Et bien, comme dans plein d'autres atteintes des tissus, elles ne sont pas forcément douloureuses !
Car, rappelons le, douleur =/= atteinte des tissus 😁
Mais quelles sont les conséquences de cette trop grande considération de l'atteinte du tendon dans l'épicondylalgie ?
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D'abord, problème de diagnostic : ceux basés sur l'imagerie sont peu pertinents, idem pour les tests cliniques. Cela rend le parcours patient difficile.
Et surtout, on a un GROS problème dans la recherche : quasiment toutes les études ont comme base "Epicondylitis" 😭
5/25
Et donc la conséquence finale : la pathologie étant mal étudiée dès le départ (on prend un mauvais prisme), aucun consensus de prise en charge n'existe.
Et donc tout le monde y va à sa sauce : on retrouve de tout dans les bases de données, mais surtout n'importe quoi 🙄
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Voici donc un petit aperçu de tout ce qui a pu être étudié pour tenter de traiter l'épicondyli...algie*
Oui, des gens ont parfois financé des essais contrôlés randomisés pour tester des merdes. Ils auraient mieux fait de payer des cours de méthodo scientifique 🙄
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Allez, petit exemple d'un drame en 2 étapes :
Etude n°1 : la photobiomodulation est efficace pour l'épicondylite, ça marche aussi bien que les Ondes de Choc (OC) ! pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31084562/
On donc a plein de thérapies passives qui ont des petits effets sur la douleur et la fonction à court terme, mais pas + que des placebos.
Et des techniques invasives (chirurgie, injections), qui ... ne sont pas supérieures à des placebos non plus. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29498885/
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Petit focus sur cet article qui teste l'efficacité des injections de solution saline 🙃
Et qui prouve que c'est aussi efficace que celles de PRP, corticoïdes, toxine botulique 😂
C'est un magnifique troll qui renvoie au vestiaire les injections 😎
Enfin, on retrouve que les modalités actives (exercices), sont supérieures aux modalités passives mais avec un petit effet. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33148599/
La question est donc : comment maximiser cet effet dans nos PEC Kiné, surtout pour nos patients qui chronicisent (10%) ? 😁
11/25
Mais avant, reparlons étiologie de l'épicondylalgie.
Nous avons vu que le modèle de la tendinopathie ne suffisait pas à expliquer les symptômes. Pourtant aucun autre modèle ne semble faire mieux...
Aucun autre modèle, vraiment ?
Jusqu'en 2019 avec Diego Bordachar 😎
12/25
Dans son papier (pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30696578/), il balance une petite bombe : l'épicondylalgie pourrait être une atteinte primaire du système nerveux, à la fois central et périphérique 😱
Atteinte qui entraînerait par la suite les modifications tissulaires ! 😁
13/25
Il propose un schéma explicatif (traduit par nos soins)
Il n'est pas évident, mais je vous encourage à lire l'article si le sujet vous intéresse, il est très argumenté et ce modèle semble mieux expliquer l'épicondylalgie et ses manifestations ! 💪
(Si besoin du pdf mp 😉)
14/25
Et maintenant qu'on sait un peu mieux d'où ça vient, comment on traite l'épicondylalgie ?
Place à nos propositions : puisqu'aucun consensus scientifique n'existe, nous avons créé du lien entre plusieurs articles pour proposer un modèle efficace 💪
15/25
Prudence : ce modèle provient de notre "simple" travail de Master, il n'a pas été publié dans un article.
Néanmoins, nous nous sommes basés sur des concepts scientifiques : la catégorisation / phénotypage, et la modulation de symptômes ! 💪
16/25
La catégorisation, c'est définir plusieurs sous parties dans une pathologie (Ex : les catégories en MDT).
Le phénotypage, c'est détailler le "phénotype" du patient dans sa pathologie.
A quoi ça sert ? A proposer un traitement adapté et individualisé au patient ! 😁
17/25
Et pour le coude, on phénotype comment ?
Nous nous sommes inspirés du modèle en Radar de Walton et al., applicable à toutes douleurs persistantes. (pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29669311/)
Le schéma proposé ici est également traduit par nos soins 😁
18/25
Ce petit radar, comment il marche ?
Lors de notre bilan, on cherche à apprécier chaque composante de la douleur avec au moins trois outils (détail en image), pour la noter subjectivement de 0 à 5.
On obtiendra un schéma facilement transmissible (au médecin par ex).
19/25
Une fois le bilan fait, place au traitement !
Grâce au radar, nous sommes en mesure de définir des priorités. On va donc traiter par ordre de priorité les composantes, avec des outils adaptés💪
N'oubliez pas que vous n'êtes pas seuls : pensez à travailler en interpro 😉
20/25
Pour certains axes, on peut travailler dans une spiritualité de modulation de symptômes : on change des composantes pour diminuer la douleur et augmenter la charge progressivement 💪
Bien évidemment, on reste vigilant aux drapeaux rouges 😉
21/25
Quelques exemples de techniques
-Entretien motivationnel - croyances
-Neurodynamique - neuropathie
-Modulation conditionnée de la douleur - nociplastie
-Ergonomie au travail - socio-environnemental
-Exercices musculaires - nociception/sensorimoteur
-Et cetera !
22/25
Pour certains points (psychologiques et sociaux ++), il est difficile d'agir seul en tant que kiné.
Je vous invite donc à travailler en collaboration avec les coach sportifs, les professionnels de la santé au travail, les psychologues, etc.
Dans l'intérêt du patient !👍
23/25
Le principal à retenir ?
- L'épicondylalgie, c'est complexe ;
- Pas de recette miracle mais on évite le passif, les injections, la chirurgie ;
- L'approche doit être individualisée et centrée sur le patient pour être optimale ;
- Et on oublie pas l'interpro ! 😁
24/25
Voilà, c'est la fin du thread ! 😎
J'espère qu'il vous a plu et qu'il a pu vous apporter un nouveau regard sur l'épicondylalgie 💪
Le format thread n'est pas le plus clair pour détailler un modèle alors à vos questions si vous en avez !😁
Suite à un récent post instagram de Kiné Au TOP sur la capsulite qui a laissé une partie d'entre nous (dont moi) perplexe, c'est parti pour un petit thread ✌️
Dans ce post, il est évoqué 3 étapes dans le traitement précoce de la capsulite rétractile :
- Réaliser une infiltration de corticoïdes
- Réaliser une arthodistension (injecter un volume important de solution saline dans l'articulation+- avec des cortico)
- Mobiliser précocément
N'ayant jamais vu passer l'arthrodistension (AD) dans les recos de cette pathologie, je me suis interrogé.
Et donc, petite démarche en deux étapes :
1 : regarder les sources du post ;
2 : compléter par une recherche dans les bases de données