit des eurodéputés RN.
Viennent d'entrer dans la salle d'audience la présidente du Rassemblement national et principale prévenue de ce procès : Marine Le Pen.
Sont également arrivés Bruno Gollnisch, Nicolas Bay ou encore Julien Odoul ... autant d'anciens eurodéputés ou assistants parlementaires.
25 prévenus au total (ils sont 27 renvoyés mais ni Jean-Marie Le Pen, ni Jean-François Jalkh ne sont en état d'être jugés selon des expertises médicales), qui doivent répondre de détournement de fonds publics.
Bonjour à tous,
C'est rare, mais ça arrive : en direct d'une audience civile aujourd'hui. En l'occurrence l'assignation en référé des Républicains par Eric Ciotti pour contester son exclusion du parti et de la présidence de celui-ci.
Ca se passe au tribunal judiciaire de Paris.
11 heures. L'audience est ouverte. Et débute l'appel des parties. Juste une question de procédure ? Et non, car premier écueil : deux avocats se présentent comme représentants des Républicains.
L'un côté Eric Ciotti, l'autre côté Annie Genevard et François-Xavier Bellamy.
“Je ne peux pas recevoir une double constitution. C’est un problème et c’est à vous de trancher”, s'agace la présidente. Sauf que personne ne lâche. Car derrière cette question de robes, il y a tout l'enjeu de l'audience du jour : qui préside encore Les Républicains ?
Bonjour à tous,
Après une pause hier, le procès de la Grande mutation devant la 13e chambre correctionnelle de Paris reprend avec les dernières auditions de parties civiles. Puis viendront les interrogatoire des prévenus, à savoir six cadres de l'organisation sectaire.
Emmanuelle s'avance à la barre. Elle est l'aînée d'une des anciennes adeptes de la Grande mutation.
"Quatre enfants, enfance heureuse, une mère aimante".
C'est autour de 2005, que sa mère commence à fréquenter la Grande mutation, "emmenée par un rabatteur à Dijon".
"C'était un médecin qui était le rabatteur de la Grande mutation à Dijon. Il a été radié depuis, mais à l'époque il avait une vraie plaque de médecin", explique Emmanuelle à la barre. "Du coup, elle allait à Paris aux conférences et entretiens individuels".
Palais de justice de Paris, salle Diderot.
Au procès dit du #VioleurdeTinder l'heure est au réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye.
Rappelons que Salim Berrada est jugé pour 17 viols et agressions sexuelles et encourt 20 ans de réclusion.
"Vous les avez vues, entendues. Vous avez entendu le récit des viols et des agressions sexuelles subies par ces 17 victimes. Vous avez vu ici, à cette barre, celles qui ont eu la force de venir raconter leurs souillures", entame l'avocat général dans son réquisitoire.
"Et lui, les a-t-il seulement vues, entendues ? La question se pose tellement, tout au long de cette audience est resté imperturpable, comme bunkérisé dans le béton de ses dénégations", poursuit l'avocat général.
Bonjour à tous,
De retour salle Diderot au palais de justice de Paris. Procès dit du #VioleurdeTinder
Dernier jour des débats aujourd'hui avant les plaidoiries et réquisitoire prévus demain.
Ce matin, la dernière partie civile s'exprime à la barre. Nous l'appellerons "Rania".
"Rania" raconte à son tour la prise de contact sur Tinder, le rendez-vous pour une séance photo. "J’avais apporté des vêtements dans un sac, on a commencé à discuter. Il m’a proposé un shot d’alcool, puis il m’a parlé des fêtes qu’il faisait, de la drogue … ça m’a paru étrange"
"Je me sentais totalement euphorique", se souvient Rania. Puis, alors que je regardais les photos qu'on venait de faire, il s'assied à côté de moi et m'embrasse. Je l'ai repoussé et lui ai dit :"je ne veux pas ça, tu ne m'attires pas". Mais il revient vers moi et dit "essaie".
Bonjour à tous,
Salle Diderot, palais de justice.
De retour au procès dit du #VioleurdeTinder : Salim Berrada comparaît devant la cour criminelle départementale pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes lors de séances photo à son domicile.
Celle que nous appellerons Charline est la neuvième victime dont les faits dénoncés sont examinés par la cour. Elle a aujourd'hui 26 ans et est comédienne, explique-t-elle.
"Je vous laisse la parole", déclare le président à "Charline"
Long silence de la jeune femme.
"Quand j’ai découvert le travail de monsieur Salim Berrada, j’étais mineure à l’époque. Mais j’étais déjà modèle. Je faisais principalement du portrait."