Il y a 70 ans, dans la nuit du réveillon de Noël 1950, la Pierre du Destin, « the Stone of Destiny », ou « Stone of Scone », sur laquelle étaient couronnés les rois d’Ecosse jusqu’au XIIIe siècle (puis les monarques anglais) disparaissait de l’abbaye de Westminster, à Londres
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Stupeur au Royaume !
Mesurant 66 cm de large sur 42 cm de profondeur et 26 cm de hauteur, cette pierre en grès d’environ 150 kilos, a trôné pendant au moins six siècles à l’Abbaye de Scone, près de Dundee.
Les rois d’Ecosse s’y tenaient debout pour recevoir leur couronne
En 1296, Edward Ier d’Angleterre s’en empare et l’installe à l’abbaye de Westminster, sous un fauteuil en bois.
Une prise de guerre hautement symbolique destinée à soumettre les rois d’Ecosse et plus largement les Ecossais
Selon la légende, c’est un roi venu d’Irlande, Fergus Mór mac Eirc, Fergus le Grand, qui l’apporta avec lui en Ecosse au VIème siècle
Le 26 décembre 1950, la frontière avec l’Ecosse est fermée pour la première fois en 400 ans.
La piste écossaise est la première envisagée.
Même si la Coronation Stone est peut-être encore en Angleterre
Puis, pendant des mois, la Pierre du Destin est introuvable. On la recherche même dans le lac de Hyde Park
Puis arrive le 8 avril 1951, et cet énorme SCOOP de mon grand-père dans le Sunday Express
L’histoire est assez rocambolesque. Ce scoop a nécessité des mois de négociations dans les milieux nationalistes écossais, en particulier à l’Université de Glasgow avec le recteur John McCormick, figure de l’indépendantisme ecossais
Ce dernier était le maître à penser de plusieurs étudiants suspectés de pouvoir s’être lancés dans la folle entreprise du vol de la Stone of Destiny à Westminster : @IanHamilton_QC (au centre) Gavin Vernon, Alan Stuart et Kay Matheson, tous âgés d’environ 25 ans
Mon grand-père entre en contact avec le leader du groupe, Ian Hamilton, qu’il accueille chez lui à Glasgow, puis « kidnappe » dans une chambre d’hôtel pour recueillir son témoignage exclusif
Ian Hamilton m’a raconté il y a quelques années qu’il s’agissait pour mon grand-père et John Gordon, venu spécialement de Londres du « siège », d’éviter qu’il puisse aller se confier à la concurrence
Mission accomplie !
Etonnant récit du vol de la Pierre du Destin, repris un peu plus tard dans Life
Les 18 heures de route depuis Glasgow.
Puis comment ils sont entrés dans l’abbaye de Westminster
La pierre qui casse en deux lors du transport et qu’ils enterrent dans le Kent puis le retour en Ecosse sur les routes verglacées, avec un accident à la clef
L’émotion considérable des deux côtés du mur d’Hadrien
Les quatre étudiants écossais sont arrêtés et interrogés mais ils ne seront jamais poursuivis
Le 11 avril 1951, la Stone of Destiny est finalement retrouvée à l’abbaye d’Arbroath, lieu symbolique de l’indépendance ecossaise.
La pierre a été réparée et disposée sur un drapeau arborant la croix de Saint-Andrew, le symbole de l’Ecosse
La siège vide à Westminster
La Coronation Stone, autre appellation, à Arbroath lors de sa découverte
Mais le 2 juin 1953, elle est bien à Westminster pour le couronnement d’Elizabeth II d’Angleterre
Pas d’Ecosse, hein, car il n’y a pas d’Elizabeth Ier d’Ecosse.
D’où le nom de « Betty Windsor » que lui attribua Ian Hamilton, devenu avocat et qui refusa de prêter serment à la reine
En 1996, le premier ministre britannique de l’époque, John Major, ordonne le retour de la Stone of Destiny en Ecosse, 700 ans plus tard !
Elle se trouve depuis au Château d’Edimbourg
Provisoirement, puisqu’il y a quelques jours, la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a annoncé que la Pierre du Destin/Stone of Destiny/Coronation Stone/Lia Fáil (en gaélique)
repartirait bientôt à Perth (tout près de Scone) dans un futur musée
Allô l’AFP, l’Ecosse n’est pas une « province » !! Mais un des trois « royaumes » qui constituent le Royaume-Uni, avec un système judiciaire indépendant, une protection sociale indépendante et même, depuis quelques années, un gouvernement propre
Elle devrait pourtant savoir que les Champs Elysées sont systématiquement interdits aux manifs par la préfecture de police, tout comme la Concorde.
Depuis 1934 et un certain 6 février