Pour traiter les immenses dettes publiques qui vont résulter de la crise, le cantonnement, piste privilégiée du Gouvernement, est la pire des solutions. Elle consisterait à nous faire payer tous, par l'impôt, des sommes démentes. Explications dans ce court thread. 1/10
La dette publique va probablement augmenter en 2020 de plus de 500 milliards d'euros, à la fin par davantage d'emprunt et par baisse recettes due à la crise. Pour donner l'impression d'agir, le Gouvernement envisage de "cantonner" cette dette publique supplémentaire. 2/10
Cela consiste à transférer ce volume de dettes supplémentaires, en tout ou partie, à une structure ad hoc chargée de l'apurer dans le temps. Cette structure bénéficie pour cela de recettes propres, cad d'impôts qui lui sont directement reversés pour rembourser la dette. 3/10
C'est ce qu'on a fait déjà avec la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES) financée grâce à la CRDS que nous payons tous, et encore pour longtemps..la CADES a été prolongée jusqu'en 2033 alors qu'elle aurait du s'éteindre en 2024. Et en 2033, ce sera rebelote. 4/10
Car quand on crée un impôt soi-disant temporaire pour rembourser une dette, celui-ci finit par devenir permanent. Cela n'a aucun sens: mieux vaudrait simplement faire rouler la dette (sans augmenter les impôts) ou encore mieux annuler les dettes publiques détenues par la BCE.5/10
Car pour rembourser plus de 500 milliards de dettes publiques supplémentaires, il faudrait par ex y consacrer toute la recette de l'impôt sur le revenu (72 mds d'euros) pendant plus de 7 ans ! Avons-nous une telle somme à payer en impôts alors que la crise frappe le pays ? 6/10
Bien sûr que non. C'est absurde. Il y a d'autres solutions. On peut bien sûr restaurer l'ISF et augmenter les impôts des plus riches mais cela rapporterait au mieux 5 à 10 milliards d'euros. C'est bien et utile, nécessaire pour la justice sociale, mais loin d'être suffisant. 7/10
Donc soyons clairs : en cas de cantonnement, tout le monde paiera ! Ménages et entreprises. Et ce sera autant d'argent qui n'ira pas dans la reconstruction écologique et sociale du pays, mais dans le remboursement d'une dette absurde. 8/10
Le cantonnement est donc la pire des solutions pour traiter la dette publique : elle est une forme d'austérité. Mieux vaudrait à la limite, ne rien faire et continuer de s'endetter normalement, surtout avec les taux négatifs. 9/10
Et si nous voulons vraiment une solution innovante et utile, alors annulons les dettes publiques détenues par la BCE. Ca tombe bien : pour la France c'est 485 milliards d'euros, soit presque les 500 milliards d'augmentation de la dette sur 2020. Et en échange investissons ! 10/10
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J'aimerais savoir ce que nos grandes voix autorisées de l'économie monétaire pensent de cet article que je partage totalement ? Il est écrit par M. Hubert Rodarie, président de l'association française des investisseurs institutionnels. 1/4 @fwred@Louih73
On y lit notamment : " Pour adapter ce système de création monétaire il faut restructurer les dettes publiques c’est-à-dire annuler a minima la dette publique détenue par les banques centrales, sans acter de perte et donc sans détruire de la monnaie". 2/4
M. Rodarie raconte-t-il n'importe selon vous ? Est-ce qu'il faribole ?
De la même manière, que pensez-vous des thèses d'Adair Turner qui va dans le même sens notamment dans son livre "Between debt and the devil" ? 3/4