Parce qu'au final, on a toutes et tous consciences que certaines personnes sont statistiquement plus touchées que d'autres par les agressions. Par ex, les femmes savent qu'elles auront globalement un peu plus la paix après 35 ans qu'avant 25 (même s'il y a des exceptions!)
Face à cette relative hétérogénéité (je dis relative, car je ne connais pas de femme qui n'a jamais connu aucune forme d'agression sexiste/sexuelle, ou de harcèlement de rue), on ne peut pas s'empêcher de formuler des hypothèses.
Les réacs disent "c'est la faute à la taille de la jupe/de la couleur du rouge à lèvres/du taux d'alcoolémie/...!" Evidemment, ils ont tort parce que, outre le victim-blaming insupportable, ça ne marche pas statistiquement.
De l'autre côté, on dit alors "c'est la faute des agresseurs!". Ce qui est la stricte vérité sur le plan causal ( = il n'y aurait plus d'agression si les agresseurs arrêtaient d'agresser) mais qui ne nous fournit aucun élément explicatif quant à la disparité statistique.
D'où l'intérêt de considérer l'hypothèse dans ce thread. A savoir: les agresseurs agressent les personnes qu'ils perçoivent comme une proie.
Cela n'enlève en rien leur responsabilité aux agresseurs. Ca n'implique en rien une responsabilité de la victime. Mais ça donne peut être collectivement des outils de changement un peu plus rapides que d'attendre que les agresseurs veuillent bien arrêter d'agresser.
Après, je ne suis pas en train de dire un truc du genre "tu n'as qu'à pas te comporter comme une proie" ce qui serait sacrément dégueulasse et totalement illusoire.
Parce qu'il est probable qu'on soit sur des micro comportements, des micros détails totalement incorporés, totalement inconscients, totalement anodins, que les agresseurs (qui se comportent comme des prédateurs) seraient par contre très doués pour repérer.
Les femmes n'ont absolument pas le devoir de changer leur comportement pour limiter des agressions dont elles ne sont en aucun responsable, mais il y a peut être quelque chose à creuser de ce côté là pour qu'elles se sentent moins impuissantes face à ça (c'est d'ailleurs un peu
l'objectif des groupes d'auto-défense féministe (qui ne se résument pas qu'à des techniques de combat de rue mais aussi de travail de posture, de répartie, de capacité d'action).
Cette réflexion rejoint complètement la perspective du livre sur le harcèlement scolaire dont j'ai récemment parlé de @DrPhilippeAim et qui me semble vraiment intéressant à envisager.
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J'entends de plus en plus d'enseignants de lycée (IRL comme ici) appeler les jeunes à "se calmer" avec Parcoursup. Je sais que ça part d'une bonne intention mais franchement, je crois que vous sous estimez (gravement) ce que les jeunes vivent...
Non, ce n'est pas qu'une histoire de jeunes qui "se mettent la pression", ou qui nourrissent des ambitions inadéquates au regard de leurs compétences scolaires.
C'est l'histoire d'une génération entière qui sait que son avenir est entre les mains d'un algorithme opaque, où les places sont chères et chaque faux pas durement sanctionné.
Au delà de la violence institutionnelle terrible que représente cet échange, il faut y entendre la non moins terrible violence médicale que pourra aisément reconnaître quiconque y a déjà été confronté.
L'appel à l'autorité, la décrédibilisation de la parole du patient, l'instrumentalisation de sa vulnérabilité, l'instillation de l'idée qu'il est un mauvais patient car il n'a pas réagi de la façon dont la médecine le décrit, le souhaite, le préconise, pire encore...
... qu'il est un mauvais patient parce qu'il a osé demander de l'aide hors du cadre institutionnel strict (via, si je comprends bien, un psychologue de ville).
Cette question est tout simplement mensongère. L'ordonnance de 1945 est certes toujours en vigueur, mais le nombre de textes ultérieur qui s'y est ajouté est tel qu'elle est quasiment inapplicable et inappliquée.
#archivespersonelles#backto1999 Je viens de retrouver une copie du cadeau qu'un copain de classe et moi on avait offert à notre prof de physique de terminale pour la naissance de sa 3eme fille.
Evidemment, on s'était amusé à reprendre exactement la police de caractère et la présentation qu'il utilisait dans ses TP.
Et il faut vraiment que je me relise mieux, je laisse passer trop de coquilles dans mes tweets en ce moment :'(
Terrible de réaliser que le seul contrat moral implicite entre l'Etat et les citoyens, ce n'est pas de les protéger de la maladie, ni de la mort ni des séquelles possibles, mais seulement (d'essayer) de garantir à chacun-e une place en réa.
300-400 morts/jour, les courbes de contamination qui stagnent ou flambent, les covid longs qui se multiplient -> désolé, mais c'est pas notre problème.
Tout ce qu'on peut faire c'est vous trouver une place en réa, peu importe que ce soit ou non près de vos proches (de toute façon, ils ne pourront pas venir). J'attends le moment où ils vont les transférer à l'étranger, pour "gagner leur pari de ne pas reconfiner".
Ami-e-s collapso-sympathisants collapso-convaincus, ou collapso-sceptiques, je viens de finir le livre de Catherine et Raphaël Larrère sur l'analyse (critique) de la collapsologie et c'est juste passionnant.
Tous deux spécialistes d'éthique environnementale (et militants de gauche) illes retracent l'histoire et les filiations idéologiques de la collapsologie, pour analyser l'argumentaire et examiner la solidité des preuves...
... scientifiques à l'appui de la thèse d'un grand (et imminent) effondrement civilisationnel. Loin de verser dans le climato-scepticisme ni dans l'angélisme de la géoingénierie, ils développent non moins une critique acerbe de la collapsologie.