Thread by @PorcherThomas

Bon les amis, c'est pas pour en remettre une couche mais je vais vous faire un petit thread sur la dette publique pour clarifier mon propos quand je dis "la dette publique n'est pas un problème"

D’abord, je tiens à dire que je respecte le travail des « annuleurs » (j'en connais la plupart) et ne met pas en doute leur solution d’un point de vue technique. Juste je n’en vois pas l’utilité et je crains les conséquences (politique et financière) qu’elle peut avoir.

Voilà plus de 20 ans (avec une forte accélération ces 10 dernières années) que la dette publique est agitée pour mettre en place des politiques de casse du service public (hôpitaux, éducation, etc) mais jamais quand il s’agit de baisser la fiscalité.

On nous rabâche que la dette publique est un problème mais elle n’a pas empêché les gouvernements entre 2000 et 2010 de se priver de 130 Mrds de recettes fiscales. Ni Hollande de se priver de 40 Mrds (CICE,etc) et Macron 20 Mrds (flat tax, reforme de l’ISF, baisse de l’IS)

Pour nous faire peur, on nous a sorti l’argument de la dette transmise aux générations futures alors même que le patrimoine public (dont les générations futures héritent également) couvrait la dette.

On nous a fait croire que notre dette publique était incontrôlable alors qu'entre 2007 et 2016, elle a augmenté moins vite en France (34pts) qu’aux Etats-Unis (44pts), au Royaume-Uni (45pts) ou au Japon (67 pts).

On nous a fait croire qu’à 100% de dette publique, nous allions au pire être changé en pierre, dans le meilleur des cas, devoir vendre la tour Eiffel. Les 100% sont passés et ... Rien.

Alors on nous dit « attention les taux d’intérêt vont augmenter ». Pour ne pas que ça arrive, il faut couper dans la dépense publique (frappe préventive). Ce qui est stupide (partout où la depense publique a été coupée la dette a augmenté parce que le PIB a chuté fortement).

Et maintenant, on nous dit « attention pour éviter un risque de hausse des taux d’intérêt et de crise dans la ZE, il faut annuler une partie de la dette » ce qui a mon sens est une nouvelle "frappe préventive".

Dans le fond, pourquoi pas (j'aime pas me disputer avec des gens avec qui je partage l'essentiel) ? Mais concrètement, quel avantage allons-nous avoir en terme de financement ? On a déjà de l’argent comme on veut.
Et sur les taux ? Ils sont déjà très bas.

Et comment être sur à 100% de la réaction des marchés financiers (dont il faut certes trouver d’autres circuits de financement)? Pourquoi prendre ce risque alors que les taux sont bas?

Et politiquement, comment va être traitée cette mesure par les commentateurs (qui sont majoritairement contre nous)? Tenons compte des expériences passées, souvenons-nous de la manière dont a été traité le planA/plan B ou même le revenu universel.

Enfin combien de temps va prendre la mise en place de l'annulation ? Les dirigeants européens ont montré à plusieurs reprises leur manque d’intelligence. Sauf à créer un mouvement « dette 25 » (annulation de la dette en 2025) façon "Diem 25" et en attendant… C'est comme avant.

L’urgence, à mon sens, c’est la relance qui nécessite la révision/sortie des traités. Certes, ça a autant de chances d’aboutir que l’annulation des dettes mais, au moins, l'impact économique est concret alors que l’annulation des dettes me semble plus symbolique.